Te revoir ! Enfin !

17 minutes de lecture

Ce chapitre existait déjà, c'est juste le précédent que j'ai coupé !

Quelques jours plus tard, je me sens déjà beaucoup mieux. Je n'ai toujours pas affronté le monde extérieur, mais ce matin, je me sens prête. De toute façon, si je ne sors pas d'ici, je vais finir par devenir folle et comme je sais que mon esprit tordu peut me faire péter un plomb d'une minute à l'autre, je décide d'aller courir. Nico a récupéré certaines de mes affaires chez Mickaël, moi je n'ai toujours pas eu le courage de le revoir. Tout simplement, parce que j'ai peur que toutes mes bonnes résolutions partent en fumée, à l'instant où mon regard va rencontrer le sien. J'ai soigneusement évité ses appels et je n'ai pas ouvert ses textos. Il m'a fallu faire appel à tout mon sang froid pour y arriver. Mais aujourd'hui, il est temps que je l'affronte lui aussi, je dois lui dire ce que j'ai sur le cœur. Je dois assumer toutes les décisions que j'ai prises ces derniers jours, pour me lancer dans ma reconstruction.

Quand j'arrive dans la cuisine, je trouve Nico en train de faire le café. Mine de rien notre complicité me manquait vraiment, même si j'appréciais de vivre avec mon homme.

- Salut chérie, tu sors courir ?

- Ouais, il est temps que je sorte, sinon je vais devenir encore plus folle que je ne le suis déjà.

Il me regarde et je sais à quoi il pense, mais non, je ne suis pas encore prête à reprendre le boulot, j'ai beaucoup trop de choses à régler. Durant mon absence, il m'a trouvé une remplaçante, qui apparemment travaille très bien, donc je vais la laisser continuer, le temps de pouvoir régler tout mon bordel et dieu sait qu'il y a du boulot. Mon plan est parfaitement clair dans ma tête, ma reconstruction a commencé et cette fois, je vais aller jusqu'au bout.

- J'en déduis donc que tu ne viens pas travailler avec moi aujourd'hui, ni les jours suivants ?

- Tu as tout compris, tu m’as dit que Cynthia était parfaitement compétente et tant qu'elle utilise mes recettes ça me va. Je sais que ce n'est pas facile pour toi, mais crois-moi que c'est dur pour moi aussi, mais nous en avons déjà parlé. Je dois aller au bout de ce processus.

Il fait le tour du comptoir pour venir à côté de moi.

- Je sais chérie, tu vas me manquer, mais je suis tellement fier de toi, de ce que tu es devenue et de ce que tu vas devenir.

Je le prends dans mes bras et laisse échapper une petite larme, mais je me ressaisis, nous avons bien assez pleuré ces derniers jours, alors ça suffit. J'enfile mes chaussures de sports et fixe mon téléphone sur ma playlist, j'ouvre la porte de l'appartement et me heurte de plein fouet à une masse. Raûl...

- Bonjour Cassie !

Tient plus de mademoiselle ?

- Bonjour, Raûl.

Et là, il se passe un truc que je n'aurai jamais cru possible. Il me prend dans ses bras et me serre fort contre lui. D'abord surprise, par cet élan d'affection soudain, je lui rends son étreinte. Il a été mon ombre durant plusieurs mois, veillant sur moi comme sur la prunelle de ses yeux. L'agacement passé, j'ai développé de l'affection pour cet homme rustre, mais débordant de gentillesse. Il finit par me relâcher et je vois bien qu'il est gêné.

- Veuillez m'excuser, je voulais simplement vérifier par moi-même que vous alliez bien. Je me suis un peu laissé emporter.

Je lui souris, d'un sourire vraiment sincère.

- Je vais bien Raûl, merci.

Il s'éclaircit la gorge et c'est avec le regard brillant qu'il tourne les talons, avant de disparaître dans les escaliers. J’ai partagé tellement de choses avec lui, que j’ai l’impression qu’il est devenu un membre de ma famille.

Je fixe mes écouteurs et je lance la musique au moment où j'arrive dans la rue. C'est assez calme pour un début de journée et ça me va. Je n'ai pas spécialement envie de prendre un bain de foule. Le son de "danse monkey de Tones and I" emplit mes oreilles alors que je pars en direction du pont de pierre. Je connais les paroles par cœur, mais elles n'ont jamais aussi bien résonné en moi. Je me suis toujours servie de la musique comme moyen d'expression et les paroles de cette chanson me font sourire.

