Léa,

J'ai bien reçu ta lettre. Elle était courte, mais très drôle à lire. Tu as un style très passioné.

Pour ma part, j'ai l'habitude d'écrire à mes grands-parents, alors notre correspondance ne me paraît pas aussi étrange qu'à toi.

Notre déménagement, tu t'en doute, ne s'est pas bien passé du tout. Nous nous sommes levés en retard, à cause d'une certaine personne qui a trop mal à la tête pour qu'on puisse activer un réveil. Pendant le petit-déjeuner, nous avons appris que les amis de ma mère avaient un empêchement. On a alors dû tout charger à trois, pendant qu'une certaine personne se reposait dans la voiture. Je suis tombé dans les escaliers, mon père a abîmé le canapé en le sortant du camion, et les cartons à moitié vides de ma mère se sont ouverts sous le poids des miens (qui au contraire étaient un peu trop remplis). Tout le monde m'a crié dessus pendant le trajet, et bien sûr aucun de mes parents n'a adressé de reproche à cette certaine personne !

A part cela, la maison est charmante, et ma chambre est au Sud. Malheureusement je ne peux pas profiter du soleil, parce que des gens ont eu la bonne idée de construire une autre maison juste devant ma fenêtre. Celle-ci débouche sur la cuisine de nos voisins. Le premier soir j'étais en train de me mettre en pyjama, quand j'ai vu une mère et deux ados qui mangeaient dans la pièce d'en face! Heureusement, je crois qu'ils ne m'ont pas vus.

Quant à Amélie, je n'ai aucune nouvelle d'elle, et c'est bien dommage. Elle ne se confie plus autant à moi depuis notre "dispute" de l'année dernière. Si je ne reçois aucune lettre de sa part avant fin août, je lui écrirais. J'aimerais moi aussi qu'elle évite de se laisser séduire par des inconnus sur Internet, mais si je lui en parle je doute qu'elle continue de me parler. Je me fais peut-être des illusions, mais il me semble que notre amitié ne tient qu'à un fil. Sans ta présence, je doute même qu'Amélie serait encore en contact avec moi.

Rémi