Chapitre 4

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La tempête faisait rage, la pluie ne cessait de tomber, la foudre grognait dans le ciel et les vagues étaient d’une taille démesurée.

Un jeune homme courait sur le pont en compagnie de ses compatriotes. Ils essayaient tant bien que mal de serrer les cordes des voiles afin d’éviter que le vent ne les détourne de leur destination. Odal avait attaché ses longs cheveux ébène en un haut chignon, il descendit à la cave joindre les tonneaux entre eux et contre les poutres du navire. Toutefois, les secousses causées par la mer l’empêchèrent d’atteindre les tonneaux. Il ne parvenait pas à tenir son équilibre, il tombait ici puis là jusqu’à en ne plus tenir debout.

Soudain, il crut entendre un bourdonnement. Le bateau tremblait de toutes parts, les charpentes ne tenaient presque plus en place et les tonneaux roulaient partout dans la cave. Puis, plus rien ; tout s’arrêta d’un coup. Plus de tremblements, plus de secousses et plus de bruit sourd. Pourtant, Odal le sentait, il sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait ; une présence en dessous du paquebot. Il la sentait nager au fond de l’eau, à tourner autour de la quille. C’était comme si cette chose le narguait.

Il se leva lentement avant de prendre une lance, sa respiration était rapide et sa gorge devenait sèche. Il se focalisa sur le plancher et attendit que la chose surgisse.

Silence.

Tout à coup, des tentacules énormes brisèrent le bois du sol et, en une fraction de seconde, des cris éclatèrent sur le pont. Odal tomba d’effroi et se replia dans un coin de la cave, ses yeux s’écarquillèrent sous la scène qui se déroulait devant lui. Des tentacules gros et longs se courbaient comme des serpents et l’eau de la mer entrait de par les trous produits par le mollusque. Odal était effrayé, il avait entendu parler de l’existence de bêtes protégeant les océans. On les appelait Les Gardiens. Ces derniers avaient tous une forme animale sauf qu’ils étaient plus grands et plus puissants. Certains de ces Gardiens étaient une fusion entre deux ou plusieurs bêtes, donnant naissance à des monstres abominables.

Odal se reprit en main et essaya de quitter la cave. Il esquiva les coups des tentacules avec difficulté, mais il réussit à atteindre la porte d’entrée. Quelle fut sa surprise lorsqu’il découvrit que les matelots avaient tous péris. Certains avaient des membres arrachés, d’autres avaient disparu laissant derrière eux un doigt ou une oreille. Le pont était peint de rouge, le sang de ses camarades se mélangeait à l’eau salée, les corps inertes tombaient à la mer, le monstre brisait le navire et le bois craquait sous les pieds du brun. Le Gardien surgit de la mer et le brun aperçut la laideur de cette chose. Sa tête était celle d’un sanglier munie de quatre cornes immenses, ses huit yeux sombres percevaient chaque mouvement, son museau -dépourvu de fourrure- démontrait ses crocs acérés et il avait également deux bras d’homme qui lui prodiguaient une aide supplémentaire à ses douze tentacules.

Pris par une énième peur, le corps d’Odal se mit à trembler, des larmes se mirent à couler le long de ses joues et ses dents claquaient entre elles. A aucun moment, il n’avait prédit qu’un tel drame pourrait arriver, que son voyage se transformerait en un véritable cauchemar, que sa vie ne tiendrait qu’à un fil. Il tomba au sol, son corps ne le supportait plus. Il ne voulait pas mourir, pas ici, pas comme son frère. Il voulait découvrir une chose étrange que tout le monde ignorait l’existence, il voulait être fier de lui et de ses exploits, mais sa vie se terminait ici dans ce vaste océan, tué et dévoré par un Gardien.

« Par pitié…Sauvez-moi…Je vous en supplie »

Qui eut cru qu’un jour, Odal joindrait ses mains et prierait les dieux de leur indulgence et leur aide. Il n’était pas croyant, mais à ce moment-là, aucune aide autre que la divinité n’était possible parce qu’à ce moment-là, il n’avait besoin que de secours sacrés pour mettre fin à cette bête. Le brun priait de toutes ses forces, il promettait sa fidélité et loyauté aux dieux, il suppliait leur pardon, indulgence et faisait appel à leur pitié.

