Jeudi 19 décembre 2019

2 minutes de lecture

Depuis des années que ça couvait...
Ca m'a pris comme ça, brusquement. C'était d'un coup une évidence. J'étais né pour leur montrer la voie, leur montrer leurs erreurs. J'étais le Vengeur, le Rédempteur ! Et ma mort serait un exemple pour tous ces monstres voraces et boulimiques ! Oui je suis en colère, j'aurais aimé naître dans un autre monde , ou en d'autres temps ! Mais voilà, je vis ici et maintenant !

« _...Et toi, tu vas mourir pour tous les crimes auxquels tu as participé par ta complicité. Regarde ce couteau, celui avec lequel tu découpes la viande de ces carcasses qu'on te livre par camion entier. Regarde le et regarde moi bien car ce sont les deux dernières choses que tu verras ! »


C'est ce que j'ai dit à ce détestable type rougeaud en tablier blanc. J'ai inspiré profondément, l'odeur de la viande froide était insoutenable. Mais j'avais un travail à finir, et je lui ai tranché la gorge !
C'était la première fois que je faisais ça. Le sang a giclé et s'est répandu sur le comptoir de la boucherie. Le type, embobiné avec sa ficelle à rôti, et suspendu à un de ses crochets à viande, ouvrait encore de grands yeux terrifiés.
Voilà comment s'est déroulé mon premier meurtre, une semaine exactement avant Noël. J'avais du sang partout, je marchais dedans, c'était glissant. Pour le suivant, je m'y prendrais autrement. C'est pas que je sois chochotte, mais je sais que si on me voit barbouillé de la sorte dans la rue, je n'aurais sans doute pas la possibilité de poursuivre mon œuvre. Une fois dehors, j'ai enlevé mes chaussures qui laissaient des empreintes rouges et je les ai jetées dans le fleuve dès que possible. Heureusement, à cette heure, la plus grosse partie de la population était en train de prendre l'apéritif, avec les brioches à la saucisse, les pâtés en croûte et autres saucissons bien gras. Rien que d'y penser j'en avais le cœur au bord des lèvres... Je suis rentré chez moi sans problème
J'étais quand même un peu ennuyé pour le boucher. Sa famille allait l'attendre. Mais bon, quand il faut, il faut, et quand c'est l'heure, c'est l'heure. Et là c'était son heure. Celle de payer !!! Je suis sorti discrètement par la porte de service. Il n'y avait personne pour me mettre des bâtons dans les roues. J'étais dans un état d'euphorie et d'exaltation indescriptible. J'allais venger des milliards d'innocentes créatures exécutées par goinfrerie ! Je me sentais comme le doigt de dieu !

Une bonne douche m'a ramené au calme. J'ai brûlé mes vêtements tachés dans la chaudière à bois au sous sol et je me suis fait réchauffer des raviolis aux épinards.

Exquis !

à suivre ...

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