Devant ce malade miroir
Il n’y a qu’un corps
Tiraillé taillé au rasoir.
Ces composants si fins
Laissent, par transparence,
Apparaître des veines. Un
Rythme régulier s’élance,
Chaque imperceptible pulsation
Le rapproche de la mort.
Ses articulations sont si légères
Qu’elles, maladroitement,
Ne peuvent, dans les airs,
Le mouvoir. Appartenant
À celui-ci, des cicatrices
Le transpercent. Les traces
D’un passé sans protection,
D’une enfance qui ne s’efface
Pas malgré une peau rédemptrice.
Jugé, disséqué sans modération
Par les voyeurs de l’extérieur,
Il est devenu larmes intérieures
La parfaite arme de destruction.
Ce corps n’est pas le seul à pleurer
Devant son reflet le soir apeuré
Par la guerre qu’il va devoir mener
Lorsque le réveil va sonner.