Chapitre 11: Jugement et condamnation.

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Trois jours après l'incident de la source chaude, enfin si on peut appeler cela un incident, il était temps pour Kendraff d'assumer lors de son procès. Celui-ci ne s'était pas défilé même s'il y avait pensé car, à moins d'un miracle, l'issue était connue d'avance avec Boldiv en tant que juge. Il ferait tout pour rendre un verdict éloignant le jeune homme de Lirinah à jamais. Pour lui, Lirinah était plus une marchandise, un atout politique, et Kendraff aurait bien fui le royaume avec elle, si cela ne signifiait la mise à mort de son clan en représailles. Ironiquement, ce fut à cet instant critique de sa vie qu'une phrase que lui avait dit l'oracle lui revint en mémoire :



«Faîte dont ce que vous désirez de cette plaque, mais à votre place, je la conserverais car elle pourrait bien vous sauver la vie lorsque vous serez très loin de chez vous ».



À ce moment, si Kendraff n'avait pas pris en compte ce conseil comme une prédiction, désormais cette phrase ne cessait de le travailler à l'approche du procès. Pouvait-il vraiment perdre sa tête  ?



Alors techniquement oui, puisque c'était le but recherché par Boldiv.


Mais nan, puisqu'on raconte son histoire et celle de Lirinah.


Certes sauf qu'il n'était pas la peine d'en parler. Maintenant, il n'y aura plus de surprise.




Sauf que de la surprise, il n'y en avait pas. Déjà, parce qu'un oracle l'avait prédit, quand un oracle annonce un truc, c'est rarement pour se planter. Ensuite, comme l'a dit notre consœur, on raconte l'histoire de Kendraff et Lirinah. Donc aucune chance que l'un y laisse sa peau aussi tôt. Puis, Arkar donnait l'image d'un homme si sûr de lui, qu'il aurait été difficile d'envisager le pire. Alors si, nous retracerons tout de même le déroulement ce procès, c'est pas pour son verdict mais plutôt pour savoir comment la tête de Kendraff fut sauvée. Et tout commença au palais. Kendraff put enfin admirer ce bâtiment quand il fut devant les yeux, composés de six tours cylindriques, et d'une grande résidence centrale rectangulaire.


Et on en parle que maintenant ? Car c'est quand même la demeure de Lirinah, et jusqu'à présent vous n'en aviez présenté que la chambre de la jeune femme.




Parce qu'il ne s'y passait rien, en dehors de cette chambre, qui nécessitait d'être décrit, et conté. Là, c'est différent, surtout qu'on le découvre avec Kendraff, bien que celui-ci, alors qu'il avait l'occasion d'y venir pour la première fois, il manqua de temps pour en admirer les jardins car on le pressait à l’intérieur. Il passa un couloir, puis monta un large escalier le conduisant dans une immense salle de réception. Là où une grande table ainsi que de somptueux fauteuils, et là où aurait dû se trouver le mobilier habituel, tout avait disparu à l'exception de la décoration murale. À la place avait été aménagé un tribunal. En plus des trois sièges réservés au Seigneur et à la Dame de l'Ouest ainsi qu'à Lirinah, face à eux une vingtaine furent disposés en arc de cercle, dont un plus avancé. Enfin, quatre autres grands avaient été installés sur le côté gauche, et sans qu'on sache à qui ils étaient destinés. Boldiv ordonna à Kendraff, avec froideur, de s’asseoir sur le fauteuil le plus avancé, il ouvrit le procès...



Objection ! Kendraff n'a rien à faire là !



Mais c'est pas le moment des objections ! Le procès n'a même pas encore commencé ! Puis de toute façon, vos objections n'auraient aucune influence sur ce récit. Alors laissons Boldiv diriger cette parodie de procès injuste...



Vous vous égarez, chère consœur, cher confère. Voilà que vous commentez le procès et le jugez. Laissez faire la justice.



Mes excuses. Donc regardons, écoutons Boldiv mener l'audience.