Mon objectif d'aujourd'hui est simple, me rendre au bureau de Mickaël pour discuter, j'ai repoussé assez longtemps ce moment. Je dois l’affronter, lui dire que je l'aime toujours même plus que jamais, que je ne le laisse pas tomber, mais que j'ai besoin de temps pour mettre de l'ordre dans ma vie, avant d'envisager de refaire partie intégrante de la sienne. Je me suis décidée à la dernière minute d'y aller en courant, je sais que c'est assez loin et que je vais sans doute arriver toute transpirante, mais je m'en fiche. Je cherche juste à calmer le stress qui monte en moi, à mesure que j'approche du quartier Mériadeck.

Je me suis fait le film de notre conversation des centaines de fois, mais à mesure que mes pas me rapprochent de mon objectif, j'ai l'impression que les mots quittent mon esprit. Je suis tellement absorbé par mes réflexions, que j'ai l'impression de flotter. Mes jambes m'ont amenée devant son bureau sans que je m'en rende compte et c'est à bout de souffle et l'esprit vide que je m'arrête devant. Je prends quelques minutes en me demandant si c'est vraiment le moment de faire ça, il vaudrait peut-être mieux que je passe chez lui. A ce moment-là, la chanson de Joyce Jonathan "je ne sais pas" se met en route et là je sais que c'est maintenant ou jamais. Si je laisse passer l'occasion, je ne suis pas sûr d'en avoir à nouveau le courage. Je prends quelques profondes inspirations et je me dirige le cœur battant vers l'accueil.

Ce n'est pas la même femme que la dernière fois qui se trouve dans le box. Celle-ci paraît plus sophistiquée avec ses grands cheveux blonds parfaitement lisses, sa robe rouge parfaitement moulante, ses ongles rouges parfaitement exécutés et sa taille mannequin. Tout à fait le genre de femme qui vous file des complexes. Surtout aujourd'hui avec ma tenue de sport, je me sens totalement ridicule à côté d'elle, mais bon, je passe outre et me dirige dans sa direction. Son regard tombe sur moi et elle semble me toiser des pieds à la tête.

Super !

- Bonjour, puis-je vous renseigner ?

- Bonjour, oui je souhaiterais voir monsieur Wilson, s'il vous plaît.

Elle relève un sourcil parfaitement dessiné, comme tout le reste d'ailleurs et semble réfléchir à ce que je viens de lui dire. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cette journée ne commence pas bien, enfin si je sais... Comme toujours la chance n'est pas avec moi.

- Désolé mademoiselle, mais monsieur Wilson ne reçoit que sur rendez -vous.

Je prends une profonde inspiration, ce n'est pas le moment de faire une scène à son bureau. Je dois me calmer, mais malheureusement le calme n'a jamais fait partie de mes traits de caractère, alors je me fais violence. Inspire, expire, inspire, expire !

- Si vous voulez bien décrocher votre téléphone et dire à monsieur ou à Philippe que Cassandra Dubois souhaite le voir, vous me rendriez un grand service. Sinon je peux aussi bien y aller toute seule.

Je pense avoir eu raison d'utiliser le nom de Philippe, elle paraît impressionnée. Elle soupire et décroche enfin son téléphone. Il était temps, ma patience à ses limites !

- Bonjour Philippe, j'ai une mademoiselle Dubois à l'accueil qui souhaite s'entretenir avec monsieur Wilson.

- ...

- Très bien, je la fais monter.

Je ne sais pas ce que Philippe lui a dit, mais elle ne semble pas ravie de la réponse, encore une qui doit être amoureuse de Mickaël. Décidément, je ne sais pas si j'arriverai un jour à m'y faire, je ne suis pas habituellement jalouse, mais là, il faut dire que l'on ne m'aide pas beaucoup. En plus, je crains qu'avec ce que j'ai à lui dire, il décide d'en finir définitivement avec moi. A cette pensée mon cœur se serre si fort, que ça en est douloureux. Alors je repousse cette idée dans un coin de ma tête. Blondie revient vers moi après avoir raccroché son téléphone.

- Monsieur va vous recevoir, voulez-vous que je vous accompagne ?

- Ça ira merci, je connais le chemin.

Il y a beaucoup plus de monde aujourd'hui que la dernière fois où je suis venue et j'en suis à profondément regretter ma tenue. Je ne passe pas du tout inaperçue habillée comme ça et toute transpirante. Merde, j'aurais au moins dû prévoir un teeshirt, ma brassière me parait tout à coup parfaitement indécente. L'ascenseur s'ouvre sur l'open space plein à craquer, tous sont agités sur leurs ordinateurs et certains déambulent de bureaux en bureaux. Je prends rapidement la direction qui m'intéresse en essayant de faire au plus vite, pour ne pas attirer l'attention. En me voyant arriver Philippe se lève et me sourit.

