Chapitre 8

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Lisa passa le restant de la journée à penser à M. Bates. Même durant sa répétition aux studios avec son groupe de punk rock, elle ne put s’empêcher de voir le visage de son prof de maths envahir ses pensées. Elle le voyait partout. En quittant le lycée pour aller prendre son bus, elle crut l’apercevoir de l’autre côté de la route, marchant sur le trottoir d’en face. Son bus arriva mais elle ne lâcha pas l’individu des yeux, puis elle finit par se rendre compte qu’il ne s’agissait que d’un inconnu.

Le lendemain, l’état de Lisa ne semblait pas s’être amélioré. En parcourant les couloirs du lycée, elle s’attendait à tout moment à tomber nez à nez sur M. Bates. La probabilité qu’elle le croise en dehors des cours était non nulle, et c’était pourquoi elle se mettait à le chercher si fébrilement. Lorsqu’elle passa devant la porte ouverte de sa classe pour se rendre en cours de chimie, elle tourna la tête comme à son habitude, et le vit en train d’écrire au tableau. Il portait un costume gris et un nœud papillon vert. Bien. Elle avait hâte de le retrouver dans un peu moins de deux heures, pour son cours de maths.

Assise au premier rang, juste devant le bureau de M. Bates, Lisa prit conscience qu’elle occupait vraiment la meilleure place. Elle qui, à l’origine, n’avait pas choisi cette table... Elle se disait maintenant qu’elle n’aurait voulu l’échanger pour rien au monde. Elle était aux premières loges pour observer son prof sous toutes les coutures. Bien sûr, le fait d’être assise en face de lui présentait un risque. Aussi tâchait-elle de ne pas le regarder trop fixement, de peur que cela ne se remarque et ne paraisse suspect – c’était suspect.

Par miracle, il ne l’envoya pas au tableau corriger l’exercice de géométrie qu’il avait donné à faire pour aujourd’hui. Elle ne savait trop comment elle aurait réagi s’il l’avait fait passer devant toute la classe... Elle avait déjà du mal à garder ses moyens quand il l’interrogeait…

A la place, ce fut Luke Hilton qui s’y colla. Le garçon passa dix longues minutes à développer au tableau son raisonnement, traçant des cercles et des triangles dans tous les sens, commentant chacune de ses lignes comme le prof avait dit de le faire, tout cela pour aboutir au résultat final de « x = pi/4 ». Lisa regarda son cahier en fronçant les sourcils : elle obtenait « x = pi/5 »...

A cet instant, elle sentit M. Bates s’approcher de sa table et se pencher légèrement au-dessus pour jeter un œil à ce qu’elle avait écrit.

- Tu trouves la même chose ? lui demanda-t-il.

- Presque…, répondit Lisa, à la fois troublée et contrariée.

Troublée, parce que l’enseignant ne se tenait qu’à quelques centimètres d’elle et qu’elle avait une pleine vue sur la chaînette en argent de sa montre à gousset. Contrariée, parce qu’il pouvait clairement lire sur son cahier qu’elle n’arrivait pas à la même solution que Luke, et que celle-ci était certainement la bonne – sinon le prof ne l’aurait-il pas interrompu en pleine démonstration ?

- Presque ? répéta M. Bates d’une voix étonnée. Presque ? Mais pas du tout ! Ce n’est pas du tout la même chose ! Où est la différence, à ton avis ?

Lisa commença à se sentir mal à l’aise. Pourquoi l’enseignant attirait-il l’attention de la classe sur elle, pile le jour où elle avait faux à un exercice ?

- Euh..., fit la jeune fille en se grattant la tête d’un air gêné.

Elle s’apprêtait à répondre bêtement qu’il n’y avait qu’un chiffre de différence, mais M. Bates reprit :

- La différence, c’est que ta réponse est juste, et que la sienne est fausse. Voilà la différence !

Lisa eut un petit rire de soulagement. Luke, lui, se retourna vers le prof pour lui demander en quoi il avait bien pu se tromper. La jeune fille comprit alors pourquoi M. Bates s’était intéressé à voix haute au résultat qu’elle avait trouvé. Il cherchait à lui redonner confiance en elle, tout simplement.


Un nouveau contrôle de maths fut programmé pour le lundi 17 octobre. Inutile de préciser que Lisa passa encore son week-end entier à réviser. Cette fois, elle ne s’accorda même pas de pause pour sortir avec Joey et Fred le soir. Elle voulait mettre toutes les chances de son côté et éviter que ne se reproduise la catastrophe du dernier devoir – même si cette catastrophe avait conduit à un B+ inespéré. Elle s’entraîna sur plus d’une trentaine d’exercices de géométrie analytique, poussée par la volonté d’obtenir une meilleure note que la fois précédente – et peut-être même de battre Arthur Macmillan ? – afin d’impressionner M. Bates. Car c’était bien lui sa principale source de motivation.

