Une erreur peut coûter chère...

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Je sais que je vais avoir un mauvais moment à passer en compagnie de Rajaar. Il faut dire que je l'ai provoqué. Je me suis attiré les ennuis en frappant ce sale garde de m.... J'inspire profondément alors que je relève les yeux sur le Prince qui se trouve à l'opposé de la pièce, un verre de whisky en main. Je le vois finalement approcher vers moi tout en remontant ses manches. Bordel, j'allais vraiment prendre cher, je le sens. Rajaar a retrouvé son masque. Implacable, bien en place. Je ne vois rien transparaître et cela me tue un peu plus. Cela faisait une semaine supplémentaire que je ne voyais plus Rajaar. Il m'évitait depuis la soirée. Depuis, les sentiments avoués.. qui n'auraient pas dû l'être. Une soirée qui m'avait brisé. Mon cœur était en pièces depuis ce fameux soir. Je ne parvenais pas, à ne pas y penser. Les journées se ressemblaient et étaient affreusement lentes. J'errais tel un fantôme. Sans doute ce fut la raison de mon acceptation auprès de Maddy pour son plan foireux. Je me fichais des conséquences. Qu'est-ce que j'avais à perdre, honnêtement ? Je n'avais plus aucune envie de me battre vraiment. A vrai dire, je commençais à me demander si nous finirions par y parvenir. Et à cet instant, en voyant Rajaar avancer je savais que j'avais commis une erreur qui allait me coûter vraiment très chère. Les gifles se font subitement et claquent dans un bruit effroyable sur mes joues. J'en tombe par terre et la douleur parcourt ma mâchoire. Je ne dis pas un seul mot alors que Rajaar finit par rompre le silence. - Je croyais avoir été très clair quand je t'ai fait amener ici la première fois. En aucun cas, jamais, tu ne devais salir mon nom et ma réputation par des mots ou des comportements inadaptés à ta condition. Alors explique moi...

Je ne réponds pas. Je n'ai aucune envie de le faire. Peu importe, l'explication... et au fond, il la connaît déjà. Trouver ma liberté, c'est ce que je désire depuis le premier jour ou j'ai posé les pieds entre ces murs. Être libre était la seule chose qui était encore importante bien que je me demande si je ne vais pas finir six pieds sous Terre rapidement. Et je m'en fous. Vivre un Enfer... autant mourir. La question ne se pose plus. Je préfère être mort. A quoi bon, une vie d'esclavage ? Autant mourir. Je ne voulais pas de cette vie... je ne voulais pas abdiquer, me plier, courber l'échine. Je ne voulais pas devenir un simple objet sexuel. Devenir une ombre. Ce n'est pas ça, Vivre.... Rajaar n'attends pas pour m'agripper violemment par les cheveux et je me retrouve sur les genoux. Nos regards se croisent et le Prince est vraiment furieux contre moi. Ses yeux sont noirs et lancent des éclairs et il se mets à hurler après moi. « Comment oses-tu me faire cet affront ? Est-ce que tu réalises seulement les conséquences que vont avoir de tels actes ? Merde, ce que tu peux être con ! » Je le fixe des yeux sans un seul mot. Je me contente de rester immobile. Rajaar me relâche brutalement mais il me prends par le bras et me force à le suivre me traînant rudement à sa suite.

Je suis à nouveau jeté sur le sol et je suis forcé de rester à quatre pattes alors qu'il attache les menottes au pied du lit. Je n'ai pas d'autres choix. Je déglutis alors qu'il sort une cravache d'un tiroir et l'instant d'après, je sens mon sarouel glisser le long de mes cuisses. Je ferme les yeux alors que je sais déjà que je vais souffrir. Les coups pleuvent sans prévenir et sans attendre. Je serre les mâchoires mais Rajaar n'y va pas de mains mortes et la douleur est telle que je finis par hurler. Je ne parviens pas à rester muet. Je garde les yeux fermés tâchant en vain de me taire. « Au moins, j'aurais peut-être une raison de te haïr » dis-je entre deux hurlements. Je sais qu'il n'appréciera pas forcément ma remarque et que ça n'aidera pas mais peu importe. Revoir le Prince, pour me faire punir... était de loin ce que j'avais souhaité, surtout après une autre semaine sans le voir. Je serre les poings alors qu'il continue de me frapper et je sais que je vais finir par saigner si ce n'est pas déjà le cas. Et ce n'est sûrement pas ce genre de détail qui arrêtera le Prince. La violence avec laquelle Rajaar frappe me fait hurler. Je sais que ce n'est rien en comparaison de ce qu'il pourrait faire. Et ce n'est pas aussi douloureux que le martinet. Mais, peu importe... je suis tellement à cran et fatigué que la douleur m'atteint plus facilement. Et aussi parce que quelque part, je souffre de le voir pour cette raison. Me faire punir. Je ne sais pas combien de temps cela prendra et ce que va faire le Prince par la suite mais je suis prêt à endurer.. à encaisser. Je sais que je risque énormément en ayant frappé sur le garde. Je sais que le propriétaire a été mis au courant. Rajaar n'as pas une position facile je l'accorde... Il devra sans doute rendre des comptes pour mon comportement. Qu'il n'est pas fichu de me tenir à carreau. Mais, honnêtement, chacun ses problèmes. Rajaar est en meilleur posture que moi quoi qu'il arrive. Ce n'est pas lui qui risque le plus gros dans l'histoire.

Le Prince s'arrête soudainement de frapper et je regarde le sol tâchant de me calmer. Je sens le Prince me pousser sur le flanc et je plante mon regard dans le sien. - Peut-être ?! Je te promets que tu finiras par me haïr, au point de vouloir m'égorger s'il le faut, mais je peux te faire la promesse que tu en viendras à prier chaque jour pour ne plus jamais me voir, pour que plus jamais je ne t'approche et ne te touche. Je vais devenir ton pire cauchemar, tu m'entends ?! Je l'écoute, toujours silencieux. Mon pire cauchemar ? Je ne suis pas certain qu'il y parvienne. Parce que dans le genre têtu... Je me fais alors frapper sur les côtés, les cuisses, les épaules. Les coups sont aussi violents que sur mes fesses et je parviens malgré tout à me contenir un peu mieux que pour mon fessier. Je serre les dents et les poings. Le Prince mets fin à ses coups et s'éloigne. Je baisse les yeux sur mon corps. J'ai de vilaines marques rouges vives et le sang coule par endroit. Rajaar mets un peu de temps avant de revenir vers moi. J'imagine que ce n'est pas simple pour lui de devoir m'infliger cela. Je le vois revenir et me détacher du pied du lit. Mes mains se retrouvent dans mon dos, menottées. Je l'observe et je sens son hésitation un faible instant avant qu'il ne me tire par les cheveux et me remets à même le sol, ma joue plaquée sur sa chaussure. - Je suis ton Maître, Siobhan. Et toi, tu es juste un esclave, un objet. Alors tu vas t'excuser immédiatement, et cela, en me léchant les bottes. Ne t'avise pas de refuser, je t'assure que si tu joues les rebelles avec moi, ce sera pire. Tu n'as encore rien vu de ce que je suis capable de faire. Repense au martinet que je t'ai enfoncé dans le cul... ça te donne un avant-goût. Maintenant, LÈCHE !! Tu es un CHIEN! LECHE! Les mots prononcés claque dans mon esprit. Il me somme de m'excuser sans oublier de me rappeler que je ne suis qu'un objet entre ses murs et qu'il est mon maître. Ma bouche se retrouve plaquée sur sa chaussure. Je déglutis. Je ferme les yeux un instant et inspire lentement avant de lâcher « Va te faire foutre Rajaar. Tu peux me frapper autant que tu veux, m'humilier, me violer, me faire souffrir, m'enfoncer ton sale putain de martinet... je ne te lècherais pas tes chaussures ou tes pieds. Jamais. Tu veux jouer au tortionnaire impitoyable, va-y... fais-toi plaisir. Ça m'est égal. Je n'ai plus rien à perdre. » Je relève la tête et croise son regard. « Je ne suis pas un objet. Tu peux dire ce que tu veux, tu ne me feras pas plier. Plus jamais... Je préfère encore endurer les idées farfelues perverses que tu peux avoir dans la tête pour me torturer... que de devoir me réduire à te lécher les pieds. Tu m'as déjà pris beaucoup Rajaar et je peux t'assurer que tu ne réussiras pas à me faire être ce que tu veux que je sois comme les autres. Un futile objet avec lequel on joue. » Je le fixe toujours dans les yeux, déterminé. Je ne céderais pas. Je ne peux pas me résoudre à me rabaisser à ce point-là. IL m'a déjà tellement fait endurer, tellement pris. Je sais qu'il dit vrai en affirmant pouvoir me faire bien pire mais je prends tout de même le risque. Je sais que ça ne va pas lui plaire. Et je m'en fous.

Il refuse, il n'obéit pas. C'était prévisible. Une vraie tête de mule. Un fichu rebelle.. tête brûlée et pourtant, c'est exactement pour ça qu'il l'a choisi à la base. C'est aussi pour ça qu'il admire et c'est ça qui lui plaît tant chez lui. Et ça le rend malade, plus furieux encore, parce que c'est précisément de cet homme indomptable dont il est amoureux. Il pourrait presque le faire flancher avec ce ton impertinent et ce regard insolent. Mais Rajaar est bien décidé à ne plus se laisser avoir par sa propre faiblesse. Siobhan sait parfaitement ce que cela implique de le provoquer ainsi, pourtant ça ne lui fait pas peur. Il préfère tout encaisser plutôt que de se soumettre. Mais, il est bien là le problème. Rajaar sent sa poitrine se gonfler de colère en entendant le discours du slave et ses yeux brillent encore davantage de fureur. Il le laisse terminer cependant, préférant éviter de s'emporter une fois de plus. Il serre les poings et fixe l'esclave qui a relevé la tête et soutient son regard. Il pourrait encore le frapper, voir pire, mais le Prince sait pertinemment que ça ne servirait à rien. Il connaît ce regard. Cette détermination. Le battre et le torturer de ses propres mains ne suffira pas. Alors au lieu de le cogner, même si ça le démange, il s'accroupit à la hauteur de Siobhan et prend son menton entre ses doigts, avec douceur, plantant son regard dans le sien. Il réprime son envie de l'embrasser et garde son sérieux, les sourcils froncés. Comment pourrait-il lui expliquer ? Comment le raisonner ? Est-ce que c'est seulement possible ? Son esclave est borné. Autant que lui sans doute. Il est prêt à tout sacrifier, juste pour ne jamais se soumettre, ne jamais devenir un objet. À sacrifier même sa propre vie. Mais ça, il en est hors de question. Rajaar ne le permettra jamais. Cette idée même lui déchire le cœur, même s'il le cache et ne l'avouera jamais. - Tu trouve que je t'ai pris beaucoup ? Ce que je t'ai fait ou pris n'est rien comparé à ce qu'ils sont capable de faire ici. Tu t'imagines qu'ils vont se contenter de te taper dessus, pour te faire plier ? Non, Siobhan. Ils ont bien d'autres moyens de pression et bien plus efficace. Ils vont aller chercher ce à quoi tu tiens le plus et tu n'auras pas d'autre choix que de te soumettre.

Me retrouver si proche de Rajaar est déjà une torture en soi. Mais, je préfère ne rien laisser entrevoir. Je regarde le Prince qui s'accroupit à ma hauteur et me prends le menton. Nos regards se croisent et je reste toujours aussi déterminé et prêt à encaisser. Rajaar coupe le silence et je le fixe sans broncher. Le silence est rare avec moi... et pourtant, je ne parle pas énormément contrairement à d'habitude. J'attends la suite. Je tâche de rester impassible à ces mots mais ce qu'il dit à la fin me donne la nausée. Ce que je tiens le plus... je déglutis. Rajaar passe un pouce sur mes lèvres et je me retiens pour ne pas lui sauter dessus et l'embrasser avec passion. Oui, j'ai envie de l'embrasser même s'il vient de me frapper. Je suis vraiment devenu fou entre ces murs. Je suis forcé de me lever et j'observe attentivement les gestes du Prince qui me retire mon sarouel. Je me retrouve au bout du lit, nu comme un vers. Je suis légèrement surpris lorsqu'il me détache les poignets mais ce n'est que provisoire car il me rattache les mains au barreau au-dessus de ma tête. Je me retrouve les bras en l'air. Sentir ses doigts sur ma peau de cette manière. Je ferme les yeux. Bordel, il va finir par m'exciter. Sauf que je reviens brutalement à la réalité à ses dires. Je serre les poings. Parler de ma sœur... je sens la fureur m'envahir et je tire par réflexe sur les menottes pour me défaire. L'idée m'insupporte et qu'il évoque ce que je redoute le plus depuis mon arrivée me glace le sang. Lucie forcée de servir ici... j'en ai le tournis. « La ferme » dis-je, entre mes dents serrées. Il touche ou ça fait mal et ça me donne envie de tout casser. Je pose mon front contre mon bras fermant les yeux tâchant de calmer ma respiration tellement je suis énervé. Putain, je ne peux pas supporter le fait de devoir en arriver à me soumettre mais malheureusement il a raison. Je ferais ce qu'il faut pour ma sœur, pour l'épargner... « Tu ne peux pas me préparer » finis-je par dire dans un soupir les yeux toujours fermés. « Et je n'attends rien de toi... je sais très bien que tu ne peux rien faire pour moi. Que j'appartiens à ces lieux... » Je soupire et tire une nouvelle fois sur les menottes. J'ai envie de me tailler les veines à cet instant pour en finir. Je ne peux pas continuer cette putain de vie. Je soupire encore à ces paroles. Bien sûr que non, je ne me ferais pas une joie d'apprendre qu'il subirait les conséquences par ma faute entre autre. Mais, je ne préfère pas le dire.

