Chapitre 16 - Achalmy

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An 500 après le Grand Désastre, 2e mois de l’été, à quelques lieues de Vasilias, Terres de l’Ouest.

Deux jours après notre fuite, nous continuions à masquer notre passage et à surveiller nos arrières. Nous avions failli être repérés à plusieurs reprises, mais un coup à l’arrière du crâne ou un brouillard épais nous avaient permis de rester cachés. Mars me poussait à m’éloigner de Vasilias, mais la capitale restait pour moi la seule source d’informations dont je disposais. Je ne pouvais pas prendre le risque d’affronter en face à face le Roi pour exiger des réponses. S’il me croyait responsable de l’assassinat de sa fille, il se ferait un plaisir de m’égorger. Alors ma seule piste restait les ragots, les murmures et les messes basses qui s’échangeaient dans la ville.

Dépité, sachant pertinemment que Vasilias était très bien gardée et que deux troupes royales étaient sur nos traces, j’obligeais Mars à vagabonder autour de la capitale sans pour autant oser m’en approcher. Depuis notre fuite, j’avais bien essayé de convaincre le bougre de prendre la fuite avant qu’il ne fût trop tard, mais c’avait été en vain. Il était aussi – voire plus – têtu qu’une mule.


Nous nous protégions du soleil à l’ombre du feuillage dense d’un chêne, attendant que la nuit s’emparât de la capitale occidentale. Je nous avais entourés, sur un périmètre d’une vingtaine de mètres de diamètre, d’un infirme cercle d’eau suspendu dans l’air qui m’informerait d’une quelconque présence s’il était rompu. Comme l’astre diurne était à son zénith, il faisait une chaleur écrasante, malgré les timides embruns que nous envoyait l’océan à une lieue ou deux. J’avais ôté toutes mes couches supérieures, mais la sueur humidifiait tout de même ma nuque et mon front. Maintenir le cercle d’eau sous forme liquide n’était pas très épuisant, mais pompait lentement mon énergie.

Allongé à même le sol à quelques mètres, son béret sur le nez, Mars somnolait. Je l’observai du coin de l’œil quelques instants puis soupirai. Si je ne m’étais pas encore séparé de lui, c’était parce qu’il possédait des capacités de guérisseur qui n’étaient pas des moindres et un don pour le feu. L’Occidental s’était occupé de mes blessures en y appliquant d’affreux onguents à la composition mystérieuse et des bandages propres. J’avais surtout été amoché aux deux épaules et au bras. Ma plaie à l’omoplate gauche – une flèche – était la plus lente à guérir. Le moindre mouvement m’arrachait une grimace et tenir un sabre était impossible si je voulais que la blessure se refermât un jour. J’avais perdu ma besace lors de l’attaque, qui contenait alors des vivres, du matériel pour faire un feu – j’avais Mars à présent, mais pour combien de temps ? – ma couverture et le nécessaire pour administrer les premiers soins. Elle me manquait. Je pouvais presque sentir son poids contre ma hanche droite. Mais je ne m’estimais pas trop malchanceux : j’avais encore le Saphir des Glaces de ma mère, mes deux précieux sabres et, surtout, la vie sauve.

Peut-être même un ami, souffla une voix au coin de ma tête alors que Mars marmonnait dans son sommeil.


J’étais en train d’examiner ma plaie à l’avant-bras quand je sentis comme une brève piqûre dans le flanc. Aussitôt, j’attrapai Kan – que j’avais laissée hors de son fourreau – de la main droite et bondis sur mes appuis. Je poussai Mars de la pointe du pied en soufflant :

— Debout, quelqu’un a franchi le cercle.

Alors que le guérisseur émergeait difficilement, je le contournai en observant attentivement les environs. Les buissons s’agitaient lentement dans la brise, des craquements – des pas ou de la faune, aucune idée – bruissaient autour de moi et le soleil éclairait le sol à travers les feuilles. Lorsqu’il était brisé, le cercle d’eau m’en informait en envoyant comme une décharge dans mon corps. Pour autant, j’étais incapable de savoir où il était rompu exactement.