- Mademoiselle Dubois bonjour.

- Bonjour Philippe, mais appelez moi Cassie s'il vous plaît.

Il sourit mais ne relève pas et j'ai la sensation que ce n'est pas la peine que je m'embête à le lui demander, il n'en fera rien.

- Monsieur est au téléphone, mais il m'a dit de vous faire rentrer.

Il m'ouvre la porte et je l'en remercie. Mickaël est dans son fauteuil, devant son bureau, le combiné à l'oreille et il est encore plus beau que dans mon souvenir. Il semble fatigué, mais moins qu'il y a quelques jours et il est rasé. Dommage, j'aurais bien aimé connaître la sensation de sa barbe sur mes cuisses.

Putain de libido !

je ne dois surtout pas partir sur ce terrain- là, il faut que je garde bien en tête mon objectif.

Ses yeux tombent sur moi et semblent évaluer ma tenue. Putain, j'aurais vraiment dû réfléchir avant de venir avec cette tenue de sport. Il passe sa langue sur ses lèvres, comme ci il était devant le plus grand des desserts qu'il n'ait jamais vu. Et là, j'hésite à foutre le camp en courant ! Mais à la place, je m'assieds dans le fauteuil en face de lui et j'attends qu'il finisse sa conversation. Je remarque que les photos de nous sont toujours sur son bureau, ce qui me donne l'espoir que j'ai peut-être encore une chance. Putain, mais qu'est-ce que je suis nerveuse, j'ai tout un tas de question qui se bousculent dans ma tête, est-ce qu'il va comprendre ? Est-ce qu'il va me laisser partir ? Est-ce qu'il va me laisser revenir ? Je suis une boule de nerfs et je me dis que tout compte fait, j'ai eu raison de venir en courant. Parce que je vais surement avoir besoin de me défouler en sortant d'ici. Soit pour évacuer cette tension sexuelle qu'il provoque en moi, à chaque fois que nous sommes en présence l'un de l'autre. Soit pour essayer d'oublier mon cœur que j'aurai laissé ici. Quand je reporte les yeux sur lui, il a fini sa conversation et il me regarde intensément, ses yeux sont indéchiffrables.

- Salut !

- Salut mon ange !

"Mon ange", déjà c'est un bon début. Mais il n'ajoute rien d'autre, je sais qu'il attend de savoir ce qui peut bien m'amener ici et surtout que ce soit moi qui m'explique, puisque c'est moi qui l'ai mis dehors quelques jours plus tôt. Je n’ai répondu à aucun de ses appels, ni à aucun de ses messages. Je vois bien qu'il essaie de se contrôler. Je prends une profonde inspiration pour essayer d'emmagasiner autant d'air que possible dans mes poumons, avant de reprendre.

- J'ai besoin de te parler. De t'expliquer pourquoi je t'ai demandé de partir l'autre jour. De te dire ce que je compte faire maintenant et surtout de savoir si tu seras capable, ou du moins si tu essaieras de m'attendre.

Il fronce les sourcils, merde il doit vraiment me prendre pour une folle !

- De t’attendre ? Explique-moi ça parce que j'ai tout un tas de choses qui se bousculent dans ma tête et j'ai peur de la signification !

Je me doutais bien qu'il bloquerait là-dessus, je commence à bien le connaître. Il se lève, contourne son bureau et me tend la main. J'ai peur de rentrer en contact physique avec lui, vraiment peur de me perdre dans les sensations qu'il m'apporte quand il me touche.

- Je veux juste qu'on aille s'installer sur le canapé !

Comme toujours, il devine exactement à quoi je pense. Je lui tends la main et il la saisit pour m'aider à me lever et comme toujours j'ai la chair de poule qui me traverse de part en part. Merde, merde, merde, je dois rester focalisé sur ce qui m'amène ici. Nous nous installons en gardant une distance respectable, enfin en temps normal, parce qu'il est bien trop proche de moi. Je m'éclaircis la gorge.

- Alors voilà... Déjà je tiens à m'excuser que tu sois tombé sur cette photo avant que je n’aie eu le temps de te parler de cette rencontre. J'ai fait une grosse erreur en te le cachant, j'aurai dû te le dire aussitôt et en y réfléchissant bien, je n'aurais tout simplement pas dû le revoir. Mais pour ma défense, j'avais vraiment envie d'entendre sa version des faits... Je devais connaître la vérité sur ce qui m'a bouffé durant cinq ans. Je ne sais pas s'il a quelque chose à se reprocher sur cette histoire, mais de toute façon ça ne change rien, lui et moi c'est fini, il appartient à mon passé et tu es mon futur, point final.

