Reprimanding

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Le sourire de l'homme s'élargit et je comprends qu'il ne me veut vraiment aucun mal.

- Vous n'avez pas à avoir peur de moi mademoiselle Aineías, j'ai simplement supposé que vous êtes la fille de madame Cypris, monsieur Hylas nous à parlé de vous.

Je comprends mieux le fait qu'il connaisse mon prénom. Alors que je suis perdu dans les méandres de mes angoisses, je comprends mon impolitesse. Je n'ai même pas répondu à son affirmation. Je me dépêche de rectifier le tir et lui répond poliment.

- En effet, je suis la fille des Hêra. Pouvez-vous me conduire à ma mère? Je crains de ne pas être capable de le faire seule, je risque de me perdre et cet endroit est si vaste.

- Bien sûr, Mademoiselle, suivez-moi, je vous prie.

Même si je comprends enfin où il a pu apprendre mon prénom l'angoisse me monte à la gorge tout de même car je suppose que ma génitrice me cherche sûrement. Et s'il y a bien quelque chose Hêra déteste faire par-dessus toute chose, c'est bien me chercher.

J'avance à la suite de l'homme avec émerveillement, malgré mes inquiétudes. Car je dois reconnaître que cette maison est tout simplement majestueuse. Nerveuse comme je le suis, je n'ose pas demander à mon guide des informations sur ce que je vois. Plus nous avançons et plus je commence à faire une incontrôlable poussée de stress.

Alors que je suis encore perdu dans mes pensées agitées, je remarque que je n'ai même pas eu l'amabilité de demander à mon guide ne serait-ce que son prénom. Pensant devoir me rattraper pour mon manque d'éducation, je me rapproche pour poser cette question, quand nous nous arrêtons devant une double porte de chêne magnifiquement travaillée.

- Vous y êtes mademoiselle, votre mère se trouve derrière cette porte.

Je fais un mouvement de tête puis m'adresse à lui avec douceur.

- Pardonnez mon impolitesse, mais comment vous appelez vous?

- Eh bien, Mademoiselle, c'est moi qui m'excuse de ne m'être pas présenté à vous plus tôt. Je suis Cyrus, nous aurons sans aucun doute l'occasion de faire amplement plusieurs connaissances dans les jours à venir n'ayez crainte. En attendant, je vous conseille vivement de ne pas faire attendre madame votre mère, en allant les rejoindre au petit salon.

Il affiche un sourire énigmatique et s'en va sans demander son reste. Malgré moi je trouve tout cela bien étrange, même je suis quelque peu perturbé, j'essaie de reprendre mes esprit et frappe à la porte. Après quelques secondes une voix grave m'autorise à entrer, en franchissant le seuil la première chose que je vois est ma mère confortablement installée qui affiche une moue désapprobatrice.

- Mais où étais-tu donc passé ma chérie?

En la voyant employer ce qualificatif pour me désigner, j'ai presque envie de rire, mais à la lueur de son regard, je comprends qu'elle me fera payer cette situation. Encore plus nerveuse qu'avant je me tords les mains en sachant ce qui risque de se produire plus tard. Je réponds donc d'une voix très basse.

- Pardonnez-moi maman, en passant dans le couloir des ancêtres, je me suis attardé parce que je contemplais un des portraits et en relevant les yeux, je me suis rendu compte que je vous avais perdu de vue.

Elle reprend une voix mielleuse pour abréger mes explications.

- Ce n'est pas grave ma fille, qui ne serait fascinée par ses illustres ancêtres merveilleusement peints d'ailleurs. Dit-elle sur un ton que je sais parfaitement hypocrite, car ma mère ne s'intéresse certainement pas à la généalogie de la famille Hylas, je la soupçonne d'être plutôt intéressé par notre changement de statut.

Alors que mon amertume semble grandir en voyant son attitude perfide, nous sommes tout d'un coup interrompus par le léger toussotement une voix grave.

- Ne lui faite pas de reproche ma chère.

Je pose mon regard sur l'homme qui a parlé et le sourire que m'offre son visage le rend à mes yeux tout de suite très sympathique.

- Ne soyez pas intimidé, vous n'êtes pas la seule à vous être perdu dans cette immense demeure, croyez le bien. Je me présente, je suis Vàeiv Halys.

Je suis assez surprise et je l'observe avec beaucoup plus d'attention. Son visage est très agréable à regarder pour un homme d'âge mûr. Je devrais avoir honte de l'observer ainsi mais je n'arrive pas à baisser les yeux ce qui est quelque peu étrange vue ma personnalité généralement craintive, timide accentué par le fait de me savoir d'un naturel ingrat. Pour un homme de quarante-neuf ans, il est encore très bel homme. Avec ses yeux clairs outrageusement perçants, ses cheveux bruns bordés de fils argentés, et sa carrure semblable à celle d'un dieu grec, il ressemble à un gentleman du siècle dernier. L'image qu'il renvoie à cet instant est très loin de ce que j'avais pu imaginer. Je rougis malgré moi et finalement baissent les yeux. Je ne sais pas s'il a pu lire dans mes pensées mais en relevant les yeux, je constate qu'il affiche une mine moqueuse. Quelque peu gêné je baisse à nouveau les yeux jusqu'à ce qu'il parle à nouveau et me dise.

- Je voudrais également te présenter mon fils Adès.

Il pointe le doigt en direction d'un des divans rouge et un jeune homme d'à peu près mon âge s'avance vers nous et je suis comme transpercé de part en part . Contrairement à son père son attitude et de suite arrogante, il affiche un sourire sardonique, je dois reconnaître que son physique et celle des divins, ses yeux gris couleur tempête maculé d'éclats bleus me fixe avec dédains et je comprends que contrairement à son paternel, il n'a pas l'air ravi de me rencontrer et encore moins de me connaître. Son nom lui va très bien je dois dire, ce visage, ses yeux, ce nez, cette bouche, ce corps moulé dans des vêtements chics et sombres ont l'air d'avoir été sculpté d'une main de maître. Contrairement à moi les dieux avaient été vraiment très généreux à son égard. Il s'approche de moi sans le vouloir vraiment car je lis dans ses yeux envoûtant et me tends une main. Je me sens moi-même honteuse de toucher une main si parfaite mais par politesse déguisée je la prends malgré tout.

- Adès enchanté de te connaître Aineías.

Sauf que je peux très bien voir qu'il n'a aucun plaisir à me voir là. Je finis par saisir sa main tendue ce qui provoque une explosion de sensation à l'intérieur de mon corps. J'ai l'impression d'être une grenouille se retrouvant dans une marmite d'eau chaude à feu doux. Je finis par vite retirer ma main dans sienne et je brouille une présentation et des remerciements maladroits.

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