Le pourquoi du comment

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Holt me fit non de sa tête.

_Je suis ravie d'entendre cela, si dans dix minutes vous n'êtes pas là je jetterai un otage par la fenêtre. Le petit garçon car il doit être léger à porter.

_Bonne idée Charles ! répondis-je.

Il raccrocha et Holt cria :

_Je savais que vous étiez de mèche avec lui. Vous avez un esprit malade !

_Cela vous arrive de ne pas dire de conneries ? répondis-je calmement. Peu importe ce que je vais lui dire maintenant en étant ici il croira que vous m'influencez. Le seul moyen de sortir de cette situation c'est d'aller lui parler directement et de le convaincre de tout laisser tomber.

_Je ne pense pas que vous envoyer là-bas soit une bonne idée, dit Santiago. Mais je ne vois pas d'autre alternative.

D'un coup, j'enlevai ma prothèse. Ils furent choqués devant mon geste et je leur expliquai :

_Il est persuadé que le gouvernement a placé un micro dans ma prothèse, ne la perdez pas elle m'a coûtée quatre mois de vos salaires voir plus.

Cinq minutes plus tard, j'étais dans un ascenseur qui s'ouvrit. Il y avait Charles qui pointait une arme vers moi, il y avait dans son regard quelque chose de vivant et de mystique rien à voir avec le regard de chien battu auquel il m'avait habituée. Je levai les bras en l'air et il me fit signe de m'approcher. J'avançai, il y avait un long couloir puis je me suis retrouvée dans un open-espace avec au moins quinze personnes qui était ligotés et effrayés. Il bloque l'accès du couloir à l'aide d'un bureau qui devait servir de comptoir et leur cria :

_Si l'un d'entre vous bouge d'un centimètre je lui explose la cervelle. Venez Karine allons dans un bureau discuter.

On entra dans un bureau où les stores étaient fermés et je lui demandai, au moment où il ferma la porte :

_Qu'est ce que vous faîtes Charles ? Tout ceci c'est de la folie.

_Ce n'est pas ce que vous disiez hier, ne les écoutez pas. Ils essaient de vous retournez contre moi.

Il avait l'air de croire chaque mot qu'il disait.

_Qu'est ce que j'ai dit hier ?

_C'était la meilleur séance de toute ma vie.

Il était agité et assez nerveux :

_Vous m'avez dit que je devais faire face à mes peurs, que je ne devais plus être le chaton craintif mais me transformer en véritable lion courageux pour faire bouger les choses. Je ne me suis jamais senti aussi bien après.

C'est bon maintenant j'en étais sûr je pouvais être la gourou d'une secte. J'avais détruit la vie de mon patient :

_Charles je dois vous avouer quelque chose.

On entendit des gémissements, et on se dirigea vers l'open space : La femme enceinte avait perdu ses eaux. Le téléphone se mit à sonner dans la pièce où on était. Je retournai pour répondre :

_Allô ?!

_Est ce que tout va bien ? me demanda Santiago.

J'ai prié que mon cerveau ne me sorte pas de blague, mes blagues sont toujours drôles mais ce n'était pas le moment.

_Tout va bien et en guise de bonne volonté on va vous envoyer la femme enceinte et le gosse.

Je raccrochai tout de suite, Charles regardait la femme enceinte qui gémissait et me dit :

_On ne va pas la leur envoyer. On va l'aider à accoucher, cela ne pourra que nous rapprocher.

_Charles si j'avais voulu me rapprocher de vous je vous aurais invité à un bowling pas à une maternité improvisée. Il faut la relâcher. Aucun de nous est médecin. Si je suis médecin, mais je ne veux pas être en contact avec certains fluides corporels.

Je me dirigeai vers elle, lui enlevai le scotch de la bouche lui détacha les pieds du mieux que j'ai pu avec une seule main. Charles lui détacha les mains, et l'aida à se relever. Il détacha, le garçon qui ne devait pas avoir plus de huit ans et qui était en état de choc. Il dégagea pour eux le chemin vers l'assenceur :

_Dirigez-vous vers l’ascenseur et allez au rez-de-chaussée si vous dîtes quoi que de ce soit qui les laissent lancer un assaut vous aurez le sang de tout le monde sur les mains.

