Hé meeeerde

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Mon dieu, mais qu'est ce que je lui ai dit la veille ? Tout d'un coup un mal de tête est apparu et celui-ci était inédit, avant même que Jeremiah ne finisse d'écrire quelque chose je répondis :

_D'accord Charles je ferais ce que vous dîtes, à toute à l'heure. Surtout ne faites de mal à personne.

_Si vous ne venez pas avant 18h je saurai que quelque chose vous est arrivé et là ils paieront pour ce qu'ils vous auront fait. J'ai placé des bombes partout au cas où vous penseriez lancer un assaut. Il raccrocha, sans me laisser le temps d'en placer une.

_Bordel de merde, cria Holt. Qu'est ce qui se passe ici ? Que lui avez-vous dit ? Vous avec vos paroles de charlatans à bon entendeur.

Je m'en foutais de ce qu'il me disait, il était le cadet de mes soucis. Je devais me souvenir de ce que je lui avais dit qu'il l'a transformé d'un gentil et inoffensif maniaque anxieux adepte de la théorie du complot à un Rambo expert en explosif prêt à tout faire péter. Dans ce cas là j'ai du être très persuasive. J'entendais le commissaire qui essayait de calmer Holt je me tournais vers Diaz et dit:

_Il faut que vous me rameniez chez moi, je dois voir quelque chose.

_Vous n'êtes pas en situation de demander quoi que ce soit, cria Holt. Je devrais vous coffrer pour complicité.

_Un mot de plus et vous serez suspendu, aboya Santiago.

Je me levai et dit :

_Charles Boyles est une personne assez perturbée, je dois revenir chez moi et jeter un œil sur son dossier. Je ne veux pas que Holt m'accompagne il me stresse et me perturbe sans oublier qu'il n'arrête de de me rabaisser en disant que je ne suis pas un vrai médecin.

_D'accord, répondit Santiango. Diaz accompagnez là chez elle et ne perdez pas de temps.

_Vous n'auriez pas la gueule de bois par hasard ? Me lança Holt en dégainant son sourire stupide.

J'enlevai mes lunettes et lui lança :

_Si c'était le cas mon cerveau aurait déjà explosé à cause de vos cris insupportables.

Je sortis du van et remis tout de suite mes lunettes, mon maux de tête inédit ne me quitta pas. 10 minutes plus tard, je rentrai chez moi. Je me dirigeai en courant vers la pièce où j’accueille mes patients. Je pris le calepin et découvris sur au moins dix pages des phallus dessinées à la perfection. On peut dire que l'alcool réveillait en moi des talent d'artiste pervers, peut-être que je l'étais dans une vie antérieure. Je m'assieds sur le divan, je transpirais beaucoup. Mais pourquoi avoir dessiné des phallus ? Puis je me souviens qu' hier soir je devais recevoir la visite de mon super gigolo Bruno. Je voulu me donner une tape avec la main sur la tête malheureusement mais je le fis avec la mauvaise main, ou plutôt avec celle pour laquelle j'ai dû débourser de quoi acheter une voiture. J'arrachai les feuilles de mes chefs-d’œuvres de mon calepin et les mis dans ma poche arrière avec l'idée de les jeter dans une poubelle. Est-ce que j'avais demandé à Charles d'attaquer le siège d'une banque ? Est ce que l'alcool me donne aussi les idées des terroristes des groupuscules d'extrême gauche ? J'entendis Diaz crier de l'autre coté de la porte d'entrée :

_Tout va bien ?

_Oui tout va bien, accordez-moi quelques minutes.

Je suis partie aux toilettes pour soulager ma vessie, et je suis arrivée à la conclusion que je devais entrer en contact avec Bruno. J'avais son numéro de téléphone personnel. Assise sur le trône je pris mon téléphone de ma poche et l'appela dès qu'il me répondit il me dit :

_Je n'arrive pas à croire que t'aies le culot de me rappeler après ce que t'as fait la veille. Ne me rappelle plus jamais.