Je sens que je vais tomber mais étant maintenu par les menottes, je serais forcément pas en mesure de me retrouver sur le sol. J'ai le vertige et ses mots sont tellement dur à entendre et blessants et pourtant tellement vrais. Me sacrifier... je ne peux que faire cela... et cela me donne envie d'hurler. « Putain je maudis ce fichu garde qui m'a embarqué dans cet Enfer... » murmurais-je. Je ne peux pas me faire à l'idée de finir ainsi... servir jusqu'à ma mort d'objet et rien d'autre. « Tu comptes me détruire psychologiquement aujourd'hui ? Remarque, c'est le seul point qui reste à faire avec un rebelle tel que moi. » Je relève la tête et finit par ouvrir les yeux. J'aperçois Rajaar à nouveau au loin entrain de boire. Je n'aime pas le voir dans cet état. Je suis coincé. Attaché les bras en l'air à ce fichu barreau. Je fulmine intérieurement. Mes idées ne sont pas du tout bonnes à cet instant. Je tire sans succès sur les menottes pour me défaire. J'ai besoin de bouger. Je regarde à peine Rajaar pendant un moment, à vrai dire je ferme les yeux afin de me calmer et me contenir. Je pose ma tête contre mon bras. Je pense à ma petite sœur, j'ai l'estomac retourné. J'ignore le nom de l'enfoiré qui m'a mené dans cet Enfer mais je n'ai pas oublié son visage. Reprenant un peu mes esprits, je ne sais pas comment me sortir de ce mauvais pas. Le propriétaire des lieux aura tôt fait d'apprendre ce qui s'est produit. Je sais pertinemment que je vais subir les conséquences, que je vais en payer le prix pour avoir osé assommer ce garde surtout juste après la disparition soudaine d'une esclave ayant tenté de s'évader. Je me demande quel sort on me réserve. Allais-je disparaître à mon tour ? Rajaar avance un verre d'eau près de mes lèvres et je consens à le boire. Je croise son regard lorsqu'il revient après avoir posé le verre vide.« Ce n'est pas à toi que j'en veux le plus. » dis-je, en soupirant. Je redresse la tête lorsque je sens sa main sur ma joue puis l'autre sur ma nuque. J'ai envie de le pousser mais sans mes bras, c'est un peu plus compliqué. « Je ne peux rien te promettre. » dis-je simplement à ses mots alors qu'il me demande de cesser mes bêtises. Connerie qui allait coûter chère.

« Tu comptes me laisser attaché comme ça toute la journée ? » demandais-je au bout d'un moment. Autant que je sache. En fait, je ne désire pas rester en compagnie du Prince plus longuement. Il ne se rends peut-être pas compte mais me retrouver devant lui est une torture aussi... sans doute bien pire que d'entendre les paroles échangées. Paroles que je ne voulais pas entendre car cela concernait ma sœur et que j'y songeais souvent. Que je redoutais qu'ils l'amènent ici ou que sais-je ? Mon idée farfelue en tête n'est clairement pas la solution et n'aiderait en rien ma famille. Mais, à l'heure actuelle, peut-être bien qu'ils pensaient déjà que j'étais mort. Je ne ferais que rendre la réalité réelle. Je n'ai pas vraiment songé au suicide jusqu'à maintenant, mais là, l'idée me trotte dans la tête et ce n'est clairement pas bon signe. C'est que l'espoir commence à s'effacer... suis-je en train de baisser les bras ? Je me sens tellement perdu... vide... et complètement seul. Rajaar m'ignorait de nouveau depuis une semaine. Je passais mon temps à errer et la princesse Anya me rendait dingue avec son projet photo de pacotille. La seule chose qui me maintenait encore était de trouver un échappatoire mais d'entendre qu'ils pourraient s'en prendre à ma sœur si je continuais... Seule issue possible donc pour sortir de ces murs finalement, c'était entre quatre planches, si pied sous terre. Idée peu reluisante et enviable. Mais, la mort semble douce à côté d'une existence en tant qu'objet. Je n'attends pas réellement de réponses de la part du Prince à ma question. Je saurais bien de toute façon si je vais rester ici ou pas. Et ce n'est pas le fait d'être ainsi qui me gêne. Juste que sa présence me fait autant de mal que ses paroles au sujet de ma sœur. Que je suis en train de péter les plombs. Que j'aimerais pouvoir le faire vraiment sans être devant lui. Et ses menottes qui tenaient bon m'agaçait prodigieusement. « J'en peux plus, bordel... » dis-je, assez bas pour moi-même. - Tu y restera un moment, oui, le temps que je termine quelques détails dans mon bureau. Ça ne peut pas te faire de mal. Le Prince ne se rend pas compte du trouble qu'il déclenche chez son esclave. Il voit bien qu'il est mal à l'aise, mais il met ça sur le compte de sa position un peu délicate et du fait d'avoir été battu et d'avoir entendu ces mots blessants, rien de plus. Pourtant lui-même ressent une incontrôlable attirance et s'interdire de l'embrasser et de le prendre dans ses bras est une véritable torture alors que tout son être le réclame. Réprimant cette envie avec toute la volonté du monde, il déglutit et s'éloigne alors que Siobhan murmure quelque chose pour lui-même que le prince n'entend pas.

Ce n'est pas tant le fait de me retrouver attaché qui me dérange à cet instant. Mais, de devoir être en compagnie de Rajaar. Sa présence est trop dur pour moi. Je ne supporte pas de me retrouver si près de lui et en même temps si éloigné. Et ma question n'est pas vraiment dans le sens ou les menottes me gênait. Je voulais juste mettre de la distance. Je sais que la réponse ne lui a pas plus non plus mais je ne peux pas lui faire une promesse que je ne tiendrais sans doute pas. Et puis, je ne lui dois absolument rien. Je pensais qu'il ne répondrait même pas comme il sait si bien le faire mais je me trompais. Je ne dis rien. Me faire de mal ? Non. Ce n'est pas ça qui me fait mal actuellement mais de me retrouver en ta présence Rajaar, pensais-je, alors que je le vois s'écarter. Heureusement, il ne semble pas se rendre compte de mon ressentis. Rajaar finit par s'éloigner pour de bon avec la bouteille de Whisky au passage. Mauvaise idée, songeais-je. Il va encore se bourrer la gueule. Et dans un sens, je l'envie... j'aimerais pouvoir boire jusqu'à me retrouver ivre et me sentir léger et ailleurs pour un temps afin d'oublier tous ses fichus emmerdes. Oublier les mots au sujet de ma sœur. Je bouillonne à nouveau en y pensant. Je tente encore une fois de me défaire des menottes. Je ne peux malheureusement pas en venir à bout. Je soupire agacé par la situation. Je ne peux rien faire et attendre me tue à petit feu. Je n'aime pas. Je cogite trop quand je suis inoccupé. Il me faut une occupation. Mais, que faire ainsi les bras en l'air, nu comme un vers ? Il n'y a pas tellement d'options. Je regarde devant moi la pièce et je me demande combien de temps je vais devoir rester dans cette posture. Je jette un œil à mon torse. Les marques sont toujours présentes et semble changer de couleur... le sang des plaies à sécher. Une douche serait plus que bienvenue. Je ne parviens pas à oublier le fait que Rajaar se trouve si proche et pourtant tellement loin. Déjà une semaine qu'il m'ignorait. Encore. Putain, ce que c'est dur ! Je ferme les yeux et tâche de penser à mon passé, à des choses agréables histoire de me calmer. Mais, songer au passé était aussi très douloureux. Lucie me manquait. Ma vie me manquait. Pourquoi n'avais-je pas eu l'occasion de croiser Rajaar autrement que de cette façon ? Putain de vie ! Je me perds dans mes pensées, me concentrant dessus... cela semble fonctionner un peu et j'oublie au fil du temps ma position quelque peu délicate du moment. Je ne sais pas combien de temps s'écoule lorsque j'entends du bruit qui me fait ouvrir les yeux. Rajaar s'avance dans la pièce et il titube jusqu'à moi sans un mot. Je le vois alors s'occuper des menottes et il semble éprouver des difficultés mais vu son état ce n'est pas tellement surprenant. Après un moment, il parvient enfin à me détacher et balance les menottes sur le lit. Je me frotte les poignets par réflexe. Le Prince s'éloigne vers la salle de bains tant bien que mal. Je me contente de l'observer sans bouger. Alors que je finis par me décider à ramasser mon sarouel, j'entends Rajaar depuis la salle de bain qui me lance « Il paraît qu'il va y avoir une pluie d'étoiles filantes cette nuit. Ça te dit de la regarder avec moi ? On pourrait s'installer sur la terrasse. »

J'ai l'impression d'être totalement déconnecté de la réalité. Je suis assez surpris par sa proposition à vrai dire. Je ne m'attendais pas du tout à cela de sa part. Il parvient toujours à me surprendre. Je ne sais pas vraiment ce que je dois faire. Si c'est une bonne idée d'accepter son invitation. Après tout, cela fait une semaine qu'il me laisse en plan... qu'il est occupé par son statut de Prince. Enfin, officiellement. Officieusement, allez savoir ce qu'il fabrique vraiment... Rajaar peut bien se taper quelqu'un d'autre sans que je le sache. Et il n'a pas de compte à me rendre non plus à vrai dire mais l'idée qu'il puisse avoir trouvé une autre personne me tue à petit feu. Je soupire en songeant que je devrais vraiment arrêter de penser à des choses aussi déprimantes. Je dois me faire une raison. Je ne peux pas être avec le Prince. Je ne suis rien d'autre qu'un vulgaire objet. Je me rends vers la salle de bain mon sarouel en main. Je m'appuie sur l'encadrement de la porte et aperçoit Rajaar se tenant au lavabo. Sans doute, pour ne pas flancher. J'ignore combien de verres, il a bu mais un certain nombre vu son état. Si je m'écoutais... je finis par rentrer dans la pièce, me fichant pas mal de sa présence. De toute façon, je n'ai plus rien du tout à cacher au Prince. Je pose mon sarouel au sale puis me dirige vers la douche. Fallait que je me débarrasse de ce sang séché. Je fais couler l'eau et attends qu'elle soit à bonne température et finit par dire « Je croyais que tu ne voulais plus me voir. » Je ne le regarde pas étant dos à lui à cet instant. Dire cela me fait mal aussi. Je ferme les yeux une seconde. Me retrouver si près de lui est la pire des tortures. Je me glisse sous l'eau dans la foulée et ferme les yeux sous le jet d'eau. Je ne me préoccupe pas de la douleur que l'eau inflige en se répandant sur mes plaies ouvertes. Elle est minime face à celle que j'éprouve depuis la dernière nuit en compagnie du Prince. Je me frotte le visage puis prends le gel douche dans ma main et me frotte le corps pour enlever le sang qui se trouve sur mon torse. Je ne sais pas tellement si je vais réussir à enlever le sang dans mon dos. Je fais comme je peux puis me rince et coupe l'eau avant de prendre une serviette. Je me sèche assez rapidement et enroule la serviette autour de mes hanches. Je sens le regard de Rajaar sur moi et lève les yeux. Je croise son regard et me rend compte qu'il est plus proche que je ne l'aurais imaginé. IL s'était avancé durant le temps de ma douche. Et mon regard s'attarde sur ses lèvres un moment... un trop long moment... je me mords la lèvre. Et tout s'enchaîne... beaucoup plus vite que je ne l'aurais imaginé. Je ne prends pas vraiment conscience de mes gestes. Je sors de la douche, je m'avance sur le Prince et le plaque sans ménagement contre le mur qui se trouve non loin, alors que mes lèvres se plaquent avec fougue sur les siennes. Je ne pensais pas craquer. Mais, j'ai envie de lui et ma pulsion prend le dessus. Je réalise un peu tard mon erreur et me recule soudainement. Je soupire et m'éloigne sans un mot et quitte même la pièce. Je me rends dans ma chambre et vais chercher de quoi me vêtir. Je ne peux pas croire que j'arrive encore à le désirer.. il a beau me frapper, m'humilier, me dire des mots blessants comme il l'a fait, je n'arrive pas à le détester, ni à résister à mon envie de l'embrasser. Et j'avais envie de le toucher, de le prendre mais je ne devais pas. Je ne me faisais que du mal. J'ignore dans quel état j'ai bien pu mettre le Prince à cet instant.

Rajaar se retrouve comme un idiot dans la salle de bain. Rajaar est secoué et pantelant contre le mur. Aussitôt, il vient plaquer ses mains contre son visage et éclate en sanglots. Il n'aurait peut-être pas eu une réaction aussi excessive s'il n'avait pas été ivre. C'est certain. Le jeune homme se laisse glisser contre le mur et enfouit son visage entre ses bras, remontant ses jambes contre son torse. Ah, il a l'air beau le grand Prince Rajaar ! Pitoyable. Lamentable. Navrant. Le temps que Siobhan se rhabille, il s'est un peu calmé et se relève. C'est d'une démarche presque sûre qu'il rejoint alors la chambre de son esclave et il ne dit pas un mot.

Je ne sais pas ce qui m'avait pris de plaquer Rajaar contre le mur. Je n'ai pas vraiment eu le temps de réaliser ce que je faisais. Je l'avais embrassé ne résistant plus à mon envie. Et l'erreur était faite. Je n'aurais pas dû craquer. Je ne dois pas craquer. J'ai donc filé de la salle de bains avant de devenir complètement fou. Je ne peux pas me permettre. Et c'est tellement douloureux de voir Rajaar près de moi. Je soupire alors que je me retrouve dans la chambre à chercher mes habits. J'enfile un boxer en moins de deux puis attrape un sarouel au hasard de couleur beige que je mets dans la foulée. Je regarde devant moi le miroir accroché et observe mon reflet puis j'aperçois la silhouette du Prince entrant dans ma chambre. Je me retourne pour le regarder. Et il ne me laisse pas vraiment le temps de réagir ni de dire quoi que ce soit... qu'il me pousse contre la commode et je me retrouve face au meuble. Je sens mon sarouel et mon boxer descendre rapidement à mes chevilles.