Le dimanche soir, à onze heures, Lisa estima qu’il était temps de mettre fin à ses révisions. « Il faut parfois savoir s’arrêter » se dit-elle en citant son prof de maths. Exténuée, elle tituba jusqu’à son lit, s’enfouit sous sa couette et éteignit sa lampe de chevet. Même en fermant les yeux, elle voyait encore des coniques imprimées sur sa rétine… Sans surprise, elle rêva cette nuit-là de paraboles, d’ellipses et d’hyperboles… A son réveil, elle se dit qu’elle aurait nettement préféré rêver de M. Bates.

A dix heures et demi, la classe de maths était plongée dans un silence tel qu’on n’entendait pas une mouche voler. Tous les élèves attendaient de pouvoir retourner la copie du devoir que leur avait distribué leur prof. Connaissant le niveau de difficulté des contrôles de M. Bates, ils craignaient maintenant le pire. Lisa, elle, patientait en secouant sa jambe droite nerveusement. Elle était fébrile, mais surtout impatiente de faire ses preuves.

Lorsque M. Bates, montre à gousset en main, dit à ses élèves qu’ils pouvaient commencer, Lisa retourna aussitôt sa copie et se jeta corps et âme dans son devoir. Elle se donna à fond.


La pluie se mit à tomber sans discontinuer à partir du vendredi 21 octobre au matin, et Lisa et Astrid furent contraintes de mettre un terme à leurs déjeuners bucoliques dans la cour du lycée. Cherchant un coin tranquille dans la cafétéria surpeuplée, elles aperçurent Joey et Kevin assis à une table près des baies vitrées.

- On peut se joindre à vous ? demanda Lisa en s’approchant des deux garçons.

- Hey ! Salut les filles ! s’exclama Joey avec un grand sourire. Vous n’allez pas manger dehors, aujourd’hui ?

Derrière lui, les vitres frappées par l’averse laissaient entrevoir le déluge qui s’abattait sur la cour du lycée.

- Très drôle…, commenta Astrid en prenant place à côté de Joey sans attendre sa permission.

Lisa haussa les épaules et s’installa en face de son amie, à côté de Kevin. Ce fut à ce moment qu’elle remarqua qu’un autre élève mangeait à leur table. Il avait des cheveux blond platine coupés courts, des sourcils bruns qui laissaient deviner que sa couleur de cheveux n’était pas naturelle, des yeux bleus et un piercing dans le nez. Il portait un gilet gris à fermeture éclair, ouvert sur un polo noir à col blanc.

- Ah, c’est vrai, je ne vous ai pas présentés, dit Joey en constatant que Lisa dévisageait le blond avec curiosité. Voici Josh Randall. Il est nouveau au lycée.

« Encore un nouveau ? » se dit Lisa.

Josh fit un petit signe de la main à l’adresse des deux filles pour les saluer. Il avait un air un peu triste, et semblait vouloir se trouver n’importe où ailleurs qu’ici. Il n’avait pas touché à son plateau repas.

- Josh est en cours de robotique avec moi, expliqua Joey à Lisa. Justement, je voulais que vous fassiez connaissance, tous les deux, car Josh vient d’arriver en seconde et il a quelques difficultés en maths… 

- Laisse-moi deviner…, commença Lisa en se tournant vers le nouveau. Ton prof s’appelle M. Bates ?

- Comment tu le sais ? s’étonna Josh.

- Simple intuition…, répondit mystérieusement la jeune fille.

- Lisa et moi avons le même prof, avoua Joey. Et il est connu pour donner des contrôles infaisables. Je me suis pris un D à son premier devoir.

- C’est un peu normal, tu avais à peine révisé…, commenta Lisa.

- Oui, mais j’avais passé une heure chez moi à entrer toutes les formules dans ma calculatrice ! Ça aurait dû marcher !

- Je t’avais prévenu…, dit Lisa en haussant les épaules.

- Toujours est-il que Josh aurait besoin d’un petit coup de pouce en maths, et je me suis dit que tu pourrais peut-être l’aider...

- Pourquoi moi ?

- Tu as eu un B+ à ton dernier devoir !

- C’était un miracle ! M. Bates a volontairement remonté toutes les notes pour ne pas avoir une moyenne trop catastrophique...

- Moi, je pense surtout que s’il a remonté ta note, c’est parce que tu lui as tapé dans l’œil ! lança alors Astrid pour plaisanter.

- Quoi ? s’offusqua Lisa, qui sentit ses joues s’enflammer.

Cette conversation autour de M. Bates commençait à sérieusement dégénérer.

- Aurais-je vu juste ? demanda la blonde, amusée de voir le visage de son amie tourner au rouge pivoine.

