1.4

2 minutes de lecture

J’ai toujours considéré que la séparation d’un couple est due à des torts partagés. Si l’un des deux va voir ailleurs, où tout simplement se lasse, c’est que l’autre n’a pas su lui apporter ce qu’il lui fallait. Et surtout, que le couple en question n’a pas assez discuté.

Est-ce cela qui nous est arrivé ? Il me semblait pourtant être attentif à mon épouse. Nous parlions de tout, de nos joies comme de nos problèmes. Aucun conflit quel qu’il soit n’est jamais resté irrésolu, même si parfois il nous a fallu un peu de temps. Comme la fois où elle avait voulu refaire le rez-de-chaussée de la grange pour y installer un atelier de peinture alors que nous parlions depuis des semaines de faire creuser une piscine. Nous n’avions pas les moyens de faire les deux, et les engueulades furent rudes et âpres. Moi arguant que la piscine serait commune, elle me disant qu’elle avait besoin d’un espace pour peindre, son « petit cagibi sans lumière » ne lui convenant plus. Ca avait duré près d’une semaine que j’ai en partie passé à dormir sur le canapé. Mais le manque l’un de l’autre, l’amour, nous ont rapidement poussés au compromis. Son atelier fût aménagé, et la piscine creusé l’année d’après. Ce compromis avait été conclu par une nuit torride.

Alors quoi ? Et puis pourquoi maintenant alors que je ne me doutais de rien ?

Céline n’avait pas changé jusqu’avant l’aménagement de mon bureau à la maison. Elle rentrait toujours le soir avec le sourire du travail, décoratrice d’intérieure dans un cabinet d’architecte. Elle me semblait toujours amoureuse, et nos rapports n’avaient pas baissé, ni en intensité, ni en quantité.

Un début de réponse me traverse l’esprit, que j’écarte rapidement. Impossible, elle n’aurait pas osé. Et puis ça ne répond pas au pourquoi.

La seule chose dont je suis certain, c’est que ce soir est la fin de notre histoire. Même si elle me propose de ne plus voir son amant, je ne pourrais plus lui faire confiance. Encore plus si mon intuition est juste. Elle aura beau dire tous les « je t’aime » de la terre, c’est fini.

La seule à pouvoir répondre à mes questions, c’est Céline. Et je compte bien avoir ces réponses avant notre séparation. Quand je remonte dans la voiture, il est minuit passé. Ne sachant pas où je suis, je branche le GPS et le laisse me guider vers un chez nous qui ne le sera plus très longtemps.

Arrivé à la maison, il est deux heures du matin. Céline s’est endormie dans le canapé, vêtue de l’un de mes tee-shirt. Je la regarde dormir, ne pouvant empêcher un élan de tendresse me gonfler le cœur. J’ai envie de la réveiller, de la prendre dans mes bras. De lui dire que tout ira bien, que nous allons surmonter tout cela ensemble, unis, soudés, comme avant.

Comme avant ce « j’ai rencontré quelqu’un » qui explose dans ma tête et transforme la tendresse en tristesse. Je suis épuisé, éreinté. Je couvre Céline d’un plaid et me dirige vers notre chambre, j’ai besoin de dormir.

La main sur la poignée, je n’arrive pas à ouvrir. Mes pensées se bousculent de nouveau. Et si ? Non.

Je me dirige vers mon bureau, et m’écroule sur le canapé qui me sert à réfléchir ou à me reposer en journée.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire GabrielAnge ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0