  • Kendraff, vous êtes ici pour répondre de vos crimes : corruption et atteinte à l'honneur de la princesse de l'Ouest en ayant eu une liaison secrète et illégitime avec elle, et ainsi risquée un incident diplomatique dangereux et sans précédent pour le domaine.

  • Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés ici ? Demanda Dalna.


J'objectionne ! Il ne l'a pas déshonoré, Lirinah. On a pas eu l'occasion de voir grand-chose d'intéressant alors on peut en témoigner !


Et c'est vous qui nous reprochiez de commenter le procès ?



De toute façon, je le redis, nous avons aucune influence sur les événements du passé. Nous ne pouvons que les narrer. Donc plutôt que de poser des objections, contentons-nous de voir comment se défendit ce cher Kendraff.



  • Oui, mais certains me paraissent plus que déformés et exagérés. Je ne me souviens pas avoir déshonoré votre fille.

  • Ces faits sont pourtant indiscutables et il ne vous appartient pas d'en estimer l'importance et la gravité, puisque nous en avons été témoins ! Répliqua sévèrement Boldiv.

  • Moi je les conteste ! Intervint Lirinah.

  • Lirinah, tais-toi immédiatement ! Lui ordonna Dalna. Reste à la place qui est la tienne car tu es mal placé pour contester les faits !

  • Non ! S'emporta Lirinah. Corruption et atteinte à l'honneur ? Depuis quand ces faits lui sont reprochés ? Ceci n'est jamais arrivé ! Je suis la première à pouvoir en témoigner puisqu'il s'agit de mon corps !

  • Je suis bien d'accord avec Lirinah, ajouta Arkar avec calme malgré sa rage intérieure. Il n'a jamais été question de juger Kendraff pour cela. Je veux bien reconnaître les fautes de mon fils, mais uniquement celles qu'il a faites !

  • Silence, vous deux ! Les coupa Boldiv. Sinon ce sera votre tour, ensuite !


Une fois le silence revenu dans la salle, l'audience put reprendre bien qu’Arkar ait du mal à retrouver leur calme. Même les autres témoins invités pour donner l'illusion d'un procès équitable, s'interrogeaient également sur la légitimité du jugement, en voyant que la situation tournait règlement de compte personnel. Alors que la notion de justice était bafouée, l'audience continua.



  • Puisque les faits ont été reconnus, j'aimerais savoir ce que vous avez à répondre pour votre défense.

  • Je n'ai fait que suivre mes sentiments et à aucun moment je n'ai pensé à mal vis-à-vis de Lirinah. Je n'ai rien à me reprocher car ma conscience est en paix.

  • Mais c'est justement parce que l'on vous reproche des fautes que vous êtes ici. N'essayez pas de vous justifier avec de fausses excuses. Nos lois ne sont pas discutables, elles sont faites pour de bonnes raisons.

  • Avant de tirer de telles conclusions, ne serait-il pas plus sage d'écouter toute l'histoire, de la bouche de Kendraff et Lirinah? Demanda Hannah. Car souvenez-vous, que nous n'avons vu qu'un simple baiser et rien de plus.

  • Je n'ai que faire de leur histoire ! Cela ne changera en rien la situation. Cette scène de nudité et d'attouchement dont nous avons été témoins, tout comme vous, suffit largement à faire condamner Kendraff .

  • Mais moi, cela m'intéresse beaucoup ! Lança une voix à l'entrée de la salle. Après tout, comment rendre un jugement sans avoir tous les éléments à disposition?


À ces mots, Boldiv et Dalna eurent le visage pâle. Quand l'assemblée se retourna, ce fut pour constater que la personne qui avait parlée, n'était autre que le Roi, accompagné de la Reine ainsi que du prince et son épouse.


Ha, voilà le coup de théâtre tellement prévisible qu'on attendait. Comme si quelqu'un aurait pu douter de cette intervention après qu'on ait passé du temps à évoquer ce fameux souverain.


Non mais vous avez raté un chapitre, chère consœur ? On a bien précisé qu'il n'y avait aucune surprise à entretenir, ici. On doit juste expliquer et raconter comment le procès de Kendraff fut lié à la parole d'un oracle.