Le cœur battant en sourdine, j’essayai de repérer l’intrus. Peut-être était-ce juste un animal…

Une silhouette apparut dans mon champ de vision et, d’une pensée instantanée, je lui coinçai la cheville dans un bloc de glace. Une bouffée d’énergie envahit mon corps alors que je bondissais à sa rencontre. J’arrêtai la lame de mon sabre à quelques millimètres de la gorge de l’intrus.

— Quel accueil, marmonna Vanä en me dévisageant avec un mélange de surprise et d’amusement.

Un peu honteux d’avoir manqué la tuer, je restai silencieux alors que l’Orientale repoussait délicatement Kan de sa gorge, un demi sourire sur les lèvres. Ses cheveux platine encadraient son visage allongé comme des fougères autour d’une pierre. Vêtue d’un pourpoint en cuir sans manche et d’un pantalon en toile légère coupé aux genoux, un sac passé en bandoulière autour du cou, elle me dépassa en s’avançant vers Mars.

— Oh. Rassure-moi, ce n’est pas la princesse Alice ?

Son ton moqueur détendit les muscles de mes épaules.

— Princesse ? répéta mon nouvel allié d’un air désorienté. Euh, bonjour ? Madame ?

— Vanä, se présenta celle-ci en lui tendant la main. Je suis Maîtresse d’Armes et Sage de l’Est.

Le visage de Mars se décomposa comme si Lefk en personne venait de s’incarner sous ses yeux. Je m’esclaffai et retournai m’installer contre le tronc du chêne. En voilà une que je ne m’attendais pas à revoir de sitôt. Entre l’incertitude et le plaisir d’être à nouveau en sa compagnie, je l’observai en plantant Kan dans le sol à mes pieds.

Au bout d’interminables secondes, l’Occidental serra la main que l’Orientale lui tendait avant de souffler d’un ton mesuré :

— C’est un grand honneur de vous rencontrer, dame Vanä. (Comme le visage de la femme grimaçait, il reprit avec hâte :) Je suis moi aussi guérisseur. Oh, j’aimerais tellement apprendre à vos côtés !

Comme sa demande laissait la Maîtresse d’Armes pantoise, je vins placer une main sur son épaule. Elle m’adressa un regard interdit.

— Je te rassure : il m’a aussi demandé de l’entraîner.

Son visage se plissa comme elle affichait un sourire crispé.

— Quel énergumène as-tu dégoté, Achalmy ?

— J’en sais rien, avouai-je avec lassitude. Mais il m’a aidé à m’enfuir. Et je n’oublie pas mes dettes.

Alors que Mars observait toujours la nouvelle venue d’un air béat, je me passai une main sur la nuque, perplexe.

— Vanä, qu’est-ce que tu fais là ? Comment tu nous as retrouvés ?

Avec un sourire tendre – bien que je susse qu’elle le simulait – elle retira délicatement sa main de celle de Mars et pressa ses doigts contre son front.

— Je discuterais avec toi avec grand plaisir, jeune homme, mais j’ai des choses plus importantes à apprendre à Al.

Sur quoi, elle m’adressa un regard grave.

— Pour répondre à tes questions : je viens t’informer que j’ai retrouvé la princesse Alice. (Comme mon cœur remontait dans ma gorge, elle enchaîna d’une voix rauque :) Et qu’elle est dans une mauvaise passe.


Quelques minutes plus tard, Mars avait enfin quitté son air ridiculement béat pour un visage plus grave et sérieux. Il était bien plus crédible ainsi. Surtout quand on savait qu’il pouvait nous griller les sourcils.

Vanä grignotait une des prunes qu’elle avait ramassées en chemin. Malgré les lieues qu’elle avait parcourues en quelques jours pour nous rejoindre à temps, elle semblait en pleine forme. La seule trace qu’elle affichait, c’était une éraflure sur le bras – un dérapage sur un chemin boueux, m’avait-elle dit lorsque je m’étais enquis de son origine.

