14 - Bruno - Samedi Soir

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Le réveil sonne, m’arrache de mon rêve et m’agresse. Je lui explique de manière violente – et définitive - que le silence est roi ; tout spécialement ce matin…

Non, mais !

Je suis à cran, sur les nerfs. Le sommeil ne fut pas réparateur ; mais alors, pas du tout.

Hier, Nancy m’a poussé dans mes retranchements. Nous avons joué à l’infirmière, sans aller jusqu’au stade du docteur ! Mes fantasmes qui furent bloqués se sont déchaînés cette nuit ; Je suis remonté comme une horloge de grand-mère. Je me sens excité : pas comme une pile électrique mais bien trop proche d'une fission nucléaire !

Exercices et douche ! Froide la douche et en punition les exercices. C’est dans cet état d'esprit que je me réveille. Il me faut vaincre le mal par le mal. Car j’ai mal ! Que dis-je, j'ai la rage !

Nancy, par sa liberté d'être, a réveillé mon corps aux sensations, aux émotions. Et j’ai peur que mon âme ne soit contaminée…

P'tit déjeuner rapide en attendant qu’elle me rejoigne dès la fin de son service.

Huit heures viennent de sonner au clocher de l'église et je n’ai toujours pas de nouvelles de ma Schtroumpfette.

Je l’ai dans la peau…

Disons plutôt que mes hormones ont bien préchauffé cette nuit et que je suis au bord de l’explosion ou du débordement. Tout dépend comment on le voit…

Nancy m’a dit qu'elle allait être indisposée et donc non-disponible quelques jours. Bien que sa définition de "non-opérationnalité" me laisse pantois. Hier après-midi, j'ai quand même eu droit à deux belles gâteries sans avoir à les demander. Et ce matin, je ne serais pas contre une réévaluation de la situation. Je crois même que je quémanderai un moment d'attentions ; au moins un…

J'ai l'impression que mon cerveau, ces dernières heures, se retrécit à quelques pensées, quelques centimètres.

Purée, plus je l’attends et moins l’heure semble tourner.

OK, je vais bouger, je dois faire quelque chose. Je suis occupé à creuser une tranchée dans ce studio à force de tourner en rond…

Mais où est-elle ? Elle ne répond même pas à mes appels et aux messages envoyés !

Je ne peux plus rester inactif et attendre que les informations arrivent. Même mon Boss m’énerve ! Je lui ai envoyé un courriel avec les derniers évènements survenus. Il m’a répondu – style réponse automatique – Wait…Mais moi, je veux voir ! Not waiting, but seeing !

Je vais devenir fou. J’attaque !

Je rassemble mon matériel et me glisse dans les rues. L’obscurité commence à tomber et va faciliter ma progression. Mon objectif : la voiture des Frelons.

Je me rappelle qu’ils avaient piégé mon scooter, le temps que je rende visite à feu cet Armand – détectives - de chez Dupont et Dupond. Ce soir, ce sont eux que je vais mettre sous surveillance. Un traceur GPS sous leur véhicule avec une petite application informatique et je connaîtrai tous leurs déplacements. Pour ce que j'ai pu voir, ils suivent toujours Chloé Buchovski. Mais qu’est-ce qu’ils lui veulent ? Protection ou agression ? Car violents, ils le sont ! Armand s’en souvient ! Et de manière définitive…

Voilà, c’est fait. Ces SUV, c’est une merde ! C’est haut sur pattes mais bas de caisse ! Et avec tous ces plastiques de protection, on a des difficultés à coller la marchandise sans devoir ramper complètement sous le châssis.

Mais que fait donc Nancy ?

Ses derniers messages disaient qu’elle partait sur une intervention à la société Vancelor. Juste avant, elle m’avait déjà signalé qu’une autre des équipes s'était rendue chez Ferraille. À ce stade, on ne parle plus vraiment de coïncidences mais de faits corrélés ! Et j’aurais bien souhaité en apprendre plus.

Je commence à m’inquiéter…

Nancy, où es-tu ?

Cela me fait revenir en arrière dans mes pensées et dans le temps.

Je la revois encore, passer son T-shirt au-dessus de la tête, offrant à mes yeux ébahis sa poitrine nue.

Ses seins dérangés dans leurs plasticités par le mouvement des bras ne s’en émurent même pas. Non pas qu’ils soient menus. Pas du tout, ils sont juste parfaits. Un téton gaillard au milieu d'une aréole bien marquée ; le tout dans une rondeur qu'il me tarde d'envelopper. Et de goûter aussi !

Elle me tend la main que je saisis, et me force à me lever.

Il va falloir que tu sois patient. Les Anglais vont débarquer bientôt. À l'ordinaire, ils sont précis, mais ces derniers jours ne sont pas comme d’habitude.

Il n’y a pas d’obligation, commencé-je.

Parle pour toi ! Ce n’est pas parce que cela se voit moins chez nous, que nous avons nos hormones qui travaillent et qui réclament avec moins d'exigences.

Tout en parlant, elle se saisit de ma verge au travers de mon pantalon d’une main ferme mais caressante.

Parler c’est bien. Mais voir c’est mieux !

Je lui saisis la main.

No stress, laisse-nous du temps.

Tu es un romantique ? Je te croyais plus dans l’action !

Mon bas de jogging descendu sous mes fesses, je ne peux pas lui laisser toute l’initiative aussi mes mains quittent sa taille pour saisir et dézipper sa jupe. Elle se contorsionne un peu pour que celle-ci chute à ses pieds. Elle agrippe mon polo et me le retire. Nous voilà nus ou presque pour elle. Un mignon tanga la pare encore. Elle s’écarte de moi, les yeux gourmands.

Je vais faire de toi mon repas du midi. Et peut-être même mon quatre heures…

À ton service ou à ta gourmandise, ajouté-je.

Son regard brûlant et son sourire carnassier me font un effet ! Mon sexe commence à frétiller tout seul comme s'il s'impatientait.

Déjà ? Si pressé ? Il va falloir te retenir pour que j'en profite un peu.

Sa voix rauque de désir achève de m'enflammer et je la saisis pour la basculer sur le divan. Celui-ci gémit sous nos poids.

Soudain, un bras me tire en arrière. Sous la retenue de mon élan, je reviens dans la réalité.

— C’est pas l’heure de traverser. Ou c’est que t’es dalmatien ?

— Dalmatien, répété-je mécaniquement. Ha euh, oui. Enfin non, complété-je.

Dans mon esprit, pas tout à fait reconnecté, les mots dalmatien et daltonien s’entrechoquent.

— C’est ti que t’es Normand ? Oui mais Non ? Ricane mon sauveur.

— Je suis un peu dans les vapes pour l’instant, avoué-je.

— Je ne sais pas ce que tu fumes, mais c’est de la bonne ! Faut pas sortir quand t’es si stone, mec.

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