Chapitre 22: Cache-cache

3 minutes de lecture

Nouvelle maison, nouvelle vie.

Sarah est contente. Le manoir tombe un peu en miettes, mais il suffira de quelques rénovations. Ses enfants, Gatien, Louis et Adèle semblent avoir adopté ce choix très facilement. Désormais, la mère pourra vivre heureuse. Elle rompt aujourd'hui avec sa vie d'avant, comme elle a rompu avec Troy. Elle avait réussi à obtenir la garde des enfants, et en profitait entièrement. Tout ce qu'elle souhaitait désormais était de vivre pleinement. Leur faire plaisir et se faire plaisir.

Alors elle les regarde jouer dehors sous le soleil déclinant à l'horizon. Et elle se sent apaisée. Oui, elle se sent vivre.

Une bonne demi-heure passa, et la nuit commença à pointer le bout de son nez.

- Les enfants ! Aidez-moi à monter les affaires !

- On arrive Maman ! répondirent-ils en choeur.

Dans les escaliers, la discussion des petits rendait la maison vivante. Leur innocence et leur joie de vivre rayonnaient comme de petits astres lumineux autour desquels gravitait Sarah. Elle n'imaginait pas sa vie sans eux. Une fois les affaires montées et les chambres attribuées, Gatien -le plus grand des trois- voulut partir à la découverte de la maison. La jeune mère posa une seule condition: tout le monde à la cuisine dans 30 minutes. Alors, une fois la promesse jurée, et même crachée pour Louis - réprimandé par la suite - les enfants se lancèrent dans un cache-cache.

Adèle:

Adèle et Louis gravirent les escaliers quatre à quatre, à la recherche d'une cachette adéquate. Louis, qui était plus rapide, prit de l'avance sur sa petite soeur.

- Attends-moi ! s'exclama-t-elle

- Va plus vite ! rétorqua-t-il, À droite !

- Où ça ? demanda la petite fille qui avait mal entendu.

- À gauche, lui répondit-on.

- J'arrive.

Une fois le haut des escaliers atteint, Adèle se précipita vers sa gauche, dans la demi-pénombre qui régnait le long du corridor. Elle s'arrêta une seconde, chercha des yeux un interrupteur, mais se rendit vite compte qu'il n'y en avait pas. "Bizarre", pensa-t-elle. Elle regarda encore une fois autour d'elle. Les ombres inquiétantes du vieux mobilier semblaient se tordre imperceptiblement, comme des fantômes d'un temps révolu.

- Louis ? appela-t-elle, un soupçon d'angoisse dans la voix.

Pas de réponse.

Et pourtant, la fillette ressentait une présence, tout près d'elle.

Elle fit volte-face. Personne.

Elle se retourna vers le corridor, et à peine eut-elle fait un pas, q'elle entendit une porte claquer derrière elle. Quelqu'un l'avait piégée.

- Qui est là ? prononça-t-elle d'une voix plus que tremblante.

Toujours aucune réponse.

Seul le sifflotement lugubre du vent qui s'engouffrait dans le couloir se fit entendre.

- Qui est là ? répéta-t-elle, sanglotante, Louis, à l'aide !

Un ricanement sourd parvint à ses oreilles.

- C'est moi !

- Partez d'ici !

- Tu ne veux pas jouer à cache-cache ? Allez, essaie de m'échapper !

Gatien:

- 3... 2... 1... Cachés ou pas, j'arrive !

Pendant qu'il comptait, Gatien avait entendu son frère et sa soeur monter les escaliers, et c'est donc par là qu'il se dirigea. Il monta rapidement jusqu'au palier supérieur, puis se retrouva devant un embranchement. Allait-il prendre à droite ou à gauche ?

Un murmure étouffé parvint à ses oreilles...

Louis:

- Va plus vite ! À droite ! répondit-il à sa soeur.

Louis s'élança dans le couloir qui s'offrait à lui. Dans un coin, il remarqua une grande armoire. Parfait, Gatien ne le trouverait jamais ! Alors, il ouvrit la porte du meuble à la volée et se précipita à l'intérieur, tout en refermant derrière lui.

Désormais, il était complètement plongé dans le noir, mais il pouvait entendre ce qu'il se passait au dehors. Une poignée de secondes d'attente plus tard, il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient. C'était sûrement Adèle ! Louis s'apprêta à ouvrir l'armoire, mais il s'arrêta avant de toucher le bois de la porte. Et si c'était Gatien ?

Il ne pouvait pas se risquer à perdre sa cachette d'une manière aussi grotesque !

Les bruits de pas se rapprochèrent, de plus en plus espacés...

De toute évidence, la personne dans le couloir se dirigeait vers lui. Flûte ! Dire qu'il pensait être bien caché ! Alors, un dernier pas résonna dans la maison, seulement à quelques centimètres de lui.

Bon, après tout, il y avait toujours une chance sur deux pour que ça soit sa soeur ! Il tenta le tout pour le tout:

- Adèle ? C'est toi ?

Annotations

Vous aimez lire Nel Volune ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0