Ils se tinrent la main et coururent du mieux qu'ils pouvaient vers l'ascenseur. On se dirigea encore vers le bureau, je fermai la porte et je lui dis :

_Charles hier quand je vous ai parlé, j'étais totalement bourrée. Je ne me souviens même pas de ce que je vous ai dit. Je suis alcoolique et pas qu'un peu. Hier mon ex-mari m'a appelée pour me rappeler le sinistre accident où j'ai perdu mon fils et ma main gauche et je me suis mise à picoler peu de temps avant que vous ne veniez. Pour une raison que j'ignore encore je vous ai dit ou insinué de faire ce que vous faîtes maintenant : attaquer le siège d'une banque avec laquelle je n'ai aucun lien ni contact.

Charles me regarda bizarrement en étant bouche bée. Je pense que j'aurais pu danser la danse des canards il aurait eu la même réaction. A cet instant je m'attendais à ce qu'il me tire dessus ou me jette par la fenêtre. Je pensais qu'écouter des riches névrosés me protégerait de finir comme les psychiatres assassinés par leurs patients malades comme on voit souvent dans les films.

_Je suis désolée Charles, je suis prête à tout assumer. Vous n'irez pas en prison, mais à l'hôpital d'un ami où vous serez soigné. Je serais sûrement radiée à cause de tout cela mais c'est pas grave je ne suis qu'une alcoolique et je n'aurai eu que ce j'aurai mérité.

Il posa son arme sur le bureau et me dit :

_Vous m'avez dit que la Luther bank était responsable de tous vos maux, vous vous êtes confiée à moi par rapport à votre accident, et qu'ils étaient la cause de tous vos maux.

_Charles la seule personne que j'ai rencontrée qui a un rapport avec cette banque est son directeur-général et je ne lui ai parlé qu'une seule fois. Je ne me souviens pas beaucoup de lui.

_C'est peut-être avec lui que vous avez eu votre accident, vu que vous ne vous souvenez pas de grand de chose.

Ce qu'il dit a peut être un sens, je ne me souviens de pas de la voiture avec laquelle j'ai eu mon accident à part sa couleur rouge et les pas de quelqu'un qui se dirige vers moi alors que la voiture était retournée et que je ne pouvais pas bouger. Quelqu'un s'était approché de la voiture c'était un homme et il portait un pantalon noir. Il s'était accroupi, je n'arrive pas à me souvenir de son visage mais je suis certaine que c'était un homme, il m'a dit quelque chose dont je ne me souvenais pas. Cela peut-très bien être le directeur général de cette banque, comme n'importe qui...

_Charles il est temps que tout cela s'arrête.

Il reprit son arme la pointa vers moi et dit :

_Pas avant que vous lui parliez, ne les croyez pas ils sont de son coté. Il est riche et il contrôle pas mal de choses dont la police. Appelez-les et demandez à parler à leur directeur.

C'était un véritable cauchemar, ne pouvait-il pas agir en parfait malade mental et me tirer dessus au lieu de me faire passer pour une folle devant tout le pays ? Mais comme disait feu ma grand-mère si tu toques au porte de l'enfer fais-le avec un heurtoir en or. Quitte à se faire humilier mieux vaut le faire en beauté. Il ne sera pas le seul à aller dans un hôpital psychiatrique, je l'accompagnerai certainement. J'appuiyais sur la touche rappel, et mettais en haut parleur. Le négociateur me répondit :

_Allô ?!

_Oui c'est la super star de la journée, Karine !

_On tenait à vous remercier d'avoir libéré deux otages.

J'imaginais déjà Holt gesticuler comme un enfant de deux ans.

_La femme est partie accoucher à hôpital, cela se voit que vous êtes une bonne personne.

_N'essayez pas de la caresser dans le sens du poil c'est moi qui tiens l'arme, cria Charles.

_C'est vrai, dis-je. Il me vole les mots de la bouche.

_Nous voulons que tout cela se finisse sans aucune victime, répondit le négociateur. Que voulez-vous ?

_On veut parler au directeur général de la Luther Bank, dit Charles.

_On ? demanda le négociateur. Karine vous aussi vous voulez lui parlez ?

_Est-ce vraiment important qui veut lui parler ? criai-je.

_Il a dix minutes pour nous parler où on tuera l'un des otages et pas n'importe lequel dîtes-le lui.

