21. Remords

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Un silence pesant s'est abattu dans la pièce, à peine perturbé par quelques exclamations de passants dans la rue ou par le claquement des talons de la voisine du dessus. Le pistolet a depuis longtemps glissé par terre. Mes mains s'agrippent dans les accoudoirs du fauteuil. Je suis probablement en train de laisser des marques dans le cuir de qualité, mais c'est le cadet de mes soucis. Une seule évidence tonne dans mon crâne.

Je l'ai tuée.

Ce tourment, que j'ai refoulé, enterré, oublié pour ne pas avoir à en subir le traumatisme, me revient en pleine face. Un violent retour de bâton.

Petit à petit, les souvenirs retrouvent un nouvel ordre dans mon crâne. Après avoir observé longuement le cadavre gisant de ma mère au sol, j'ai tourné les talons. J'ai marché sur la route, des heures durant, jusqu'à ce qu'un automobiliste me prenne et me ramène à Caloocan. Je n'ai réussi qu'à donner mon adresse, pas une parole de plus. Le Ejay pris en stop à ce moment-là n'était rien d'autre qu'une coquille vide.

Alors le Rugen-Hoën a pris le pas et a agi de lui-même. Il a remodelé mes souvenirs, effaçant tous ceux qui avaient à trait à la télépathie, la plupart des souvenirs avec ma mère, donc. Cette femme aimante dont j'avais été si proche fut en quelques minutes reléguée au statut d'une idée vague et floue. J'en perdis même ma maîtrise du français.

Le garçon qui descendit de cette voiture et retourna dans sa maison n'était plus le même qu'au départ. Un Ejay qui n'avait plus de pouvoirs télépathiques, un Ejay qui vit, quelques jours après, des hommes inconnus le coincer dans la rue, le toiser sans comprendre, avant de conclure qu'ils s'étaient trompés de personne et repartir. Ce petit garçon n'était pas l'Alter qu'on leur avait signalé. Ce Ejay-là se persuada que sa mère avait brusquement quitté son père et abandonné égoïstement ses enfants pour retourner en France. Il grandit avec cette certitude terrible.

Au fond, moins terrible que celle d'avoir tué sa propre mère. D'une certaine façon, le Rugen-Hoën m'a protégé, épargné.

Comme il l'a fait, il y a trois mois.

Cela me revient maintenant. J'ai suivi Aedhan de mon plein gré parce qu'il me fascinait, je suis resté chez lui tout le week-end parce que j'en suis tombé amoureux. Coup de foudre improbable ou passion frivole, je l'ignore. Je sais seulement que je n'arrivais plus à me décrocher de son attraction, que j'ai voulu connaître l'origine de cette étrange anomalie qui refluait en moi. Mauvaise idée.

— Je... je croyais t'avoir tué toi aussi, parviens-je à articuler, crispé sur mon siège.

Le Rugen-Hoën s'est déclenché. Quand j'ai vu le corps d'Aedhan s'affaler sur le lit, j'ai revu celui de ma mère, figé de terreur. Par cette superposition du passé, mon cerveau s'est persuadé qu'il était mort. J'ai paniqué, j'ai crié, je l'ai secoué. J'ai fini par appeler, dans un état second, une ambulance. J'ai raccroché avant qu'ils ne m'y autorisent, je me suis rhabillé et j'ai quitté l'appartement avant que les secours n'arrivent. Des secours pour un macchabée. Si j'avais été moi-même à ce moment-là, j'aurais sans doute réfléchi à l'absurdité de la chose, mais j'étais vrillé. Complètement en vrac du dedans.

J'ai erré au travers des artères du quartier, j'ai vu une porte s'ouvrir sur une cour, je m'y suis engouffré, mon corps s'est écroulé sur un parterre de bégonias. Et le Rugen-Hoën a fait son office, à nouveau. Effaçant la totalité des souvenirs de ce week-end, d'Aedhan, taisant jusqu'à son existence même. Étrangement, il n'a pas enterré mes dons de télépathie, cette fois. Comme s'il avait souhaité me laisser un mince indice pour me permettre de remonter la piste. Parce qu'une partie de moi refusait d'oublier Aedhan ?