A peine le temps de comprendre qu'il me fait pencher à plat sur le meuble et qu'il m'écarte les fesses pour s'enfoncer dans mon fondement sans la moindre gêne. Je ne peux m'empêcher de me sentir complet à cet instant bien que sa façon de procéder n'est pas du tout tolérable. Je me maudis d'aimer. Je suis vraiment anormal, totalement fou. Oui, fou de lui. Je déglutis. Mais, une petite voix me dit que c'est mal... très mal même. A vrai dire, je ne réalise pas bien ce qui est en train de se produire. Enfin si je le sais mais mon cerveau semble ne pas vouloir le croire... je me redresse soudainement et fait pour me dégager de son emprise. « Non. » dis-je... Je n'aime pas du tout cette sensation qui m'étripe à ce moment-là. N'être qu'un vulgaire objet. Très peu pour moi. Je refuse. Peu importe l'envie que je ressens à son égard... mon désir de le prendre ou qu'il me prenne. Mais, pas comme ça... pas en me forçant... en me faisant bien comprendre que je ne suis rien. Que je n'ai pas mon mot à dire. Je sais pertinemment que je risquais de subir ce genre de traitement avec d'autres clients et cela me donne la nausée. Je ne peux pas me réduire à cette idée. Pas avec lui.

Je repousse Rajaar mais il a plus de poigne que moi et semble décidé à poursuivre ce qu'il est en train de faire. « Rajaar arrête... pas comme ça. » dis-je. Je plaque mes mains sur la commode dans le mouvement et je me raidis sentant la nausée me gagner. Se faire prendre de force n'a rien de plaisant. Et cela me rappelle la première fois avec lui. Je fermais les yeux alors que je sens que je vais finir par craquer. Les larmes menacent de tomber. Je ne veux pas avoir ce genre de souvenirs. Pas avec lui... déjà la première fois était dure à oublier. Je déglutis alors que je tente à nouveau de le pousser.« Rajaar pitié... ce n'est clairement pas ce dont j'ai envie de me souvenir avec toi » Les assauts de Rajaar sont une véritable torture. Un supplice sans fin qui me donne la nausée. J'ai le sentiment de n'être rien du tout, un simple objet qu'on utilise à sa guise et rien d'autre. Je ne peux pas supporter l'idée de me retrouver dans cette posture. Je ne veux pas être réduit à ce statut. Même si dans le fond, je sais pertinemment que c'est ce qui se produira par la suite. Que les clients me passeraient dessus sans la moindre gêne comme le faisait le Prince maintenant. Sans se poser la question que je n'étais pas d'accord. Je n'avais pas mon mot à dire. Mais, ça me répugne. Et cette sensation qui m'étreint me rend malade et je ne peux pas rester sans agir. Je ne peux pas me dire que je vais avoir encore un souvenir comme celui-là avec Rajaar. Je parviens finalement à le pousser en me retournant comme je peux et à le faire lâcher prise ne serait-ce que quelques secondes et je croise son regard. « Arrête. » Je sens que je vais m'effondrer. « S'il te plaît.... me violer... sérieusement ? » Je peine à cacher la douleur qui me transperce et je détourne mon regard me sentant moins que rien. « Tu veux réellement que je te déteste... en agissant de cette manière, tu vas y parvenir Rajaar... en me faisant ressentir que je ne suis qu'un simple objet à tes yeux. Suis-je qu'un vulgaire objet pour toi ? »

Son comportement est odieux, répugnant. Il en est parfaitement conscient, mais il est bien trop tard pour tout stopper. Il sait à quel point Siobhan doit souffrir de se faire ainsi violer, comme la première fois, de n'être considéré que comme un objet sans valeur. Rajaar le sent qui tente de se dégager, qui le supplie d'arrêter. Le Prince serre les dents, s'efforce de rester sourd, de ne pas l'écouter, continuant de marteler son fondement sans aucune retenue. Le pire, c'est sans doute qu'il n'en éprouve aucun plaisir. Rien. Rien du tout. Et l'alcool n'est pas le seul fautif. Siobhan lui demande pitié, dit qu'il que ce n'est pas de ça dont il veut se souvenir. La gorge du Prince se noue, il referme ses doigts encore plus violemment sur la peau de son esclave. Demain, des bleus apparaîtront sûrement. Et puis ça se bouscule. Les forces de Rajaar sont clairement réduites à cause de son ivresse, de sa fatigue, mais surtout parce qu'au fond, il se dégoûte de ce qu'il est en train de faire. Alors Siobhan parvient à se dégager, lui faisant face, affrontant le regard humide et enragé du Prince. Il lui demande s'il veut vraiment qu'il le déteste, parce que c'est ce qui va arriver s'il continue. Rajaar a envie de lui répondre que c'est en effet précisément ce qu'il désire. Mais aucun mot ne franchit ses lèvres. Et puis il lui demande alors s'il n'est vraiment qu'un vulgaire objet pour lui. Rajaar sait pertinemment quoi répondre. Oui.

Je redoute qu'il m'achève avec sa réponse. Et c'est sans doute ce qu'il recherche... me détruire pour que je le déteste totalement. Et c'est si douloureux. Fort heureusement, sa réponse n'est pas celle que j'imaginais. Il ne parvient sans doute pas à m'achever de cette façon. - Non ! Son cœur a hurlé à sa place. Pour démentir violemment ces paroles impensables. Il fulmine intérieurement. Il aurait dû répondre par l'affirmative, il aurait dû profiter de ce moment ou Siobhan est meurtri et fragilisé pour l'achever. Il aurait suffit de dire oui, de lui dire qu'il n'était rien du tout à ses yeux, juste une distraction, un esclave sans valeur qui devrait ramper à ses pieds. Rajaar frappe soudain violemment du poings sur la commode et son corps vient se plaquer contre celui de son esclave, posant son front contre le sien, les yeux fermés dans une grimace tandis qu'il réprime ses larmes. - Pourquoi tu me fais ça ? Ne peux-tu pas te taire et me haïr en silence ? Tu n'arrêtes pas de me regarder avec ces yeux... tu crois que je ne vois rien ? Que je suis aveugle ? Pourquoi refuses-tu de me détester ? Sio... je... Il ne sait plus quoi dire. Et encore moins quoi faire. Il ne va tout de même pas recommencer à le cogner et il n'a plus aucune envie de le violer non plus. Seulement il ne peut pas non plus lui dire qu'il l'aime, qu'il lui manque, qu'il est désolé. Ça ruinerait tout. Il ne ferait que leur faire du mal à tout les deux. Mais c'est si dur à garder. À combattre.

Sa réponse n'empêche pas le fait que je ne suis vraiment pas bien, que les larmes menacent toujours de tomber et finissent d'ailleurs par couler car je ne parviens plus à les retenir. Je sens les larmes sur mes joues et voit tout flou. Je sursaute légèrement lorsque Rajaar frappe du poing sur la commode. Je m'essuie du revers de la main mais mes larmes ne cessent de vouloir se répandre. Le prince se retrouve alors contre moi, son front contre le mien. Je reste immobile alors que je pleure toujours en silence incapable de me retenir davantage. Première fois que je pleure depuis que je me trouve ici. Je suis totalement bouleversé et me sent vide, sali... un fichu objet. En entendant ses paroles, je déglutis et me mords la lèvre. « Parce que je ne peux pas... te détester. Parce que je n'y parviens pas. » répondais-je, bêtement. « Parce que... je... » J'hésite à poursuivre... je ne peux pas dire les mots et pourtant je les ai sur le bout de la langue. Je décale ma tête et la pose sur son épaule m'effondrant sur lui. Je me trouve vraiment pitoyable. Et j'ai le cœur en pièces. « Je t'aime » murmurais-je, vraiment très bas. Je ne supporte plus le fait de me trouver loin de lui. Je ne peux pas me faire à l'idée que je dois juste me laisser baiser sans broncher. Je n'y arriverais pas. Pourtant, je n'avais guère le choix. Je devais me faire à cette idée. Je devais oublier Rajaar. Bientôt il ne serait plus là. Il serait marié à cette fichue princesse et partirait chez lui. Mon cœur semble faire un raté à cette pensée. « Je n'y arriverais pas... je ne peux pas vivre comme ça. » Être au palace et me faire baiser sans relâche de force ou de gré... ce n'est clairement pas pour moi. Je suis incapable de me soumettre. Rajaar avait réussi cet exploit uniquement parce que... je l'aimais. Oui, j'étais amoureux et c'était cruel comme destin. Tomber amoureux de son propre bourreau, impensable. Mais, c'était bien réel.

Détester Rajaar, cela pourrait se produire s'il me considérait tel un objet au point de me prendre sans mon consentement. Mais, je ne pouvais pas croire qu'il me considère de cette manière surtout après la nuit passé ensemble ou il m'avait avoué ses sentiments. Impossible qu'il est d'ailleurs menti à ce propos. Il ne me l'aurait jamais dit sinon... Je lui explique que je suis incapable de le détester. Pourquoi ? Parce que je l'aimais... et je me retenais pour ne pas dire les mots mais je le fis malgré tout dans un murmure à peine audible et pas certain que Rajaar ait vraiment entendu mais il a compris. C'est obligé. Je garde la tête sur son épaule alors que mes larmes continuaient de couler. Première fois que je craquais réellement depuis mon arrivée. Me forcer de cette façon avait été la goutte d'eau. Je ne pouvais pas me résigner à finir de cette façon et pas avec lui. Je sens sa main sur ma nuque mais ne bouge pas pour autant. Je ne pourrais pas vivre ainsi et cela fait réagir le Prince qui me prends le visage entre ses mains. Me retrouver dans cet état, les yeux plein de larmes devant lui... je n'aime pas ça. Je me sens trop vulnérable, trop faible. Je le laisse m'embrasser. Puis, il s'excusa. Je croisais son regard puis tâche de m'essuyer les yeux. « Tu me demandes trop de choses... » dis-je en me frottant encore les yeux. Comment arriverais-je à le détester ? Certes, il aurait pu y parvenir en poursuivant ce qu'il avait commencé. Je me laisse faire lorsqu'il me prends contre lui dans ses bras. Il fallait que je me calme. Pleurer ne m'aiderait en rien. Mais, l'étreinte ne dura pas très longtemps car il se recula pour me remettre mes habits en place ainsi que son pantalon avant de s'éloigner et de quitter la chambre. Je sens à nouveau la détresse me vriller le corps. Je reste contre la commode un bon moment sans bouger alors que mes larmes ne cessent de couler. Je prends un mouchoir pour m'essuyer les yeux puis un second pour me moucher. Peut-être que pleurer m'aiderait... craquer pour mieux repartir en somme. Je pris le temps de me calmer et de reprendre mes esprits. Rajaar n'était clairement pas bien pour ce qu'il avait fait. J'avais aperçu ses yeux, sur le point de craquer aussi. Je soupire puis décide de quitter la pièce. Rester ici n'aidait clairement pas avec ce qui s'était produit. J'allais me servir un verre d'eau que j'avalais d'une traite puis m'en servais un second. J'aperçois Rajaar sur le balcon en relevant les yeux. Je finis par me décider à m'avancer et me retrouve sur le balcon debout à côté du Prince avachi dans sa chaise. Je fixe le ciel devant moi alors que le soleil est sur le point de se coucher dans des nuances de rouge et d'orange. J'inspire doucement puis pose les yeux sur Rajaar. Je ne sais plus ce que je dois faire avec lui. Ou se trouve ma place... enfin si, je le sais dans le fond.. mais tout est assez étrange entre nous. J'ai beau lui en vouloir de ce qui vient de se passer, je ne peux pas m'empêcher de vouloir être près de lui. Je finis par me décider et sans un mot, je me posais à califourchon sur lui et croisais son regard. « Est-ce que ça va aller ? » finis-je par demander.

