Sur le fil de l'abîme

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Flavia survola le kilomètre qui la séparait de la Via dei Lorenesi, galvanisée par son désir de quitter cette atmosphère de profond désespoir qui l’avait oppressée chez Maddalena. Le néant qui entourait la prostituée faisait écho à celui de son cœur, et cette impression lugubre lui glaçait le sang. Mais à mesure qu’elle s’éloignait, ce poids se faisait plus léger, et fut remplacé par l’aiguillon de la faim qui commençait à la harceler, et la froide morsure du vent d’automne qui soufflait en rafales sur la cité.

Elle se rendit compte qu’elle n’avait rien mangé de la journée. « Qui dort dîne » disait-on souvent, mais au réveil, le vide de son estomac n’avait pas manqué pas de se rappeler furieusement à elle.

L’esprit fixé sur l’impérieux désir de retourner se lover chez elle, alors qu’elle arpentait la Via della Fontanella di Borghese, elle ne vit pas l’imposante Lamborghini Urus noire qui ralentissait en passant devant elle.

Conduisant crânement son énorme SUV, Vesari l’avait aperçue, pressant le pas sur le trottoir. Dans un premier temps, son regard avait été attiré par la silhouette svelte de la jeune fille, autour de laquelle virevoltaient sa courte jupe et ses longs cheveux qui dansaient contre ses reins.

Puis, le désir d’observer le minois attaché à ce joli corps lui avait fait presser doucement la pédale de frein. Quelle surprise de découvrir derrière ces jambes fuselées, allongées encore par les hauts talons de ses escarpins, et cette taille délicieusement cambrée les traits de sa némésis ! Mais la colère ne durcissait pas son visage, ses grands yeux ne s’étrécissaient pas pour le défier, elle paraissait transfigurée, métamorphosée en poupée délicate.

Sa stupéfaction fut complète quand ses yeux suivirent la ligne élancée du cou pour se poser sur l’épais collier qui enserrait la nuque de la jeune fille, alors, un sourire sadique se dessina bientôt sur ses lèvres.

Elle portait le signe distinctif des soumises, une espèce de proie dont il était particulièrement friand, pour avoir fréquenté un temps les milieux sadomasochistes. Il avait lui-même eu par le passé des soumises, mais elles s’étaient toutes détournées de lui, car il ne respectait pas leurs limites, n'ayant de cesse d'imposer sa propre volonté, despotiquement. Or, ces relations étaient très codifiées, et il n’était question que de relations de domination consensuelles, alors qu’il ne recherchait par tous les moyens que son plaisir, infligeant la douleur en restant sourd aux récriminations de ses victimes.

Une idée se fit jour dans son esprit et une résolution étira davantage son rictus. Pour ne pas se faire remarquer inutilement, il accéléra et s’éloigna dans les ruelles de la vieille ville.

Ne se doutant de rien, Flavia cheminait toujours, se tenant les côtes pour atténuer le vide qui lui creusait le ventre, jusqu’à franchir enfin les escaliers qui menaient à son appartement. Mais alors qu’elle entamait la dernière volée de marches, son sixième sens se déclencha. Elle s’arrêta net avant d’arriver en vue de sa porte d’entrée.

Devait-elle s’aventurer à jeter un coup d’œil, bravant le risque d’une rencontre périlleuse, ou tourner les talons et rentrer chez Maddalena ?

Son choix se fit en une fraction de seconde, n’importe quoi lui aurait semblé préférable à retrouver les abysses où évoluait la prostituée. Se tapissant contre le pilier central, elle parcourut le giron intérieur des marches jusqu’à apercevoir la silhouette d’un homme qui faisait le pied de grue devant sa porte.

Auréolé de la pénombre du couloir, il lui tournait le dos. Elle ne perçut dans un premier temps que la tache blanche d’une chemise qui collait à de larges omoplates, rentrée dans un pantalon chino que l’on devinait vaguement bleu marine, mais qui mettait en valeur une taille et un fessier musclé.

— Tu peux sortir de là, Flavia, tu n’es pas très discrète, lui intima une voix grave dans laquelle pointait une grande irritation.

Reconnaissant Marco, elle s’avança timidement, le cœur battant à tout rompre.

— Tu pourrais te dépêcher, reprit l’homme d’un ton plein de reproches, ça fait un moment que j’attends là.

Flavia fouilla d’une main fébrile son sac pour y trouver son trousseau de clés, se demandant comment il pouvait contenir autant de choses futiles et encombrantes.

Très troublée, il lui fallut de longues secondes pour mettre la main sur ce qu’elle cherchait, sous le regard impatient de Marco qui fulminait.

Elle fit enfin jouer la clé dans la serrure, et le tueur la poussa sans aménité à l’intérieur.

Mò, parlammo sempe napulitano, lui ordonna-t-il sèchement.