En face, il m'adresse un sourire affecté.

— Ce n'est pas passé loin. Mon don m'a protégé à temps. Je ne suis resté inconscient que quelques heures.

Le Rugen-Hoën est ainsi. Étrange, aléatoire, impulsif, nocif, parfois aimant, mais toujours incontrôlable.

Illustration en ce moment même. Le bourdonnement résonne férocement à mes oreilles, me narguant comme un avertissement inéluctable. Non. Pas une deuxième fois.

Aedhan se lève et se précipite sur moi. Non, ne t'approche pas ! Il s'agenouille devant moi et plante ses yeux dans les miens.

— Résiste, Ejay. Tu peux l'arrêter, tu dois le faire.

Si seulement je savais comment faire ! N'est-ce pas pour cela que je suis venu le voir ? Parce que j'espérais qu'il m'aiderait ? Je ne connais pas d'autre moyen que la fuite pour empêcher le Rugen-Hoën de nuire, mais Aedhan a fermement posé ses mains sur les miennes et son corps bloque mon échappatoire.

— Je n'y arrive pas. Ne reste pas là !

Cet idiot n'est pas décidé à bouger. Pourquoi ? Je ne veux pas le perdre.

— Va-t'en ! S'il te plaît !

— Tu peux l'empêcher de me faire du mal. Il est ton allié, pas ton ennemi !

D'une certaine façon, oui. Cette chose s'est réveillée lorsque j'étais effrayé, dérouté, en colère, tel un mécanisme d'urgence. Il doit me protéger, pas s'en prendre à ceux que j'aime. Je ferme mes yeux. Je m'efforce de me remémorer les beaux moments de ce week-end passé avec lui, trois mois auparavant. L'accent chantant de ses mots ou sa manière de mâchonner le filtre de sa cigarette et de scruter le monde alentour depuis sa fenêtre comme s'il en percevait l'essence sans jamais pouvoir l'effleurer. J'essaye d'emplir ma tête de toutes ces choses positives, toutes ces raisons qui font que je ne lui veux aucun mal.

Le bourdonnement s'estompe. J'ai l'impression que le Rugen-Hoën se rétracte, comme un animal blessé qui calme sa furie progressivement. Je sens les mains d'Aedhan s'enfuir de leur appui sur les miennes. J'ouvre les yeux à temps pour voir son corps glisser et tomber par terre.

Je me relève d'un bond et repose le genou à terre près de lui. Il vivote encore. Ses yeux s'étirent en de fines persiennes qui résistent à la tentation de se clore. Tout son corps vient de souffrir le martyr et réclame une trêve. Les blessures mentales sont invisibles, mais bien réelles. Il est terrassé.

Je me penche sur lui et tâte son visage comme si j'étais capable de soulager sa peine, son étiolement.

— Pardon Aedhan ! Pardon...

Pardon de t'avoir fait du mal. Deux fois. Pardon de t'avoir menacé avec une arme. Pardon de t'avoir pris pour un salopard. Pardon de t'avoir abandonné. Et pardon de t'avoir oublié.

— Tu n'y es pour rien. C'est... ma faute.

Sa voix n'est plus qu'un faible murmure qui s'évanouit bien vite dans les affres de l'inconscience. De manière bien vaine, je m'allonge sur le flanc pour lui faire face. Mes mains survolent toujours les contours de son visage et mes lèvres plongent sur les siennes. Il ne réagit pas. Je dois résister au réflexe primaire qui consisterait à pleurer, me noyer dans la peur de ne pas le voir se réveiller ou de me haïr pour être le responsable de son état. Tant d'émotions qui risqueraient de faire ressortir mon facétieux démon de sa tanière.

Je ne peux qu'espérer. Qu'il se réveillera une deuxième fois, qu'il n'aura pas de séquelles... qu'il ne me détestera pas.

Je devrais le bouger, le porter jusqu'au lit, mais je n'en ai pas la force. Et je suis à bout moi aussi. Lutter contre moi-même m'a vidé. Je me relève avec difficulté et titube pour attraper le plaid du canapé. Je le recouvre, revient me blottir contre sa poitrine et sombre très vite dans le sommeil.