Je me permettais bien des choses en sa présence. Avec un autre client ou Prince, je ne me serais jamais permis d'être si naturel si je puis dire. J'oublie très facilement mon statut en présence de Rajaar. Parce que je l'aime... je ne sais pas si c'est dû à cette raison. Je lui demande si ça va aller. Je suis inquiet. A vrai dire, Rajaar à cet instant, semble bien jeune. Son vrai visage semble réapparaître et j'aimerais pouvoir lui venir en aide. Il semble perdu dans ses pensées... lesquelles ? Je l'ignore mais elles n'ont pas l'air très agréable. Mon comportement semble aussi le perturber et il y a de quoi... il n'y a que moi pour agir de cette manière avec son bourreau. Surtout avec ce qu'il venait de me faire. Rajaar se redressa un peu et je sentais ses mains glisser dans mon dos. Il déposa un baiser au coin de mes lèvres et j'eus un frisson. Il finit par me répondre tout contre ma joue « J'aimerais te répondre que oui, Siobhan. » Je voudrais pouvoir en dire autant pour ma part. Est-ce que ça allait aller ? Seul l'avenir le dirait mais je le voyais plutôt sombre. Très sombre même. Je savais que le traitement de Rajaar n'était que la partie visible de l'iceberg. Il y aurait des répercussions à mon geste... Le propriétaire des lieux ne laisserait pas passer mon comportement envers l'un de ses gardes. Surtout après la tentative de l'esclave de fuir et qui avait disparu subitement. Je déglutis en y songeant. Je risquais vraiment de subir leur colère. Ce ne serait pas facile à vivre mais je me devais d'assumer. Mais serait-ce pire que le viol juste avant ? Je n'ai pas encore la réponse. Je reviens à la réalité lorsque je croise le regard de Rajaar et que je l'entends me supplier limite de l'embrasser. Mes yeux glissent automatiquement sur ses lèvres avant que les siennes ne m'effleurent et je ne parviens même pas à résister. A peine deux secondes avant que je ne l'embrasse tendrement. J'étais vraiment pathétique... faible en sa présence. Amoureux, bordel ! Il ne méritait pas que je sois si doux envers lui et que j'accepte sa demande. J'aurais dû l'envoyer sur les roses et me lever. Mais, me retrouver contre lui était juste le seul endroit ou je voulais être à cet instant. Peu importe les mauvais traitements et ce qui avait eu lieu dans la chambre. Je n'arrivais pas à me défaire de lui. La semaine avait encore été bien trop longue sans lui. Je rattrapais le temps perdu en quelque sorte. Je ne sais pas ou il en est avec le mariage prévu... mais je sais que le temps en sa présence m'est compté. Qu'un jour, j'apprendrais ses noces et qu'il partirait donc du palace. Mon cœur se serra à cette pensée. Je ne me faisais vraiment pas à l'idée qu'il parte me laissant derrière lui. Je romps le baiser au bout d'un moment et croise à nouveau son regard. « Rajaar... je sais que je ne dois pas le dire, tout comme le fait que je ne dois pas espérer. Je sais que c'est peine perdu mais j'aimerais juste rien qu'une fois pouvoir te le dire... » Je ne sais pas vraiment ce qui me prends. D'ailleurs, il me l'avait interdit. A croire que j'ai le sentiment que c'est la dernière fois que nous allions êtres si intime. La menace de sa belle-famille tout comme la sienne planant telle une épée de Damoclès, au-dessus de ma tête, y était sans doute pour quelque chose. Je finis par reprendre.

« J'ai accepté sans broncher bien des choses de ta part... j'ai changé radicalement de point de vue sur ma propre vie et ma propre sexualité avec tout ce qui s'est produit. Et je ne sais pas encore par quel miracle tu as réussi à me faire autant changer. Tu dois avoir l'habitude vu ton statut... quoi que.. rien n'est habituel, si je ne me trompe. Tu es loin d'être ainsi avec d'autres esclaves, je ne crois pas me tromper. Je sais également que tu ne saisis pas le fait que je puisse encore venir près de toi et te parler comme je le fais actuellement... mais je te comprends dans un sens... ton statut, ta façon d'être n'est pas réellement toi. Mais, tu sais, tu as le droit comme tout le monde de craquer de temps en temps. Ce n'est pas une honte et je n'irais pas l'ébruiter si c'est ce que tu crains. Quant à ce qui s'est passé... je ne peux l'expliquer ni savoir exactement ce qui te pousse à vouloir en arriver-là. Mais, si tu veux coucher avec moi... juste dis-le. Et ne me force pas. J'accepte énormément depuis que je suis au sein du complexe et en particulier depuis que je suis ton esclave. Mais, le viol... j'ai juste le sentiment d'être un vulgaire objet, de ne plus être humain, de n'être rien. Et c'est juste atroce comme sensation et je ne peux pas me réduire à ce statut. Dans un sens, je dirais que tu me rends service... cela me prépare à ce qui arrivera à ton départ. » Je déglutis en songeant à nouveau à son départ. « Bref, tout cela pour dire... ne me refait pas cela, s'il te plaît. Je peux encaisser bien des choses mais si ton désir est vraiment de me détruire, tu sais ce qu'il te reste à faire. » Je préfère être clair et mettre les choses au point avec le Prince. Et lui dire ce que je ressens n'est pas chose aisé non plus. Mais, il m'a énormément blessé. Je ne peux le nier malgré mon désir de rester près de lui. Je tâche de me convaincre dans un sens en prétextant dire qu'il me préparait à mon avenir. Mais, je ne peux pas supporter l'idée. C'est beaucoup trop humiliant, dégradant... trop dur à supporter. Je ne peux pas me faire à cette idée et encore moins subir cela de la part de Rajaar. Je vois à son visage qu'il est loin d'être bien. Il s'en veut sans doute de ce qu'il a fait. Je finis par voir des larmes couler sur son visage... il a le visage qui semble marquée par la douleur. Je l'observe toujours alors qu'il prends la parole. Je déglutis alors qu'il parle de ne pas pouvoir me laisser ici en sachant ce que j'allais subir avec d'autres. Mais, lui comme moi, on sait pertinemment qu'on ne peut rien y faire. « Ne dis pas cela... je ne veux pas non plus que tu meurs. » murmurais-je, bien que je suis le premier à le comprendre. A vrai dire, la mort me paraît la seule et unique solution également pour ma part. Je ne pourrais pas tenir entre ces murs dès qu'il ne serait plus là. J'essuie ses joues d'une main doucement puis le voit ouvrir les yeux. Je frémis à son contact et d'autant plus lorsqu'il vient m'embrasser. Je prolonge inévitablement, je ne peux pas résister.

Le goût de ses lèvres... je râlerais presque lorsqu'il se recule. « Ce que je veux... » répétais-je, avant d'ajouter : « Ce que je veux, c'est pouvoir t'embrasser encore et toujours sans m'arrêter » oui, le désir me consume encore et toujours lorsque je suis en sa présence. Et je voulais pouvoir aussi le toucher. « Si tu y arrives, je ne suis pas contre l'idée mais je ne veux pas que tu aies des ennuis ou te fasse tuer par ma faute. Je ne me le pardonnerais pas. » Je ferme les yeux alors qu'il s'attaque à mon cou. Je penche ma tête en arrière et un râle glisse de mes lèvres alors que je sens ses mains s'activer. Le plaisir est à nouveau bien présent, mon désir monte d'un cran. Une boule se forme dans le creux de mon ventre.. et lorsqu'il murmure dans mon oreille « Je t'aime, Siobhan. Dis-le. Dis-le moi, toi aussi... j'ai besoin de te l'entendre dire... » Je redresse la tête et croise son regard. Mon cœur semble s'être subitement arrêté. J'ai l'impression d'être complètement déconnecté de la réalité. Je n'imaginais pas un seul instant que Rajaar finisse par me le demander. Il avait été très clair sur ce point et aussi étonnant que ça puisse paraître, je n'avais pas enfreint cet ordre. Il faut dire que je n'étais pas certain qu'il soit judicieux de lui dire. La situation était déjà bien compliquée. Mais, ça me démangeait depuis un moment et j'avais failli le dire tout à l'heure mais ça n'avait été qu'un murmure inaudible. Ça ne comptait pas vraiment... je passe ma langue sur mes lèvres. Je finis par rompre le silence. « Ne viens pas me le reprocher après. » dis-je, doucement. Je me penche sur ses lèvres et l'embrasse tendrement durant un court moment puis je le regarde dans les yeux.« Je t'aime aussi Rajaar, plus que tu ne peux l'imaginer. Jamais je n'aurais cru pouvoir tomber amoureux surtout de mon ''maître'' bien que je ne t'ai jamais considéré comme tel et comme tu l'as bien vu aussi. Et cela me tue de savoir que je ne peux être avec toi comme je le désire. » Je regardais toujours le Prince dans les yeux. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'admirer. « Et je pourrais bien te le dire inlassablement si c'est ce que tu veux.. car c'est la pure vérité. » Je plaquais à nouveau mes lèvres sur les siennes avec fougue approfondissant davantage le baiser.

Le temps semble suspendu... juste idyllique avec ce merveilleux coucher de soleil aux tons rouge. Véritable contraste avec ce qui s'était produit un peu plus tôt entre les deux amants. Après, la violence... l'humiliation, les mots durs, l'enfer en somme... voilà que se jouait la parfaite mélodie du Bonheur... enfin un semblant. Car ce n'était qu'illusion cet instant, ce tableau si parfait. Une parenthèse mais peu importe. Il valait mieux oublier le reste. Penser à maintenant, au présent. A eux. Oublier la suite pour un laps de temps. La réalité ne serait que plus dur après mais tous les deux le savaient déjà. Et cela n'empêchait pas non plus le fait qu'ils s'aimaient. Impossible de continuer à nier, les sentiments étaient bien présent.

J'embrassais le Prince avec fougue et passion... avec envie également et mes mains glissèrent le long de son torse se frayant un chemin sous sa chemise pour entrer en contact avec sa peau. Sentir la chaleur de son corps contre mes doigts... je sentais le désir me parcourir le corps. Je ne pensais plus à ce qui avait eu lieu auparavant, me concentrant sur l'instant présent. Je romps le baiser et vais l'embrasser le long de son cou, glissant ma langue sensuellement. Je ne peux m'empêcher de le toucher de toute part, de m'assurer qu'il est bien là, avec moi. Une semaine que je ne le voyais plus. Une semaine à tourner en rond et me demander ce qu'il fabriquait. Tout cela envolé dès l'instant ou mes lèvres se posèrent sur les siennes. Je ne voulais pas m'attarder là-dessus. Je vire alors la chemise du Prince en très peu de temps, mes yeux dévorent son corps et pétillent à la vue offerte. Il est juste parfait... je redécouvre son corps sans me presser pour autant. Son corps d'Apollon me fait beaucoup d'effets et je sens que mon membre durcit à vue d'oeil. « Tu es tellement attirant... sexy » soufflais-je, en le dévorant toujours du regard. Je me mords la lèvre avec envie. Mes mains glissent sur son torse puis son dos et ses hanches. Toucher ce corps si bien dessiné, bien musclé... de cette manière. Il m'avait tellement manqué...

Rajaar est touché par ses mots, même s'il ne le montre pas, sauf en revenant l'embrasser avec passion, sur ses lèvres et dans son cou. Puis il lui demande de le dire, allant à l'encontre de l'ordre donné dans les bassins. Il a réellement besoin d'entendre ces mots, pour les imprimer pour de bon dans son esprit et ne jamais les oublier. Peut-être que ça lui donnera la force de se battre. De pas baisser les bras. Et pour être sûr, aussi... Lui reprocher ? Comment le pourrait-il ? Le méchant dans l'histoire, c'est lui. Siobhan est seulement victime de ces enfoirés du palace et de la faiblesse de son "maître". Il ne pourra jamais lui en vouloir d'avoir prononcé ces mots. Il vient déposer un baiser sur ses lèvres et il le dit enfin. Ces simples mots. Mais ils suffisent à apaiser ses tourments, c'est comme un poids lourd qui s'évade de ses épaules et réchauffe encore un peu plus son cœur. Merde, alors c'est vrai. Il l'aime vraiment. Le jeune Prince ne sait même pas quoi dire, il a l'impression que le cauchemar s'est transformé en un doux rêve. Il peine à y croire.

Et puis Siobhan revient plaquer ses lèvres avec fougue sur les siennes. Rajaar se laisse complètement aller, répondant fiévreusement à ce baiser, avec cette envie qui croît de plus en plus en lui. Et les caresses de Sio, tout autant que les baisers qu'il vient donner dans son cou, ne l'aide pas à calmer cette envie. Il a envie de lui, de lui faire l'amour. Il pourrait même ne jamais s'arrêter de le faire. Il s'est retenu pendant des jours, refusant de le toucher de peur de perdre pied, de faiblir, de craquer. Maintenant de toute façon, ça n'a plus d'importance. Plus rien ne l'empêchera de l'aimer comme il le souhaite. Sous les attentions délicieuses de l'esclave, Rajaar ferme les yeux et soupire, griffant la peau de Siobhan tout doucement. Finalement, il lui retire sa chemise, dévoilant son torse musclé que l'esclave admire et caresse, le complimentant sur son physique. Rajaar se sent réellement flatté. Il a déjà entendu ces mots..., mais pas de la bouche de l'homme qu'il aime. Plutôt de son amant. Non, ce n'est pas le moment de penser à Alexander et à l'erreur qu'il a commise. Il n'aurait jamais dû aller le rejoindre dans cet hôtel..., ni renouveler leur rapport ensuite. Mais le Prince oublie bien vite tout ça. Il n'a d'yeux que pour Siobhan de toute façon, il n'y a plus que lui qui compte réellement, lui à qui il a subitement une envie insurmontable de faire l'amour.

Je sursaute légèrement en sentant sa main sur mon membre déjà bien dur. Je soupire à ses caresses et le plaisir grandit d'autant plus et me consume. Je l'embrasse dans le cou glissant mes mains sur son corps de rêve. Je me mords la lèvre appréciant ses caresses. Je l'entends alors me demander « Je te prend, ou tu me prends ? Pour une fois, j'aimerais te laisser tout contrôler. Tout décider. Fais de moi ce que tu veux. Sois le Maître et je serais ton esclave... » Je croise son regard et voit son sourire. Je me penche en avant et vient mordiller sa lèvre inférieure. « Je ne pensais pas que tu finirais par aimer te soumettre... » Je prolonge son baiser lorsqu'il m'embrassa et je soupire d'aise mettant ma tête en arrière dégageant mon cou lorsqu'il me lécha. Je frissonnais à son contact. « Hmmm j'adore quand tu fais ça... je te veux. » dis-je, entre deux soupirs.

Lorsque sa main glisse sur mes fesses, je viens plaquer mes lèvres contre les siennes avec passion. Je descends sur son cou puis son torse. J'ai envie de le dévorer littéralement... je sais que je ne vais pas tenir éternellement. Je souris en coin lorsqu'il m'annonce que j'étais sacrément séduisant. « Toi aussi tu me rends fou, mon Prince » Je soupire toujours à ses caresses sur mon membre et je ne tiens plus vraiment en place. Je me recule un peu et glisse ma main dans son pantalon et effleure son membre... il était autant excité que moi. Trop impatient, je finis par lui faire lever le bassin pour retirer intégralement le reste de ses habits. Je me lève ensuite, le faisant lâcher prise afin de faire glisser le reste de mes affaires aussi. Je le fais assez lentement ondulant un peu des hanches volontairement. Je me sentais beaucoup plus à l'aise avec Rajaar. Et j'oublie tellement facilement le fait que je ne suis qu'un esclave en ces murs. Avec lui, je me sentais différent. Je me sentais bien.