Il ouvre la bouche pour parler, mais je lui fais signe de la main. Je n'ai pas encore fini et s'il me coupe j'ai peur de ne pas arriver au bout de mes explications.

- Ensuite, je tiens à m'excuser de t'avoir rejeté quand tu es passé à la maison. Je sais aujourd'hui que tu étais très inquiet et que c'est Nico qui t'a prévenu qu'il m'avait retrouvé. Mais je n'étais pas prête pour ça, pas prête à te voir, pas prête à ouvrir de nouveau mon cœur, tout simplement parce qu'il était complètement en miettes. J'avais peur aussi, peur de repartir dans la spirale où nous étions tombés tous les deux... Cette spirale où il n'existe que nous et où je me repose toujours sur toi... Et aujourd'hui, je ne veux plus de ça.

Je pousse un soupir pour essayer de reprendre mon souffle, je crois que je n'ai jamais réussi à dire autant de mots dans une même phrase en sa présence. J'avoue que je suis quand même assez fière de moi. Il prend mes mains dans les siennes et je ne m'y oppose pas, puis il me fait signe de continuer. Alors j'inspire une grande bouffée d'air et je reprends.

- Je t'aime Mickaël, je sais que je ne le dis pas assez souvent, mais c'est difficile pour moi. J'ai passé les cinq dernières années à barricader mon cœur contre l'amour et tu t'es pointée sur ton beau cheval blanc, faisant tout voler en éclat et je n'y étais vraiment pas préparée. Je ne le suis toujours pas d'ailleurs, mais je l'accepte. Tu es ma bouée de sauvetage quand je me noie, tu es la lumière quand je ne vois que le noir, tu es la bonne humeur quand je suis triste, tu es l'air qui me fait respirer, tu es mon putain de cordon de survie... Je t'aime comme ce n’est pas permis, je t'aime plus que je ne pourrais jamais te le dire.

Je vois ses yeux qui brillent. Il serre mes mains encore un peu plus fort et moi je sens les larmes couler. Il prend mon visage entre ses mains et essuie mes joues avec ses pouces. Je ferme brièvement les yeux pour savourer ce contact retrouvé, parce que j'ai beau faire de mon mieux pour ne pas me jeter dans ses bras, il n'empêche que c'est là où j'ai irrésistiblement envie d'être. Quand il reprend mes mains dans les siennes, je reprends.

- Si je suis là aujourd'hui, c'est parce que cette histoire m'a brisé le cœur. Tu m'as brisé le cœur en ne me faisant pas confiance, en ne me laissant pas une chance de tout t'expliquer. J'ai été anéantie de voir à quel point tu ne croyais pas en moi, pas en nous et que tu aies pu croire que je pourrai te tromper. Et je peux te dire que si un jour je découvre qui a pris ce cliché et l'a donné à la presse à scandale, je le tuerai de mes propres mains.

Bref... Mais dans mon malheur, j'ai compris quelque chose. J'ai compris que ce que nous éprouvions l'un pour l'autre était en train de me bouffer complètement, que je ne faisais plus rien par moi-même, que je n'étais plus capable de réfléchir seule, il fallait que je t’inclue toujours dans l'équation. Et ça ce n'est plus possible. Je dois me reconstruire seule. C'est toi qui m’as ouvert la porte, toi qui as fait naître l'espoir en moi, toi qui m’as montré que je pouvais vivre et pas tout simplement survivre et je t'en aime que davantage mais... Aujourd'hui j'ai un chemin à parcourir seule, j'ai des choses à régler par moi-même. Si je veux être capable de laisser mon passé derrière moi. Je dois me retrouver, trouver qui je suis vraiment et avancer pour nous.

Je prends une grande inspiration, j'entame la fin et la plus importante partie de mon monologue. C'est à cet instant que je joue mon avenir avec lui.

- L'autre jour tu m'as demandé de ne pas t'oublier, sache que je ne pourrai jamais t'oublier. Tu m’as marqué à vie et aujourd'hui c'est moi qui te demande quelque chose. Je te demande de m'attendre, d'attendre que j’aie fait ce travail sur moi-même. Si tu refuses, je serai définitivement brisée, mais je le comprendrai et je te laisserai tranquille.