Rien ne se produit.

Le Gardien s’immobilisa quelques secondes avant de charger un tentacule vers Odal. Ce dernier réagit au quart de retour et échappa à l’attaque. Il courra vers le mât –désormais brisé- en continuant de prier. La bête l’attrapa de sa main avant de le rapprocher de sa gueule. Leurs yeux se croisèrent et il comprit que c’était la fin pour lui. Les larmes coulaient toujours. Et dire que sa foi venait à peine de se réveiller. La poigne du Gardien s’intensifia, le jeune homme sentit les os de ses jambes se fissurer puis se briser complètement.

« Je vous en supplie… »

Soudain, une boule de feu apparut et brûla la tête du Gardien. Ce dernier lâcha le brun -qui tomba sur le pont- sous un cri terrifiant avant d’émerger et d’envoyer ses tentacules vers l’intrus. Odal respirait douloureusement, ses poumons étaient compressés à cause de sa chute, sa tête saignait et un bout de bois était enfoncé dans son œil droit, il ne sentait plus ses jambes. Ces dernières étaient écrasées, ses os sortaient de sa chair et son sang coulait abondement. Il distingua la silhouette de son sauveur malgré un peu flou ; des cheveux écarlates virevoltaient au gré du vent, une peau blanche et des yeux magnifiques.

« Je me souviens qu’il maîtrisait le feu à sa guise, que les flammes lui obéissaient et me protégeaient du danger. »

Odal finit son histoire sur ces mots. Le récit était le même que dans leur enfance sauf qu’il n’avait jamais cité l’attaque du Gardien et l’existence d’un potentiel sauveur. Le Trio resta silencieux quelques minutes, encore absorbé par les propos du vieux fou du village. Wilfrid détacha son regard de son père et contempla une nouvelle fois l’œuvre d’art. Son père, fou ? Il n’en était rien ! C’était plus une prise de conscience que de la folie, c’était plus logique désormais. Odal allait mourir, mais au lieu de se laisser faire il implorait la bénédiction des dieux qui exaucèrent son souhait, celui de vivre…Il avait pris un chemin différent de ses ancêtres et des hommes et c’est cette différence qui le rendit « fou », « traître » et « stupide ». Ce n’était pas les siens qui l’avaient sauvé d’une mort certaine, ce n’étaient pas eux qui avaient sauvé sa vie, mais un dieu et Wilfrid comprit aussitôt le choix de son père.

« Quel est ce dieu ? Demanda Ansfrid.

-Ce n’est pas un dieu, c’est un titan, le protecteur des cieux et de la terre. Vous pouvez dire qu’il est le lien qui nous unit des divinités. Répondit Odal alors que les fleurs commençaient à reprendre leur place, Odal sourit et s’apprêta à se lever. Je lui dois la vie, il m’a permis de vivre, de fonder une famille et d’expier mes péchés.

-Papa…Chuchota Wilfrid en voyant son père debout sur ses jambes, les larmes revinrent au galop.

-Je ne regrette point mon choix, au contraire, je me sens plus épanoui que jamais malgré les mauvaises langues du village, haha ! Un pétale vint se poser sur son œil droit et la même lueur et battements recommencèrent. C’est aussi lui la cause de cette chaleur. Déclara-t-il après un moment de silence. Il pense que l’un d’entre nous a les informations qui pourraient les aider à retrouver la déesse Nèsoi.

-Tu étais donc au courant de tout et tu n’as rien dit !? Rugit subitement Walfrid, debout face à son père. Tu aurais pu nous prévenir !

-J’ai fait de mon mieux, mais personne ne m’a écouté…Ils ont préféré me traiter de tous les noms au lieu d’entendre raison…

-Je le comprends…Dit Wilfrid. Il est vrai que nous n’avions jamais cru aux dieux et à leurs étranges capacités, puis vient un vieux qui n’a pas toute sa tête crier qu’un dieu viendra brûler nos maisons…J’imagine bien le déroulement de la scène.

