Chapitre un : Je suis un esclave./Servus sum.

14 minutes de lecture

Un bruit de porte ouverte avec fracas, des pas rapides... Cela ne présageait rien de bon... Le comprendre me fit soudainement sortir de mes pensées envolées dans une autre vie qui me semblait si éloignée, à présent. De mon matelas sale, je me redressai contre le mur froid. À peine en position assise, la porte s'ouvrit brutalement, laissant passer mon esclavagiste.

-Lève-toi, ordonna-t-il de sa grosse voix.

Je m'exécutai et l'homme ventripotent m'attrapa durement les mains avant de me mettre des chaînes aux poignets et aux chevilles, entravant mes mouvements et mes pas, puis il me tira vers la porte. Nous sortîmes du bâtiment et je fus brusquement ébloui par le soleil éclatant. Je savourai alors la chaleur que ses rayons déposaient sur mon corps qui n'était caché que par une tunique à bretelles et un pantalon trop grand serré à la taille par un lien, jusqu'à ce qu'on me force à monter dans une camionnette. Le sol me glaça les pieds après avoir senti la chaleur du bitume car je ne portais pas de chaussures, j'étais pieds-nus. Seuls les esclaves assignés aux travaux extérieurs avaient le droit de porter des chaussures pour être plus efficaces dans leurs tâches. D'autres hommes et jeunes garçons dans le même état que le mien se trouvaient déjà dans le véhicule. Je devinai que nous nous rendions à une vente aux enchères.

La camionnette démarra, je sentais toutes les bosses sur la route et nous roulions à vive allure. Au bout d'un assez long moment, le véhicule finit par s'arrêter et les portes ne tardèrent pas à s'ouvrir. Des hommes vinrent nous chercher et nous tirèrent jusqu'à une porte où ils nous firent rentrer, nous nous retrouvâmes ainsi tous entassés dans une pièce. Une fois la porte fermée, je tendis l'oreille et entendis un brouhaha venant de la pièce à côté, ce qui confirma mes doutes sur la fonction du lieu où nous nous trouvions...

Peu à peu, la pièce se vidait. Un homme venait nous chercher un par un à un intervalle de quelques minutes que je m'amusais à compter afin de m'occuper. Je n'avais après tout, rien d'autre à faire. Pour un des esclaves, cela avait été de 5 minutes, pour un autre, 7 minutes... Le plus court avait été d'un peu plus de 3 minutes, ce qui révélait que l'enchère avait été très courte et que l'esclave avait été vendu rapidement parce qu'il y avait sans doute eu peu de mises. Et le plus long avait duré pratiquement 12 minutes. Les mises avaient dû y être très nombreuses et l'esclave, vendu très cher.

Alors que j'étais toujours perdu dans mes réflexions, mon tour finit par arriver et un homme vint me chercher, me tirant brusquement hors de la petite pièce et me faisant mal. Nous longeâmes un petit couloir, puis on me força à monter quelques marches. En haut de celles-ci se trouvait un rideau noir que quelqu'un ouvrit avant que l'homme qui m'avait sorti de la pièce ne me traîne sur la scène jusqu'à un type en toge blanche muni d'un registre et d'un micro devant une petite table haute. Il s'agissait du commissaire-priseur qui a pour fonction de vendre des vies humaines au plus offrant... Tous des imbéciles qui croient qu'une vie peut en valoir plus qu'une autre et cela sans aucune raison. La logique humaine dans toute sa splendeur...

Je ne pus empêcher le petit rire sarcastique de sortir de ma gorge. Ce qui eut pour effet que cet idiot en toge blanche me jette un coup d'œil pour la première fois, semblant me remarquer enfin.

Je connaissais la manière dont les choses allaient se dérouler, ce n'était pas la première enchère à laquelle j'étais traîné mais j'espérais vraiment ne pas être acheté car peut-être qu'ainsi, mon esclavagiste, lassé et en colère, finirait par me laisser partir ou... me tuer... J'avais essayé de m'enfuir plus d'une fois mais j'avais malheureusement toujours été rattrapé et puni en conséquence. Coups de fouet, passages à tabac, enfermé dans une petite pièce plongée dans le noir pendant des jours sans eau ni nourriture… Tout cela était devenu mon quotidien.