Je me mets à genou devant lui et lui fait écarter les jambes. Puis, j'inclinais la tête en avant, glissant ma langue sur son membre doucement et sensuellement. J'enfonçais ma bouche sur son membre et accélérais le rythme au bout d'un petit moment. Je savais ce qu'aimait Rajaar maintenant et je tenais à le rendre fou de désir. Je me redresse au bout d'un certain temps pour l'observer. Rajaar est juste magnifique à voir. Il était si beau lorsqu'il était consumé par le plaisir. Je prends son membre en main et commence à le masturber à mon tour alors que je glisse mes doigts de mon autre main dans son antre. Je ne mets qu'un doigt au départ puis un autre et le titille pour le préparer et l'exciter également. J'avais l'occasion de m'occuper de tout et je comptais bien en profiter. Rajaar ne m'avait pas laissé beaucoup de fois le dominer. Et parfois, c'était frustrant pour moi qui était aussi dominant que lui. Mais avec le temps, l'un comme l'autre, la soumission avait pris place et n'était plus tellement un problème. Cependant, je savais que je ne pourrais pas supporter quelqu'un d'autre. Rajaar était le seul à avoir ce privilège, me donner aussi autant de plaisir. Je l'aimais.

Je reprends ma gâterie happant son membre dans ma bouche avec envie et fait des gorges assez profondes pour lui donner davantage de plaisir. Entendre Rajaar râler comme il le fait me donne des frissons. Je glisse mes mains sur ses hanches tout en continuant de jouer avec ma langue sur son membre puis je léchais ses bourses alors que j'enfonçais un peu plus profondément mes doigts dans son fondement. Je finis par me reculer puis je remontais le long de son torse tout en l'embrassant et le léchant sensuellement jusqu'à son cou avant d'aller mordre son oreille. « Je t'aime tellement » murmurais-je, au creux de son oreille. Je vins l'embrasser avec fougue glissant ma langue dans sa bouche. Ne tenant plus, je me pressais contre son corps chaud... j'étais en ébullition. Je me redresse soudainement et l'entraîne avec moi et le fait ainsi se lever de la chaise. Je glisse mes mains autour de sa taille, les glisse sur son fessier si alléchant et que je compte bien prendre d'ici quelque secondes. Je souris en coin alors que je le pousse sur la table présente sur le balcon et lui fait relever les jambes dans la foulée pour les mettre autour de ma taille. Je m'introduis alors dans son intimité allant très lentement volontairement afin de le faire défaillir.

L'envie de posséder le corps du Prince devient pressant. Je ne résiste pas. Peu importe les mauvais traitements et l'épisode d'avant, je ne pouvais pas lutter contre ce désir si brûlant de le faire mien. Il y a bien trop longtemps à mon goût que nous avions été si proches et cela m'avait vraiment manqué. Ayant l'occasion de prendre les devants, je compte bien en profiter. Rajaar ne m'a jamais vraiment vu me lâcher en sa présence. Il faut dire que la situation est assez compliquée pour que j'ai forcément envie de le faire. Mais, au fil du temps, j'arrivais un peu plus à être moi-même en sa présence. Je ne le considérais pas, comme mon maître, loin de là. Mon statut d'esclave n'existe pas quand je suis avec lui, enfin pas complètement. Je fus un peu surpris par sa proposition de départ mais cela ne dura qu'un laps de temps. Je n'allais pas refuser de prendre les rênes au contraire. C'était différent des autres fois et c'était sans doute la raison qui faisait aussi que je me lâchais plus facilement que les fois précédentes. J'avais finis par prononcer les mots ce soir. Je lui avais confirmé. Je l'aimais et c'était un fait que je ne pouvais plus nier. Je me sentais léger et comblé de l'avoir dit.

Je prends volontairement le temps de provoquer Rajaar mais je ne parviens pas à le faire trop longtemps parce que je suis aussi impatient que lui. Je le désire ardemment et après l'avoir bien excité, je m'empare de son antre sur la table du balcon. Je me fiche éperdument de savoir si on pouvait nous voir ou pas. J'étais dans ma bulle avec le Prince, rien ne pourrait m'enlever cela. Je soupire alors que je m'introduis lentement et cela le fait réagir directement. Rajaar gémit et j'aime entendre cette douce mélodie à mes oreilles. Je souris en coin alors qu'il m'intime d'aller plus fort et il semble même suppliant. Je viens l'embrasser doucement dans le cou puis lâche « C'est précisément le but » murmurais-je, dans son oreille, allant toujours aussi lentement volontairement. « Supplie-moi, j'aime t'entendre le faire » ajoutais-je, un sourire amusé sur les lèvres. Autant profiter un peu.. pour une fois, c'était moi qui dirigeait et j'avais envie de le taquiner et de lui montrer l'effet produit. Jusqu'à maintenant, c'était moi qui majoritairement le suppliait lors de nos ébats. Inverser les rôles me plaît bien. Et voir Rajaar se tortiller ainsi en gémissant, c'était jouissif. Puis, les mots que prononça le Prince furent d'autant plus excitants surtout vu le ton qu'il employa et la façon dont il me regardait de ses yeux brillants de désir. Mais, c'était aussi très surprenant. Rajaar venait de m'appeler bébé ... j'étais juste sous le choc, sous le coup de la surprise. Je me mords la lèvre tout en plongeant mes yeux dans les siens. Je reprends mes esprits et m'introduit plus fortement cette fois comme il le voulait et aussi parce que j'avais envie d'aller plus fort et plus vite. Je prenais du plaisir et les gémissements se firent plus sonore et le plaisir était d'autant plus fort. « Hmmmm Rajaar... c'est tellement bon... » Je glissais mes mains sur son ventre puis agrippait ses fesses avant de venir l'embrasser sur ses lèvres étouffant un gémissement au passage. Ma langue glissa sur la sienne avec envie et fougue. Je l'embrassais dans le cou avec amour puis passais sensuellement ma langue. « Hmmm t'es tellement bon » Coucher avec Rajaar était toujours divin. Je ne pourrais jamais m'en lasser ni m'en passer. Ne pas l'avoir pendant une semaine entière... je rattrapais le temps perdu. J'accélérais encore mon rythme allant encore plus fortement dans le fondement du Prince.

Non, Rajaar n'est pas amoureux de son esclave. Il est amoureux de cet homme rebelle qu'on a arraché à sa vie et que le destin a amené jusque dans ses appartements du complexe. Le premier qui a refusé de le voir comme un Prince ou un Maître, mais comme un égal n'ayant aucun droit sur lui. Le premier ayant contesté son autorité malgré toute l'attirance qu'il avait eu. Le seul a avoir su percer son masque, sans même en avoir conscience. Jusqu'à ce qu'il se dévoile, totalement à nu. Dans tous les sens du terme. Comme maintenant. Rajaar se rappelle de ce premier soir, comme si c'était hier. Il se souvient du trouble qu'il avait laissé à Siobhan lorsqu'il l'avait plaqué sur le canapé en le caressant. Et le premier baiser échangé. Il se rappelle aussi, avec une certaine honte, de la première fois où il l'avait pris. Ce n'était pas glorieux, ce n'est une chose dont il est fier. En revanche, il se souvient avec délice du plaisir qu'ils avaient ressenti. Cette fois-là et toutes les autres fois. Siobhan n'avait réussi à résister à aucun de ses assauts malgré toute sa détermination. Et ce n'était pas simplement parce que le Prince était doué pour la chose, non. Aujourd'hui, ils savent ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre.

Amoureux... j'étais vraiment tombé amoureux de lui.. ce cher Prince ainsi exposé dans toute sa splendeur. Cela n'est que l'explication pour avoir autant craqué en sa présence. Me soumettre à ses pulsions et ses exigences... Jamais, je n'aurais pensé en arriver-là. Jamais, je n'aurais pu être si docile si je n'éprouvais pas les sentiments qui sont là aujourd'hui. Je m'étais voilé la face, me pensant, devenir fou, tout simplement. Mais, la vérité c'était que j'étais fou d'amour pour Rajaar. Son corps me rendait également complètement fou de désir. A chaque fois que je le voyais, j'avais envie de me rapprocher de lui me fichant éperdument du reste. Mais, je ne le faisais pas. Je ne pouvais pas. Nous devions garder la distance, garder les apparences. Rajaar aurait des ennuis si on constatait notre lien. Cependant, ce soir, j'oublie cela... j'oublie le fait que nous sommes sur un balcon plutôt exposé et que nous pourrions bien être vu en pleine action. L'esclave baissant son maître, un Prince.

Une chose impensable et inacceptable dans le milieu. Je n'étais pas Prince mais je venais d'une famille assez aisée... l'éducation avait aussi été strict pour ma sœur et moi. Je me devais de montrer l'exemple et j'avais été une déception quelque part aux yeux de mon père d'avoir choisi la voie de devenir infirmier. Même pas médecin m'avait-il reproché. Et alors ? Son épouse était bien infirmière. Non dans la famille Smith, de père en fils, c'était la voie du Droit, devenir Avocat. J'étais une tare dans le lot qu'il avait encore du mal de digérer. Mais, les choses avaient pris une tournure dont je ne m'étais pas préparé. Me faire arracher à ma vie, me faire embarquer ici pour devenir un jouet sexuel entre autre. Étrangement, je regrettais les prises de tête avec mon paternel.

Et pourtant, c'était entre ces murs que j'avais croisé la personne susceptible de faire chavirer mon cœur. Jamais, je n'aurais cru cela possible, surtout dans une telle situation. Et pourtant, c'était bien ce qui s'était produit. Rajaar avait réussi à me faire succomber et inversement. J'avais percé à jour son masque. Je n'avais jamais considéré Rajaar comme un simple Prince et encore moins comme mon ''maître''. J'avais lutté tant bien que mal contre mes ressentis, contre mes sentiments mais les faits étaient bien là. Il avait réussi à capturer mon cœur. Et ça me faisait flipper dans un sens. Nous n'avions pas d'Avenir possible et cela était dur à admettre, même si je le savais depuis le départ. Je n'aurais jamais dû craquer mais l'Amour ne se commande pas. L'Amour frappe quand on s'y attend le moins. Cupidon agit quand on ne s'y attend pas. Je ne sais pas comment je vais gérer lorsque Rajaar ne sera plus là. C'est douloureux d'y penser. Pour l'instant, il n'est pas question d'y songer. Je savoure le fait de pouvoir partager ce moment intime avec le Prince. Je savoure le fait qu'il me laisse mener la danse ce soir. Et surtout, je savoure le fait qu'il m'ait finalement demandé de lui dire ''Je t'aime'' Rien que cela.. c'était déjà beaucoup. Et qu'il m'appelle Bébé me surprends mais c'est tellement agréable de l'entendre me donner un surnom. Le complexe n'existe plus, nos statuts ne sont pas d'actualité. Nous sommes deux êtres humains, deux âmes qui s'aiment et qui se le montrent en partageant un moment des plus délicieux. Un moment que je veux graver dans ma mémoire pour le restant de mes jours. Un moment que je compte bien rendre le plus parfait possible. Je veux que Rajaar soit comblé.

Je m'applique pour faire en sorte que Rajaar ait le plus de plaisir possible et le voir râler et gémir est tellement bon à entendre... je souris en coin alors qu'il resserre ses jambes autour de ma taille. Je m'enfonce plus profondément et plus fortement dans le fondement de mon amant. Je gémis tout autant que lui tellement c'est parfait... je ne peux m'empêcher également de venir le dévorer en l'embrassant à pleine bouche puis en venant m'occuper de son cou. Il râle encore à mon traitement alors qu'il me laisse davantage accéder à sa gorge que j'embrasse et lèche sensuellement. Entendre Rajaar ainsi exprimer son plaisir me donne des frissons et je continue dans ma lancée venant faire un suçon dans son cou. Je sens également que l'orgasme n'est plus très loin à force de le prendre si brutalement et si rapidement... je ne suis plus qu'une boule de feu bouillonnant de plaisir. Je gémis contre son cou et vient mordre le lobe de son oreille alors qu'une vague me terrasse et que j'hurle plus fort tandis que je me déverse dans l'antre de mon amant. A bout de souffle, la respiration saccadée, je pose ma tête contre son front un moment, afin de reprendre mes esprits. Je dépose un baiser chaste sur ses lèvres. « Je ne pourrais jamais me lasser de te prendre Rajaar » Je croise son regard, un petit sourire sur les lèvres. Je l'aimais tant. J'effleure volontairement de ma main son membre encore dur et vient glisser dans son oreille. « hmm tu as besoin aussi de te soulager... prends-moi... je veux te sentir à mon tour » je mordillais son oreille une nouvelle fois, provocateur alors que je le regarde encore une fois les yeux plein de désir.