*

Une texture moelleuse se fait sentir sous mes doigts que je resserre. Je n'ouvre pas tout de suite les yeux. Je sais que je suis dans un lit. Mais comment est-ce que je me suis retrouvé dans un lit, déjà ? Mes paupières finissent par accueillir un flux trop intense de lumière. Je grogne et tends la main pour tâter mes côtés. Je suis seul.

Je reconnais la chambre d'Aedhan. Je me rappelle dans un éclair de lucidité l'état dans lequel nous nous sommes endormis sur le tapis de son salon. Je me lève d'un bond et mon cœur s'emplit de soulagement quand je le vois affairé dans la cuisine. Il coupe des fruits pour le... Pour quel repas ? Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il peut être.

Son visage s'illumine d'un sourire quand il me voit. Un sourire bien trop radieux pour que je m'en sente digne.

— Tu vas mieux ? demande-t-il d'une voix empreinte de souci.

— Ce serait plutôt à moi de te poser la question !

— Ça va. J'ai mal au crâne, mais je vais m'en remettre.

La digue de mon inquiétude cède à ses mots et les sentiments qu'elle retenait déferlent en moi. Je me rue sur lui pour l'enlacer et nicher ma tête dans son buste.

— Je suis tellement désolé.

— Je sais.

— Comment j'ai pu t'oublier ? Comment j'ai pu te faire du mal ? J'ai jamais voulu ça...

Il pose un doigt sur mes lèvres pour me faire taire et happe ma tête entre ses mains couvertes de jus sucré.

— C'est ma responsabilité, Jay. Je n'aurais pas dû te mentir ni te pousser à bout. Alors remballe ta culpabilité et installe-toi pour manger.

J'hésite, mais son ton a le don de se faire convaincant. Je me rappelle de la facilité qu'il a eue à me faire obéir au moindre de ses ordres. Les inflexions de sa voix mêlent le bon dosage pour me rassurer et m'intimider. Je prends place sur un tabouret devant le comptoir et réalise que je porte seulement un caleçon et un tee-shirt. Il a non seulement pris le temps de me porter jusqu'au lit, mais aussi de me déshabiller pour que je sois plus confortable. Et le voilà qui met désormais les fruits dans le blender pour confectionner un smoothie. Je ne comprends pas qu'il soit aux petits soins avec moi après mes deux tentatives d'assassinat.

Parce que je t'aime, andouille.

Je sursaute alors que je réalise qu'il ne bloque plus son esprit comme avant. J'entends distinctement ce qu'il pense et ressens ses états d'âme lorsqu'ils m'effleurent. Je m'aperçois que ses années d'expertise en télépathie l'ont doté d'un contrôle mental irréprochable. Son esprit est ordonné, clair, concis. Les souvenirs sont étagés et compartimentés. Les pensées triées proprement par ordre de priorité. Le genre de vitrine intérieure à des années-lumière des têtes chaotiques que j'ai l'habitude d'explorer.

C'en est presque triste, en fait. Se construire de la sorte l'a empêché de se concentrer sur ses émotions. Il s'est fabriqué comme un réceptacle, prêt à recevoir celles des autres, mais quid des siennes ? Elles semblent amputées, amoindries. Pourtant, je perçois un point de désordre dans cet intérieur mental si impeccable : ses sentiments à mon égard. Le dilemme que je lui imposais entre son devoir et son désir a fichu un sacré bazar qu'il ne sait toujours pas comment ranger.

— Disons que je n'ai pas pris le temps de me pencher sur la question. Tant que tu ne te souvenais plus de moi...

Aedhan répond aux interrogations que je n'ai pas formulées tandis qu'il dépose devant moi une boisson vert pomme, des gâteaux qui ressemblent à des havreflarn et un porridge agrémenté de myrtilles et de sirop d'érable. C'est assez perturbant de ne plus être le seul télépathe dans les parages.

— On s'y fait vite, explique-t-il. À la longue, on n'a même plus besoin de parler pour communiquer.