- Dans ce cas, pourquoi Arthur Macmillan a-t-il eu un A ? Parce qu’il a tapé dans l’œil du prof, lui aussi ?

- Peut-être ! répondit Astrid. Peut-être que ton prof de maths est gay ? S’il a préféré mettre une meilleure note à un mec...

Lisa ouvrit des yeux horrifiés. M. Bates ? Gay ?

- Vu la façon dont il s’habille, ça ne m’étonnerait pas, ajouta Joey.

Lisa était désemparée. L’idée que M. Bates puisse être homosexuel ne lui avait même pas effleuré l’esprit, mais maintenant que ses camarades en parlaient, elle réalisait qu’après tout, ce n’était pas impossible, et cela lui glaçait le cœur… Pourquoi diable l’orientation sexuelle de M. Bates était-elle devenue si importante à ses yeux, tout d’un coup ?

- Trêve de plaisanterie, déclara Joey. Lisa, est-ce que tu accepterais d’aider Josh en maths ?

- Euh…, fit Lisa, encore chamboulée par ses pensées. Oui… D’accord… Si Josh veut bien de mon aide.

Le garçon aux cheveux blond platine hocha doucement la tête pour exprimer son assentiment.

- Est-ce que tu es libre, le mardi après-midi ? questionna Lisa. C’est le seul créneau de la semaine qu’il me reste...

- Pas de problème, répondit Josh avant de prendre une première bouchée de son hamburger.


Comme la fois dernière, M. Bates rendit à ses élèves leurs copies une semaine jour pour jour après le contrôle. Lisa s’agitait fébrilement sur sa chaise en attendant de recevoir sa note. Elle savait qu’elle était arrivée à faire les trois exercices du devoir en entier, mais les avait-elle réussis ?

M. Bates circulait entre les tables pour remettre à chacun sa copie sans faire le moindre commentaire. Ce silence angoissant n’était ponctué que par quelques soupirs d’abattement que poussaient les élèves qui avaient reçu une mauvaise note. Lisa commençait à s’inquiéter... Cette fois, elle n’avait pas rendu son devoir en dernier ; il ne devait donc plus trop tarder à arriver...

La jeune fille vit justement l’enseignant s’approcher d’elle. Elle retint son souffle et croisa les doigts sous sa table. M. Bates déposa sa copie par-dessus son cahier d’exercices et s’éloigna sans un mot pour terminer sa distribution. Lisa s’empressa de déchiffrer la lettre rouge, écrite en haut à droite de la première page. Elle n’en crut pas ses yeux.

A.

Sa bouche s’entrouvrit d’étonnement. Elle regarda fixement la note pour s’assurer qu’elle lisait bien – avec l’écriture quelque peu tordue de M. Bates, il y avait de quoi se tromper. Mais non. C’était vraiment un A ! Et sous cette lettre, M. Bates avait ajouté un commentaire qui tenait en un mot : « Bien ».

Lisa exultait. Elle aurait voulu se mettre à danser de joie et à sauter partout dans la salle pour exprimer son allégresse. Encore une fois, elle ne s’était pas attendue à ce que M. Bates lui mette une note aussi bonne, et encore moins à ce qu’il la gratifie d’un petit compliment. C’était vraiment trop ! Lorsque l’enseignant repassa à côté d’elle pour regagner son bureau, elle lui lança un regard plein de gratitude, comme si lui seul était à l’origine de sa réussite au contrôle.

Le visage rayonnant de Lisa ne passa pas inaperçu, et son voisin de gauche se pencha vers elle pour jeter un œil à sa note.

- Toi aussi, tu as eu un A ? chuchota Arthur d’un air fair-play. Bravo !

Pour Lisa, ce fut le comble du bonheur. Non seulement elle découvrait qu’elle était enfin arrivée à égalité avec Arthur Macmillan, mais en plus, son rival de toujours la félicitait ! Cette journée était décidément pleine d’heureuses surprises.


Comme Lisa n’avait quasiment rien à corriger sur sa copie, elle eut tout le loisir d’observer M. Bates faire la correction du devoir au tableau. Ce jour-là, il avait opté pour un costume bleu ciel à fines rayures d’un bleu un peu plus foncé, un gilet beige à gros carreaux bleu roi, une chemise blanche, et un nœud papillon bleu marine à pois blancs et beiges. Comme toujours, ses vêtements étaient assortis avec goût, pour le plus grand plaisir de Lisa.