-Ne me dis pas que tu crois à ses sottises, p’tit frère !

-Seul un abruti ne change pas d’avis. Récita Ansfrid. Et puis, c’est bien toi qui pleurais tout au long de l’histoire, non ?

Walfrid se tut. D’un côté son frère avait raison, leur père lui avait conté plusieurs fois son voyage et au fond de lui, il avait senti une sorte d’inconfort, comme si quelque chose manquait à l’histoire. Aujourd’hui, il avait comblé ce manque, Odal leur avait raconté tous les détails et ça tenait la route. En plus, ces plantes, les Sansevierias étaient tout bonnement des fleurs sacrées. Seul un idiot dirait le contraire.

« Arrête de réfléchir, ça ne te va pas. Plaisanta Ansfrid en donnant une frappe à Wal.

-Rentrez, mes garçons, il se fait tard.

-J’ai une chose à vous demander, mon oncle.

-Si ça concerne ton père, je crains que je ne suis pas le mieux placé pour te dire quoi que ce soit, j’ignore tous des faits et Dagmar ne m’a rien raconté, ni à Borglinde d’ailleurs.

-Je vois…

-Mais je connais quelqu’un qui pourrait t’aider. Par contre, il vit loin, très loin d’ici.

-Tu sais bien que je ne peux pas quitter l’île. Soupira l’homme en s’adossant au mur, les jumeaux avaient quitté le temple, les laissant parler en privé.

-Dagmar peut être conservatrice parfois, mais ne crois-tu pas qu’il est temps pour toi de connaître la vérité ?

-Bonne nuit, mon oncle. »

Ansfrid quitta le temple, il trouva ses cousins dehors à l’attendre.

Le ciel était dépourvu de nuages, les étoiles brillaient de mille feux autour de la pleine lune. Le village était silencieux, tout le monde dormait. Les trois hommes entrèrent dans la maison, Ansfrid se dirigea machinalement vers la chambre où dormait sa mère, il entra sans toquer et fut surpris de la voir assise au bord du lit en compagnie de Borglinde. Cette dernière lui tenait la main, ses longs cheveux dorés ondulés n’en finissaient plus et ses grands yeux noisette hypnotisaient tous ceux qui la regardaient. Contrairement à Dagmar, la femme d’Odal avait gardé une once de jeunesse en elle ; elle n’avait pas beaucoup de rides et possédait toujours sa force et énergie d’antan. En revanche, ses fils ne détenaient rien de ses traits physiques, ils étaient le portrait craché de leur père et la seule chose dont ils avaient hérité était l’ondulation des cheveux. Ils avaient de longs cheveux ébène ondulés, une peau mate et des yeux tirés leur donnant un air sévère et strict.

Ansfrid s’assit à côté de sa mère avant de l’entourer de ses bras musclés, il embrassa sa tête et lui demanda si elle allait bien, Dagmar ne répondit pas tout de suite, mais elle feint un sourire en hochant la tête.

« Allons dormir. Déclara Borglinde à ses fils. »

Ils quittèrent la pièce laissant la mère et le fils ensemble, dans le silence. C’est la vieille femme qui le brisa, elle se détacha doucement de son fils pour se coucher, Ansfrid l’aida.

« Tu les as lues, n’est-ce pas ? Dit-elle d’une voix faible, c’était plus une affirmation qu’une question, Ansfrid hocha la tête. Enfin, je me débarrasse de ce fardeau qui me hantait depuis tant d’années. As-tu découvert ce que tu cherchais ?

-Oui…Maman-

-Je sais. Je sais ce que tu vas me dire, je ne suis pas prête à l’entendre. Mais sache que je ne te retiens pas, j’espère seulement que tu ne regretteras pas.

-En es-tu sûre ?