Flavia ne comprit pas pourquoi il lui demandait de s’exprimer uniquement en napolitain, mais elle obtempéra sans discuter, il avait l’air plus sombre qu’à l’ordinaire. Ses prunelles d’obsidienne jetaient des flammes obscures.

Aggiù capit', opina-t-elle, en baissant la tête. Accablée par la faim et la fatigue, elle n’avait plus la force de faire face, surtout à lui.

— Qu’est-ce que tu faisais au juste ? vociféra-t-il dans leur langue natale.

Fabio se faisait un sang d’encre pour toi, il est parti te retrouver, et maintenant, c’est lui qui ne donne plus de nouvelles ! Tu n’es qu’un oiseau de malheur !

— Fabio a disparu, répéta-t-elle, atterrée. Prise de faiblesse, elle s’assit en grimaçant, incommodée par la pression qui s’exerçait sur sa brûlure.

— Qu’y a-t-il ? s’enquit Marco, conscient du malaise qui touchait la jeune fille.

— Rien… j’ai peur pour Fabio, murmura-t-elle.

— Si tu ne voulais pas créer de problèmes, il ne fallait pas mettre autant de temps pour nous contacter, rétorqua-t-il, s’emportant à nouveau.

— Je suis désolée, j’étais chez Maddalena, la maîtresse du Boss, au 2 rue Frattina, j’y ai passé la nuit et la journée. Je me suis réveillée tard et je suis venue immédiatement ici, se justifia-t-elle péniblement.

— Mais pourquoi as-tu dormi la journée entière là-bas ? demanda l’homme, circonspect.

— La soirée s’est finie au petit matin, et j’étais exténuée, mentit Flavia.

Marco leva les yeux au ciel, la mâchoire serrée. L’observant à la dérobée, la jeune fille ne put s’empêcher d’admirer sa carrure solide, la peau de bronze de son large cou au port altier qui disparaissait sous sa toison bouclée à l’entrebâillement de la chemise, ses hautes pommettes, la petite ride qui se formait entre ses sourcils, et les éclats que jetaient les iris de jaspe sombre. Malgré sa tenue élégante, il respirait la rudesse de la terre volcanique qui les avait vus naître, et cette rudesse la faisait vibrer. Au fond d’elle-même, elle brûlait d’éprouver dans son corps la brutalité du mafioso. Mais le regard de l’homme retomba sur elle, implacable, la tirant de sa rêverie. Un frisson la parcourut.

— C’était une soirée avec des russes, exposa-t-elle vivement, le Boss a appelé leur chef Volodia. Ils avaient amené des prostituées. Je les ai entendus parler de difficultés pour eux de s’implanter en Calabre. Le Boss leur a promis de voir ce qu’il en était… Il y a autre chose… Maddalena a fait allusion au repaire en l’appelant « le Château ». C’est peut-être un indice qui aidera à le retrouver. En tout cas, je sais où elle vit désormais. Pourquoi ne pas la faire suivre ? Cela pourrait accélérer les choses.

Flavia se tut, espérant avoir démontré son utilité. Dans l’attente de sa réponse, elle se perdit à nouveau dans la contemplation de ses traits virils, qui pour être irréguliers, n’en exprimaient pas moins toute la fierté et la franchise du peuple napolitain. Maddalena avait raison, c’était peut-être à cause de cela qu’elle s’intéressait autant à lui, songea-t-elle. Peut-être sa froideur à son égard attisait-elle également son désir pour lui.

Veco nu poco che s’adda fà, il faut que je voie ce que je peux faire de ça. Quant à ta Maddalena, c’est hors de question de la suivre, elle doit être surveillée en permanence, on pourrait se faire repérer. C’est moins risqué de te suivre, toi…D'ailleurs, hier soir, tu nous as menés au 15e Municipio de Rome, peut-être y a-t-il un château là-bas...

Il laissa en suspens cette phrase pleine de sous-entendus humiliants pour elle. Oui, c’était moins risqué de la suivre, elle, une fille de rien, une fille sans valeur, qui ne méritait pas qu’on lui porte une quelconque attention…

En ce qui te concerne, tiens-toi tranquille et contacte-moi si tu as des nouvelles de Fabio, poursuivait-il, les sourcils froncés.

Te faccio sapè, acquiesça la jeune fille. Qu’est-ce qu’il faisait ces derniers temps ?

— Ça ne te regarde pas, mais c’est vrai qu’il en avait fait un peu trop, éluda-t-il sur un ton péremptoire.

— Je demanderai à Alteri, il m’a promis…proposa Flavia, heureuse de pouvoir rendre service.

— Je ne lui fais pas confiance à celui-là, maugréa Marco. Mais après avoir marqué une courte pause, il changea d’avis.