Charles s'approcha puis raccrocha, et dit :

_C'est notre jour de chance, sa maîtresse est là. Elle me l'a avoué. Ils entretiennent une relation depuis au moins cinq ans. Elle m'a dit cela pour insinuer que si je voulais de l'argent il fallait que je la garde vivante.

Mon jour de chance ? Vraiment ?

_Restez là, me dit Charles.

Comme si je pouvais me tirer de là, sans recevoir une balle de Charles ou d'un sniper. Il fit entrer une femme d'à peu près mon âge donc je dirais assez jeune et ferma la porte. Il lui enleva le scotch d'une telle vitesse que j’eus mal pour elle. Elle était effrayée et pleurait. Je devais jouer le jeu de Charles si je voulais qu'il y ait un maximum de personnes qui s'en sortent vivantes.

_Il a quoi comme voiture votre patron ? demandai-je. Précisez la couleur et la marque.

Elle s'arrêta de pleurer et dit en pleurant:

_Il a cinq voiture deux 4X4 noir Mercedes, une Jaguar grise, une Lamborghini orange et un cabriolet rouge mais j'ignore c'est quelle marque.

_Un cabriolet rouge vous dîtes. Est-ce que ça lui arrive de boire avant de conduire ?

_Ne me tuez pas, supplia-t-elle. Il prend parfois de la cocaïne, c'est un putain de toxicomane.

Charles me regarda, mais tout cela ne faisait pas du PDG ce qu'il pensait. Le téléphone sonna, je répondis et mis sur haut-parleur.

_Le directeur monsieur Loyle est à coté de moi, dit le négociateur.

_Allô, dit la voix d'un homme effrayé.

Je regardai Charles en espérant qu'il dise quelque chose, car dès que j'entendis cette voix j'ai cru que j'étouffais et mon cœur battait très fort.

_On ne va pas tourner autour du pot, dit Charles. On a votre maîtresse et on veut des aveux complèts de ce que vous avez fait il y a trois ans.

_Je ne sais pas de quoi vous parlez, répondit Loyle avec une voix qui tremblait. Peu importe ce que j'ai fait je suis sincèrement désolé du fond du cœur.

Ce 'désolé du fond du cœur' me jeta au cinquième cercle de l'enfer. Je pris une chaise pour m’asseoir car j'avais l'impression que j'allais m'évanouir. Mon pull collait à ma peau tellement je transpirais. Je sentais la rage monter en moi.

_L'accident, lui dis-je. Hier jour pour jour il y a trois ans vous avez été responsable d'un accident, d'un horrible accident à la sortie de la ville en direction de l'aéroport.

Il bredouilla :

_Je ne sais absolument pas de quoi vous parlez.

_On va faire court Loyle, cria Charles. Crachez le morceau ou je fais éclater la cervelle à votre petite amie. Vous avez jusqu'à dix. Un …

_Non je vous en prie ne faîtes rien, cria Loyle en sanglotant.

_Deux....

_Linetti raisonnez le nom d'un chien, empêchez le, cria Holt.

_Trois...

_Je ne peux rien faire, criai-je. Ce n'est pas avec une seule main que je vais le désarmer.

_Quatre...

Loyle sanglotait, puis cria :

_C'était un accident un putain d'accident. Ok j'avoue, j'avais pris de la cocaïne ce jour-là, et j'ai percuté une berline noire. Qui s'est retournée. Je suis allée voir qui était à l'intérieur et je vous ai vu docteur Linetti je vous ai reconnue et je me suis excusé, mais je n'ai pas appelé les secours. Il y avait du sang partout et j'ai paniqué. Puis le lendemain j'ai appris qu'il y avait aussi votre bébé à l'arrière et qu'il s'était vidé de son sang et que vous vous êtes fait amputer de la main gauche. J'ai voulu tant de fois, me rendre à la police ou venir vous voir mais je n'ai jamais trouvé le courage de le faire. Je suis un lâche.

On l'entendait sangloter, j'étais en état de choc je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre.

_Linetti? Vous êtes là ? Me demanda Holt.

_Où voulez vous que je parte Holt ?

_Vous avez vos aveux, libérez les otages. Dit Holt. Je suis désolé de ce qui vient de se passer, mais tout cela doit s'arrêter il va être arrêté et jugé.

