Vue Londonienne

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Un faible rayon de soleil traversait le store de la fenêtre du nid conjugal d’Antoine et de Kate pour finir sur le visage de l’homme du couple. Cette douce lumière fit prendre conscience à Antoine, qui venait d’ouvrir les yeux, de l'heure actuelle : presque sept heure. L’alarme de son téléphone, faisant office de réveil, n’allait pas tarder à retentir. Il jeta un coup d’œil à sa femme, toujours endormie dans un agréable sommeil. Le jeune trentenaire était bien ravi d’une chose : sa femme demeurait belle et agréable à regarder en toutes circonstances. Que ce soit dans la vie de tous les jours, maquillé ou pas, en train de dormir, malade même, cela ne changeait rien, Kate renvoyait toujours cette image de femme radieuse à Antoine.

L’homme sorti de leur lit, évitant à tout prix de réveiller sa concubine. Elle avait tendance à être de bonne humeur le matin ; ce n'était pas son cas.

Les gazouillis matinaux de sa femme avaient tendance à l’insupporter, et il devait toujours faire semblant du contraire, ce qui était pire.

La sansibilité d'Antoine ne brillait pas par sa grandeur, c’est le moins qu’on puisse dire, sauf au réveil.

Après s’être dirigé dans sa cuisine pour se faire un premier café et prendre un croissant pour remédier à la fringale du matin, il s’installa dans le canapé du salon, comme à son habitude.

Il observa, comme il aimait le faire, la pièce de son appartement luxueux, en long, en large et en travers, des murs recouverts de sublimes papiers peints beiges à la table en verre derniers cris, en passant par l’immense baie vitrée lui donnant cette vue unique sur Londres. Les pieds nus de l'homme frottaient le parquet en bois si lisse et verni de ce magnifique salon. Antoine hésita à allumer l’immense télévision à écran plat qui lui faisait face, mais dû s’abstenir, le bruit qu’elle produirait réveillerait sa femme, et à quoi bon regarder une chaîne pour adultes avec le son coupé ? Et ce genre de programmes était les seuls que le jeune homme aimait regarder, à l’inverse de Kate qui elle aimait la télé dans son intégralité. Antoine était un garçon qui avait mis pratiquement toutes émissions télévisuelles derrière lui depuis qu’il avait découvert internet, ce qui remontait à de nombreuses années. Sauf les chaînes pornographiques. Le net regorgeait de site de ce genre, c'est le moins qu'on puisse dire, mais lui préférait les films pornos, viellot ou pas, qu'on passait encore et toujours à la télévision. Ils avaient quelque chose en plus que toutes ses vidéo amateurs de la toile. Beaucoup n'aimaient pas les pornos à histoire, pas Antoine. Le jeux éxagéré, carricatural et sulfureux des acteurs donnaient à ses films sexuels quelques chose en plus qui accentuait son exitation lors de ses nombreux visionnages.

Ses pensées se tournèrent vers Rachel, l’une des réceptionnistes de son hôtel. L’imaginer avec son tailleur noir Chanel qui faisait si bien ressortir ses formes suffirent à Antoine pour commencer à délicatement et machinalement se masturber. Il n’avait toujours pas invité la belle jeune femme à aller prendre un verre, mais ça ne serait tarder. En effet, Antoine n’était pas vraiment ce qu’on peut communément appelé « un bon mari » tel que ce dernier est définit dans la constitution du mariage. Mais la morale du garçon était très simple : « Tant que ma femme ne le sait pas, elle ne souffre pas » Et l’un des talents les plus affutés de cet homme était les cachoteries, petites, grandes ou gigantesques. Seule l’ampleur du potentiel problème changeait quand il mentait, mais les conséquences, elles, ne pointaient jamais le bout de leurs nez.

Oui, Antoine était bien content d’être un aussi bon menteur. Il aimait sa femme, mais il ne ressentait en aucun cas un quelconque mal être à la tromper ; ceci faisait partie de la liste des choses qui répugnerait, ferait douter ou ressentir au moins une once de gène à beaucoup de personnes, mais pas à lui. Et pourtant, depuis quelque temps, un élément de sa vie passée avait tendance à lui revenir en tête et à le faire se questionner.

C’était quelque chose qui remontait à maintenant quatre ans : une bonne grosse trahison. Et surprenamment, ce n’était pas le geste lui-même qui posait problème à Antoine, ou en tout cas, pas directement. Ce qui l’interrogeait, c’était justement le pourquoi du comment : pourquoi cet acte terrible ne lui faisait aucun effet ?

Tiwi, le petit Beagle de Kate, s’approcha de lui toute langue dehors. Le chiot avait vraisemblablement envie de se mettre quelque chose sous la dent et tenta de le faire comprendre à la mauvaise personne. Antoine n’était pas du genre à être ému ou attendrit par un petit chien absolument adorable. Tous les efforts de Tiwi n’eurent donc comme seule réponse :

  • Tu attendras l’heure qu’il faut pour ton mangé, comme tous les jours.

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