Il raccrocha sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit et mon cerveau refusa lui aussi de me parler quand je lui demandai ce que j'avais fait à Bruno. Je doute fort que Bruno me réponde si je le rappelle mais je devais lui parler, j'avais Diaz qui me collait je devais m'en débarrasser ou le convaincre de me laisser contacter un gigolo. Après une toilette rapide, je me dirigeai vers mon bureau pour ouvrir un tiroir et prendre un dossier de Charles qui ne renseignait pas grand chose à part son nom, son prénom, son adresse, son numéro de téléphone et une photo de lui. J'y ajoutai quelques feuilles blanches et ferma le tiroir. Je notai le numéro de Stéphane sur un bout de papier puis je me dirigeai vers la sortie en pensant à la meilleure stratégie à adopter il était dehors en train de m'attendre quand je lui dis toute souriante :

_Voilà le dossier sur Charles Boyles, mais on doit aller voir un collègue son ancien psychiatre il pourra nous renseigner.

_Je ne sais pas, si le chef sera d'accord.

_Cela ne prendra pas plus de vingt minutes et il a son cabinet au boulevard Henri 4.

_Je vais informer mes supérieurs.

Il entra dans la voiture, je devais l'emmener à ce boulevard où on a une grande chance de tomber sur un embouteillage. Je le regardais parler, malgré ce pétrin je n'aurais pas dit non à un verre d'alcool même si cela devait être du cidre. Il sortit de la voiture et me dit :

_Venez montez, on va y aller.

Je montai dans la voiture en plaçant le dossier sur le tableau de bord. Il démarra et me dit :

_Les flics et les psys avons les pires boulots. On côtoie la folie humaine dans toute sa splendeur.

_Si vous le dîtes.

_Comment avez-vous perdu pour votre main ?

Je me demandais à quel moment il allait poser la question :

_Un accident de la route il a trois ans de cela.

_Je suis désolé, ça a dû être un sacré accident vous devez avoir de la chance de vous d'en être sortie vivante.

En même temps qu'il me parlait je glissais mon téléphone entre le siège et la portière.

_Vous êtes mariée ? Demanda-t-il.

_Je l'ai déjà été mais cela c'était un accident de la vie.

Il rigola toussa et dit :

_Cela arrive aussi.

On était arrivé au début du boulevard Henri 4 et il me demanda :

_Où se trouve ce cabinet ?

_Le cabinet du docteur Babineaux au bout du boulevard.

Le docteur Babineaux est un vieux pédiatre que je déteste vraiment pour son incompétence.

_Vous auriez pu me le dire, je serais passé de l'autre coté là on en a pour dix minutes à cause de ces foutus embouteillages.

D'un coup sec, j'ouvris la portière et me mis à courir entre les voitures. J'entendis Diaz qui me criait de m'arrêter mais je ne m'arrêtais pas. Je continuais à courir dans le boulevard sans me retourner. Je me suis faufilée dans une petite ruelle et je suis allée me cacher derrière une benne à ordures entourées de rats affamés. J’aperçus Diaz qui continuait à courir et me mis à sautiller pour éloigner les rats, ce n'était pas le moment d'attraper la peste noire. J'attendis deux bonnes minutes le temps que mon cœur retrouve un rythme normal avant de sortir de cette ruelle dégoûtante et de me retrouver dans ce boulevard réputé chic où on trouvait des restaurants cinq étoiles et des boutiques de luxe. Je ne risquerai pas de venir manger dans aucun de ces restaurants d'après les conseils des rats de la ruelle. En face de moi il y avait l'hôtel Victoria un cinq étoiles, parfait c'est exactement ce type d'établissement que je cherchais. J'y entrai et me dirigeai à l'accueil où une charmante jeune fille me dévisagea avant de me demander si je cherchais quelqu'un. Je pris ma carte de crédit et lui dis en prenant un accent du sud assez prononcé :

_On a perdu mes valises à l'aéroport et c'est la pire journée de ma vie. Je voudrais une chambre dans votre hôtel, une single s'il vous plaît.

