Chapitre 13 : Un Colossal Adversaire.

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Anael et Peter se tinrent devant le fameux arbre à gravir. Un monstre de la forêt, ils paraissaient minuscules à côté de ce mastodonte végétal. Se hisser au sommet de ce géant de la nature d’une telle taille leur était inconcevable.

Ce séquoia transcendait la réalité, de par ses dimensions démesurées et de son importante épaisseur. En levant les yeux au ciel, il n’y avait, dans leur champ de vision, qu’un imposant tronc se prolongeant sur plusieurs mètres de haut et se terminant en un chatoyant feuillage vert émeraude.

Les deux compagnons déglutirent au même moment, ne s’attendant pas à faire face à un tel obstacle. Bien qu’étant dans une forêt, donc remplie de tous types d’arbres, celui-ci les dépassait de loin.

« Wow… Il est encore plus impressionnant vu de près… » Bafouilla Peter.

De son coté, assis sur une branche, Simacus patientait paisiblement, attendant que l’un des deux ne grimpe enfin.

Le rongeur, bien que pantois, prit les devants. Rapide et rigoureux, il escalada l’arbre d’une aisance époustouflante. À défaut de pouvoir se reposer sur des rameaux qui, en l’occurrence, étaient inexistants, l’écureuil grimpa d’une traite et atteignit le sommet en un temps record.

« Wou-hou ! Z’avez vu ça ?! Du premier coup ! S’extasia l’animal devant sa prouesse. J’ai assuré grave ! »

« Incroyable… Tu es… génial ! » Lui répondit Anael, toujours au pied du séquoia.

« Mais quel phénomène ce rongeur, je n’aurais jamais cru qu’il réussisse vraiment si facilement, ehehe. » Marmonna Simacus.

« À toi maintenant Anael ! encouragea l’écureuil. Ne te laisse pas impressionner par la hauteur de cet arbre, je suis sûr que tu peux le faire ! »

En revanche, même avec toute la volonté du monde, l’impossible ne pouvait se réaliser. Malgré ses nombreuses tentatives, n’ayant ni griffe pour s’agripper aux écorces ni de cavité ou de creux pour prendre appui, l’angelot demeurait dans l’incapacité d’escalader cette plante titanesque.

Face à ce mur infranchissable le petit ange resta inerte, inactif. Bloqué, comme si on l’avait cloué au sol, il ferma les yeux et se perdit dans ses pensées.

« HEY ANAEL ! TU M’ECOUTES ? Hurla celui qui attendait au sommet. Tu ne vas pas déjà abandonner quand même ?! ANAEL ?! »

En dépit des hurlements de son ami, l’enfant resta de marbre. Quelques minutes passèrent ainsi, en silence, sans que rien ne se produise.

« Bah alors ? On jette l’éponge ? » S’interrogea le singe qui rejoignit le petit ange.

Cependant, celui-ci ne bougea pas d’un pouce, comme s’il ne l’avait pas entendu. Il maintint sa position, immobile, yeux fermés, détendu, muet…

« Hihihi, tu peux reconnaitre ta défaite aussi tu sais, ricana Simacus. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir grimper tout en haut du plus grand arbre qui existe dans cette forêt. »

Néanmoins, l’angelot ne lui répondit point. Il ne l’écoutait pas. Concentré, il attendait seulement le moment opportun.

« Bon, je ne veux pas paraitre désagréable, lui dit le singe, ennuyé. Mais pourrais-tu éviter de nous faire poireauter inutilem- »

Simacus s’interrompit lui-même, face à ce qui se passait actuellement devant lui…

Progressivement, le corps d’Anael se recouvrait à la fois d’une lumière étincelante et sombre. Une lueur blanche opaline émanait de l’une des ses ailes, tandis que l’autre s’enrobait dans un noir de jais envoûtant. Magnifiques et éblouissantes, chaleureuses et captivantes, tel le Soleil et la Lune réunis ; le primate ne put en croire ses mirettes.

Toujours les yeux clos, le petit ange étendit pour la première fois les membres dans son dos. Elles, qui étaient restées immobiles depuis son réveil, se manifestaient enfin. Celles-ci, s’allongeant lentement à la verticale, s’accompagnaient de délicates et fragiles plumes prenant de plus en plus de volume, formant ainsi un magnifique croissant de lune noir et blanc.

Les ailes de l’angelot remuaient davantage à mesure que le temps passait, jusqu'à ce que, soudainement, elles se mirent à battre frénétiquement, si bien que cela le fit décoller du sol, sous les regards stupéfaits de ses deux compagnons.

Fin du chapitre 13.

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