-Je t’ai vu lire et relire cette lettre pendant des jours et te connaissant, tu as dû deviner le sens caché. Rit-elle doucement. Mon fils n’est pas dupe et je comprends ce sentiment qui t’envahit. Tu veux y aller, tu veux aller le sauver. Seulement, n’espère pas le retrouver vivant…Ne fais pas cette tête, Odal m’avait prévenue que ce jour viendrait.

-Mais je ne peux pas te laisser seule, pas dans cet état.

-Ansfrid, contrairement à toi, j’ai vu le monde. Mes parents étaient des nobles et nous voyagions tous les mois.

-Je le sais.

-Tu en as toujours rêvé et ce depuis ton plus jeune âge, c’est une opportunité qui ne se produit qu’une fois dans la vie, il faut la saisir.

-Je veux bien, mais nous n’avons pas de bateau ni même une simple barque…

-Haha, croyais-tu vraiment que nos navires tiendraient sur l’océan ? Ne sois pas naïf, il faut un vaisseau puissant pour pouvoir sortir de la barrière.

-La barrière ? De quelle barrière parles-tu ?

-Tu as tant de choses à savoir. Va voir ton oncle, mon fils, il te guidera.

-Merci, maman. »

Il l’embrassa une nouvelle fois avant de sortir précipitamment de la pièce. Il s’en voulut un instant, d’avoir montré cet enthousiasme de quitter l’île alors que sa mère avait été amputée. Il chassa cette culpabilité au moment où il vit ses cousins dans sa chambre, trois sacs bien remplis jonchés le plancher. Il leva un sourcil.

« Ne fais pas ton étonné. Répliqua Walfrid en se levant du lit. Tu pensais vraiment t’en aller sans nous?

-Papa nous a prévenus d’une éventuelle aventure.

-C’était rapide. Répondit alors l’aîné.

-C’est toi qui étais dans ton monde depuis la lecture des lettres, il nous l’avait dit depuis cette fameuse nuit de l’incendie.

-Il était au courant !?

-On va dire qu’il est devenu voyant, haha. Plaisanta Walfrid, il prit un des sacs et le jeta vers Ansfrid. Il nous avait dit qu’un jour viendra où tu quitteras l’île, mais je ne l’avais pas cru à ce moment-là.

-Arrêtons de jacasser, il nous attend. »

Ils retournèrent au temple. Durant le chemin, Wal ne faisait qu’exprimer son excitation d’aller en mer tandis que Wil n’en était pas vraiment sûr. Il avait eu le choix pourtant, de rester ici ou bien de s’en aller voyager en compagnie de son frère et son cousin pour découvrir le monde. Il ne regrettait pas, du moins pas pour le moment. Il n’y avait que ce manque de confiance qui finira par disparaître par le temps, c’était ce qu’il espérait. Quant à Ansfrid, il fut profondément touché par le geste de ses deux petits frères alors que lui n’avait même pas songé à les emmener, il se traita d’idiot de les avoir si négligemment oubliés. Il était heureux ; réaliser son rêve de découvrir le monde et en compagnie de sa famille, que demander de plus ?

Odal les attendit aux portes du temple, les jambes et l’œil droit retrouvés et dire que ce sont de simples fleurs qui avaient réalisé un tel exploit. Le vieil homme leur demanda de le suivre. Ils marchèrent dans la forêt durant laquelle Walfrid ne faisait que se plaindre de la route, du temps perdu et de ses craintes du voyage tandis que Wil ne l’écoutait que d’une oreille. Son attention était prise par le dialogue entre son père et Ansfrid, ces derniers marchaient devant eux.

« Sache que je prierai pour vous trois, pour qu’il ne vous arrive rien de mal.

-Merci, mon oncle.

-Et aussi, j’ai une faveur à te demander, surveille ces deux-là, surtout Walfrid, il est très vif et spontané-

-Ne vous inquiétez pas, je ne les quitterais pas des yeux.