Alors qu’un peu de jus dégoulinait sur son menton pointu, elle reprit :

— Nous devons nous hâter de rejoindre Ma’an. Si vous arrivons à temps, les autres Sages et nous trois pourrons peut-être arrêter ce qui est en train de se mettre en place.

Comprenant son désir de partir au plus vite, je hochai la tête. Puisqu’Alice était à des lieues de la capitale occidentale, plus rien ne me retenait ici.

— A-Attendez, bredouilla Mars en tendant les mains. Je… je n’ai pas tout compris, je crois.

Sans lui répondre, Vanä planta son regard marron dans le mien. Il était implacable.

— Si c’était d’un guérisseur dont tu avais besoin, Al, je suis là maintenant. Alors, est-ce que ce Mars doit nécessairement venir avec nous ? Il nous ralentira.

Si l’Occidental s’indigna de se faire traiter de fardeau, il n’en montra pas grand-chose, si ce n’était une certaine déception. Mais j’étais prêt à parier qu’elle était due à une éventuelle séparation de notre groupe plutôt qu’à la remarque de Vanä.

— Il peut nous être utile, finis-je par déclarer en observant mon récent compagnon. Il cache bien son jeu, mais c’est un Souffleur. Il maîtrise le feu.

Comme si Mars venait de se transformer en divinité mineure, Vanä l’observa soudain avec un intérêt non caché.

— Euh, je ne le maîtrise pas très bien, vous savez. Je suis un bâtard : ma mère était Occidentale. Le sang de mon père a été dilué, alors je n’ai pas une très grande maîtrise des flammes. Surtout que je ne sais même pas de qui il s’agit. Il pourrait très bien être un marchand anonyme comme un membre de la dynastie des Samay.

Vanä chassa ses paroles d’un geste de la main.

— Peu importe, tu restes un Élémentaliste. On va avoir besoin de tes capacités.

Je le vis rougir et je me retins de rire. Il était amusant, dans son genre.

Après m’être rhabillé en partie et avoir rangé Kan dans son fourreau, j’annonçai à mes deux compagnons que j’étais prêt à partir. Vanä ne semblait aucunement dérangée de devoir reprendre la route, bien que Mars tirât un peu la tête.

J’étais brûlant d’une énergie nouvelle : non seulement l’espoir, mais aussi la crainte, me poussaient à me diriger vers le lac Ishalgen. Les propos de Vanä étaient inquiétants. Au-delà de mon désir de ramener Alice saine et sauve, c’était peut-être la sécurité de tout Oneiris pour laquelle nous devions voyager.

Si ce que Vanä disait était vrai, si cette Prophétie existait bel et bien, nous étions tous en danger.


Sur le coup, j’avais failli lui rire au nez. Difficile de croire qu’elle avait fait demi-tour, à hauteur du lac Morwën, pour me retrouver en hâte. Alors qu’elle atteignait tout juste ses Terres, Vanä avait reçu un message des autres Sages : la faune, comme la flore, commençaient à s’agiter près du lac Ishalgen. Un Élémentaliste anormalement puissant s’amusait à les plier à sa volonté. Lorsque les Sages, pas le biais de leur don à communiquer avec les animaux, avaient eu vent de cette anomalie, ils s’étaient aussitôt renseignés. Pour découvrir qu’un individu aux talents mystérieux entravait les règles de notre monde et perturbait les animaux. Ce n’était pas tout : les Sages avaient alors découvert qu’il était accompagné d’une jeune Occidentale. En les surveillant grâce aux oiseaux, ils avaient déterminé leur identité au gré des discussions qu’ils avaient échangées : la princesse Alice était retenue prisonnière par le comte Wessex Bastelborn.

Une colère flamboyante brûlait en moi. Évidemment qu’il s’agissait de lui. Qui d’autre aurait pu ? C’était cet homme au sourire fourbe, au regard indéchiffrable, qui retenait Alice et qui complotait avec les dirigeants du Sud et de l’Ouest. Car c’était là le plus dur à avaler dans cette histoire : comment un père pouvait-il planifier de sacrifier sa fille ? Vanä était grave lorsqu’elle m’avait soufflé ce que les Sages avaient appris de la Prophétie. Et ce que le comte avait prévu pour moi. C’était en partie pour tenter de me dissuader de suivre Alice et de retourner chez moi que Vanä m’avait rejoint.

