12 - Rendez-vous

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Je saisis mon téléphone portable et la carte de visite que m'avait laissé Laura. J’admirais la rondeur des cursives, la grâce des arabesques, la douceur des courbes. Chaque lettre, chaque chiffre me rapprochait un peu plus d’elle. C’était même le seul lien que nous avionse dans l’immédiat, et c’était aussi la limite. Si je composais ce numéro et l’appelais, je la franchirais.

L’appeler, c’est lui dire “Oui”. C’est lui dire “Je n’ai pas été insensible à nos retrouvailles. Oui, je veux te revoir. Oui, je veux repenser au bon vieux temps avec toi. Oui, je veux parler du passé et peut-être envisager un avenir. Oui, tout simplement”.

Il faut du courage pour appeler. On dit souvent que celui qui appelle le premier est le plus faible, car il a tenu moins longtemps que l’autre. Je pense, au contraire, que celui qui appelle le premier est le plus courageux. C’est celui qui fait bouger les lignes, qui s’investit et qui prends des décisions. Dans mon cas, c’est encore différent, elle n’a pas mon numéro. Tout repose sur mes épaules. Tout repose sur mon choix d‘appeler ou non. Si je ne donnais pas suite, nous nous perdrions peut-être pour toujours.

Je composais fébrilement le numéro de mes doigts tremblants. Les dix chiffres affichés, je frôlais doucement de mon pouce l’icône vert. Je portais le téléphone à mon oreille.

Première tonalité. Mon ventre se tords au son du La.

Deuxième tonalité. Je vérifie avoir composé le bon numéro.

Troisième tonalité. J’espère qu’elle ne m’a pas donné un faux numéro.

Quatrième tonalité. Je vais avoir le répondeur. Je déteste les répondeurs.

Et finalement, une voix féminine me parvint :

  • Allo ?
  • Allo Laura ?, bégayai-je
  • Bonjour Tristan. Je suis heureuse que tu m’appelles.
  • Oui, je suis retombé sur ton mot, je me suis dis “Tiens, et si je l’appelais ?”, dis-je en feignant un air détaché.
  • C’est gentil d’avoir pensé à moi. Si tu es libre, rejoins-moi ce soir à 23h au restaurant, après mon service.

Je la remerciais de la proposition et acceptais. Finalement, cela avait été facile. J’avais mon premier rendez-vous le soir même et me lançais à corps perdu dans cette aventure.

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