Ne m'oublie pas !

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Une quinzaine de jours plus tard, je suis presque au point, ma valise est bouclée et mon programme fait. Mickaël a bien pris la nouvelle, bien mieux que je ne l'aurais crue. Je commence dans trois semaines des ateliers sur Paris, nous sommes à la toute fin octobre, les journées sont plus courtes et plus fraîches.

« Un gâteau pour tous » m'a contacté il y a déjà plusieurs semaines et j'ai décliné leur offre. Cette association a pour but d'apprendre gratuitement, les bases de la pâtisserie à des personnes défavorisées. Adultes ou enfants, le public est varié. Je suis revenue sur ma décision, peu de temps après avoir retrouvé mes esprits, en tombant sur le prospectus qu'ils m'avaient envoyé. Ça a fait tilt, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Stacy que j'ai eu au téléphone peu après, avait l'air d’être ravie que je change d'avis. Le monde du cake design était difficile à atteindre, les grands noms ayant apparemment autre chose à faire, que de donner un peu de temps à des personnes dans le besoin. En y pensant, je suis super excitée des quelques semaines que je vais passer là-bas. Je vais pouvoir rencontrer des grands noms de la pâtisserie française et je vais pouvoir donner un peu de mon temps et de mon savoir faire à des personnes qui ont probablement un grand besoin d'évasion, un peu comme moi en ce moment. Mais en attendant, je retourne chez moi. Ça fait presque six ans que je n'y ai pas mis les pieds et j'en ai besoin pour me ressourcer. C'est la première étape.

J'entre dans le salon traînant ma valise derrière moi, Nico est sur le canapé. Il se lève quand j'entre et me prend dans ses bras.

- Tu vas me manquer chérie.

- Toi aussi tu vas me manquer, mais tu sais ce que maman à dit. Elle compte sur toi pour passer.

- Une promesse est une promesse, je serai là.

Il me tient à bout de bras devant lui, nous n'avons jamais été séparés aussi longtemps depuis que je suis arrivée ici. J'ai une sensation amère dans la bouche. Je sens mes yeux qui commencent à piquer. Je sais que je vais beaucoup pleurer ce soir, je m'y suis préparée.

- Ah non chérie, tu ne vas pas te mettre à chialer. Sinon je vais faire pareil et ce n'est pas au programme.

Je ravale mes larmes du mieux que je peux et lui souris.

- Je vais essayer, mais je ne peux rien te promettre.

- Aller va-t’en, file le retrouver et profites-en bien. Je t'aime chérie, on se voit bientôt.

- Je t'aime aussi.

Je tourne les talons et franchis le seuil de la porte. Durant le court trajet dans l'ascenseur qui mène à l'extérieur, j'ai le cœur lourd. Mais je sais que j'ai pris la bonne décision, même si c'est difficile, je dois le faire. Quand j'arrive en bas, Serge m'attend debout à côté de la voiture.

- Bonsoir Serge, je suis ravie de vous revoir.

- Bonsoir mademoiselle, je suis ravi également.

Il m'ouvre la portière du côté passager, je vois que rien n'a changé et ça me réconforte. Il met mon bagage dans le coffre, avant de s'installer au volant et de s'engager dans la circulation. L'automne s'installe doucement, c'est la période idéale pour retourner dans mes montagnes. C'est ma saison préférée, les journées ne sont pas encore trop froides et les couleurs des paysages prennent des teintes magnifiques. Je passe ma dernière soirée avec Michaël et il me conduira à la gare demain matin. Ces derniers temps, nous nous sommes vus de temps en temps et nous avons passé que très peu de nuits ensemble. Il m'a laissé l'espace nécessaire, sans jamais se plaindre, attendant que ce soit moi qui fasse le premier pas. Mais pour ce soir, il a été intraitable et j'ai accepté avec grand plaisir. De toute façon, je ne me voyais pas partir sans avoir profité de mes derniers moments avec lui. Serge se gare devant l'immeuble et je le regarde un instant. Je n'ai pas remis les pieds ici depuis la fameuse nuit où tout a basculé et j'ai un pincement au cœur. Serge m'ouvre la portière et descend ma valise, mais je refuse qu'il monte avec moi.

- Au revoir Serge, je vous dis à bientôt !

- A bientôt mademoiselle, prenez bien soin de vous et revenez-nous vite.

Je le prends brièvement dans mes bras avant de pénétrer dans l'entrée. Je me retourne juste avant de fermer la porte et lui lance par-dessus mon épaule.

