Chapitre 2 - Maud

8 minutes de lecture

Putain, une soirée entre légistes et apprentis légistes, ça n’a rien de glamour, on n’est d’accord ! Ça ne fait pas mouiller les petites culottes ! Et pourtant !

Non, les gens imagineraient sûrement des croque-morts au teint blafard et fascinés par la mort ! Ça m’éclate ces représentations à la con ! Sûrement parce que c’est pareil pour moi ! Quand les gens me regardent, ils ne voient qu’une bombasse écervelée. Blonde, un mètre soixante-dix, fine mais pulpeuse. Hyper pulpeuse. Tatouée, avec une belle poitrine et un cul bien rond, je suis le stéréotype de la bimbo complètement conne qui mise tout sur son physique. J’en ai parfaitement conscience et m’en amuse. Qui pourrait parier que je fais médecine ? Personne. Vous verriez leur tronche quand je lâche la bombe ! Et encore plus quand j’annonce ma spécialité ! On dirait des poissons sortis de l’eau, en pleine asphyxie, les yeux exorbités et la bouche grande ouverte ! C’est dément !

Pourtant, je sais qu’on va bien se marrer ce soir. L’équipe des légistes, tuteurs et apprentis a décidé d’une sortie. Et Darren, mon superviseur a choisi le Dark Roses. C’est un bar hyper tendance où tout le monde se rue chaque vendredi et samedi soir. Le fait qu’il appartienne à un club de bikers, celui du père de ma BFF, Lorie, n’a pas l’air de gêner qui que ce soit.

Ah le père de Lorie... Rien que d’y penser, je mouille mon string. Un canon. Un putain de canon. Adolescente, je craquais grave pour lui. Faut voir la bête. Grand, musclé, viril. Un charisme impressionnant, un charme fou et cette aura de danger. Il est purement et simplement atomique ! Sans parler de ce regard noir. Un aller simple et direct pour les Enfers. Ou le Paradis au choix. Perso, je le suis où il veut. Je bavais littéralement devant lui. Incapable d’aligner trois mots. Ouais moi, incapable de parler ! Le comble quand on me connait.

Ça faisait sourire Lorie. Moi, la piplette, l’extravertie, la folle furieuse, la reine de la connerie, bouche bée devant son père. Bah, elle s’est vite rendue compte du problème. Et c’était chronique. À chaque fois qu’il était dans le coin, mes neurones foutaient le camp. J’étais pathétique.

Mais, je ne suis plus cette ado qui avait le béguin pour le père de sa meilleure amie. Non. J’ai grandi, me suis affirmée. Bien affirmée même quand je regarde mon décolleté. Cette idée m’arrache un sourire. Elle est bien loin la petite blonde chétive et plate. Aujourd’hui, je croque la vie à pleine dent. Plus de craquage sur le père de ma pote. Plus de crush inavoué et impossible. Pas de regret, ni de remords. Juste le présent. L’instant. Carpe Diem ! Merde ! Et je compte bien en profiter pleinement ! Surtout ce soir ! Il va y avoir du beau mâle sexy et viril, de quoi égayer ma soirée et ma nuit !

En bonne habituée des lieux, j’ai fini par sympathiser avec les colosses de l’entrée et aussi avec Dakota, la gérante. C’est une putain de nana ! Aussi déjantée et timbrée que moi. Elle et moi, ça ne pouvait que coller. C’est à elle que les bikers doivent la réussite du Dark Roses. Elle est la régulière de l’un d’eux. Un colosse aussi. À croire que pour le recrutement, on leur demande un diplôme Colosse à tête patibulaire avec mention possible que je t’arrache la tête d’une main. Ceci dit, personne ne leur cherche d’emmerdes. À Dakota non plus d’ailleurs. Ceci dit, même si elle n’a pas le diplôme Colosse, elle arracherait les couilles du premier qui essayerait. La nana a un putain de foutu caractère ! Je l’adore !

Elle déchire avec Le Dark Roses. Elle s’est inspirée du film Coyote Girls et elle a instauré la même chose au Dark Roses, sauf que l’équipe est mixte. Dakota est pour l’égalité des sexes ! Alors y’a aussi une putain d’équipe masculine ! Des mecs à faire fondre tous les strings à la ronde ! Gaulés comme des dieux grecs ! Pectoraux, tablettes de chocolat et V incendiaire ! Et des culs à se damner dans lesquels on rêve de croquer !

À chaque pourboire supérieur à cinquante dollars, les serveuses et serveurs montent sur l’immense bar en zinc, exécutent une chorégraphie bien hot qui ne manque pas de faire monter la température ! Les mecs bavent et repartent avec la gaule ! Les nanas trempent carrément leur string quand elles en ont un !

Donc une putain de soirée en perspective avec ma bande de légistes complètement déjantés ! Bah ouais, ils savent profiter de la vie ! Alors ça s’explique peut-être par le fait qu’on côtoie la mort tous les jours ou que les cadavres défilent sur nos tables d’autopsie, mais on profite à fond de la vie. Je ne m'interdis rien ! Pourquoi le ferais-je? Je suis jeune, une vraie bombasse et j’ai la vie devant moi ! Qu’est-ce que vous feriez, vous ?

Quand on arrive aux Dark Roses, les deux diplômés Colosses filtrent déjà les entrées. Darren, qui s’est occupé de tout, va à leur rencontre et commence à leur parler réservation, groupe et soirée légistes… Aie ! Les deux titans n’ont pas l’air hyper réceptifs. Alors avant qu’il ne le dégage ou ne lui arrache la tête, ils doivent avoir la mention, je m’avance. Quand ils me voient, un sourire se dessine sur leurs lèvres, ils se baissent pour le p’tit bisou. Ouais, c’est mon pot de vin ! Et ça marche à tous les coups ! Je souris malicieusement en leur faisant un clin d'œil ! Et hop, on est entré au Dark Roses. Darren bougonne derrière moi, que j’aurais pu le prévenir que je les connaissais avant qu’il ne leur fasse de grand discours.

