Plusieurs semaines, et même plusieurs mois, passèrent depuis l’incident, et nos trois chers compagnons vécurent de nombreuses aventures ensembles dans ce cours lapse de temps.

Simacus, toujours prêt à faire le mariole, ne loupait jamais une seconde pour faire des plaisanteries et à s’amuser, qu’importe le moment de la journée. Répondant présent dès qu’on l’appelle, ce dernier ne voulait, en aucun cas, manquer un jour avec ses nouveaux amis.

Peter, quant à lui, n’arrêtait pas de se disputer avec ce primate, cherchant la petite bête à chaque instant pour exprimer son mécontentement envers celui-ci. S’autoproclamant le gardien du petit ange, l’écureuil ne pouvait se permettre de laisser quoique soit arriver à celui qu’il considérait comme son meilleur ami, après avoir échoué la première fois.

Anael, de son côté, apprit beaucoup de nouvelles choses sur la forêt, sur ses résidents et surtout sur ses deux camarades ; Simacus pouvait, par exemple, manger des tonnes de nourriture sans jamais montrer le moindre signe de satiété. Peter, pour sa part, se rappelait toujours, et de manière très exacte, d’où et de quand il avait planté telle ou telle noix ou noisettes, sans jamais se tromper.

Néanmoins, la vie poursuivait toujours son cours, et le moment pour la neige, le froid et l’hiver de s’installer dans leur quotidien arriva.

Le seul animal qui comptait vraiment hiberner en cette saison fut Peter, étant donné qu’Ursa devait s’occuper de son petit, ou il ne tiendrait pas longtemps en cette période, et que Simacus ne pouvait se permettre de ne pas se nourrir continuellement, pour produire assez de chaleur pour se maintenir en vie, au risque de mourir de faim ou d’hypothermie.

De ce fait, le rongeur et le singe devant hiberner et survivre respectivement, seul l’angelot et l’ourse restèrent dans la tanière de cette dernière.

« On dirait que l’on va être rien que tous les deux pendant un bon moment. » dit l’ursidé, d’une voix calme.

« Pourquoi ? » S’interrogea Anael.

« Nous sommes dans une période relativement difficile, vois-tu. Il fait froid dehors. Les arbres, les plantes, les rochers, les montagnes… tout se retrouve recouvert d’un joli voile blanc, communément appelé ‘neige’. Quand la température commence à diminuer, que les oiseaux migrent vers d’autres régions plus chaudes et que les nuits deviennent plus longues, alors tu peux être certain d’une chose : l’hiver est là. »

« Ohhhh… c’est pour ça… qu’il fait… tout blanc… dehors. » S’exclama le chérubin, fasciné.

« Si seulement le manque de nourriture et le froid n’était pas aussi problématique pour la plupart des animaux. » Soupira-t-elle.

« Quand… pourrons-nous… revoir Peter… et Simacus ? »

« Pas avant longtemps, je le crains. Mais ne t’inquiètes pas, je suis certaine que tu les reverras très bientôt. » Affirma la bête en essayant de rassurer son petit.

« D’accord… répondit-il, déçu. Qu’est-ce… qu’on peut… faire… en attendant ? »

« Et bien, plusieurs choix s’offrent à toi : soit tu décides de passer ton temps à dormir et à attendre que la saison passe, soit je peux t’apprendre quelques petites choses intéressantes. »

« Moi… pas avoir… sommeil ! » S’écria le petit ange en levant le ton.

« Ahaha, je vois que dormir n’est pas l’une de tes principales activités. »

L’hiver ne faisait que commencer, mais Anael était déjà impatient de revoir ses amis. Néanmoins, et malgré cette période vide et ennuyeuse, sa mère s’apprêtait à rendre les journées de l’angelot beaucoup plus colorées.

Fin du chapitre 16.