Voilà. Et si on a parlé du Roi, on a seulement évoqué son rôle. Là, il est temps de le présenter en tant qu'individu ainsi que sa famille. C'était un homme âgé, aux longs cheveux blancs et une fine barbe blanche masquant à peine une large cicatrice au niveau de la lèvre supérieure. La reine était une femme élancée, aux cheveux argentés attachés en chignons. Le prince, leur fils, était un jeune homme aux cheveux châtains et longs attaché en arrière et aux yeux noisette. Sa jeune épouse ressemblait beaucoup à Lirinah concernant ses cheveux blonds, mais avait contrairement à elle les yeux vert émeraude. Dalna fut la première à reprendre la parole, brisant le silence gênant qui s'était installé :



  • Votre Majesté, nous ne savions pas que vous arriveriez aussi tôt.

  • Pourtant nous sommes présents depuis un moment, mais vous sembliez trop occupés pour vous en rendre compte. Quand Arkar m'a annoncé que vous jugiez son fils cadet, j'ai décidé de venir assister au procès. Bien que vos raisons soient légitimes, je pense qu'une autorité impartiale soit la bienvenue, surtout avec la tournure que prend cette affaire.

  • Puisqu'il en est ainsi, veuillez prendre place votre majesté, répondit Boldiv, en affichant un air grincheux et déçu.


Désormais, il était facile de savoir à qui étaient destinés les quatre fauteuils supplémentaires. Cependant, il était surpris que le Roi soit venu, à la faveur de son père. Il comprit qu'il ignorait encore beaucoup, sur les relations entre les grandes figures du royaume. Alors que les pensées de Kendraff s'embrouillaient devant tant de mystères, ce fut Roi qui prit la charge de poursuivre l'audience :



  • Maintenant jeune homme, j'aimerais beaucoup en savoir plus sur cette histoire.

  • Je vous expliquerais tout, Votre Majesté, répondit timidement Kendraff, impressionné par la présence du Roi .

  • Puis-je me joindre à lui ? Demanda poliment Lirinah. Je pense qu'étant moi aussi en cause, et responsable dans cette affaire, j'ai ma part d'information à apporter à ce récit.

  • Lirinah, il me semblait t'avoir dit de rester à ta place ! Lui rappela Dalna.

  • Je suis entièrement d'accord avec vous jeune fille, veuillez prendre place. Si elle a sa part responsabilité, cela change complètement la situation dont vous m'aviez informé, seigneur Boldiv.


Lirinah s'asseya sur un fauteuil installé à côté de celui de Kendraff, heureuse d'être quelques instants avec lui. Une fois que tous furent attentifs, ils contèrent leur histoire en commençant par leur rencontre sept ans plus tôt jusqu'à l'incident de la source chaude. Ils n'oublièrent aucun détail sauf s'ils le considéraient comme gênant ou intime, et qu'ils pouvaient garder secret. Même Boldiv et Dalna écoutèrent avec beaucoup d'attention, sans doute pour trouver une information permettant de condamner Kendraff le plus sévèrement possible.



Ou peut-être qu'ils avaient enfin décidé d'entendre la vérité, ainsi que leur fille... Non, comme si quelqu'un allait croire ça.



Par contre, qu'ils se forcent parce que le Roi était là, ça c'était possible.


Ou ils cherchaient le facteur aggravant pour condamner Kendraff sans passer pour les méchants de l'histoire devant le Roi. Mais l'important, c'était que tous prirent le temps d'écouter. Le Prince et son épouse, ainsi que la Reine, parurent même touchés par leur situation. Au bout d'une heure, Kendraff et Lirinah eurent terminé de s'expliquer, finissant leur histoire par le début du procès. Quand Lirinah reprit sa place à côté de ses parents, Boldiv ne se priva pas d'user du récit pour attaquer de nouveau Kendraff.