Ou alors essaie quand même d’en tirer quelque chose… admit-il. De toute façon, s’ils l’ont attrapé, il doit le savoir. Appelle-moi dans ce cas-là, et évite de rester injoignable comme aujourd’hui, j’ai autre chose à faire que perdre mon temps devant ta porte. Ne t’attarde pas plus que nécessaire avec cet omm’e mmerda.

Dévisageant la jeune fille d’un regard impérieux, comme pour lui imprimer sa volonté, il réalisa subitement la présence du collier de cuir autour de son cou.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? la questionna-t-il, intrigué.

— Heu… ce n’est rien, c’est un collier ras-de-cou, c’est tout, bafouilla Flavia, mortifiée que le tueur la voie avec cet instrument d’humiliation.

— Bon, peu importe. Ce sentimmo cchiù tard, conclut Marco, lui promettant ainsi de la recontacter plus tard.

Ce verimmo, répliqua Flavia, désappointée de le voir partir si vite.

Il l’abandonna aussitôt, tiraillée entre l’angoisse de la disparition de Fabio et le dépit de le voir lui opposer en permanence cette inexpugnable barrière d’indifférence.

Se refusant à se laisser aller à ses fantasmes insensés, elle saisit immédiatement son téléphone pour appeler Alteri. Mais la sonnerie se répétait dans le vide, indéfiniment, rendant l’inquiétude insupportable pour la jeune fille. Bip… bip… bip…Rageusement, elle se résolut à raccrocher sans laisser de message, se promettant de réessayer de le joindre plus tard.

Ses mains tremblaient sur l’appareil.

Pour tromper l’anxiété, elle ouvrit un des placards de la kitchenette, et saisit un sachet de bocconcini croccanti et du salame napoli au bon goût de pancetta. Calmer la lancinante sensation de faim qui lui serrait l’estomac, et quelque part aussi la nostalgie de sa terre natale qui rejaillissait à travers son amour pour Marco serait un bon début.

Gênée par le silence seulement rompu par des bruits de bouche, créant une ambiance qu’elle trouvait terriblement glauque, elle alla chercher dans sa collection de disques de quoi alléger un peu l’atmosphère. En parcourant les tranches des boitiers, elle fut interpelée par un titre du groupe Tristania, qui lui rappelait étrangement la maitresse du Boss. Pourquoi choisit-elle alors cet album qui lui rappelait si fort ce qu'elle cherchait à fuir par tous les moyens ?

Mécaniquement, elle posa le disque dans sa vieille chaîne audio.

Les accords de guitare brisèrent salutairement le calme lugubre de l’appartement vide et la voix caressante de la chanteuse se répandit en volutes évanescentes.

Cependant, les paroles réveillèrent la désagréable impression qui la poursuivait depuis qu’elle avait quitté Maddalena.

Dans ta toile, les fils s'emmêlent

Ta proie est morte, teintée de silence

Je resterai toujours auprès de toi

À tes pieds je m'agenouillerai

Selon ta volonté, morte en silence

Quand tu gouvernes - tout est dirigé par toi

Dans ton monde - il n'y a que toi

Dans mon monde - il n'y a que toi

Tes mots tels des frissons coulent le long de mon dos

Je suis engourdie et sans forme - dans ta toile

Mon sang coule lentement rouge comme du vin

Le passé est brisé - à jamais

Je sers ta volonté - car j'ai été meurtrie et battue

Je sers ta volonté - car j'ai été ordonnée ta maîtresse

Sans le savoir, les musiciens racontaient l’histoire de Maddalena, et peut-être un peu la sienne, d'une autre manière…

L’ombre du Boss avait englouti corps et biens la prostituée et il menaçait également de l’ensevelir… Le Boss…il lui revint qu’il lui avait sauvé la vie le soir précédent, mais probablement seul son instinct dominateur avait parlé, certainement il n’aurait pu tolérer qu’on porte atteinte à sa propriété et à son autorité. Il ne fallait rien y voir de plus, songea-t-elle.

En fixant distraitement la jaquette, les photos de Vibeke Stene la frappèrent. Son visage ressemblait singulièrement au sien, mais son corps n'avait pas ses formes voluptueuses. Elle les envia.

Peut-être le tueur napolitain se serait-il intéressé à elle si elle avait été aussi généreusement pourvue ? Si elle n’avait pas été aussi fade avec ses cheveux châtains et ses yeux marron vert et son caractère transparent et insipide? Peut-être aurait-elle pu se faire aimer du capo et de son homme de main si elle avait su se faire femme fatale comme la sublime rousse au lieu d’être si désespérément et si stupidement ingénue ?

À cette idée, l’émotion brouilla sa vue et elle faillit s’étouffer avec la gorgée d’eau qu’elle avait avalée pour se desserrer la gorge. Elle referma le sachet et rangea les reliefs de son rapide repas, puis elle alla s’allonger sur son lit, très lasse.