- Serge, rendez-moi un service s'il vous plaît, prenez bien soin de lui. Je vous le confie.

- Je vous le promets.

Je lui souris et me dirige vers l'ascenseur en saluant Alfred au passage. Durant la courte ascension, je suis angoissée. Jusqu'à présent nous étions éloignés mais pas trop, mais là ce sont des centaines de kilomètres qui vont nous séparer. La sensation est bien différente. Mais c'est mon choix, ma décision et je dois m'y tenir. Je dois puiser en moi toute la force nécessaire pour mener à bien ce que j'ai commencé.

Les portes s'ouvrent sur ce qui fut mon chez-moi, rien n'a changé et je m'y sens bien malgré tout ce qui s'est passé. Un jour, je pourrai revenir vivre ici, enfin je l'espère. Je laisse ma valise dans l'entrée et je m'avance. Mickaël se trouve dans la cuisine, je ne sais pas trop ce qu'il fabrique, mais ça sent divinement bon.

- Qu'est-ce que tu nous prépares ?

- Ah ça c'est une surprise, tu es interdite de cuisine pour ce soir. Si tu veux bien nous servir un verre de vin et m'attendre sur le canapé.

Je m'avance un peu plus.

- Et je n'ai pas droit à mon bisou d’abord ?

Il se retourne et se dirige vers moi pour me prendre dans ses bras. Il m'embrasse avec passion, sa langue s'immisce dans ma bouche et joue avec la mienne. Il m'embrasse comme si sa vie en dépendait et moi, je suis en train de me liquéfier dans ses bras. Je ne ressemble plus qu'à une poupée de chiffon, c'est si bon que je pourrais l'embrasser toute ma vie. Il finit par s'écarter, nous laissant tous les deux à bout de souffle.

- Salut mon ange !

Mon dieu, je ne suis plus qu'une boule de nerfs prête à m'enflammer. Mon soutien-gorge est prêt à se décrocher tout seul et ma petite culotte ne va pas tarder à entrer en combustion.

- Ouhaou! Salut bébé.

Il grogne dans mon cou quand je prononce le surnom que je lui ai donné. Il finit par s'écarter.

- File de là, sinon on ne va pas manger.

Je lui souris et me dirige vers le bar. Je nous sers chacun un verre de vin. Je lui pose le sien sur le plan de travail de la cuisine et je prends un moment pour le regarder. Je crois bien que c'est la première fois que je le vois faire la cuisine et j'avoue que cette vision me plait. Lui, qui au début ne savait même pas éplucher un concombre, semble bien se débrouiller tout seul ce soir. Je vois bien tous les efforts qu'il a fait depuis ces dernières semaines. Je sais que c'est pour moi et je crois que c'est la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait me donner. Je l’aime tellement.

- Si tu continues de me mater comme ça, je te promets que ce n'est pas à table, mais au lit que je vais te traîner !

Je viens de me faire surprendre en pleine rêverie, j'étais tellement accaparée par mes pensées que je ne l'ai même pas vu approché. Il se trouve en face de moi les coudes posés sur le bar entre nous.

- Viens par- là !

Il attrape ma tête entre ses mains et vient déposer un doux baiser sur mes lèvres. J'en veux plus, mais je lui suis reconnaissante de s'arrêter là, sinon c'est moi qui risque de lui demander de me baiser dans la seconde. Mon Dieu, plus le temps passe et plus il me fait de l'effet, c'est juste un calvaire. Pourquoi faut-il qu'il ait tout pour lui, beau comme ce n’est pas permis et au lit... Les plus beaux orgasmes que je n'ai jamais eu ! Je me dirige vers le salon, il faut absolument que je pose le regard sur autre chose que lui, il en va de ma santé mentale. J'attrape la télécommande et zappe de chaîne en chaîne, sans vraiment chercher quelque chose je l'avoue. J'essaie juste d'occuper mes mains et mon esprit à autre chose. J'abandonne, ça ne marche pas, je me lève et me dirige vers la grande baie vitrée qui donne sur la ville. Les vitres sans tain nous permettent de voir tout ce qu'il se passe sans jamais être vu et j'adore l'idée. On pourrait peut-être s'envoyer en l'air ici, juste contre cette vitre.

Mon dieu, mon dieu, mon dieu, je suis bonne à enfermer !