Néanmoins, l’Orientale se doutait déjà de ma réponse avant même d’engager les négociations avec moi : j’avais fait une promesse à Alice et je la tiendrais. Si son foyer n’était plus un lieu où on l’accueillerait chaleureusement, je lui en trouverais un autre. Je n’allais pas laisser un monstre la vider de son sang pour la gloire des Dieux.


À présent, je me demandais si la prime que le Roi avait mise sur ma tête était un moyen pour lui de me mettre la main dessus. Si je ne m’étais pas enfui, avec l’aide Mars, que ce serait-il passé ? Après tout, Silvester Tharros avait déjà quitté le Château et se trouvait loin de nous. Avait-il ordonné à certains de ses soldats de m’amener à lui une fois Vasilias atteinte ? Peu importe, cette fois, c’était moi qui venais à lui.

J’avais bien compris que le Noble comptait m’exécuter aussi – Vanä me l’avait suffisamment répété dans l’espoir de me faire changer d’avis.

Qu’il essaie ! Il tâtera de ma lame.

Malgré la rage, un soupçon de crainte subsistait au fond de moi : il m’avait battu, laissé pour presque mort, qu’est-ce qui l’empêcherait de recommencer ?

Cette fois, tu n’es pas seul, songeai-je en observant Vanä marcher d’un pas dynamique et Mars soupirer en toisant le soleil entre ses doigts.

J’étais peut-être l’Élu du Nord, ou autre bêtise du genre, mais je ne comptais pas mourir pour que des hommes acquissent le moyen d’envahir mes Terres et de soumettre mon peuple. J’avais l’espoir de fuir le comte en emportant Alice avec moi.


Alors que le soleil commençait à glisser à l’horizon, je demandai à Vanä, qui grignotait à nouveau une prune :

— Les Sages connaissaient cette prophétie avant que le comte Wessex Bastelborn commence à agir ?

— Je ne crois pas, révéla-t-elle au bout d’un moment. Mais il faut savoir que je suis la deuxième plus jeune de l’Épine. Les Sages les plus âgés en avaient peut-être déjà entendu parler.

— Est-ce que l’Épine a envoyé quelqu’un ralentir le Roi et sa troupe ? souffla à son tour Mars en s’approchant de nous.

— Non, nous ne sommes pas des guerriers. (Elle sourit de manière malicieuse.) Enfin, à part moi. Néanmoins, nous avons envoyé le plus jeune d’entre nous, celui qui parcourt le plus rapidement les lieues, surveiller les Occidentaux. Il me fait des rapports réguliers à l’aide des oiseaux.

Elle leva les yeux vers les feuillages, repéra un moineau qui chantonnait sur une branche basse et le fixa en s’arrêtant brusquement. Le volatile l’observa à son tour quelques secondes puis s’envola dans un bruissement d’ailes et de feuilles.

— Je lui ai demandé d’annoncer à l’Épine que je t’avais retrouvé, Al, et que nous nous hâtions de rejoindre Wil. Le moineau va faire passer le message à ses congénères jusqu’à Enetari.

— Les oiseaux au service du gouvernement de l’Est, souffla Mars d’un ton rêveur. Euh qui est Wil ?

Vanä lui adressa un petit sourire.

— Wilwarin. Le plus jeune des Sages. Nous devons le rejoindre à Ma’an pour rattraper le Roi et sa troupe.

— Oh ! s’exclama l’Occidental en réajustant son béret qui manquait tomber de son crâne. S’il est aussi doué que toi, j’ai hâte de le rencontrer.

— Il l’est, se contenta de répondre l’Orientale avant de croquer dans sa prune.

Silencieusement, j’envoyai une courte prière à Eon, Dieu de l’Espace, pour nous aider à trouver le chemin le plus rapide et sûr jusqu’à Ma’an. Et une autre à Galadriel pour qu’elle maintint en vie ce Sage, Wilwarin, qui surveillait le comte et ses alliés afin qu’il pût continuer à nous transmettre ce qu’il savait.

