Je n'en croyais pas les oreilles.

- L... La... Magie ? 

- C'est bien ce que j'ai dit, répondit Yari. Je vais vous enseigner la magie pour que vous puissiez sauver votre clan des Krynas. Et vous défendre en cas de besoin. Je suis un mage, et je connais un grand nombre de sortilèges fort efficaces au combat, comme celui que j'ai utilisé contre votre agresseur. Alors ? Qu'en dites-vous ? 

Irus paraissait un peu embêté par quelque chose.

- Vous faites partie des Tenas, non ? Dans ce cas là, pourquoi vous ne nous faites aucun mal ?

- Parce que ce n'est pas mon intention. Je ne compte pas me battre contre vous, mais AVEC vous. Je résiste aux Krynas depuis plusieurs mois, aucun d'entre eux ne m'a trouvé dans mon temple, perdu au milieu du territoire Tena. Nous sommes en pleine campagne, et croyez-le ou non, je suis un des seuls à avoir échappé à ces barbares sans foi ni lois. 

- Personnellement, dit Alyma, je vous fait entièrement confiance. Ce que je ne comprends pas, c'est comment on va apprendre la magie. Nous sommes Jynas, pas Tenas, y a t-il un moyen d'acquérir de telles compétences ? 

- Pour être honnête, je n'en sais rien du tout, avoua le mage. Mais, d'après mon expérience, je pense que ça vaut le coup d'essayer, non ?

Il y eût un long silence, brisé par Erno.

- Vous n'avez pas tort. Et puis, il faut bien qu'on sauve notre famille, nos amis, nos camarades ! On ne va tout de même pas les abandonner, hein ? Ce serait lâche !

Ces mots m'émurent. Mon ami avait beaucoup de détermination, au point de m'impressionner. Il avait totalement raison. Nous sommes probablement les seuls Jynas encore en liberté ( notre clan n'est pas très grand, c'est même le plus petit ). Mes parents me manquaient atrocement. Et ma petite soeur, âgée de 12 ans. Elle avait été absente pendant la cérémonie, car elle devait aller à l'école. Elle s'appelait Myna, et je ne supportais plus de ne plus la voir, je ne pouvais plus penser qu'elle se trouvait actuellement entre les mains de ces ignobles Krynas. Non, j'étais moi aussi bien décidé à me révolter. 

Après une longue concertation, nous acceptâmes finalement. C'est moi qui prit la parole.

- D'accord, on accepte. On veut bien apprendre la magie.