Il arrive derrière moi et m'embrasse dans le cou, comme s’il avait été attiré par mes pensées lubriques. Putain, j'y tiens plus, j'ai besoin de lui de suite et pas après. Je me retourne et l'embrasse, je fais passer mes mains sous son tee-shirt pour caresser son torse tout en essayant de lui enlever. Je suis tellement excitée que je n'arrive à rien, mes gestes n'ont aucune logique et je finis par m'emmêler les pinceaux. Il se met à rire.

- Impatiente mon ange ?

- Très, enlève-le !

- Et autoritaire avec ça !

Je le regarde dans les yeux.

- J’ai été à bonne école !

Il me regarde en relevant un sourcil, je suis à deux doigts de le supplier, quand il finit par le passer par-dessus sa tête. J'en profite pour enlever et jeter ma chemise, il s'approche et prend ma bouche. Mes tétons sont dressés, frottant contre son torse et c'est une sensation exquise qui fait monter en flèche mon désir. Je m'attaque au bouton de son jeans pendant qu'il s'occupe du mien. Il me relâche et s'agenouille devant moi, emmenant avec lui mon pantalon et ma culotte. Je lève les pieds pour qu’il me les retire complètement, je ne porte plus que mon soutien-gorge. Il remonte le long de mes cuisses en faisant courir ses mains avant de stopper devant mon sexe. Il souffle dessus me donnant des frissons qui remontent le long de ma colonne vertébrale et je renverse la tête en arrière. Il passe la langue sur mes lèvres humides avant d'atteindre mon point sensible qu'il se met à sucer. Il enfonce un doigt en moi tout en lapant mon clitoris. Il insère un deuxième doigt et se remet à sucer mon bouton. Ho putain !

- Continue, continue... Mon dieu !

Je viens d'atterrir directement au paradis, j'ai les jambes qui tremblent sous l'effet de cet orgasme dévastateur. Mickaël s'est déjà redressé, il me soutient d'un bras autour de ma taille et m'embrasse jusqu'à ce que mes tremblements cessent. Je retrouve tout doucement mes esprits, alors que mon envie ne cesse de monter crescendo. Je décide de m'attaquer à son pantalon, je le baisse avec son caleçon sur ses hanches pour libérer son érection, que je prends dans ma main. Elle est douce comme du velours, je m'accroupis devant lui et prends sa queue dans ma bouche tout en le débarrassant de ses vêtements. Je fais coulisser ma langue le long de son sexe doucement, non pas que je ne sois pas pressée, mais je sais que ça le rend fou et ce soir, enfin cette nuit, je veux lui laisser un souvenir tellement bon, qu'il ne pourra plus jamais m'oublier. J'entoure son gland avec ma langue avant de recommencer à le sucer, mais plus fort cette fois. Il enroule mes cheveux dans son poing pour essayer de contrôler mon rythme et putain, j'adore quand il fait ça. Je me soumettrais à tout ce qu'il désire quand il fait ça.

- Continue mon ange c'est trop bon !

J'approfondis ma succion. Je sais qu'il n'est pas loin, parce que je sens sa veine palpiter sous ma langue. Il est en train de perdre le contrôle en s'abandonnant simplement au plaisir. Et d'un coup, il saisit mes cheveux et tire ma tête en arrière. Il me redresse.

- Je ne veux pas jouir dans ta bouche. Je veux me déverser en toi pour que tu m'emmènes dans ton voyage et que pendant plusieurs jours, tu n'oublies pas qui t'a fait ça.

Je passe ma main dans ses cheveux et l'attire contre moi pour l'embrasser. Je mets dans ce baiser tout l'amour que j'ai pour lui, toute la passion qu'il m'inspire, tout le bonheur qu'il me donne. Je lui dis aussi que je ne pourrai jamais l'oublier, qu'il fait partie intégrante de ma vie et de mon âme et que même à des centaines de kilomètres, je lui appartiendrait toujours. Quoi qu'il se passe, quel que soit ce que l'avenir nous réserve, je serai à lui jusqu'à la fin de mes jours.