Après quoi, je priai tous les Dieux de veiller sur Alice.


Une semaine plus tard, alors que la nuit avait enveloppé le monde de sa cape noire agrémentée de milliers d’astres brillants, je me levai. Nous étions proche de Ma’an. Le soir même, nous avions aperçu les eaux vertes du lac Ishalgen piquées de taches marrons et blanches – les navires et autres embarcations qui remontaient le fleuve Thueban depuis l’océan occidental jusqu’à Ma’an, principale ville commerciale des Terres du Sud. Néanmoins, nous étions encore du côté de la frontière occidentale. Nous en avions pour deux ou trois jours de marche avant d’atteindre la cité marchande.

Aujourd’hui même, Wilwarin avait informé Vanä qu’Ace Wessex Bastelborn, accompagné du Roi, de ses trois gardes et d’Alice, allaient atteindre Ma’an le lendemain.

L’angoisse et l’impatience de les confronter m’avaient empêché de dormir. Je devais repartir maintenant. Wil suivait à distance le groupe tout en nous tenant régulièrement au courant de leur progression. Je pouvais le retrouver et essayer de sauver Alice avec son aide. Ou, si c’était impossible, tenter d’en apprendre plus sur les tenants et les aboutissants de cette fichue Prophétie. Réfléchir à un plan pour tirer Alice des griffes de ces fous. N’importe quoi si ce n’était rester spectateur.


D’un coup d’œil, j’avisai Mars et Vanä qui dormaient près de moi. Si celle-ci marchait aussi vite que moi, ce n’était pas le cas de Mars. Ces derniers jours, nous l’avions fait souffrir, je le savais. Bourrique comme il était, il avait prétendu qu’il était en pleine forme et continuerait de marcher encore tout un mois s’il le fallait. Lorsqu’il se croyait seul, il appliquait en geignant des onguents à l’odeur âcre sur de multiples ampoules qui mangeaient ses pieds comme le lierre un mur. Le soir, il s’écroulait sur son couchage, éreinté, juste après avoir dîné et ne s’éveillait que le lendemain matin, quand Vanä et moi étions déjà levés et prêts à repartir.

Je ne pouvais pas me permettre de l’attendre. Cette fois, je devais partir seul.


Alors que je faisais passer la sangle en cuir du fourreau d’Eon par-dessus ma tête, la voix légèrement rauque de Vanä s’éleva doucement dans l’air tiède de la nuit :

— Tu t’en vas sans même dire au revoir ?

Malgré la légère frousse qu’elle me ficha, je souris.

— On ne te prend jamais de revers, hein ?

Toujours allongée, je l’entendis s’esclaffer.

— Tu es sûr de vouloir y aller seul ? répondit-elle plus sérieusement. C’est dangereux, Achalmy. Laisse-moi t’accompagner.

— Non. Tu me rejoindras plus tard. Je… (Je soupirai, puis repris plus fermement :) Je vais rejoindre Wilwarin et voir si je peux tenter de sortir Alice du pétrin dans lequel elle s’est fichue. Si non, nous resterons à distance en vous attendant.

— Alors tu me laisses en compagnie du bavard ?

— Oui.

Alors que j’arrangeais Eon dans mon dos pour qu’il ne me gênât pas, je pris un ton contrit :

— Désolé, Vanä. Tu… veux bien veiller sur lui pour moi ?

La Maîtresse d’Armes me fit languir de sa réponse. Les nerfs en pelote, je fis grincer mes dents. Qu’allait-elle m’annoncer ? Qu’elle devait m’accompagner, que Mars pouvait se débrouiller…

— Aller, file, idiot, finit-elle par marmotter en agitant son bras par-dessus sa couverture fine. On se retrouve plus tard. Je vais prévenir Wil que tu le rejoins, il viendra à ta rencontre.

Sans attendre plus longtemps, je soufflai un « merci » empreint de reconnaissance à l’Orientale et m’enfonçai dans le voile obscur de la nuit.

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