Chapitre 19

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Chapitre 19

– Allez ! Debout là-dedans, je suis allé vous chercher des croissants !

  Nous sommes tirés de notre sommeil par la voix angélique de Louis. Hugo grogne et se retourne, désireux de poursuivre cette courte nuit de sommeil.

  Après un rapide passage à la salle de bain, je me dirige vers la cuisine. Une délicieuse odeur de croissant au beurre et de pain chaud se répand dans la maison et nous invite à prendre le petit-déjeuner. Louis se tient derrière la grande table en marbre gris, et semble en pleine forme, comme s'il s'était couché tôt la veille. Léonor et Pauline sont déjà attablées et regardent avec envie l'assortiment de croissants et viennoiseries que notre hôte est allé chercher avant que tout le monde se réveille.

– Je vous ai pris un peu de tout, il y a aussi du café et du thé.

– Tu es allé chercher ça quand ? demande Léonor, visiblement encore à moitié endormie.

– Il y a environ une heure, j'en ai profité pour courir un peu. J'aurais bien proposé à Nate de m'accompagner, j’étais même monté pour le réveiller mais vu qu'il dormait comme un bébé, ç'aurait été criminel de le tirer de son sommeil.

  J'aurais volontiers sacrifié une heure de sommeil pour passer du temps avec lui. Mais bien sûr je n'ose pas lui dire, de peur que ce soit mal interprété.

  Les images de la veille refont surface, et je repense au rapprochement de Marie et Louis, je me sens comme soudainement contrarié. Il m'est difficile d’admettre que le contact est très bien passé entre eux, et que je me suis contenté d'être spectateur. Si j'avais osé quoi que ce soit, c'est certain que Louis m'aurait rejeté. Il n'est pas comme moi, et les filles lui courent littéralement après. Il faut que je pense à autre chose. Louis lève les yeux des croissants et me tire de ma rêverie :

– Hugo a passé sa nuit à ronfler, c'est ça ?

– Ah, non pas du tout. J'ai … eu du mal à m'endormir.

– Si j'avais su, tu aurais dormi avec moi, dit Louis en souriant, ce qui fait rire les autres.

  J'aurais aimé, c'est certain.

  Le petit-déjeuner avalé et quelques mots échangés, il est temps pour tout le monde de rentrer. Le père de Pauline va déposer Hugo à la gare, et Léonor et moi-même allons rentrer à pied. Nous remercions Louis, qui nous répond par un sourire candide et heureux.

  Sur le chemin, nous discutons de la soirée, mais je sens que Léonor veut me dire quelque chose, je lève les yeux et elle s'empresse de me demander :

– Y'a un truc qui te perturbe, non ? Est-ce que c'est à cause de Lisa hier ? Ça t'a rappelé de mauvais souvenirs ?

– Ah non c'est pas ça. D'ailleurs merci d'avoir été là pour moi, je t'avoue que je ne savais pas quoi faire.

  C'est vrai que j'avais complètement oublié comment Lisa m'avait harponné et comment Léonor était venue à ma rescousse.

– Donc y'a bien un truc que tu rumines. Je le vois à ta tête. Si tu veux en parler …

  Je ne peux clairement pas lui dire que j'éprouve plus qu'une simple attirance à l’égard de Louis et que de le voir si proche de Marie m'attriste.

– Ce n'est quand même pas la bière ? renchérit-elle.

– Non Léo je t'assure que ça va.

  Je me décide à orienter la discussion sur un autre sujet, je n'ai aucune envie de parler de Louis ou de la peine que je ressens à l'imaginer dans les bras de Marie.

– Dis Léo, hier soir Hugo semblait en colère lorsqu'il a parlé des parents de Louis, il a dit qu'ils n'étaient pas souvent là, et …

– Oui oui. Les parents de Louis travaillent beaucoup, il est souvent seul chez lui, je crois même que ses parents ne rentrent pas la semaine. Ils bossent dans les affaires et voyagent tout le temps. Ça reste entre nous hein, mais je crois que Louis n'a pas une bonne relation avec son père. C'est … compliqué.

  Le pauvre ! Et pourtant malgré cela il semble si épanoui. Je comprends mieux pourquoi Hugo tenait tant à ce que nous soyons tous présents à la fête de Louis, mais je ne comprends toujours pas pourquoi Hugo, qui est si calme et pondéré, était à la limite de l'énervement. Je demande à Léo si elle comprend sa réaction.

– Oh Nate … je sais pas trop comment te le dire … Hugo … n'a plus ses parents.

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