Voilà je viens d'ouvrir mon cœur comme jamais je ne l'avais fait auparavant et je me sens soulagée. J'ai l'impression que l'on vient de m'ôter un poids énorme des épaules. Il me fixe toujours, mais ne dit rien. Mon cœur bat la chamade et son silence commence à me peser, mais je ne veux ni le brusquer, ni le forcer, alors je me lève pour partir. Il lui faut probablement un peu de temps pour assimiler tout ce que je viens de lui dire. Il m'attrape le bras, me fait basculer en arrière pour que je termine sur ses genoux. Je n'ai pas le temps de protester que ses lèvres s’écrasent déjà sur les miennes et je ne lui oppose aucune résistance. De toute façon, je n'en ai ni la force, ni l'envie. J'ai été privée de lui depuis bien trop longtemps. Son baiser se fait doux comme jamais, il caresse ma langue doucement, sa main passe dans mon dos en même temps, me provoquant une décharge électrique jusqu'à mon entrejambe. Il finit par me relâcher, il colle son front au mien et frotte le bout de mon nez avec le sien. Je ferme les yeux et je le respire autant que je peux, son odeur m'a tellement manquée alors je m'en imprègne, parce que je ne sais pas quand est-ce que je pourrai de nouveau respirer.

- Combien de temps ?

Trois mots et une question à laquelle malheureusement, je suis incapable de répondre.

- Le temps qu'il faudra !

J'enfouie mon visage dans son cou tout en passant ma main dans ses cheveux. Il faut que je le rassure, je le sens.

- Il nous faut de l'espace à tous les deux. Tu vois bien qu'on ne fait rien de logique. On passe notre temps ensemble, tu ne travailles plus autant qu'avant, ça va trop vite. Il nous faut un arrêt pour se réapprovisionner, sinon on va finir par se perdre et ça c'est hors de question. Je refuse de te perdre, mais je refuse tout autant de me perdre, sinon c'est voué à l'échec. Je ne te demande pas de ne plus te voir, au contraire, si je ne te voyais plus j'en mourrai... Quand j'ai cru t'avoir perdu, je n'avais plus rien. Tu comprends ce que je veux dire ? Je ne sais pas si je suis assez claire.

- Oui je pense que j'ai compris. Je ne te cacherai pas que d'être séparé de toi me sera compliqué, mais je comprends pourquoi tu en as besoin.

Il prend mon menton entre ses doigts et plonge son regard dans le mien.

- Je t'aime Cassandra Dubois, comme je n'ai jamais aimé auparavant. Tu es ma raison de vivre, celle qui me donne envie de me lever chaque matin et que j'ai envie de retrouver chaque soir. Je t'aime et je t'attendrai, toute ma vie s'il le faut, parce que je ne veux, ni ne désire personne d'autre.

Je crois que c'est la chose la plus belle et la plus sincère que l'on ne m'ait jamais dite de toute ma vie. Alors je le serre fort sur mon cœur en laissant mes larmes couler, mais pour la première fois depuis longtemps ce sont des larmes de bonheur, tout n’est pas perdu entre nous. Je me sens beaucoup mieux, plus légère, plus sereine. Je sais que le chemin sera long, mais il est prêt à le faire avec moi et c’est le plus important !

- Bon, je vais te laisser travailler et jouer avec tes millions, j'ai assez abusé de ton temps.

Je me lève et il m'emboîte le pas.

- Je te raccompagne.

Il me donne un baiser rapide, me prends la main et entrelace ses doigts aux miens avant de franchir la porte de son bureau. Je fais un signe de la tête quand nous passons devant Philippe. Et me voilà une nouvelle fois gênée de ma tenue parce que tous les regards se tournent vers le patron et donc sur moi par la même occasion.

Et merde !

Nous entrons dans l'ascenseur et les portes se referment sur nous. Il se tourne vers moi.

- Je veux bien faire des efforts, te laisser de l'espace, tout ça. Mais je ne veux plus jamais voir cette tenue en public, c'est un véritable appel au sexe. Je ne pense qu'à ça depuis que tu es rentrée dans mon bureau et je suis sûr que je ne suis pas le seul. Tu mets vraiment en péril mon self-control.

Sur ces mots, j'éclate de rire au moment où les portes s'ouvrent sur le hall et ça fait vraiment un bien fou. Il me sourit avec son sourire à faire tomber les p'tites culottes, heureusement que je porte un leggin moulant, sinon la mienne ce serait déjà fait la malle c'est sûr et certain. Nous passons devant blondie qui semble surprise et agacée.

Et oui chérie, il est à moi !

Nous sommes devant les portes battantes de l'entrée, je me sens à la fois heureuse, pleine d'espoir mais triste aussi. Parce que je sais que je vais bientôt partir et sans lui, je ne sais pas trop combien de temps il me faudra avant de revenir. Mais je dois faire ce voyage, je lui annoncerai dans quelques jours, chaque chose en son temps. Il m'embrasse, me prend dans ses bras et je pars en courant sans me retourner.

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