Je risquerais de trouver cela assez bizarre si je me lançais là-dedans. Je n'ai aucun mal à assimiler et interpréter les flux d'images et d'émotions que je reçois, mais je conçois mal de quelle manière les émettre pour qu'ils paraissent clairs et sans ambiguïté. Je suppose que j'aurais le temps de m'y pencher. Maintenant que je suis avec Aedhan, je ressens le besoin de rattraper ces trois mois bêtement perdus. Je veux désormais tout savoir sur les Alters, comment fonctionnent les pouvoirs psychiques, ce que fait l'Arche, s'il connaît d'autres personnes avec le Rugen-Hoën...

— Une chose à la fois. Commence par manger. Tu ne le réalises pas, mais tu es sur les rotules. Les évènements d'hier t'ont bien secoué, alors requinque-toi d'abord.

Son ton autoritaire me fait sourire. Je commence à picorer les gâteaux et finit par les engloutir lorsque je me rends compte que j'ai réellement faim.

— On a dormi combien de temps ?

Sa silhouette imposante s'installe à son tour au bar et me surplombe à nouveau. Il enfile plusieurs gorgées de son smoothie revigorant avec un cachet de paracétamol.

— Il est midi là, donc ça fait une dizaine d'heures. Je me suis réveillé à peine une heure avant toi. Enfin, la sonnerie de mon téléphone m'a réveillé. Lisa s'inquiétait pour moi.

Lisa ? Ah oui. La pauvre femme que j'ai chassée d'ici à coups de menaces. Ma culpabilité resurgit.

— Mon Dieu, j'ai vraiment pourri ta soirée.

— Ce n'est pas bien grave, rit-il. Ce n'est pas comme si j'avais eu envie de coucher avec elle.

Je lève des yeux graves sur lui. La nonchalance de son ton m'interpelle.

— C'est donc ça ton vrai métier ? Coucher avec des gens pour éveiller leurs dons d'Alters ?

Il continue à rire. Je ne trouve pas ça drôle.

— Je ne couche pas systématiquement avec eux, mais ça aide, oui.

— Et... Comment tu le vis ?

Je me rends bien vite compte de la stupidité de ma question. Il ne tarde pas à me la renvoyer à la figure d'ailleurs.

— Et toi, est-ce que tu vis bien le fait de te prostituer pour gagner ta vie ?

Touché. Je hausse les épaules.

— C'est pas complètement la même chose. Je n'ai pas besoin de séduire mes clients, moi. Ils savent que je viens les voir pour leur pognon, pas pour leurs belles mirettes.

— C'est vrai. Je te concède que ces trois derniers mois, je n'avais plus la motivation de faire ça. Je n'arrivais pas à te sortir de ma tête. J'aurais dû changer de ville. Je ne reste jamais aussi longtemps au même endroit, ce n'est pas efficace. Mais je n'ai pas pu me résoudre à te laisser là, avec cette épée de Damocles sur la tête. Je me disais : et si le Rugen-Hoën se réveille à nouveau ? Il faut que je sois dans les parages pour prévenir un accident... Alors j'ai contacté ton mac pour me rapprocher, puis j'ai joué les clients pot de colle pour pouvoir veiller sur toi...

Même s'il ne veut pas le laisser déborder, je perçois son chagrin. L'amertume qu'il a ressentie lorsqu'il m'a retrouvé vidé de tous mes souvenirs de lui, lorsque je l'ai dévisagé comme un sombre inconnu, un client parmi d'autres. Le pire était sans doute de découvrir que j'avais pris le temps de me remettre avec mon ex en l'espace de deux semaines. Condamnant ainsi la possibilité de rebâtir quelque chose avec lui.

— J'aurais voulu te rendre tes souvenirs, poursuit-il. Mais j'avais peur que cela réveille encore le Rugen-Hoën. Tu avais l'air si heureux avec ton copain. Je ne voulais pas foutre tout ça en l'air. J'ai failli me résoudre à partir. Sauf que la guerre contre les Alters a franchi un nouveau palier. Geneware a carrément conclu des accords avec plusieurs états pour généraliser le fichage, la capture et l'élimination d'Alters. Ils le sous-traitent même à la police ou à l'armée, désormais. Enfin, tu t'en es bien rendu compte lors de cette manif, n'est-ce pas ? J'ai voulu te prévenir à ce moment-là, mais je ne pouvais pas juste te dire de fuir et de te planquer, tu n'aurais pas compris. Il fallait que je te montre ce qui s'était passé ce week-end...