Les barrières étaient tombées entre le Prince Rajaar et moi. Il n'était plus question de faire semblant de prétendre que l'attirance et l'envie n'étaient pas là. Plus question pour moi de me retenir. J'avais l'occasion de prendre les devants et j'avais accéder à sa requête. Je ne pouvais pas lui résister. Et si j'aime le fait de pouvoir dominer Rajaar, je m'étais aussi fait à l'idée de me soumettre au Prince. C'est pourquoi, je l'invitais à me prendre pour se soulager car il était encore bien excité. Je reprends mon souffle également alors que je vois un sourire naître sur le visage de Rajaar. Tellement craquant. Volontairement, je venais titiller son membre fièrement dressé. Mon amant ne résiste pas bien longtemps à l'invitation et je prolongeais son baiser avec autant de fougue que lui. Je grogne un peu lorsqu'il mets fin au baiser mais c'est pour m'entraîner sur le lit. Je me retrouve avec Rajaar au-dessus de moi et sent ses mains parcourir mon torse. Cela me donne des frissons et lorsque je sens son bassin contre le mien, je sens l'excitation me parcourir le corps, tandis que nous échangions de brûlants baisers. Je me mords la lèvre alors qu'il m'agrippe par les hanches pour me retourner. Je me retrouve sur le ventre et je le sens m'attirer vers lui pour mieux m'écarter les cuisses. Je frissonne d'anticipation alors que je me retrouve contre le bord du lit les fesses à sa hauteur et je sens le plaisir parcourir mon être. Je suis excité à l'idée de le sentir en moi. J'en ai tellement envie. Je pousse un gémissement lorsqu'il me claqua les fesses. Bon sang, ça m'excitait tellement lorsqu'il agissait ainsi... j'adorais ça. Je le vois bouger près du lit prendre du lubrifiant dans le tiroir du meuble. Je tremble à l'idée de me faire prendre, j'en meurs d'envie. Je m'impatiente même. Jamais je n'aurais imaginé me retrouver autant pressé de me soumettre au Prince. Je soupire lorsqu'il vient s'occuper de mon antre me caressant d'abord avant d'introduire ses doigts.« Hmmm... tu me rends tellement fou Rajaar... je veux te sentir. » soupirais-je, alors qu'un sourire s'étend sur mes lèvres en entendant le Prince me dire que j'étais magnifique.

Rajaar retire alors ses doigts et je me retiens pour ne pas râler de frustration. Ce n'est pas grave. La suite serait bien meilleure et un soupire s'échappe de mes lèvres alors qu'il s'introduit dans mon fondement, mais, je suis vite frustré dans un sens, car il prends un malin plaisir à me faire languir, en agissant si lentement et allant doucement. Je commence à m'impatienter.... je ne peux que me trémousser sur le lit, montrant mon désir et mon envie de beaucoup plus. Lorsqu'il revient cette fois profondément, je pousse un gémissement en le sentant se mouvoir ainsi en moi... c'est une pure merveille, je soupire de plus en plus fort alors qu'il m'agrippait à la taille et que je sentais son membre se mouvoir dans mon fondement. Je me tortille sous ses mouvements soupirant et gémissant à son traitement. C'était tellement bon, tellement jouissif. Mais, lorsque je sens ses mains me parcourir le dos et me claquer les fesses, je sens l'excitation montée un peu plus. Et je soupire davantage et plus fortement encore me cambrant sous les coups de reins. Je me mords la lèvre alors que je l'entends me dire « Tu voulais me sentir... qu'en dis-tu ? Tu me sens bien, là ? » Pour toute réponse, je gémis de plus belle. Je savoure l'instant et soupire entre deux gémissements « oui... c'est parfait... Continue, mon bel Apollon. » Je suis incapable de penser à autre chose qu'à son membre qui martèle mon antre avec vigueur alors que mes doigts agrippe la couverture. « Hmmm oui » soupirais-je alors qu'il me claquait les fesses. Le temps est suspendu. J'oublie tout. Je suis pris dans le flot de mes sensations, je sens alors la semence de Rajaar se déverser dans mon intimité alors qu'il pousse un râle de plaisir me tenant toujours de ses mains puissantes. Rajaar se laisse alors tomber sur le lit près de moi. Je m'approche tout contre lui et dépose un baiser sur ses lèvres. « C'était vraiment parfait » Je glissais mes doigts le long de son dos me mettant sur le côté admirant son corps brillant de sueur et émanant tellement de beauté et de virilité, le laissant reprendre son souffle. Moi-même, j'avais également besoin de reprendre mes esprits. Je me sentais vraiment léger, complètement détendu. J'avais encore envie de lui, rien qu'en l'observant ainsi, cela me donnait envie de recommencer un autre round. Cela m'avait manqué de ne plus le toucher et de le posséder ou qu'il me possède. C'était toujours aussi intense et aussi divin. Je ne pouvais pas me passer de lui. Alors que je me blottis contre le corps de Rajaar, il se tourna se retrouvant en face de moi. Je glissais mes doigts le long de son dos, le caressant doucement alors que nous reprenions notre souffle. Je me sentais vraiment bien à cet instant. Je n'avais aucune envie de bouger. Je frissonne au contact de ses lèvres dans mon cou. Je savourais le moment présent. Rajaar me murmura alors à l'oreille « Dors avec moi cette nuit. » Je croise son regard. « J'y songeais, justement » dis-je, un sourire en coin. « Cela me ferait vraiment plaisir de dormir avec toi. » Je n'avais jamais voulu auparavant et ce même si cela faisait un moment que nous avions échangés de pareils moments. Même après s'être avoué nos sentiments. D'ailleurs, ça n'aurait pas pu... nous étions censé ne plus partager un moment aussi intime et je ne pensais pas que ça se reproduirait car Rajaar s'était encore éloigné durant toute la semaine. « Tant que je peux profiter de toi, je le ferais » soulignais-je.

Je laisse le Prince continuer ses baisers qui me donne de violents frissons tout comme ses caresses. L'envie est toujours bien présente et le désir s'intensifie un peu plus alors que le soleil disparaissait laissant place à la nuit... Je le dévore littéralement des yeux, voulant profiter encore de lui. Rajaar semble avoir la même idée car il se retrouve rapidement sur moi et je soupire alors qu'il descend ses baisers le long de mon corps pour finalement venir s'emparer de mon sexe qu'il glisse dans sa bouche et je sens sa langue qui vient jouer avec mon membre qui ne tarde pas à reprendre sa vigueur. Je soupire à ses petites attentions, sentant le plaisir se répandre dans tout mon être. Je me cambre alors qu'il s'occupe également de mon antre. «Hmmm Rajaar oui » Il me rendait complètement fou. Je me sens consumé de plaisir, la chaleur se dégage de mon ventre, envahit tout mon corps. Je glisse une main dans sa chevelure alors que je me redresse un peu. Je pousse un autre gémissement alors qu'il entreprends de me prendre plus profondément. C'était juste trop bon... il me donnait tellement envie. Je grogne de frustration lorsqu'il s'arrête, la bouche entre ouverte. Puis l'entends me demander ce que j'aimerais... sa première proposition est alléchante, je le conçois. Mais, la suite me mets quelque peu mal à l'aise... je ne suis pas aussi à l'aise que lui et n'ait pas non plus son expérience en la matière malgré mon âge. Je me mordillais la lèvre inférieure. « Gadgets.. » répétais-je, un peu bêtement. « Je ne suis pas aussi connaisseur que toi dans le domaine » ajoutais-je, toujours aussi gêné. Obligé je dois être rouge et je me sentais encore moins à mon aise. Rajaar devait se douter que je n'étais habitué. Après tout, je n'avais jamais eu d'hommes dans ma vie avant lui. Et le peu de relations que j'avais eu avec les femmes étaient minimes niveau expérience contrairement à lui. Je n'avais pas beaucoup exploré les diverses possibilités liées à la sexualité. Je suis tellement mal à l'aise que je me serais bien éclipsé afin de me cacher. « Mais, pour être tout à fait franc, avec toi, je suis prêt à découvrir.. » Avec Rajaar, ça ne me posait pas de problème. J'avais confiance en lui et ce ne pouvait qu'être bien, pour moi d'apprendre avec lui, ce dont j'ignorais sur le sujet. Je savais que je ne pourrais pas trouver meilleur professeur en quelque sorte. Parce que je l'aimais et que je savais que je ne me sentirais pas juger. Avec un autre client, la tâche aurait été bien plus compliquée. Et j'aurais jamais accepté d'essayer. Rajaar est bien le seul à pouvoir faire ce qu'il voulait de moi en fin de compte. Me dominer, me soumettre à lui.. chose impensable au départ... et aujourd'hui, combien agréable à partager. Mais, c'était possible aussi parce que je le voulais et parce que je l'aimais. Sans cela, je n'aurais jamais craqué comme je l'avais fait à de nombreuses reprises.

Je ne savais pas du tout dans ce que je m'engageais avec Rajaar mais j'avais confiance en lui. Je prolongeais son baiser frissonnant à ses nouvelles caresses sur mon membre. Mais, le Prince ne s'attarde pas longtemps et se détache pour se diriger vers les tiroirs ou regorge je ne sais quel objet. Je vois le sourire de Rajaar et je me mords à nouveau la lèvre me demandant si j'ai bien fait d'accepter de tester l'expérience. Surtout qu'il m'invite à fermer les yeux. J'inspire avant de consentir à sa requête. Je sens mon cœur battre un peu plus fortement dans ma poitrine. Je sens l'adrénaline parcourir mon corps alors que je sens le matelas s'affaisser lorsque Rajaar revient près de moi. IL me fait m'asseoir et je résiste à l'envie d'ouvrir les yeux. Je sens alors quelque chose sur mes yeux, en l'occurrence du tissu... sans doute un bandeau. Rajaar me glisse à l'oreille de lui faire confiance et de me laisser aller. Je sens le nœud derrière ma tête puis je me laisse guider par le Prince qui m'installe sur le ventre. Je frissonne alors que je sens ses mains me caresser. Je glisse ma langue sur mes lèvres puis soupire alors qu'il m'embrasse dans le cou. Jusque-là, c'était assez plaisant.. excitant aussi de ne rien pouvoir voir... mais Rajaar ne s'arrête pas à ce stade car il me prends les poignets et je me retrouve les mains dans le dos. Je sens une corde cette fois... j'étais tellement habitué aux menottes ces derniers temps que je m'étais attendu à ce qu'il m'en mette. Je sens l'adrénaline me parcourir les veines, ma respiration est plus pressante. Mon cœur bats la chamade dans ma cage thoracique. Je sens Rajaar se lever alors qu'il était sur mes fesses. Je me demande ce qu'il prépare. Il me soulève le bassin et je me retrouve alors à genoux le haut du corps contre le matelas mains liées dans le dos , complètement offert en somme aux mains du Prince. En position de soumis. Cela est assez étrange en soi de me retrouver dans une telle posture. Me soumettre à Rajaar était arrivé à de nombreuses reprises mais c'était bien la première fois que je me sentais totalement soumis. Ce n'était pas du tout la même chose. Je soupire lorsque je sens ses mains malaxer mes fesses et à nouveau lorsqu'il me mordilla avant de sentir sa langue. Le plaisir augmente tout comme l'excitation. Je sens la fraîcheur du lubrifiant au niveau de mon antre qu'il applique, avant qu'il ne m'enfonce ses doigts un à un. « Hmmm Rajaar... bon sang, tu m'excites » soupirais-je, entre deux gémissements. Alors que je sens ses doigts bouger dans mon antre, je ne peux pas m'empêcher de me trémousser. J'ai envie de plus. Sentir sa main sur mon sexe me fait gémir une nouvelle fois. « Hmmm, prends-moi » dis-je, suppliant, incapable d'attendre plus longuement. Je ne sais pas ce qu'il a en tête mais j'ai envie de lui... de le sentir.

Je grogne de frustration lorsqu'il retire ses doigts. Mais, je sens rapidement un objet à l'entrée de mon antre ce qui me fait légèrement sursauter. Et la peur sur le moment me vrille l'estomac. Le coup du martinet m'avait marqué comme au fer rouge. Je ne peux m'empêcher d'appréhender et je me retiens pour ne pas me dérober, mais je me rends assez vite compte que ce n'est pas du tout cela. Alors qu'il l'insère dans mon antre lentement, je me familiarise et finit par reconnaître l'objet. Je sens celui-ci s'introduire jusqu'au plus profond de mon être et un cri s'échappe de mes lèvres lorsqu'il active le vibromasseur et qu'il commence à faire des vas et vient. Ainsi, livré au Prince, je perds complètement pied. Le plaisir est incroyablement bon mais je sais que je ne suis pas au bout de mes surprises. Priver de la vue et de mes bras, l'excitation est d'autant plus prononcée. Et je me lâche un peu plus aussi en sachant de quoi il s'agissait. J'ai envie de lui... j'ai envie de tellement plus encore. Je me liquéfie face à l'ampleur des sensations ressenties à cet instant. Je n'avais pas du tout imaginé qu'un jour, je me soumettrais de cette manière et que j'allais expérimenter le BDSM, encore moins avec un homme. Je réalise à peine ce qui est en train de se produire avec Rajaar. Je pensais qu'il serait plus dur envers moi et me punirait longuement d'avoir assommé ce fichu garde de malheur. Mais, la punition avait pris une toute autre tournure... une bien meilleur saveur. Retrouver le corps chaud et brûlant de mon amant après une semaine sans lui était juste magnifique. Il m'avait manqué. Et désormais, je me retrouvais livré à lui, en position de soumis, mains liées dans le dos. Le plaisir est bien présent et je ne peux pas me retenir de l'exprimer. C'était rare que je me lâche vraiment avec le Prince en tout cas de mon plein gré. Parce qu'à force, je finissais toujours par me trahir. Mais, ce soir, c'était différent. Je me trémousse alors que le gode s'enfonce dans mes chairs et qu'il vibre également. Cela m'excite au plus haut point mais je le supplie bien vite de me prendre. Je le veux... maintenant...