Et tout ça pourquoi ? Parce qu'un connard à l'égo démesuré, soutenu et aidé par le groupe qui le vénérait, avait renversé le gouvernement qui était en place lorsque je n'étais encore qu'un enfant et nous avait imposé un monde qu'il jugeait meilleur ! Il avait profité que le gouvernement se soit retrouvé affaibli par plusieurs scandales successifs dus à des pots de vin et autres faits bien croustillants liés à l'argent, par des alliances défaites, par la pauvreté du peuple toujours plus accrue et qui s'était retourné contre ses dirigeants, et par la menace de certains chefs d'Etat complètement cinglés qui détenaient pourtant des armes nucléaires...

Il avait réussi à créer un groupuscule - ou plutôt une secte... - dont il était le chef, à réunir les personnes les plus fortunées de ce monde et à les rallier à sa cause. Il n'avait pas hésité à tuer et

à faire tuer ceux qui le gênaient et il avait réussi à obtenir des alliances de pouvoir. C’était ainsi qu'il avait imposé sa vision d'un monde meilleur.

Encore un mec à côté de la plaque qui se retrouvait à gouverner, se croyant au-dessus de tous les autres êtres humains qui peuplaient cette planète, ne se rendant même pas compte de ce qu'était la réalité actuelle du peuple qu'il avait causée et des vies brisées par son idéologie... Les privilèges rendaient réellement les hommes égoïstes.

-Alors... Lot numéro 12. Homme. 23 ans. Cheveux bruns, yeux bleu clair et peau blanche. Hum... Toujours vierge.

En entendant ces paroles qui me ramenaient à ma réalité, je ne pus empêcher mes joues de se colorer, les yeux baissés vers le sol. Je ne voulais pas croiser les regards de tous ces gens présents dans la salle et les encourager à m'acheter comme si je n'étais qu'une vulgaire marchandise sans âme. Je savais pourquoi cet homme avait apporté cette précision. Je ne le savais que trop bien... Avec le peu de muscles que j'avais, une constitution assez fine, un corps qui n’était pas très grand puisque je devais mesurer entre 1m 70 et 1m 75, - c'est ce que je pouvais déduire à peu près en m'ayant comparé à d'autres -, je n'étais généralement pas utilisé pour des travaux physiques. Non... Lorsqu'un homme me convoitait, ce n'était malheureusement pas ma force qu'il désirait à son service...

-1000.

Surpris, je relevai la tête et osai enfin regarder les personnes devant la scène qui peuplaient cette salle. Les lumières vives éclairant la scène m'éblouissaient alors que je cherchais d'où était venue cette voix grave. Lorsque mes yeux se furent accoutumés, je ne vis rien d'étonnant, rien qui ne change des autres fois. Il y avait des bourgeois à l'air supérieur, vêtus comme ce genre d'événements l'exigeait : les hommes portaient des toges colorées et les femmes, des robes longues à la mode antique. Tous étaient en petits groupes ou seuls autour de petites tables rondes sur lesquelles des boissons alcoolisées dans des carafes ou des amphores et des verres étaient posés. Mais un homme détonnait parmi tous ces crétins imbus de leur petite personne et cet homme avait sa pancarte levée.

C'était lui ! Lui qui avait proposé d'office cette somme pour m'acheter sans même attendre la première mise du commissaire-priseur ! Il avait l'air différent... Riche comme les autres, cela ne faisait aucun doute lorsque l'on posait ses yeux sur cet homme. La montre qu'il portait avait dû coûter une petite fortune, bien plus que la somme qu'il avait proposée pour m'avoir... Mais son allure était différente. Il était habillé d'un costume noir et d'une chemise blanche typiques des hommes d'affaires dont quelques boutons du haut étaient ouverts, lui donnant un aspect assez désinvolte. Il avait les cheveux noirs d'un jais profond, des yeux bridés et des épaules larges. Il était assis comme tous les invités mais ses jambes étaient allongées et ses pieds, l'un sur l'autre.