-Vous vous foutez de moi ! »

C’était la voix de Walfrid qui avait crié soudainement. Il dépassa Odal et Ansfrid en courant avant d’écarter deux branches qui gênaient sa vue, le brun écarquilla les yeux. Un bateau gigantesque accosté au bord de la plage. Il était teintait d’une couleur bleu violacée avec des bordures dorées, les voiles étaient grandes et blanches. La proue était décorée par une magnifique figure de femme dont les yeux ressemblaient à deux pierres précieuses ; l’émeraude. Et à son mât, un vert pavillon virevoltait au gré du vent. Il y avait des hommes qui montaient les cargaisons. Ils remplissaient le vaisseau de tonneaux de rhume, de fruits et de légumes, de couvertures et pleins d’autres choses.

Les trois hommes furent surpris de voir autant de personnes les soutenir dans leur aventure. Walfrid les remercia de leur gentillesse et leur bonté ; ces hommes-là étaient ceux qui étaient pour l’envoi de bateaux à la conquête de la déesse perdue.

« Tu les remercieras plus tard. Déclara Odal, un sourire moqueur envers son fils. Ils vous accompagneront.

-Et vos familles ? Demanda consciencieusement Ansfrid.

-C’est en restant ici à ne rien faire qu’elles périront, je préfère mourir en essayant de les sauver que de les voir s’éteindre sous mes yeux. Répondit un homme d’une quarantaine d’années, les cheveux légèrement blanchis par l’âge. »

Des cris de consentement fusèrent. Le visage de ces hommes ne montrait aucune peur, aucun doute et pas de regrets. Au contraire, il n’exprimait que fierté, honneur et joie d’avoir la possibilité de mettre fin à cette sécheresse, sauvant ainsi leur île d’une disparition certaine. Walfrid s’excita encore plus à la vue de cet enthousiasme, il sourit de toutes ses dents avant d’embrasser son père et de monter sur le navire à une vitesse ahurissante. Wilfrid soupira, mais laissa un fin sourire se dessiner sur ses lèvres, il balança son sac par-dessus la bordure dorée et aida à monter la cargaison. Ansfrid fut submergé par un sentiment inconnu, c’était un mélange entre l’excitation, la satisfaction et la curiosité. Il se retourna vers son oncle arborant un fier sourire ; c’était grâce à lui qu’il se retrouva ici, prêt à partir de cette île.

Alors que les jumeaux étaient toujours derrière eux, Odal lui avait expliqué la véritable raison de ce voyage, qu’il avait simplement utilisé l’histoire d’Ansfrid comme prétexte afin de convaincre les villageois d’envoyer un bateau à la mer. C’était égoïste, mais le brun comprenait ce comportement de chef parce qu’au fond, Odal avait toujours mis la protection de l’île comme une priorité dans sa vie et tant qu’il respirera toujours, rien n’arrivera à son village.

« Il y a des navigateurs, des plongeurs, des cuisiniers et des pêcheurs. L’informa Odal, les hommes avaient fini de remplir le bateau et montaient désormais à bord. Vas-y, Ansfrid, il est temps pour toi de réaliser ton rêve.

-Héhé, c’est surtout pour avoir plus d’informations sur mon père que je m’en vais. Ricana-t-il.

-Une chose plus grande t’attend. »

Le navire leva l’ancre et vogua sur la mer calme du petit matin. Les premiers rayons de soleil déchiraient les nuages qui apparaissaient au loin, un phénomène disparu depuis plus d’un mois. Le vent se leva soudainement. Odal vit le vaisseau disparaître dans l’horizon et il sentit son cœur se compresser ; il comprit alors la tristesse ressentie par ses parents lors du départ d’Albert. Il entendit un bruissement derrière lui et ne prit pas la peine de se retourner, Dagmar, aidée par Borglinde, se posta devant lui. Ses beaux yeux fixèrent l’horizon avant qu’une bouffée de nostalgie ne la submerge entièrement. Elle se revit devant le port, saluant son mari une dernière fois. Comme à ce moment-là, une larme perla le long de sa joue ridée et un sourire se dessina sur ses lèvres.

« J’espère qu’il ne lui arrivera rien.

-Ne t’en fais pas, il est celui qui apportera la paix. »

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