La main de Rajaar relâche mon membre tendu par l'excitation et le plaisir que je ressens, pour aller se glisser sur mes hanches et je soupire à nouveau lorsqu'il m'embrasse. J'ai des frissons également qui me parcourt tout le corps, alors qu'il dépose ses lèvres sur ma peau. Je suis en feu. La chaleur s'empare de tout mon être, je ne parviens pas à rester indifférent et je me frotte contre les draps gesticulant à ses baisers et ses va et vient dans mon antre qui en demande davantage. Rajaar me fait alors soulever le haut du corps. Je me laisse faire et lorsqu'il s'empare de mon sexe dans sa bouche, je gémis de plus belle alors que les vibrations sont plus forte au niveau de l'objet. « Oh bon sang... » soufflais-je, hors d'haleine. Les coups de langue, le rythme accélérant de Rajaar ainsi que l'intensité des vibrations me font perdre la tête, je ne suis plus en mesure de réfléchir. Je suis engloutis par le plaisir qu'il me procure et je sens l'orgasme se pointer. D'ailleurs, je ne mets guère de temps avant de jouir abondamment dans la gorge de mon amant. La vague est puissante et me terrasse. Je peine à retrouver mon souffle et les idées claires alors que Rajaar stoppe le sex-toy pour ensuite me faire allonger sur le côté. Je sens son corps brûlant se presser contre moi dans mon dos. Rajaar m'embrasse langoureusement ne me laissant guère le temps de retrouver complètement mon souffle mais je m'en fiche pas mal et me contente de prolonger avant qu'il ne vienne dévorer ma mâchoire de baisers ce qui me fait à nouveau frémir. « T'es irrésistible quand tu jouis.. » Un sourire fend mon visage en entendant ses mots. Je me sens également rougir. « ah oui ? » Ne pas pouvoir le voir à cet instant est un peu frustrant. Je voudrais pouvoir plonger mon regard dans le sien, me perdre dans ses si jolis yeux noisettes. « C'était vraiment parfait... » dis-je, au bout d'un moment.

Je tâche de retrouver ma respiration qui est encore saccadée et je me sens bien contre le Prince. Mais, Rajaar n'en a pas finit avec moi car il me fait me retourner et je me retrouve dans ses bras collé serré contre son corps si brûlant. Il m'agrippa la jambe pour la soulever et il retira le gode encore présent dans mon fondement mais ce n'est que pour le remplacer par son propre sexe qu'il introduit sans attendre s'enfonçant profondément. Ne sachant pas ce qu'il a en tête et ne m'y attendant pas vraiment, je pousse un cri de plaisir mêlé à la surprise. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'il me laissait à peine reprendre mes esprits avant d'enchaîner la suite. Les mouvements de bassin de Rajaar me font perdre à nouveau la tête, je gémis tout autant que lui. Je pousse un râle alors qu'il marque ma peau d'un suçon. « ah ce que c'est bon... hmmm » soupirais-je, saisis par le plaisir. J'aimais quand Rajaar me prenait de cette manière si brusque, si sauvage. J'aimais quand il se lâchait de cette façon, c'était tellement bon, tellement puissant comme sensation. Rajaar ne mets pas longtemps à jouir et sa semence se répandit dans mon fondement. Je suis en nage, incapable de faire le moindre geste, je suis complètement détendu et je ne suis plus capable de faire quoi que ce soit ou même de penser. C'était parfait. Je sens le souffle chaud du Prince contre ma nuque alors qu'il me relâche la jambe. J'ai des frissons et ronronnerait presque comme un chat à ses douces caresses. J'eus un nouveau sourire lorsqu'il me dit « Je t'aime. » A chaque fois qu'il me le dit, je peine à me dire que tout est vrai. C'est tellement beau, tellement agréable. Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est mal et que malheureusement, il ne sera jamais totalement rien qu'à moi. On n'a pas le droit de s'aimer... enfin en l'occurrence si, mais notre situation ne nous le permet pas. Malgré tout, je lui répondais « Je t'aime aussi Rajaar. » Plus que de raison. Et je sais que je ne devrais pas m'autoriser à l'aimer mais je n'arrive pas à lutter.

Rajaar me retira finalement la cordelette et le bandeau. Je cligne des yeux un petit moment pour m'adapter mais je ne distingue pas grand chose dans la pénombre de la pièce. La nuit était tombée laissant place à l'obscurité. Le prince revient vers moi et je le laissais faire lorsqu'il m'entoura de ses bras. J'adorais le fait qu'il soit ainsi tout près de moi. Sentir son corps contre le mien. Je déposais un baiser sur son bras, puis, je me retournais pour être en face de lui, me blottissant dans ses bras posant ma tête dans son cou. « C'était vraiment bien. J'ai beaucoup aimé... je ne pensais pas que ça me plairait en fin de compte.. » Me soumettre de cette façon était nouveau pour moi. Bien entendu, je savais pertinemment que ce n'était pas grand chose... mais Rajaar avait commencé en douceur et je lui en étais reconnaissant. C'était déjà une grande étape que de se livrer ainsi à quelqu'un.. Être soumis, surtout pour quelqu'un comme moi qui préférait dominer et qui ne connaissait rien du tout aux pratiques BDSM. Le calme ambiant est des plus relaxant. Je suis totalement détendu ayant beaucoup apprécié notre échange. C'était plaisant de me retrouver ainsi lover dans les bras de Rajaar. J'en avais rêvé depuis bien longtemps. Être sans lui avait été si dur. Il m'avait tellement manqué. Je profitais de cet instant restant tout contre lui, blottit dans ses bras, les yeux fermés alors que je respirais plus normalement. Je ne pensais vraiment pas que nous nous retrouverions ainsi aujourd'hui surtout après ce qui s'était produit. Rajaar n'arrivait pas à m'infliger la punition que je méritais. Il avait très vite arrêté. Il faut dire que ça ne doit pas être évident de devoir me frapper en sachant ce qu'il ressentait à mon égard. Sauf qu'il n'avait pas le choix. C'était son rôle avant tout. Rôle qu'il se devait de jouer ne serait-ce que pour cacher les soupçons. Au sein du palace, tout finit par se savoir. Je pensais qu'il irait jusqu'au bout également lorsqu'il était venu dans la chambre, cherchant à me briser totalement. Qu'il avait fini par opter pour cette option. Il aurait réussi à la perfection. Je n'aurais plus été le même, je n'aurais pas supporté ce nouvel épisode. Et le mal était fait malgré tout car il n'avait pas stoppé tout de suite. Je n'étais pas parvenu à le repousser seulement lorsqu'il avait fini par réaliser sans doute l'erreur qu'il avait commise et vu sa tête sur le balcon, c'était effectivement le cas.

J'entends alors Rajaar qui me ramène au moment présent et grimace à ses mots.- Est-ce que tu me pardonneras un jour tout ce que je t'ai fait subir, Siobhan ? Penseras-tu encore à moi lorsque nous serons séparés ? Tu sais, même si je n'arrive pas à te faire sortir d'ici, je crois que je ne résisterais pas à l'envie de venir te voir dès que j'en aurais l'occasion. Enfin... si moi-même je m'en sors. Tu sais qu'ils pourraient me tuer pour ça... pour t'avoir aimé comme je le fais. Je ne voulais pas penser au moment ou il ne serait plus au palace. « Je ne pourrais pas t'oublier Rajaar. Jamais. » répondais-je, ouvrant de nouveau les yeux, croisant son regard. « Je t'aime. Rien ne pourra malheureusement enlever cela. Ce sera loin d'être plaisant mais je ne pourrais pas faire autrement que de faire avec. Alors oui, je penserais à toi. Et sans doute que ça me permettra de survivre dans cet Enfer. » Je me mords la lèvre alors qu'il évoque le fait qu'il reviendrait ne résistant pas à l'envie de me voir s'il en a l'occasion sauf s'il lui arrivait malheur. Je déglutis et un frisson me parcourt. « Ils ne peuvent pas savoir cela... » murmurais-je. « Je veux dire.. tu peux toujours prétendre que tu m'utilise rien de plus. Et je ne pense pas qu'ils iront jusqu'à te supprimer même si vos lois sont moyenâgeuses. Tu es trop... comment dire... utile aussi pour eux, après tout... » Je me laissais faire alors qu'il m'embrassait, prolongeant son baiser avec tendresse aussi. « Et je préférais te savoir loin d'ici vivant que d'apprendre qu'ils ont eu le malheur de s'en prendre à toi. Je ne me le pardonnerais pas car ce sera de ma faute malgré tout. Ce qui peut m'arriver ici, peu importe... on sait tous les deux ce qu'il en est et tu ne dois pas y songer. Tu dois continuer à avancer, mon Prince. Le principal est de rester en vie.» Enfin, pour lui, c'est plus logique... et il sera bien d'une certaine manière... à l'extérieur. Moi, par contre, mourir m'est bien égal. Une vie d'esclavage, très peu pour moi. Je ne tiendrais jamais le coup. Je me ferais tuer avant parce que je suis incapable de me soumettre.

Rajaar a un rire nerveux et ce qu'il annonce: - Qui sait, dans quelques années, on écrira peut-être notre tragique histoire d'amour à la manière de Roméo et Juliette. Je vois ça d'ici : "La sinistre Histoire de Rajaar et Siobhan. Un Prince et un esclave sexuel unis par un amour chimérique au beau milieu du décor lubrique d'un complexe de débauche". A ne pas raconter aux enfants, cela dit. Cela me fait redevenir plus que sérieux. « Ne sois pas si pessimiste... pas maintenant... je sais que ce n'est pas facile. Moi-même, je songe à tout cela mais ce soir, nous devrions vraiment oublier... rien qu'un instant nos situations. Nos obligations dans le futur. Oublions le fait que nous sommes dans la tragédie. Profitons rien qu'une seule fois.» Je chasse très loin de mon esprit les problèmes que nous pourrions bien avoir tous les deux s'il s'avérait que notre idylle éclate au grand jour. Je me blottis un peu plus contre le corps chaud de Rajaar puis dépose un baiser dans son cou avant de venir le mordiller. « Je t'aime » murmurais-je. Je n'ai aucune envie de continuer à me miner le moral avec tous ces soucis. Je préfère laisser de côté et profiter pleinement de l'instant présent en compagnie de Rajaar. Je suis d'accord avec lui, notre vie n'en n'est pas vraiment une. Moi, contraint et forcé de servir, tel un objet futile et sans intérêt. Lui, Prince ayant des obligations à suivre, contraint de montrer une certaine image, pourtant ô combien fausse. Obligé de contenter ces crétins de frères. Je songe aussi au mariage qu'il se doit d'effectuer. Mais, sa situation est disons un peu plus libre que la mienne. « Tu as autant le droit de te plaindre que n'importe qui... ta situation n'est pas plus enviable. » Je finis par me blottir un peu plus contre son corps et l'embrasse dans le cou. Je l'aime et ne peut m'empêcher de lui redire. J'eus un sourire en coin lorsque Rajaar vint m'embrasser à son tour. Je ne peux résister à ses lèvres, sa façon d'embrasser et je me retrouve serré contre lui alors qu'il entoure ses bras autour de moi.

Rajaar s'excuse subitement alors qu'il se recule m'assurant au passage qu'il revenait tout de suite. Je le regarde intrigué ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrive soudainement. Le Prince ne mets pas longtemps à revenir comme promis et je vois alors une chaîne enroulée autour de ses doigts sur laquelle se trouve un pendentif représentant un sabre oriental. J'observe le bijou alors que Rajaar m'annonce qu'il veut me l'offrir. Je suis assez surpris qu'il veuille me faire un cadeau. Et ça me touche également. Le Prince semble avoir besoin de se justifier sur la valeur du bijou. Seulement, je fiche éperdument du prix, ce n'est pas ce qui compte et ce qui m'intéresse. A vrai dire, cela me fait vraiment plaisir qu'il veuille me donner quelque chose qui lui appartient. Cela signifiait beaucoup pour moi à travers ce geste si simple. « Il est vraiment très beau. » dis-je, alors qu'il le dépose entre mes mains. « Merci. Et si, c'est déjà beaucoup ...» soufflais-je. Je frémis à ses caresses et son baiser, et l'entendre ainsi grogner me provoque des frissons dans tout le corps, surtout lorsqu'il décide de glisser sa langue sur mon lobe. Je soupire sentant la chaleur m'envahir une nouvelle fois.

Rajaar glisse sa main sur mes cuisses puis ses doigts atteignent rapidement mes testicules et mon antre ce qui me fait à nouveau soupirer alors qu'il m'effleure l'air de rien avant de retirer celle-ci sur mes fesses. « Hmmm t'arrête pas » râlais-je, alors qu'il avait stoppé son geste. Je glissais la chaîne entre mes doigts puis l'attachait autour de mon cou. Il n'y a personne pour le voir pour le moment donc autant en profiter un peu. Puis, je viens me coller de nouveau contre Rajaar et l'embrasse sur les lèvres puis dans le cou. « Je te veux. » murmurais-je, alors que je viens l'embrasser le long de son torse descendant dangereusement sur la zone sensible. Je glissais une main le long de ses hanches puis à l'intérieur de ses cuisses avant de venir titiller son membre de ma main. « Prends-moi, bel Apollon » soufflais-je, avec envie, une lueur traversant mes pupilles. J'ai envie de lui, envie qu'il vienne en moi et le sentir se mouvoir dans mon fondement. Je me fiche pas mal d'être fatigué. Je continuais à le masturber volontairement, le provoquant pour qu'il cède et il ne mettrait sans doute pas longtemps avant que ça n'arrive. Mais, c'était le but recherché. Je déposais des baisers sur son torse puis glissais ma langue sensuellement le long de peau tandis que de mon autre main, j'allais à la rencontre de ses bourses.