Oui, il détonnait vraiment parmi tous les autres à l'apparence et attitude guindées. Il n'était pas engoncé dans des manières propres aux riches. Il paraissait totalement détendu, un peu comme s'il se trouvait chez lui dans son canapé et se contentait de regarder un film et pas en train de jouer avec la vie d'êtres humains...

Sur cette pensée, je lui fis mon regard le plus méprisant qui soit. Ce qui m'étonnait vraiment était que contrairement aux autres, ils ne portaient pas les tenues traditionnelles obligatoires dans les ventes aux enchères. Comment avait-il fait pour avoir le droit d'y échapper ?

En voyant que je le détaillais, il me sourit. Je le fusillai alors du regard. Pas question de l'encourager à m'acheter ! Et à ma plus grande surprise, il eut l'audace d'agrandir son sourire et son regard devint ouvertement moqueur. Il... avait l'air d'apprécier que je lui tienne tête... J’en étais complètement abasourdi et mon étonnement devait se lire sur mon visage si je me fiais à son air ravi.

-1100.

Quoi ? Je me tournai vers l'autre côté de la pièce d'où venait cette nouvelle voix, tout comme le guignol en toge blanche près de moi. Il s'agissait d'un homme blond aux cheveux longs attachés sur la nuque et ses yeux avaient l'air clairs, peut-être bleus. Il semblait assez bien bâti également mais surtout, il affichait un sourire moqueur qui étirait ses lèvres, lui aussi...

-1100. Est-ce que j'entends 1150 ?

-1150.

L'homme aux yeux bridés venait de surenchérir et je pus remarquer qu'il fixait froidement l'homme blond qui lui rendait bien son regard. J'avais cette étrange impression qu'ils se connaissaient tous les deux.

-2000.

J'entendis les gens autour s'exclamer. 2000 ?! Ce n'était pas possible... J'en avais envie de vomir.

-Est-ce que j'entends 2050 ?

-5000.

QUOI ?!

Une nouvelle exclamation et des applaudissements se firent entendre dans la salle.

-Bien. Alors est-ce que j'entends 5050 ?... Non ? Alors 5000 une fois, 5000 deux fois, 5000 trois fois. Et je déclare le lot 12 vendu à monsieur Ethan Wolf !

WOLF ?! De nouveaux applaudissements retentirent alors que l'on me traînait brusquement derrière le rideau. Toute énergie m'avait quitté. J'avais été acheté... Et si j'avais bien compris, je n'avais pas été acheté par n'importe quel riche ! Non... J'avais été vendu à un membre de la famille de l'homme le plus puissant de l'Empire, le Gouverneur Wolf, l'homme qui avait changé la société, qui avait envahi ce que l'on appelait autrefois les Etats-Unis et l'Europe. Aujourd'hui, certains pays vivaient indépendants, échappant à son pouvoir grâce à des alliances commerciales importantes mais mon pays n'avait pas échappé à cet homme...

Il ne pouvait pas y avoir d'erreur, ce ne pouvait être une coïncidence. Je ne pouvais croire qu'il s'agissait seulement d'un homme portant le même nom sans aucun lien car si je me fiais à sa manière de dépenser son argent sans compter, le droit qu'il avait eu de s'habiller comme il le désirait et surtout sa manière désinvolte de se conduire, tout me montrait que j'avais été vendu à cette famille que j'avais en horreur. Comment est-ce que ça avait pu arriver ?!

-Ha, monsieur Wolf ! Quel plaisir de vous avoir à cette soirée ! s'exclama tout d'un coup mon esclavagiste.

Je me tournai alors et vis cet homme qui venait d'arriver, de près cette fois. Je pus remarquer qu'il était grand, vraiment grand, d'ailleurs et fort aussi. Jamais je n'arriverai à me défendre physiquement contre lui… Mais peut-être que si j'arrivais à lui prendre une arme ou à m'en fabriquer une, peut-être alors que j'aurais ma chance ! Tout allait dépendre de l'endroit dans lequel il allait me placer, de ce que j'aurais le droit de faire et où j'aurais le droit d'aller...

