Un monde idéal

3 minutes de lecture

Désolé K, je ne réponds pas directement à ton défi. Le fait que les femmes deviennent comme les hommes est une connerie totale. Les hommes doivent devenir comme les femmes... et vice-versa, mais pas trop.

Sylvain est un être humain comme les autres. Comme chaque matin, il prend ses responsabilités, il s'occupe de ses enfants avec sa femme, puis il commence à préparer le petit-déjeuner car le plus grand a commencé à être forcément un peu plus débrouillard. Tout est prêt quand Maëlle arrive dans le salon. Sylvain aime par dessus tout rendre ses proches heureux au quotidien.

Aimant beaucoup organiser les vacances, il ne parle que de ça en ce moment, sa compagne elle aussi est à fond dedans. Ils partiront dans les Pouilles cet été. Les enfants sont encore petits, mais suffisamment grands pour que cela soit gérable, tous les quatre ensembles.

Leurs enfants ne se battent jamais, pour cause, tout énervement est calmé par l'affection et la compréhension des uns et des autres dans la famille. La discussion et l'intelligence prévalent. Pour cela, depuis toujours, leurs parents leur parlent de philosophie, de façon simplifiée, et certains de leurs avis tranchés sont déjà étonnants. Mais ils ont bien compris le concept de liberté et que chacun doit conserver la sienne, qu'aucune liberté ne doit venir entraver l'intégrité des autres.

Sylvain prend le RER ce matin, et malgré les retards sur la ligne, il va être à l'heure, il a pris ses précautions. Ce qu'il ne savait, c'est qu'une scène étonnante va avoir lieu. Un homme, probablement ivre (il ne voit pas comment autrement surtout que l'alcool est prohibée au-dessus d'un certain seuil) a essayé de s'en prendre à quelqu'un, il ne l'a pas bien vu, en tout cas la personne avait des talons et une jupe, comme lui, ce qui lui fait froid dans le dos. Son collègue le rejoint pile à ce moment là.

Grégoire aime s'habiller à l'ancienne, comme on dit, et aime particulière le confort, même si Sylvain trouve que c'est une erreur de style, de ses ballerines-joggings-t-shirt de foot. Cela lui donne un look certain, mais pas plus que tout le monde, tellement les combinaisons possibles et existantes sont devenues légion depuis que les gens ont compris que c'était ridicule de s'habiller comme les stars. Oh certains résistent, mais la plupart des gens font leur vêtement eux-mêmes de toute façon, une modélisation prend 10 minutes et hop, vous avez ce que vous voulez, tailler pour vous !

Bref. Quelque part être plusieurs me rassure sur l'instant présent. Je remets mes cheveux en place et une femme plutôt violente arrive à ce moment là. Tout se passe en un éclair, elle met le mec saoul par terre, et le met hors d'état de nuire, le jette en dehors de la rame et appelle les flics. Tout le monde la remercie. Il fait chaud cet été, elle est habillée léger, comme moi en fait. Elle a la même jupe, je lui souris. Elle me sourit.

Sylvain est bibliothécaire. Il arrive au travail. Aujourd'hui, lors de sa pause, il lit un ouvrage qui date de plusieurs siècles. Il s'appelle Madame Bovary. Tous ces personnages stéréotypés selon leur sexe le choque. Tous les hommes sont comme guidés par le sexe, d'ailleurs, justement. Comme si trouver de façon absolue le sexe opposé était une fin en soi. Comme si tous les hommes devaient être violents et insensibles et les femmes compréhensives et douces. Il ne comprend pas pourquoi tous ces personnages sont ainsi. En cours d'histoire, son prof qui se la jouait "j'ai tout vécu" leur a expliqué qu'auparavant les hommes étaient élevés dans l'excuse d'une irresponsabilité permanente. Ils avaient même inventé un complexe, soit disant le complexe d'Oedipe, pour expliquer que c'était parce qu'ils avaient le manque du sein leur mère qu'ils étaient ensuite tristes donc idiots. Les femmes n'ont pas le manque du sein de leur mère ?

Notre prof de biologie humaine, lui, nous a raconté qu'auparavant on expliquait aussi l'idiotie des hommes par les hormones. La testostérone aurait provoqué leur bêtise et les obligerait jusqu'à violer des femmes. Aujourd'hui on peut mesurer parfaitement le degré de volonté humaine détenu dans une action. Or, on a observé que sans la pression sociale qui accepte que les hommes fassent n'importe quoi, les hommes ne sont plus dans la disposition de faire n'importe quoi (c'était limite tautologique, en fait). De même, les deux sexes se sont équilibrés. On a arrêté avec cette connerie de genre, qui n'a plus aucun sens.

Sylvain est un homme comme les autres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Lucas Dalva ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0