Le célèbre épigramme de Martial lui revint en mémoire. « Aime si tu veux être aimé », avait écrit le poète latin.

Elle avait pourtant aimé de toutes ses forces, et tout ce naïf amour avait été donné en pure perte, ne rencontrant en retour que l’exploitation de sa chair.

Elle s’était jetée à corps perdu dans une vengeance pour ceux qui ne l’avaient pas aimée, elle en était persuadée, aveuglée par son inexpérience. Maintenant elle se salissait pour venger leur mémoire, prise en étau entre des tueurs qui la méprisaient, refusant le secours de l’un des seuls hommes qui semblaient lui porter un intérêt sincère.

Fabio était peut-être en danger, mais elle ne pouvait rien pour lui tant qu’Alteri ne lui répondait pas. Egoïstement, elle pensa qu’elle ne savait pas si elle réussirait à tenir si son dernier soutien disparaissait, mais instantanément, elle se reprocha de ne penser qu’à elle-même alors qu’il lui était peut-être arrivé quelque chose.

Son sourire, sa chaleureuse familiarité, ses attentions fraternelles pour elle lui étaient devenus indispensables, elle le réalisait seulement maintenant. Il avait été témoin de sa relation passionnée avec ses deux supérieurs et il l’avait soutenue dans les moments les plus difficiles. Il ne l’avait alors pas jugée, ne lui avait fait aucune remontrance, avait accepté qu’elle l’accompagne dans sa croisade contre le Boss de l’organisation. Il s’était ouvert à elle de son enfance misérable, recueilli par le capo qui lui avait offert des perspectives d'avenir, toutes crapuleuses qu’elles aient été, le tirant de l’enfer de la rue.

Si elle aimait ses manières de petite frappe, son âme enfantine, elle avait aussi admiré sa remarquable adresse au couteau et sa détermination à poursuivre un but aussi insensé que l’élimination du grand chef de la Fiammata.

Mais il lui semblait bien fragile face aux séides du Boss, et des palpitations la prirent quand elle l’imagina en proie aux redoutables Andrea et Giorgio, qui ne lui feraient grâce d’aucune cruauté.

Il lui sembla percevoir le cri de détresse du jeune mafieux, et elle eut la vision de son frêle corps sous les tortures des nervis du Boss, tuméfié, déchiqueté, comme il avait lui-même torturé et déchiqueté les agents du Boss. Quels malheurs avait-il connus pour qu’il en arrive à pouvoir commettre de tels actes ?

Il lui sembla revoir le sourire juvénile et les grands yeux candides de son frère d’infortune mais il lui parut qu’il s’évanouissait dans sa mémoire. Elle s’accrocha farouchement à la douce impression qu’elle ressentait auprès de lui, priant pour qu’il soit en sécurité quelque part, contraint de se cacher pour se soustraire à ses prédateurs.

Non, réellement sans lui, elle ne pourrait continuer… ou peut-être si, finalement, elle jetterait ses dernières forces dans cette ultime bataille, puis elle effacerait son existence inutile de ce monde.

Ses yeux se posèrent sur ses notes de cours à son chevet, et elle repensa à la perspective de mener une belle carrière universitaire, une vie remplie d’excitantes études à mener sur des sujets qu'elle adorait, avec peut-être la reconnaissance et la renommée à la clé. Mais pourquoi en fin de compte ? Pour se retrouver seule chez elle le soir venu, rongée par la solitude et les regrets? A quoi bon vivre une longue vie à ressasser la douceur des jours passés?

Elle avait toujours cru que la vie ne valait d’être vécue que pour l’amour, depuis ses divagations romantiques d’adolescente jusqu’au moment où elle s’était donnée à Malaspina et à Leandro. Et si elle n’était pas aimée, tout semblait vain, dépourvu de sens.

Elle ne bafouerait pas ses croyances, et elle ne mettrait pas fin elle-même à sa vie. Elle demanderait simplement à son ange de la mort de l’envoyer rejoindre ses parents, les seuls êtres qui l’aient aimée.

Cela ne ferait aucune différence pour Marco, qui l’éliminerait froidement, comme il l’avait déjà fait pour des dizaines de personnes. Il la ferait disparaitre, comme si elle n’avait jamais existé, et les personnes qui l’avaient connue et appréciée, Chiara, Giustina, Angelo l’oublieraient tout naturellement avec le temps. De cette manière, elle ne leur occasionnerait aucune peine.

Oui, c'était décidé, elle partirait ainsi, sans faire de vagues, de la main de l’homme qu’elle chérissait, effacée de cette réalité pour laquelle elle n’était rien. Rassérénée par cette idée, elle chassa une larme qui perlait au coin de ses cils et sombra dans un sommeil sans rêves.

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE

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