Je le vis ignorer mon esclavagiste, se contentant de lui tendre l'argent promis, ce qui faisait beaucoup de billets que l'homme ventripotent se pressa de prendre et de regarder en détails pendant que celui qui venait de m'acheter s'avançait vers moi en ne me quittant pas des yeux. Je reculai alors mais mon esclavagiste qui tenait mes chaînes s'en rendit compte et me tira vers lui, me faisant mal. L'homme aux cheveux sombres et au regard aussi noir que les ténèbres me prit le menton entre ses doigts afin de me relever le visage et que je le regarde bien dans les yeux.

-Tu as vraiment des yeux magnifiques, me dit-il.

Il continua de me détailler un petit moment avant de me lâcher enfin. Je ne m'étais même pas rendu compte que mon souffle avait été coupé, jusqu'à ce qu'il s'éloigne un peu de moi et que je respire à nouveau.

-Détachez-le, nous partons.

-Bien, monsieur Wolf.

Et mon esclavagiste fit ce qui lui avait été demandé avant de partir directement. Il avait après tout, obtenu ce qu'il voulait. Je me frottai les poignets avec soulagement. Ils étaient abîmés et rouges...

-Avant que tu ne te fasses des idées, sache que je suis armé et que derrière cette porte, m'attendent mes hommes tout aussi armés que moi, me dit-il sur un ton glacial en fixant ses yeux aux miens. Viens, nous y allons.

Et il partit vers la porte qu'il ouvrit, laissant apercevoir quatre hommes, - de vraies armoires à glaces -, qui l'attendaient. Je le suivis docilement jusqu'à la grande voiture blindée noire aux vitres teintées. Je savais que je n'avais aucune chance de m'échapper pour le moment et j'avais besoin de reprendre des forces, mon dernier repas remontait à deux jours. Avant de monter dans cette grande voiture, je pus voir qu'un autre véhicule du même genre attendait deux de ces hommes et qu'ils allaient nous suivre. Des gardes du corps... L'homme qui m'avait acheté était vraiment important, je ne m'étais sans doute pas trompé...

Assis sur la banquette arrière, je regardais par la vitre, me tassant le plus possible contre la portière. Je ne voulais absolument pas le toucher, aucun contact, mais il était si imposant, emplissant de sa présence l'habitacle, que je ne pouvais pas tellement m'éloigner de lui. Nous roulâmes à vive allure et nous sortîmes assez rapidement de la ville et de toutes ses lumières qui éclairaient la nuit pour arriver à un petit bois dans lequel nous prîmes un petit chemin menant à une immense barrière devant laquelle se trouvaient plusieurs hommes armés. Plus nous avancions et plus je comprenais qu'il allait être très difficile de pouvoir m'échapper d'ici. Je me sentais comme emprisonné et abandonné à mon triste sort, et mon cœur se compressait peu à peu...

La barrière s'ouvrit, nous laissant passer et arriver dans une immense cour dans laquelle se trouvaient des arbres et des fleurs magnifiques pour ce que j'en voyais car la lumière artificielle éclairant la cour ne montrait sans doute pas tout le potentiel visuel de ces fleurs.

J'aimais beaucoup les fleurs. Les roses et les tulipes étaient mes préférées. Toutes les couleurs qu'elles recelaient et leurs jolies formes me faisaient rêver. Je trouvais que les fleurs pouvaient égayer l'endroit le plus triste, qu'elles apportaient un peu de joie dans ce monde cruel.

Perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas tout de suite que l'homme qui m'avait acheté me regardait alors que nous étions sortis de la voiture.

-Tu aimes les fleurs ?

Je me contentai de hocher la tête.

-Si tu es sage et sérieux, je te laisserai peut-être t'en occuper.

Même s'il me parlait comme si je n'étais qu'un petit enfant, ses mots réchauffèrent un peu mon cœur glacé et je le suivis. Avec tous les hommes qui nous entouraient, ce n'était pas la peine de chercher à m'enfuir. Je savourais à présent la fraîcheur de la nuit sur ma peau. Il faisait si chaud dans la salle de ventes aux enchères !

La maison était vraiment gigantesque et à l'aspect un peu froid de l'extérieur mais quand je rentrai, je découvris sans surprise qu'elle était construite à la mode antique à l'intérieur avec une décoration assez fournie : une cour centrale avec une fontaine, quelques statues qui garnissaient le hall ainsi que quelques colonnes, des meubles en marbre et un énorme escalier en marbre également qui se trouvait au centre du hall, juste devant la petite cour... Oui, rien d'étonnant. Il s'agissait de la décoration typique d'aujourd'hui chez les personnes fortunées. Un mélange de modernisme et de rétro-antique.