_C'est moi qui voulais ces aveux, cria Boyle. Je savais que les personnes qui contrôlent la finance arrivent à s'en tirer. Je devais prouver que le gouvernement se fout des personnes comme nous.

Je le regardais, et lui fis signe de continuer, ce qu'il fit :

_Moi et Karine on a bu un verre hier et ça a été un moment de vérité absolue pour elle. Son esprit se souvenait de souvenirs enfouis. Je sais très bien que le gouvernement nous espionne, nous cache la vérité sur les attentats terroristes et les extraterrestres. Il faut que cela s'arrête, on doit connaître la vérité sur les puces qui nous mettent au bras à notre naissance et qui nous font croire que c'est des vaccins, c'est pour nous rendre plus dociles. La peste a été un plan du Vatican pour mieux contrôler l'Europe et le monde. La vérité éclatera un jour où l'autre.

Il fit sortir la jeune femme qui se dirigea en courant vers l'ascenseur sans prêter attention aux autres.

Par un hochement de tête Boyle continua :

_Je ferai éclater la vérité même si je devais y laisser ma vie.

_Calmez-vous monsieur Boyle, dit le négociateur.

Boyle me fit un clin d’œil que je lui rendis. Puis j'ai commencé à dire :

_Boyle, je suis de ton coté. Mais cela ne sert à rien de te faire tuer, tu dois rester vivant pour faire éclater la vérité.

_Ils vont me tuer ? Dit Boyle.

_Si tu continues à garder des otages et à les menacer avec un fusil oui.

_J'ai peur qu'ils me fassent un lavage de cerveau.

_Avez-vous confiance en moi ?

_Oui Karine.

_Donnez moi votre arme et tout se passera bien.

_Vous me promettez de ne pas être lobotomisé.

_Je vous le promets.

Il me donna son arme en souriant.

Elle était trop légère pour être une vraie et je leur dis :

_On va libérer les otages, puis je descendrai avec Charles. Je ne veux pas voir de menottes je vais le conduire simplement vers vous.

_Merci Karine, cria Holt. Vous avez assuré, on vous attend.

On laissa partir les otages, et je dis à Charles :

_Merci Charles, vous avez été d'une meilleure aide pour moi que pour vous alors que c'est vous qui me payez.

_Je vais mieux moi aussi, dit Charles.

_Vous éviterez de dire cela devant le juge ou le procureur. Continuez à parler de vos extraterrestres.

_Je suis fou mais pas bête. En fait hier vous avez bu devant moi et j'ai mis un peu de sérum de vérité ou une drogue qu'un dealer m'a vendue. Il me fallait savoir si vous êtes de mon coté. Bon je n'étais pas au bout de mes surprises.

_On y va ?

Je lui attrapai le bras et on prit l'ascenseur. Soudainement je suis devenue plus légère, mais j'avais toujours besoin d'un verre. Je pensais que c'était mérité. On a marché jusqu'au van, il y avait des policiers qui nous regardaient bizarrement y compris les journalistes. On marchait lentement vers le van, où on entra. Il y avait Holt, Santiago, Diaz je reconnus le procureur.


Un mois plus tard

Charles est suivi dans la clinique privé d'un de mes amis. Loyle a passé un marché et purgera une peine minable de cinq ans de prison, mais c'est mieux que rien, et il me versa un million.

Ma vie d'avant était le rêve de chaque personne sur cette Terre, mais il a fallu d'un accident et d'une perte tragique pour que je me noie dans l'alcool, ma chute a de quoi alimenter bien des récits, je n'ai jamais été un ange, j'ai été égoïste. J'ai un autre fils dont je ne me suis jamais occupé, mais ça c'est une autre histoire. Dans ma grandeur j'ai coupé les ponts avec beaucoup de personnes qui m'aimaient et que je ne considérais plus dignes de ma personne et pourtant j'aurais tant aimé qu'ils soient là lors de ma décadence. Même lors de mes recherches je n'ai pas été irréprochable mais ça aussi c'est une autre histoire.

Moi je vais bien, mais toujours accro à l'alcool et à Bruno. vous croyiez vraiment pas que j'allais changer mon mode de vie parler avec plus de retenue, devenir végan ou mener une vie de moine bouddhiste ? Ce qui s'est passé il y a un mois, m'a fait prendre conscience que la vie est bien trop courte pour renoncer à ses plaisirs ou à soi-même.

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