Elle repensa alors à ce qu’avaient raconté Joey et Astrid lors de leur dernier repas à la cafétéria. Même si cela n’était parti que d’une simple plaisanterie, ils avaient clairement soupçonné M. Bates d’être homosexuel, en partie à cause de ses vêtements excentriques. Lisa était encore très perturbée par ces allusions. Elle savait que la sexualité de son prof de maths ne la regardait absolument pas, mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un pincement au cœur à l’idée qu’il préférait les hommes… C’était comme si cela lui coupait l’herbe sous le pied. Comme si cela réduisait ses chances à néant…

Ses chances… Mais ses chances de quoi ? Même s’il était hétéro, elle n’aurait de toute façon aucune chance avec lui, voyons ! C’était un prof, et elle une élève ! Et puis, il avait quoi ? Vingt ans de plus qu’elle, au moins ! Il fallait arrêter de divaguer !

Malgré tout, Lisa se serait sentie bien soulagée si elle avait pu s’assurer que M. Bates était hétéro. Voulant en avoir le cœur net, elle se mit à l’étudier dans les moindres détails. C’était une chose particulièrement facile, puisqu’elle se trouvait au premier rang et que l’enseignant était occupé à corriger le contrôle au tableau. Elle analysa d’abord sa posture et sa démarche. Rien dans celles-ci ne trahissait une quelconque part de féminité. Au contraire. Son maintien et ses gestes avaient tout de masculin. Elle écouta ensuite sa façon de parler. Sa voix n’avait rien de maniéré, mais était plutôt grave, à la fois chaude et solennelle. Se concentrant enfin sur son aspect physique, Lisa se délecta à la vue de ses larges épaules, sur lesquelles sa veste tombait sans un pli. Grand et bien bâti, M. Bates avait décidément une carrure bien virile.

La jeune fille se laissa aller à admirer les traits du visage de l’enseignant : il avait une mâchoire carrée, des lèvres fines et un nez droit. Elle aimait beaucoup ses sourcils noirs et prononcés, ainsi que sa peau rasée à la perfection. Elle aimait aussi les petites pattes de cheveux qui descendaient le long de ses tempes et qui étaient taillées net à mi-hauteur de ses oreilles.

Mais ce qu’elle aimait le plus chez lui, c’étaient ses yeux… Ses yeux perçants et vifs… Son regard si intense... qu’elle finissait toujours par s’y perdre… Mais quelle merveilleuse façon de se perdre !


Le soir, après un dîner bien copieux, Lisa remonta dans sa chambre pour terminer ses devoirs. Elle gardait toujours le meilleur pour la fin, à savoir ses exercices de maths, car elle savait que quelle que soit l’heure à laquelle elle les commençait, elle les finirait coûte que coûte.

Comme elle n’attaquait jamais un exercice sans avoir d’abord relu et appris sa leçon, elle sortit de son sac à dos son cahier de cours et l’ouvrit à la bonne page. Elle retrouva alors, glissés entre deux feuilles, le contrôle que M. Bates lui avait rendu dans la matinée, ainsi que la correction.

Elle ne résista pas à la tentation d’admirer à nouveau son A. Elle en était si fière ! Elle aurait bien accroché sa copie au mur de sa chambre si elle avait eu un cadre – et si elle n’avait pas craint que sa mère ne s’inquiète pour sa santé mentale –, mais il fallait savoir rester modeste. Ses yeux se posèrent ensuite sur la correction. Celle-ci avait été écrite à la main, puis photocopiée. Elle ne tenait que sur une page, alors qu’il en avait fallu quatre à Lisa pour répondre à toutes les questions du devoir. Certes, M. Bates écrivait petit, mais il avait sans doute aussi omis quelques étapes triviales de calcul, de façon à rendre la correction plus compacte. Lisa fut surprise de constater qu’elle parvenait maintenant à lire ses mots sans difficulté. Finalement, son écriture n’était pas si illisible. Ou bien était-ce elle qui s’y était habituée ?

Elle fit glisser son doigt le long des lignes, suivant avec attention son raisonnement, toujours impressionnée par sa clarté et sa concision. Si la forme de ses lettres laissait parfois à désirer – ses « m » et ses « n » se ressemblaient vaguement – ses chiffres, en revanche, étaient tracés avec netteté.

Une douce fragrance semblait émaner de la feuille que Lisa tenait entre les mains. Elle la rapprocha de son nez pour mieux la sentir. C’était une odeur suave, chaude et boisée, très légèrement fruitée. S’agissait-il du parfum de M. Bates ? Dans ce cas, que faisait-il sur ce bout de papier ? Envoûtée par cette odeur, Lisa ferma les yeux et colla la feuille contre son nez pour la respirer à pleins poumons. Elle sentait si bon !

Quelques instants plus tard, la jeune fille écarquilla les yeux de stupeur. Que faisait-elle ainsi, avec la correction de M. Bates plaquée contre son visage ? Que lui arrivait-il ? Elle n’était décidément pas dans son état normal ! Elle était…

Le mot se forma alors dans son esprit, mais elle refusa d’y croire.

Ce n’était pas possible.

Elle était… amoureuse.

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