Chapitre 10 ~ Sacha

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Enfin douché et habillé, d'un jean noir et d'une chemise de la même couleur, je suis enfin prêt à partir. J'ai, pendant que je me lavais, eu le temps de penser à ma conversation avec Raphaël, et je me suis rendu compte que j'ai vraiment envie d'être avec lui. Il me plaît beaucoup trop pour m'avouer le contraire, mais je ne sais toujours pas si je peux me le permettre avec mon beau-père qui me rôde autour. Je soupire et me regarde une dernière fois dans le miroir de l'armoire, arrange ma tignasse rapidement avant de me diriger vers la sortie de la pièce.

Juste au moment où je ferme la porte de ma chambre, je suis arrêté dans le couloir par Luc, vêtu d'un jean bleu brut et d'un pull noir.

— Hey ! Salut, comment tu vas ?

— Salut Luc, je vais bien et toi ? je lui réponds.

— Impeccable, merci, dit-il en souriant. J'allais venir te chercher. Raph et Ju nous attendent déjà dehors avec Ben. C'est lui qui nous amène et il viendra nous chercher aussi. C'est bon tu es prêt ?

— Euh... oui, je déclare en regardant à mes fringues. Pourquoi c'est pas assez bien ?

— Si, si ! s'exclame-t-il amusé. Je demandais juste si tu étais prêt à y aller...

— Ah ! Ok, ouais je suis prêt. On y va.

Le trajet c'est fait dans un calme plat, comme si la tempête allait bientôt faire des ravages. Pourtant, je me sens apaisé et prêt à m'amuser avec mes amis, Raph et ses amis. Benoît nous dépose devant le bar, avant de partir dans la foulée après nous avoir demandé de l'appeler lorsque nous souhaitons partir. Le Cléopatre est un bar assez connu sur Nîmes, mais je l'aime bien. Il est en centre ville, mais pas trop dans le centre contrairement au bar le Victor, qui beaucoup plus réputé que la où nous sommes.

Comme son nom l'indique, le thème du bar est l'Égypte Ancienne. Deux statues pharaoniques ressemblant sûrement au tombeau de Cleopatre sont positionnés entre la grande baie vitrée qu'est l'entrée. A l'intérieur les mur sont sur les tons beiges avec une fresque de hiéroglyphes. Plusieurs tableaux sont aussi accrochés aux murs, certains sont des peintures des pyramides, des sphinx, d'autres des photographies de sites archéologiques ou de site historique comme la vallée de mort ou truc du genre...

Mes potes sont déjà installés lorsque nous entrons dans le bar. Le sourire d'Erika s'intensifie lorsqu'elle me voit et me fait des signes de la mains. Je pouffe et accélère le pas pour la serrer dans mes bras.

— Salut ma belle, je lui dis en la câlinant.

— Salut beau gosse. Aloooors, voici le fameux Raphaël et ses amis, réplique-t-elle en les apercevant derrière moi.

Je me retourne et commence à ouvrir la bouche pour faire les présentations mais Raphaël est plus rapide que moi.

— Salut tous le monde, je suis bien le fameux Raphaël, déclare-t-il en riant et se tourne vers ses amis afin de continuer les présentations. Et voici mes meilleurs amis Luc et Julie.

— Salut, disent-ils en cœur en faisant signe de la main.

Toujours le sourire aux lèvres, Érika se déplace vers lui et le regarde droit dans les yeux.

Je craint le pire...

Donc c'est toi qui est en train de voler le cœur de mon ami d'enfance, mon frère, mon hum...

Je me précipite vers elle et plaque ma main contre sa bouche pour éviter qu'elle dise d'autre débilité.

— Ok je crois qu'il a compris...

Je me racle la gorge, regarde Raphaël dans ses yeux pétillants et lui lance un sourire navré.

— Bref, je pense que je vais vous présenter les autres cinglé morts de rire. Voici Gabriel et son homme Sofian puis Maxence celui d'Erika ici présente.

— Saluuuut ! ricanent-ils en cœur.

Je secoue la tête avant de prendre la main de Raphaël et entre dans le bar.

***

Après nous avoir trouvé une table, nous buvons nos verres tout en discutant de tout et de rien. Mais je ne suis aucune des conversations, je suis totalement obnubilé par Raphaël qui joue avec mes doigts pendant qu'il raconte je ne sais quoi a Maxence.

Je suis ramené à la réalité lorsque mon téléphone vibre dans ma poche.

Inconnu : Regarde dehors !