Ce n'était qu'un simple bijou. Presque de la pacotille comparée à ce qu'il aurait pu lui offrir. Mais entre eux, l'argent n'a aucune valeur. Seul compte le geste. Ce qu'il représente. Leur amour semble peut-être absurde et ridicule, beaucoup le penserait grotesque s'ils avaient connaissance de ce lien, de leurs sentiments, mais jusqu'à présent tout le monde ignore ce qu'ils partagent. Personne ne sait que le Prince Rajaar El Azadi est amoureux d'un esclave rebelle. Non seulement son propre esclave, mais aussi un homme. Autant de choses qui sont censé lui être interdits. Pourvu que ça dure. Au moins encore un peu. Car chacun d'eux sait que ce ne sera pas éternel. Peu importe la valeur du collier... ce n'est pas dans le prix qu'un bijou a de la valeur. Pas pour moi. Je le posais autour de mon cou puis je m'occupais du Prince et vient l'embrasser avec passion avant de descendre le long de son torse, tâchant de faire revenir sa vigueur à mon bel amant. Rajaar ne mets pas longtemps pour me faire redresser la tête et je me laissais embrasser. Je me retrouvais subitement sur le dos avec Rajaar au-dessus de moi. Je prolongeais son baiser avec passion et avec fougue. Puis, je me retrouve les cuisses relever et je sens son membre contre mon entrée et un gémissement s'échappe de mes lèvres alors que je sens son sexe traverser mes chairs. Je sens alors les coups de reins de Rajaar et le plaisir m'envahit alors que je soupire d'aise. J'adorais coucher avec Rajaar et j'adorais sa façon de faire... je me laissais totalement faire alors qu'il m'agrippe une nouvelle fois les cuisses pour me redresser davantage. Je gémis de plus belle alors qu'il faisait des vas et vient dans mon fondement avec vigueur et force et l'entendre aussi grogner me fait frémir de plus belle. « Hmmmm Rajaar c'est tellement bon... j'adore quand tu fais ça »Je prolongeais ses baisers avec fougue, gémissant tout autant que Rajaar.

Le temps s'écoule et je ne suis plus en mesure de réfléchir ou de penser... je prenais carrément mon pied et le plaisir m'enivrait. Je fermais les yeux un instant avant que Rajaar ne s'arrête et ne m'invite à changer de position. Je me retrouve à quatre pattes sur le lit. Le Prince n'attends pas et m'agrippe les hanches alors qu'il s'enfonce dans mon antre avec brutalité. Ce qui me fait hurler de plaisir... sa façon de me prendre aussi brutale et aussi sauvage est un pur délice. « hmmm Ouiiii... continue, c'est si bon... j'adore quand tu fais ça... Mon Dieu ce que c'est bon... » Jamais je n'aurais cru que j'adorerais coucher avec Rajaar. Tout avait subitement changé... Rajaar avait réussi à me faire totalement succomber... à me rendre complètement dingue de lui... et de son corps. J'étais tombé sous son charme. Je pousse un gémissement plus sonore quand il me claqua les fesses d'une tape. Le plaisir me consumait totalement et me rendait totalement fou... j'étais complètement fou de désir. Alors qu'il claque contre ma prostate à plusieurs reprises, je gémissais de plus belle... l'excitation et le plaisir augmentait au fur à mesure et je savais que j'allais atteindre l'orgasme dans très peu de temps... Rajaar me plaqua alors contre le matelas et je soupirais encore tandis qu'il me mordait le cou. « Oh bon sang... RAJAARRRR » hurlais-je, alors que l'orgasme me terrassait et que je jouissais, mon sperme se répandit abondamment sur les draps tandis que Rajaar jouissait aussi dans mes entrailles. J'étais à bout de souffle, incapable de bouger alors que le Prince restait tout contre moi. Je me laissais tomber sur le ventre entraînant Rajaar dans le mouvement. Mon amant finit par se retirer et se laissa choir sur le côté près de moi. Je parviens difficilement à me redresser puis je posais ma tête sur son épaule, me blottissant contre lui. « C'est toujours incroyablement bon avec toi. J'adore coucher avec toi... c'est tellement parfait... c'était vraiment parfait. Je t'aime. » En tout cas, je n'étais plus du tout en mesure de me mouvoir pour le moment. Il me fallait un peu de temps pour récupérer... j'étais complètement à bout de souffle... Je fermais les yeux un moment, savourant le fait de me trouver près de mon homme... Enfin... pour le peu de temps que j'avais avec lui. Je profitais de ce moment... j'étais totalement détendu. « J'aimerais que cette nuit ne s'arrête jamais » murmurais-je... j'étais tellement bien. Je me sentais heureux même si je savais pertinemment que ce ne serait que de courte durée.

Tout était simplement parfait... absolument fabuleux en tout point. Je me sentais totalement détendu à cet instant et j'étais également heureux. Cela faisait bien longtemps que ce n'était pas arrivé. Et je ne pensais pas du tout que je pourrais ressentir tout cela en étant au Palace. Tant de choses avaient changé. J'aimais Rajaar plus que tout le reste et je profitais du peu de répit qui nous était offert. Ça finirait par se savoir que le prince Rajaar se tapait son esclave mais pas uniquement que pour le sexe. Bientôt, on comprendrait qu'il y avait des sentiments entre les deux... Et ce serait le début des problèmes. Je me fiche pas mal qu'on s'en prenne à moi. Je m'inquiète plutôt pour Rajaar et de la réaction que pourrait bien avoir ses frères à son encontre s'ils découvraient la vérité. Mais, je ferais ce qu'il faut pour le protéger... quitte à mentir... à prétendre que je ne fais que donner ce qu'on me demande comme mon rôle l'exige. Prétendre qu'il n'y avait rien... que ce n'était que des rumeurs. Je serais prêt à tout pour Rajaar. Je serais prêt à donner ma vie pour lui. Jamais je n'avais éprouvé pareil sentiments pour quelqu'un. La vie était assez étrange et surprenante en soi... Je me retrouvais affalé sur le matelas à bout de souffle alors que je venais d'avoir un puissant orgasme.

D'ailleurs, ce fut le plus merveilleux moment avec le Prince... le plus parfait des instants. Je reprenais peu à peu mes esprits alors que je parviens à me poser contre l'épaule de mon tendre amant. Je n'ai vraiment plus de force pour bouger. Je n'avais aucune envie que la nuit s'arrête et l'évoquais à voix haute. J'étais vraiment bien ainsi contre Rajaar et je fermais les yeux... j'eus un sourire en coin alors qu'il me répondait j'éprouve la même envie, sans avoir oublié de m'embrasser auparavant. J'adorais quand il m'embrassait. Je le laissais me caresser appréciant le moment... je n'avais pas été détendu comme ça depuis un moment. J'en avais oublié les marques présentes sur mon dos et mes fesses. Je restais blottit dans les bras de Rajaar avant qu'il ne bouge et me contraigne à me pousser alors qu'il se levait pour s'étirer. Je m'étais assis tant bien que mal. Mes muscles commençaient à tirer un peu... dû à l'effort répété. Je finis par le suivre jusqu'à la salle de bain. Rajaar fit couler l'eau de la douche et je me retrouvais dessous contre lui en moins de deux.

L'eau sur ma peau me fit sursauter légèrement... il faut dire que ma peau était encore sensible d'avoir été malmené tout à l'heure et l'eau avait tendance à le rappeler. Je me mordillais la lèvre alors que le Prince effleurait justement ma peau meurtrie par les coups. « N'y pense pas. » dis-je à ses dires. « Pas maintenant... et tu ne peux rien y faire... ne te torture pas l'esprit... pas maintenant. » dis-je, alors que je croise son regard. Finalement, Rajaar ne s'attarde pas sur le sujet tant mieux.. je le laissais faire alors qu'il me savonnait le corps appréciant ses gestes à mon encontre. Je prenais également du gel douche et allais frotter le dos du Prince descendant doucement jusqu'à ses fesses. Je le regarde alors qu'il prononçait mon nom d'une voix assez grave et il semble assez troublé. Torturé est plus exact. Il ajouta « Je t'aime » Je me fis embrasser dans la foulée et je prolongeais son baiser avec autant de passion que mon amant. Il semblait inquiet vu sa tête et le son de sa voix. Et je n'aimais pas le voir dans cet état par ma faute. Faut dire que j'ai un peu trop attirer l'attention sur ma personne. Je ne savais pas moi-même dans quel guêpier je m'étais fourré mais je savais que j'étais dans les ennuis jusqu'au cou.

Je rompais le baiser au bout d'un moment afin de reprendre mon souffle tout comme lui. Je posais mon front contre le sien. « Si je dois me faire salement punir, je ne veux pas que tu interviennes, t'entends ? » J'étais très sérieux. « Il est hors de question que tu t'attires des problèmes par ma faute. Je t'ai causé du tort en agissant ainsi, je le reconnais... mais si tu interviens, tu vas créer plus de problèmes et tu vas juste confirmer que tu n'es pas à la hauteur d'avoir des esclaves sous tes ordres. J'ai pour réputation de ne pas être facile donc dans un sens mon comportement n'est pas tant surprenant sous tes ordres... ça serait arrivé avec n'importe lequel. Ils le savent... tiens-toi en à cela, s'il te plaît. J'assumerais les conséquences tout seul. C'est moi qui ait fait la connerie, pas toi. » Je déposais à nouveau un baiser sur ses lèvres avec tendresse. « Et je t'aime aussi, mon prince»

Je savourais l'instant car ce serait de plus en plus rare de pouvoir profiter d'un moment intime avec Rajaar. Et, ça finirait même par ne plus se produire. Mais, je ne veux pas y songer. Pas maintenant alors que je passais une excellente soirée en compagnie du Prince, de mon Amant. Je me sentais bien et je voulais profiter de cet état de béatitude. Sauf que Rajaar semble ailleurs et je suis loin du compte... pensant savoir ce qui se passe. J'imagine qu'il appréhende ce qui va se passer pour moi. Mais, c'était prévisible et puis j'avais provoqué cela tout seul. J'assumerais mon erreur. Rajaar n'aime pas ce que j'annonce et me fait un sourire assez triste. Je n'aime pas le voir dans cet état. Je frisonne au contact de sa main sur ma joue. Et j'ai une grimace à ses paroles. Il n'était pas prêt à rester à l'écart étant donné ses mots mais je ne suis pas tellement surpris. « Parfois, il faut prendre sur soi... » dis-je, en soupirant. « Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas ? Je t'attire déjà bien assez de problèmes et en agissant en ma faveur ne fera qu'accentuer cela. »

Rajaar parvient à détourner l'attention car il m'embrassa encore une fois et je fondais tout de suite à son baiser que je prolongeais avec amour et tendresse. Le sujet est clos... pour le moment. Je suis assez têtu aussi. Enfin, autant que lui à vrai dire donc peine perdu. Je me laissais faire alors qu'il me lavait avec des gestes tellement tendre que je ronronnerais presque. La fatigue commence à se faire ressentir dans mon corps. Je fermais les yeux me laissant aller afin de me détendre au maximum. Je me sentais tellement bien à cet instant. Je n'ai pas envie de me battre avec Rajaar qui de toute manière n'en fera qu'à sa tête. Là-dessus, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. J'ouvre à nouveau les yeux alors qu'il reprenait la parole. « Je ne doute pas un instant que tu ne laisseras personne t'écraser, ce n'est pas ton genre et en effet, comme tu le dis, tu as été éduqué de telle façon à ce que tu deviennes ainsi... mais, avec moi, tu n'as pas besoin de l'être. Et, préoccupe-toi de ta sœur. Pour moi, ce n'est pas ta priorité et je suis assez grand pour me débrouiller... Tu ne seras pas toujours là pour me protéger et il faut te faire à l'idée. » Un jour, il partirait du complexe et je serais seul livré aux autres tortionnaires. Il ne pourra pas obtenir tout ce qu'il désire, il faut se faire une raison. J'étais coincé ici. Je note malgré tout que son attitude semble différente, il semble retrouver son aplomb de départ lorsque je l'avais rencontré pour la première fois. A croire qu'il retrouvait son masque.

Je ne mets guère de temps après Rajaar pour quitter la douche et prendre à mon tour une serviette dans laquelle je m'enroule pour me sécher. Je reste un instant seul dans la salle de bain. Je jette un œil à mon reflet un instant puis me tourne pour observer les marques présentes dans mon dos. Ce n'était pas très joli mais elles partiraient assez vite. Ça ne semblait pas très profond. Je quittais la pièce pour me rendre à ma chambre sauf que je me stoppais au niveau de la la porte en voyant la commode au fond de la pièce. Je revois les images de tout à l'heure et je déglutis. Ce souvenir allait me hanter pour un moment voir pour la vie. Je secoue la tête puis me force à parcourir la distance et attrapais un boxer en vitesse que j'enfilais alors que je venais de jeter la serviette sur le lit. Clairement, je ne serais pas capable de dormir ici ce soir. Je retourne auprès de Rajaar qui me propose un thé que j'accepte volontiers. Tasse en main, je le suivais sur le balcon.

A peine arrivé sur place, je me fais attiré par le Prince et me retrouve enlacer dans ses bras et je regarde l'horizon alors qu'il m'embrassait dans le cou ce qui me fit sourire. Seule la lune et les étoiles étaient témoins de notre idylle ... Peu de temps s'écoula, laissant place au spectacle... Spectacle de plus magnifiques alors que le ciel est illuminé par l'apparition des comètes. « C'est juste parfait. Tellement beau et magique. » murmurais-je. Partager cela avec Rajaar, rien ne pouvait être plus merveilleux. La soirée était juste irréelle et pourtant bien vraie. « Je n'oublierais jamais cette soirée » du moins les bons moments ; le début je préférais l'oublier, mais je savais que je ne pourrais pas non plus l'oublier, malheureusement. Mais, je me focalise sur le moment présent, savourant le spectacle offert devant nos yeux, tout en savourant le fait d'être contre Rajaar.

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