Je blêmis en repensant à cette altercation. Fuir. Oui, c'était ce qui était prévu. Pour d'autres raisons, certes. Sauf que je ne sais pas où en est ce projet entre Igor et Lucas...

Lucas !

Bordel ! Je me rappelle avec un temps de retard indécent de notre conversation téléphonique hier. « J'ai besoin de toi, Ejay » avait-il supplié. Je lui avais promis de revenir au plus vite et me voilà en train de manger des gâteaux préparés par l'homme avec qui je l'ai trompé ! Quel con.

— Oh mon Dieu, il faut que j'y aille !

Je me lève précipitamment, mais la voix d'Aedhan me retient avant que je ne reparte dans la chambre, en quête de mon pantalon.

— Attends ! Il faut que tu saches une chose au sujet de ton copain.

Je me retourne sur lui et fronce un sourcil intrigué. Comment peut-il savoir sur Lucas des choses que je ne sache pas déjà ? J'ai le réflexe de fouiller dans son esprit, mais il éclaire ma lanterne avant.

— Tu sais comment je repère les Alters en devenir ? Moi j'ai l'expérience pour pouvoir les flairer tous systématiquement, mais il y a un truc facile pour les identifier qu'on apprend aux nouveaux : dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, les céphalées provoquées par les séquelles du Razepan sont les symptômes de mutations alter-neurales.

Je bloque quelques secondes, le temps que mon cerveau assimile et comprenne l'information. Les migraines chroniques de Lucas, sa faculté à s'évader sous psychédéliques qui s'apparente à un voyage mental et cette sensation de pouvoir communiquer aisément avec son flux cérébral, comme s'il avait lui-même cette sensibilité aux ondes.

« Il m'arrive un truc bizarre... » Ma gorge se serre. Les capacités psychiques se révèlent lors d'un choc. Est-ce que se faire attaquer par le Rugen-Hoën compte comme une forme de traumatisme ? Est-ce qu'il a fini par devenir un Alter ?

— Probablement.

La voix d'Aedhan tranche encore mes élucubrations mentales.

— Raison de plus pour aller le voir, dis-je.

— Fais quand même attention... Il risque peut-être de...

Le prendre mal ? Sans déconner ! J'ai été d'une négligence abominable. J'ai passé la nuit chez un autre homme pour lequel mes sentiments amoureux ont resurgi (même s'ils avaient toujours été plus ou moins présents, je n'ai fait que tenter de les enfouir par égard pour Lucas) et cela fait douze heures que je ne me suis pas inquiété pour mon petit ami.

J'ai sacrément merdé. Me pardonnera-t-il s'il voit défiler l'étendue de ma relation avec Aedhan dans mon esprit ? Pourrais-je lui dire la vérité s'il n'a pas développé de don de télépathie ? Je n'en sais rien. Ces alternatives me font flipper. Je n'ai pas le choix, cependant. Il me faut assumer.

Je regroupe en vitesse mes affaires éparpillées et me rhabille. J'allais sortir quand Aedhan me rattrape une dernière fois avec ses mots.

— Au fait, je sais que tu étais venu dans l'idée d'apprendre à maîtriser le Rugen-Hoën. Malheureusement, ce pouvoir est assez mystérieux et incompréhensible. Je n'ai pas assez de ressources sur le sujet. Mais on pourra appeler Maze, si tu veux, et si même lui ne peut pas te renseigner, il te donnera le contact d'autres personnes concernées avec qui tu pourras échanger. Je sais qu'il y en a au moins trois dans le réseau de l'Arche.

Je voudrais le serrer dans mes bras, l'embrasser et... Mais si je fais ça, je ne partirai plus. Pense à Lucas.

— Merci Aedhan. Je t'appelle dès que je peux.

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