Je tourne la tête vers la rue et y vois mon beau-père qui me sourit d’un air mauvais derriere la vitre. Comment a-t-il fait pour me trouver aussi vite, mais surtout, comment a-t-il su ou j'étais censoir ? Il n’a pas changé, il est tellement reconnaissable avec son crâne rasé, sa cicatrice qui fend toute sa joue gauche partant du bas de son œil proche de son oreille et qui descend jusqu'à sa lèvre supérieure et sa barbe aussi longue qu’on pourrait y faire une tresse. Mon portable vibre à nouveau peur après l'avoir vu taper sur le sien.

Inconnu : Sort !

Je déglutis, range mon smartphone dans ma poche et me lève. Mais une fois debout, une main me retiens de force. Je baisse les yeux et tombe sur ceux de Raphaël inquiet sûrement par mon action. Je prends sur moi et lui souris enfin du moins j'essaie.

— Je reviens, j’ai besoin de prendre l'air cinq petites minutes.

Il fronce les sourcils, et me lance un regard interrogateur.

— Tu es sur que tu va bien ? Tu es tout blanc d’un coup, me dit-il.

Tu m'étonne ! Je viens de revoir un fantôme de mon passé...

Je lui souris au mieux, me penche et embrasse ses douces lèvres sous les sifflements de mes amis.

— Oh ça va ! je réplique a mes potes, avant de me tourner de nouveau vers Raphaël. Je vais bien, j'ai juste besoin de prendre l'air cinq minutes, promis je reviens vite.

Je pose à nouveau ma bouche sur la sienne pour me donner du courage d'affronter mon beau-père. Je prends une grand inspiration et me dirige vers l'extérieur, la gorge serrée, sous le regard inquiet de Raphaël.

A peine sortis, que je suis plaqué contre un mur par celui que je ne voulais plus voir.

— Comme on se retrouve petit merdeux, grogne-t-il les dents serrées. Je vais être clair. Si tu tiens à ce que t'es potes et ta pédale qui te sers de mec reste en bonne santé, tu as intérêt de me rendre mon fric.

Il n’y va pas par quatre chemin, je me souviens qu’il était comme ça aussi quand nous habitions ensemble.

— Mais comment tu veux que je trouve autant d'argent ? je demande apeuré. Et puis, je ne sais même pas combien ma mère de devait !

Il me lance un sourire malsain me faisant trembler de la tête aux pieds.

— Ta salope de mère me devais cinq milles mais avec les intérêts, tu m'en dois le double.

— Le double ! Mais je fais comment moi ? je m'écris.

— J'en ai rien à battre ! Je te laisse une semaine si passé ce délais, un de tes proches auras des problèmes, et toutes les semaines de retards se répercuteront sur tes amis. Et qui sais, peut-être que je commencerais pas ton mec, dit-il avant de me lâcher et de partir me laissant seul dans cette rue blindée de monde.

Les jambes ramollies, j'essaie de reprendre mon souffle et de calmer les battements de mon cœur. Je me penche et pose mes mains sur mes genoux et ferme les yeux. Je sursaute lorsque je sens une main sur mon dos. Je lève la tête et voix Raphaël.

Étrangement, dès que je croise sont regard bienveillant, toute la pression tombe comme par magie.

— Hey ! Tu vas mieux ? Ça fait un moment que tu es dehors. Je m'inquiète.

Je me plaque contre le mur droit comme « i » et le colle contre moi, le prenant dans mes bras. J'ai besoin de sa chaleur, de ses bonnes ondes. Il fond de suite contre mon torse et calle sa tête dans mon coup et y dépose un petit baiser.

— Hey, mais tu trembles ! murmure-t-il en se décollant pour me regarder. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu aller bien avant de recevoir un message, et ne me dit pas que c’est rien, je vois bien que ça t’as perturbé.

Je ne pensais pas qu’il m’observait autant alors qu’il était en pleine conversation, mais faut croire que je me trompais ! Comment lui dire, alors qu’à cause de moi il est en danger. Comment lui avouer que je vais devoir trouver dix mille euros en quarante-huit heures avant que lui ou un de mes proches risque quelque chose. Je soupire et le rapproche à nouveau à moi.

— S’il te plaît, pour le moment je ne veux pas y penser, je souffle à son oreille. Je veux juste te garder contre moi et profiter de cette soirée entre potes avec toi.

Il prend mon visage dans ses mains, m’observe quelques secondes avant de hocher la tête et m’embrasser passionnément, me faisant gémir de bonheurs.

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