— Et louper leur tête devant tes explications ! Ah putain, non ! me marré-je devant sa tête schtroumpf grincheux.

Darren, on ne dirait pas comme ça, mais c’est un gars en or. Quarante-cinq, célibataire divorcé, il a découvert la vie quand sa femme l’a quitté pour un mec plus jeune. Et ouais, y’a pas que les mecs qui font ça. Y’a aussi de belles salopes ! Il pensait que sa vie était foutue, jusqu’à ce qu’il réalise qu’il n’avait jamais vraiment vécu. Et là, on a découvert Darren ! Et putain, on ne regrette pas !

D’un coup, il me regarde et me fait un sourire carnassier.

— Tu sais que tu vas me payer ça, jeune padawan !

— Si tu penses à une danse collé-serré Darren, accordée ! J’adore quand tu te trémousses ! lui rétorqué-je taquine, alors qu’il fait une moue faussement contrariée.

— Je pensais plutôt à l’autopsie du gars qui s’est pris pour Spiderman ! Mais je prends la danse ! C’est pas tous les jours qu’on arrive à serrer une bombasse si facilement !

Voilà, ça c’est Darren. Plein d’humour, attachant, attentionné. C’est vraiment un super mec ! Et au-delà de ça, c’est un putain de légiste ! Je n’aurais pas pu rêver meilleur superviseur ! Bon allez, c’est pas tout, mais on n’est pas là pour parler cadavre !

— Mon pote, faudra que tu m’expliques comment tu fais pour toujours te choper les bombes du services, balance Ricardo, un autre légiste, en me regardant comme s’il voulait me bouffer.

— Il est moins con et moins lourd que toi ! le rembarré-je sans vergogne. Et surtout, c’est le meilleur ! affirmé-je en souriant à mon superviseur.

Les autres se rient franchement. Darren me sourit. Je dis tout haut ce que tous pensent tout bas. Et ce n’est que la vérité. Et si Ricardo était moins préoccupé par tout ce qui porte des nibards et une chatte, il le saurait. Ce dernier m’adresse un regard noir auquel je réponds par un sourire faux et mon majeur dressé que j’embrasse. Si ce gros pervers croit qu’il a une chance, il ferait aussi bien de se couper une couille pour la bouffer, ça irait plus vite !

Je me dirige vers l’immense bar en zinc, toute l’équipe sur les talons, Darren le premier. Ils parlent, rient et se chamaillent. Une vraie bande de gosses. J’aperçois Dakota s’affairer derrière le bar. Cette nana est aussi une vraie bombe. Aussi grande que moi, brune, le cheveux relevés en un bun coiffé décoiffé savamment étudié et un regard noir. Elle est fine mais musclée et tatouée. Son crop top noir souligne ses formes tout comme son short noir moulant lui fait un cul d’enfer.

Je me penche sur le zinc et la siffle. Une habitude entre nous. Tous les clients se retournent et me regardent avec des sourires carnassiers.

— On se détend les cowboys, grondé-je. c’est la Boss qui m’intéresse.

Elle se marre quand elle m’entend et arrive fissa !

— Putain, je suis contente de te voir l’Amazone ! rigole-t-elle en me prenant dans ses bras. Tu changes pas ! T’as toujours su leur parler.

— Tu crois ? me marré-je.

On se fixe cinq secondes avant d’éclater de rire et de crier :

— Qu’ils aillent tous se faire foutre !

— Quand vous voulez, grogne son mec qui vient d’apparaître derrière elle.

Elle le cogne sans sommation, alors que je les regarde en rigolant. Dex est une montagne, comme tous les Road a priori. Diplôme Colosse quoi ! Avec arrachage de tête à une main ! Un mètre quatre-vingt cinq, aussi brun et tatoué que Dakota et tout en muscle. Il est franchement impressionnant. C’est sûr qu’avec un mec pareil, personne ne vient te chercher des crosses. Mais si vous pensez que Dakota est genre à se planquer derrière son mec, vous vous gourez. La plupart des gars le savent ici… Certes, la toucher c’est s’en prendre au club. Mais s’ils savaient… Ils devraient plutôt craindre pour ses attributs qu’elle réduira en pièces au moindre écart. Cette idée me tire un sourire. On se ressemble beaucoup. Dex me colle une bise sur le front. J’adore ce mec. C’est comme un frangin. Il attrape Dakota et lui roule une pelle à vous filer des complexes ! Merde ! J’ai besoin d’un mec !

Après les présentations avec l’équipe, elle nous conduit vers une table du carré VIP. Je suis surprise. Ses tables sont réservées aux membres des Road Angels. Aucune dérogation. Je vais ouvrir la bouche, mais elle me stoppe.

— C’est déjà réglé, assène-t-elle avec un grand sourire. Toutes mes autres tables sont prises, vous aviez réservé et t’es ma pote, alors profite ! conclut-elle avec un clin d'œil. On s’installe et commandons. Les tournées s’enchaînent et je me lâche. Je me déchaîne sur la piste de danse, me déhanche sensuellement au beau milieu d’un groupe de mâles tous très bien gaulés. Je suis clairement en chasse. L’un deux ou peut-être plusieurs finiront dans mon lit ce soir. Assoiffée, je me dirige vers la table. C’est à ce moment-là que je le vois. Il est là assis à la table voisine, me déshabillant littéralement du regard. Putain ! Il est plus beau et sexy que jamais !

Annotations

Vous aimez lire Riley Sullivan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0