Nous venions de monter le grand escalier pour arriver au premier étage et nous longions désormais un couloir qui devait mener aux chambres. Je me crispai alors, me rappelant de mauvais souvenirs des autres dominorum[1] à qui j'avais été vendu. Il dut le sentir car il me jeta un coup d'œil avant d'ouvrir une porte qui laissait entrevoir un lit, un petit meuble à tiroir et une penderie. Il entra dans la pièce mais pas moi, j'étais immobilisé devant la porte, incapable d'entrer dans ce qui me semblait être un guet-apens. Il se retourna en voyant que je ne le suivais pas mais malgré son regard sévère qui me dévisagea, il ne dit rien et se tourna vers la porte ouverte liée à la chambre.

-Tu as ta propre salle de bain. Tu peux prendre une douche si tu en as envie avant de descendre me rejoindre. J'ai des questions à te poser pour t'assigner à ce qui sera désormais ton travail et j'aimerais également en savoir plus sur mon acquisition de ce soir.

Ces mots ne me plurent pas mais ne me blessèrent pas pour autant, j'en avais l'habitude. Il me laissa et une fois hors de ma vue, je me risquai enfin à entrer dans ce qui était maintenant ma chambre. Il n'y avait rien d'extravagant, elle était simple, pas de bibelots ou même de marbre ici. Il y avait juste un radioréveil sur le petit meuble. Je me dirigeai alors vers la fenêtre et tirai le rideau pour découvrir sans surprise qu'il s’y trouvait des barreaux et j'avais vu également qu'il n'y avait pas de verrou à la porte de la chambre.

Je soupirai et allai ouvrir la penderie pour découvrir plusieurs vêtements : des pulls simples, des jeans, des t-shirts, un long manteau bleu foncé, un gilet noir... D'habitude, je n'avais pas accès à d'aussi beaux vêtements et je ne pus m'empêcher de toucher les tissus du bout des doigts comme si je n'y croyais pas vraiment. Je pris un t-shirt blanc, le gilet, un jean et un sous-vêtement, et partis dans la salle de bain simple, elle aussi, mais avec tout ce dont je pouvais avoir besoin. Je vérifiai et vis qu'il n'y avait pas de verrou non plus sur la porte...

Je mis quelques minutes avant d'oser me déshabiller mais je ne pouvais pas le faire attendre trop longtemps si je ne voulais pas être déjà puni ou qu'il vienne me chercher alors que je serais nu et vulnérable... Cette seule pensée me fit rapidement me dévêtir et j'entrai enfin dans la cabine de douche.

Je sentis avec délectation l'eau couler sur mon corps meurtri par les privations et les coups de mon esclavagiste. J'aurais voulu en profiter pendant des heures mais j'avais trop peur que mon nouveau... que l'homme aux cheveux noirs vienne voir ce que je faisais pour être si long. Alors une fois savonné et rincé, je me dépêchai de sortir de la cabine, de m'essuyer et de m'habiller. Même si les vêtements étaient un peu grands, - j'avais heureusement une ceinture à mon jean -, ils m'allaient à peu près.

Lorsque je me regardai dans le miroir devant le lavabo, je crus voir une autre personne. Je fus tellement surpris que j'en restai tétanisé un moment.

Oui, c'était bien moi. Bien habillé et pas dans une tunique et un pantalon usés et sales d'un blanc douteux, tout propre et les cheveux bien coiffés !

Une fois sorti de ma stupeur, je me lavai rapidement les dents et pliai ma tunique et mon pantalon pour les déposer sur le meuble. Puis après avoir pris une profonde inspiration pour me donner du courage, je sortis de la chambre en chaussettes que je venais de mettre, n'ayant pas de chaussures, et partis rejoindre l'homme qui détenait à présent un certain pouvoir sur ma vie...

[1] Génitif pluriel de « dominus » = maîtres.

Annotations

Vous aimez lire Asylene ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0