Après la paperasse remplie avec un faux nom et prénom je me retrouvai dans une chambre d'hôtel luxueuse qui allait sûrement me contraindre à me contenter d'eau et de pain pendant pas mal de temps si je ne me retrouvais pas en prison. En utilisant le téléphone de la chambre j'appellai l'agence pour laquelle travaille Bruno en prenant un voix d'homme du mieux que j'ai pu, et en leur disant que je voulais Bruno sinon pas la peine de m'envoyer qui que ce soit d'autre. On me dit qu'il arrivera dans une heure. Je commandai un verre de vin rouge et du saumon fumé, ça allait peut-être mon dernier bon repas. Après avoir mangé et bu un unique verre de vin rouge je me suis allongée sur le lit après avoir allumé la télévision et mis une chaîne d'information qui transmettait en direct la prise d'otage. Dans une demie heure au plus il y aura peut-être ma photo qui circulera. Comment est-ce que j'ai pu être idiote au point de me bourrer la gueule avant de recevoir un patient très influençable ? Mon cerveau refusait de se souvenir de quoi que ce soit, c'était le brouillard total.


13h


J'ignore à quel moment je m'étais endormie mais je me suis réveillée au moment où quelqu'un toqua à la porte et que j'entendis la magnifique voix de Bruno :

_Bonjour, il y a quelqu'un ?

Je me levai avec une telle vitesse, coupa le son de la télévision et alla ouvrir la porte. Il était habillé d'un tee-shirt et d'un pantalon jeans et il était aussi beau que dans mes souvenirs.

_Ne t'en vas pas. Je t'en supplie Bruno j'ai besoin de te parler, je suis dans une merde totale.

Il soupira et entra sans dire un mot, je fermai la porte et lui dit :

_Je suis vraiment désolée si je t'ai dit un truc blessant la veille mais j'ai vraiment besoin que tu m'aides. J'ai besoin de savoir de A à Z ce que j'ai fait et dit hier.

Il s'assit sur une chaise en face du lit et je m'assis sur le lit. Puis il commença à parler :

_Je suis un gigolo un prostitué je ne m'attends pas à ce que les gens me traitent de la meilleure manière mais venant de toi c'était un peu blessant.

Avec Charles, cela fait deux personnes qui ont une très haute estime de moi. Au moins j'irais en prison avec cette idée-là.

_Quand je suis arrivé, il y avait un de tes patients. Il s'en alla tout de suite, tu étais bourrée mais là vraiment bourrée rien à voir avec ce que tu me réserves d'habitude. Tu as commencé à me traiter de déchet de l'humanité, et plein d'autres choses. Croyant cela à un jeu, je n'ai pas répondu et tu as essayé d'introduire ta prothèse dans mon....

_Ok, j'ai compris. A part cela, j'ai dit autre chose ?

_Oui t'as dit que t'as aidé Charles à devenir plus charismatique, que tu l'as transformé en leader voire même en superman et que grâce à toi il pourra s'en prendre à ceux qui le terrorisent à part cela pas tu n'as pas dit grand chose.

La télévision se trouvait derrière Bruno, où on affichait la photo de Boyle. Je devais lui demander :

_Tu peux te retourner et me dire si le jeune que t'as vu hier chez moi c'est le même dont la photo s'affiche en ce moment même ?

Il se retourna et se leva d'un bond et me dit en étant paniqué :

_Bordel de merde, c'est lui. Qu'est ce qui se passe ? T'as fait quelque chose ?

_Je lui ai dit quelque chose qui l'a transformé en Rambo. Mais je ne me souviens pas du tout ce que c'est, les groupes terroristes et les sectes rêveront de me débaucher ce qui peut-être pas mal comme reconversion professionnelle après avoir été radiée et après avoir purgé quelques temps en prison.

Tout d'un coup ma photo, apparut à l'écran de la télévision et Bruno sursauta et cria : _Mais c'est toi.

_Oui en plus jeune elle remonte à cinq ans cette photo, avant mon accident.

_C'est écrit que tu t'es échappée à la vigilance du policier qui t'accompagnait.

Il prit la télécommande et remis le son on entendait le présentatrice tiré à quatre épingle dire :

_On ignore la véritable influence du docteur Karine Linetti sur le suspect ni à quel point elle est dangereuse ou pas. Le suspect d'après notre source refuse toute discussion sauf avec elle, plusieurs patrouilles de police sont à sa recherche dans toute la ville.