Il passe ses mains dans mon dos pour dégrafer la seule chose qui reste entre nous, à savoir mon soutien-gorge. Il fait coulisser les bretelles le long de mes bras, avant de l'envoyer valser. Il dépose une multitude de baisers mouillés le long de ma mâchoire, de mon cou, de mes épaules pour venir refermer sa bouche sur mon téton dressé. Il lèche, suce et mordille pendant que je tire sur ses cheveux, qui sont un peu plus longs que d'habitude. Je halète de plus en plus rapidement, il ne me manque pas grand-chose pour replonger dans le plaisir intense que seul lui sait me donner. Comme s'il lisait dans mes pensées, il enfonce un doigt en moi en caressant mon clitoris avec son pouce. Je suis au bord du précipice prête à tomber quand il mord mon téton un peu plus violemment. Mais je ne ressens pas de douleur, c'est un plaisir indescriptible qui me submerge et j'explose en un million de petites particules. Ma jouissance est tellement intense que mes jambes sont en coton, elles ne peuvent plus supporter mon poids. Je suis encore dans un état second quand il me soulève et me plaque contre la vitre froide. La sensation que procure le contraste de température entre mon corps bouillant et la paroi glacée, me fait pousser un gémissement. J'enroule mes jambes autour de sa taille, pendant qu'il me pénètre d'une seule poussée. Tous mes muscles internes se contractent pour le sentir entrer du mieux possible. Il effectue quelques va-et-vient rapides, qui font remonter mon besoin de jouir en flèche. Il mordille mon cou avant de stopper net. Je m'apprête à protester quand il ouvre la bouche contre mon oreille.

- Je veux que tu voies quelque chose.

Je ne suis pas certaine que ce soit le moment pour me montrer quoi que ce soit, a part bien sur si ça s'apparente au sexe. Il s'écarte et me repose au sol avant de me faire pivoter face à la vitre. Il fait nuit maintenant et la ville est devenue une multitude de petits points lumineux scintillant. Je suis complètement nue et la ville s'étend à mes pieds.

- Penches-toi et poses tes mains à plat sur la vitre.

Je fais ce qu'il me dit, j'ai toujours eu une totale confiance en lui. Il se place derrière moi et me pénètre. Je ferme les yeux et baisse la tête, pour absorber ce plaisir retrouvé.

- Regarde-moi !

Je relève les yeux pour croiser le reflet de son regard dans la vitre. Ses pupilles sont tellement dilatées et ses yeux habituellement bleus, sont presque noirs et puis, c'est nous que je vois. Nos corps nus sont parfaitement emboités l'un dans l'autre. Je me regarde dans le reflet du miroir, mes joues sont rouges et ma peau habituellement blanche a pris une teinte de rose. Mes seins lourds pendent dans le vide les tétons fièrement dressés, cette vue est plus qu'érotique.

- Je veux que tu regardes pendant que je te baise à fond et je veux que tu voies, ce que moi je vois quand tu jouis.

Il passe une main autour de mon ventre et l'autre sur mon épaule alors qu'il commence à aller et venir en moi, d'abord doucement, puis plus vite. Je vois tous les muscles de son corps se contracter et onduler sous sa peau, une mèche de cheveux humides lui tombe sur le front. A mesure où il accélère mes seins ballottent de plus en plus vite et il me faut me concentrer pour ne pas glisser sur la vitre. Mes mains sont moites et mes pieds ne touchent presque jamais le sol. Je mords ma lèvre inférieure, pour absorber le plaisir grandissant de mon orgasme, qui est en train de se former au fond de mon ventre. Habituellement, je fermerais les yeux pour me concentrer uniquement sur le plaisir qui monte en moi, mais là j'en suis incapable. Je suis subjuguée par ce que je vois. Avec ses lèvres entrouvertes, il semble complètement perdu, il a perdu tout contrôle de lui-même. A mesure où mon plaisir grimpe, mes forces m'abandonnent. Mes mains glissent dangereusement, mais comme toujours, il est là pour me retenir. Je me retrouve collée à la vitre, mes seins sont écrasés contre la paroi et lui derrière moi, une main passe le long de mon cou, pendant que l'autre glisse sur mon ventre vers mon sexe. Je croise son regard et je ne peux plus détourner les yeux.

- J'y suis presque mon ange, jouis pour moi !

Il passe son doigt sur mon clitoris et je tombe dans le vide. Je suis emportée si loin, que j'ai peur de ne plus jamais pouvoir revenir... Je ferme les yeux.

- Non ! Regarde-toi !

Je dois puiser tout au fond de moi pour trouver un peu de force pour pouvoir lui obéir. Je suis tellement perdue dans mon plaisir, que ce que je vois dans mes yeux est effrayant. Ils sont voilés et mes pupilles dilatées. Je jouis tellement fort que j'ai l'impression que la vitre se met à trembler quand je crie son nom. Je suis tellement perdue dans mon orgasme quand il jouit à son tour, son visage dans mon cou que je ne comprends pas ce qu'il murmure à mon oreille.

