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Cette histoire m’est revenue il y a peu. Pourquoi ? Aucune idée. Ou plutôt si. Sans doute cet air chaud, à l’arrivée de Juin. Cette sensation de fin imminente, et de liberté promise. Ce passage vers autre chose. Ce besoin de garder le moment présent, pour l’ancrer au fond de nous. Voilà. Cette histoire c’est ça. Un trésor enfoui.

La veille de la rentrée, nous avions pris possession de notre résidence étudiante dans un vacarme fantastique, et un joyeux n’importe quoi digne des anciens souks d’Aman. Des valises dans tous les sens, des parents un peu paumés. Des balais à frange sur l’épaule, pour les plus téméraires. Bref. Le début des études, l’indépendance toute neuve, qui nous brûle les doigts et nous allège le cœur.

Pantalon bleu et chemise blanche, j’avais l’air bien sage pour ma rentrée. Mais ça m’allait. L’habit ne faisait pas le moine. Et ça tout le monde le savait.

Toi tu avais choisi ta tenue pour la semaine d’intégration. Un t-shirt de toutes les couleurs -affreux- où s’étalait en gros « FANTASTIK ». Ce surnom t’est resté pendant les 6 ans que durèrent nos études.

C’est drôle, avec le recul. On est arrivé ensemble, on a redoublé ensemble. Diplômé ensemble. Mais dans des bulles différentes. Encore aujourd’hui, on n’est même pas amis sur Facebook. Comme si ce genre de choses, finalement, n’avait jamais eu d’importance.

A croire qu’on aurait pu passer à côté l’un de l’autre sans s’attraper. Sauf que…

Très vite, dès le deuxième jour en fait, on repère tout de suite les gens intéressants. Ceux qui ont les bonnes adresses, qui sont déjà introduits dans les endroits qui comptent. Là où il y a open bar, où la musique résonne et où la nuit est longue.

Dans la résidence, on est logé par année. Le bâtiment A est pour les 3ème années, nos parrains à vie. Le C c’était pour les secondes années, nos bizuteurs. Le B était pour nous. Tu étais au rez de chaussée. Moi j’étais tout en haut, au 4ème. Ordre alphabétique oblige.

Ça ne nous a pas empêché, très vite, d’avoir les mêmes amis. Les mêmes cercles qui finissaient toutes les fêtes, et qui en organisaient quand on en manquait. Sans forcément être proches, nous faisions partie du même monde. Nous comptions l’un sur l’autre, et enrichissions la CDthèque mutuellement.

En Septembre, en arrivant à l’école qui était collée à la résidence, je sortais déjà avec quelqu’un. Mais la distance, et la sainteté, c’était pas pour moi… Très vite, alors, j’ai partagé ma chambre étudiante et mes nuits. Dingue comme en quelques mois, le look de mes 10 m² changea, n’ayant plus rien à voir avec celui imaginé par mes parents.

Pour pleins de raisons, j’étais loin de chez moi. Les 400 km qui me séparaient de mes parents n’étaient pas négligeables. Mais surtout, le très grand froid entre nous m’incitait à ne pas rentrer chez moi le WE.

* * *

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