Bruno coupa le son, et demanda :

_Tu vas faire quoi ?

_Je ne sais absolument pas. Je suis consciente du que je doive revenir au lieu de la prise d'otages et discuter avec lui. Peut être qu'on ne se verra pas avant longtemps Bruno.

Il m’enlaça et me dit :

_Tu trouveras un moyen pour t'en sortir sans trop de dégâts, mais tu as besoin de savoir la raison de tout cela.

_T'as raison, tu dois partir maintenant.

Il s'en alla et je restai assise un moment à regarder la télévision, sans vraiment réfléchir. Je devais appeler mon ex-mari. Je composai son numéro que j'avais dans ma poche. Il répondit et dit :

_Si c'est encore un journaliste, sachez que je ne dirai absolument rien.

_Stéphane c'est moi Karine.

_Oh putain Karine qu'est ce que t'as fait comme connerie ?

_Stéphane écoute moi. Est-ce que tu as un rapport quelconque avec la banque Luther ? Est-ce que c'est ta banque ? Tu travailles pour eux ? Ta copine travaille pour eux ?

_Pourquoi ces questions ?

_Tu peux répondre s'il te plaît ?

_Non Karine je n'ai absolument aucun lien avec cette banque et j'en ai jamais eu.

C'est ce dont je me doutais, je n'ai aucun lien avec cette banque.

_La seule fois où on a été en contact avec eux si on veut, on avait parlé au directeur général lors d'un gala de charité quinze jours avant l'accident. Je me souviens car tu lui avais fait bonne impression. Je me souviens de ce gala, et du directeur général un beau quadragénaire bronzé aux dents parfaites à son bras sa femme tout aussi magnifique.

J'entendis les sirènes des voitures de police je n'avais pas beaucoup de temps :

_Stéphane, appelle ma mère pour moi et dis-lui que je l'aime et que je regrette de ne pas avoir été la petite fille modèle qu'elle aurait voulue avoir et qu'elle dise à mon fils que je l'aime.

Je raccrochai, puis sortis de la chambre. J'attendais que les policiers arrivent pour m'arrêter. Ce qui se passa cinq minutes plus tard, sous le regard médusé des clients de l'hôtel, dont certains filmaient la scène. C'était Diaz avec deux autres policiers, qui vinrent m'interpeller. Diaz me menotta la main droite avec sa main gauche et me dit au moment où on entra dans l’ascenseur :

_Je suis déçu.

_Vous n'êtes pas le seul que j'ai déçu Diaz, j'ai passé ma vie à décevoir les gens. Mais je dois retourner au lieu de la prise d'otage. Il est dangereux et instable et je crois être capable de le convaincre de tout arrêter.

_Je vous y emmène alors, mais je vous préviens que Holt est fou furieux. Boyle menace de tuer un otage si vous ne lui parlez pas dans une demie heure.

_Je ne l'ai jamais connu que dans cet état-là.

Il me fit monter dans sa voiture mais cette fois, j'étais derrière c'est une sensation assez inédite. Je me sentais un peu rebelle. Je fus conduite à l'endroit de la prise d'otage et les hordes de journalistes me filmaient alors que Diaz me fit sortir de la voiture et m’emmena au même van que tout à l'heure. Il y avait les même protagonistes que tout à l'heure sauf que Holt était rouge de rage et aboyait :

_Mais qu'est-ce qui vous a pris de nous faire un coup pareil. S'il avait buté un otage croyez moi j'aurais tout fait pour que vous ne sortiez plus jamais de prison.

_Pas le temps de discuter de cela, dit Santiago. On doit l'appeler pour que vous lui parliez et cette fois soyez convaincante.

Le négociateur composa le numéro et Charles répondit :

_Vous êtes là Karine ?

_Oui je suis là, et ils ne m'ont rien fait.

_D'accord, je suis content.

_Charles on doit discuter sérieusement, j'entrerai dans l'immeuble dans dix minutes.

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