Je ne sais pas du tout comment nous sommes arrivés là, mais je suis allongée sur le canapé dans ses bras, nue comme un ver. Là où avant j'aurais ressentie de la gêne à être ainsi exposée, ce n'est plus du tout le cas maintenant. J'ai appris grâce à lui à apprécier mon corps, même mes cicatrices. J'ai compris qu'elles font partie intégrante de moi et qu'elles font ce que je suis aujourd'hui.

Il caresse distraitement mon bras du bout des doigts et j'ai l'impression qu'il est parti loin, alors je me retourne vers lui. Je prends son visage entre mes mains et lui dépose un baiser sur chaque coin de ses lèvres. Son regard est toujours plongé dans le vague à mille lieues d'ici. Il a toujours su me réconforter, me montrer que je suis bien plus forte que je ne le pense et je sais à ce moment-là, que c'est moi qui dois être là pour lui. Je pars demain pour plusieurs semaines et je sais qu'il a beaucoup de mal à l'accepter, même s'il ne dit rien.

- Je t'aime Mickaël Wilson, plus que ma propre vie, bien plus que je ne l'aie jamais cru possible.

Il cligne plusieurs fois des yeux, avant de poser son regard sur moi, un sourire coquin se dessine sur ses lèvres et ses yeux se plissent.

- Epouse-moi !

Hein quoi ?

Et moi qui me croyais dingue, il vient juste à l'instant de me prouver qu'il l'est encore plus que moi. Ce n'est pas la première fois qu'il l'envisage, mais c'est bien la première fois qu'il me pose directement la question. Me marier ? S'il a bien un truc que je n'avais jamais envisagé, c'est bien celui-ci. J'ai tout un tas de pensées qui me passent par la tête et une image bien précise vient se placer devant mes yeux. Lui, dans son costume et moi dans ma robe blanche et je dois bien avouer que cette vision me plait. Mais c'est tout de même encore un peu tôt.

- Tu es complètement dingue, tu le sais ?

Je prends le ton de l'humour, parce qu'en fait je ne sais pas trop quoi répondre. Est-ce que j'ai envie de passer le reste de mes jours avec lui ? La réponse est oui, sans aucune hésitation. Mais je sais aussi qu'il y a encore tout un tas de questions sans réponse, tout un tas de secrets qui flottent entre nous et je dois régler ça d'abord. Il frotte son nez contre le mien et m'embrasse. Je me perds dans ce baiser, si bien que j'en oublie presque tout le reste et c'est bien ça le problème. A chaque fois que je suis avec lui, je me perds complètement, je sais qu'il n'y est pour rien, mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir.

- Complètement dingue de toi et j’assume !

Je lui souris et décide qu'il est temps de changer de sujet de conversation. Je n'ai aucune envie de me disputer avec lui ce soir, je veux juste en profiter le plus possible, avant demain matin. Je me lève et enfile son tee-shirt, à défaut d'une chemise ça fera l'affaire. J'adore porter ses vêtements après avoir fait l'amour, me plongeant dans son odeur si rassurante. Je me penche pour lui donner un baiser.

- On mange ? Je pourrais avaler un bœuf entier !

Il se lève, enfile son caleçon et me rejoint à la cuisine. Je suis en train d'attraper deux assiettes dans le placard, quand mon regard se porte sur un emballage de chez Paul. Le gros malin !

- Tu remercieras Paul de ma part pour le dîner !

Il se colle à moi par derrière et sourit contre mon cou.

- Je suis démasqué, mais tu avoueras quand même que tu y as cru !

- Pas une seule seconde !

Il embrasse cette zone si sensible sous mon oreille, me tirant un gémissement. Mon dieu, je suis déjà prête à remettre ça.

- Menteuse !

Il mord mon épaule par-dessus le tissu de son tee-shirt et un courant électrique me parcourt jusqu'à mon entrejambe. Je pousse mes fesses en arrière pour le repousser et sens son érection.

Putain de bordel de merde !

En cet instant, je n'ai plus du tout faim, enfin si mais pas de nourriture. Je me demande si j'aurai toujours la même envie de lui dans quelques années. Dans quelques années ? Mon esprit est définitivement complètement tordu. Moi qui ai du mal à savoir de quoi demain sera fait, me voilà en train de me demander, comment je serai dans plusieurs années.

Avec lui... Je ne vois aucune autre possibilité !

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