À l'orée de la nuit
Une lucarne a lui
Sur sa surface aride
Qui gerce sibylline
Antique éphéméride
D'écorce cristalline

J'ai discerné les veines
De sa secrète gaine
Comme un afflux sanguin
De blancheur opaline
Electrique regain
De magie alcaline

Reprends ton sortilège
Que mon âme s'allège
Et je lirai le jeu
Expliqué sur ta page
En son papier neigeux
Du grimoire d'un mage

Tu sais comme une lyre
En entretenant l'ire
Qui ronge mes langueurs
Me guérir comme un sage
Ton onguent sur mon coeur
Harmonise ma rage

Sera-t-elle éternelle
La Muse des prunelles
Des glaces éclatantes
Des miroirs de nos corps
De nos âmes latentes
Quand nous hurlons encore

Mais dans sa triste usure
Ses nerveuses nervures
Frissonnent dans la glace
Et crissent en silence
Et crépitent hélas
Et un souffle s'élance

Les verts glas sont létaux
Ils tinteront bientôt
Des myriades d'éclats
Sillonneront le sol
Le verre sera las
D'avoir connu l'envol