  • Votre Majesté, vous connaissez comme moi nos lois pour de tels actes. Vu les capacités de Kendraff, je n'ai aucune confiance dans la prison à vie et je propose donc la peine capitale.


En entendant Boldiv, Kendraff comprit tardivement que quelque chose n'allait pas dans la sanction, et que le Seigneur de l'Ouest n'avait aucune clémence dans cette affaire.



Sérieusement ? Il comprend que maintenant ? Boldiv n'avait attendu la fin de ce procès que pour proposer cette sentence.


Mais n'oubliez pas que cela allait à l'encontre de la parole d'un envoyer des dieux. Alors qu'il soit prêt pour une lourde sanction Kendraff, c'était différent de celle consistant à se faire couper la tête.



En effet, entre «dégage de mon royaume» et «couic la tête», il y a de la marge.



sauf qu'on sait tous que cela n'arrivera pas.



Nous oui, Kendraff non. Lui n'était pas capable d'en voir et d'en entendre autant que nous. Sinon, on servirait clairement à rien auprès des humains s'ils pouvaient le faire. Et surtout, les paroles de l'oracle mettaient un sacré bazar dans la tête du jeune homme. Il ne savait plus s'il devait attendre un miracle, attaquer tout le monde et s'enfuir avec Lirinah, car oui, quitte à être condamné à mort, il n'avait plus à se retenir. Mais non, parce que même dans une telle situation, il ne pouvait ignorer les conséquences pour son clan.



Ha, la famille... Certes, ça faisait une bonne excuse pour éviter la solution musclée, mais quel gâchis. À sa place, moi je serais partie avec Lirinah.



Oui, enfin heureusement qu'il ne l'a pas fait. Cela aurait eu plus de conséquences négatives qu'autre chose, et nous aurons tout le temps de raconter pourquoi plus tard. Et parlant de Lirinah, elle en fut la plus affectée : elle fondit en larme et protestait furieusement à l'encontre de ses parents, qui firent semblant de ne pas l'entendre. Et comme l'issue de ce procès était déjà connue, il ne sera en aucun cas surprenant que ce soit le Roi qui s'indigna lui aussi et s'opposa fermement à cette proposition :


  • Il n'en est pas question ! Les faits rapportés ont bien révélé une chose : votre fille n'a ni était corrompue, ni déshonorée.

  • Mais Votre Majesté... leur comportement est des plus graves... Kendraff a délibérément enfreint nos lois et bafoué certaines de nos traditions. C'est à cause de ce traitement de faveur que vous accordez à ce clan que notre autorité est sans cesse ignoré par Arkar et ses fils ! Rien que ce procès l'a démontré, être interrompu et contesté pendant toute l’audience. Il faut donc une sanction exemplaire !

  • Peut-être, mais ses crimes restent punissables sans le mettre à mort ! C'est pour ça que d'autres peines sont plus adaptées à la situation. Je n'ai pas l'intention d'affaiblir l'une des épines dorsales du royaume pour un simple baiser.

  • Pas lorsqu'un grave incident diplomatique est en jeu. Que ferez-vous si la situation dégénère ? Si ces deux-là recommençaient ou pire s'enfuyaient ensemble du royaume ?

  • Je ne compte pas non plus laisser ces deux jeunes gens faire comme ils l'entendent. Et je vous rappelle qu'une guerre entre deux domaines du royaume ne peut arriver sans l'autorité royale, ne l'oubliez pas ! Surtout que cela affaiblirait nos provinces. Cela ni moi ni vos homologues ne saurions l’accepter.

  • Dois-je vous rappeler que les domaines insulaires disposent d'une autonomie politique en raison de leurs éloignements du royaume ? Répondit Boldiv. La mise à mort de Kendraff serait le seul moyen de garantir une solution pacifique.

  • Je ne le permettrais pas  ! À mon tour de vous faire un rappel sur la politique du royaume, seigneur Boldiv. Le clan d'Arkar est l'un des piliers du royaume concernant sa sécurité et son armement, ainsi que dans la lutte contre les monstres pouvant peupler et menacer le royaume. Je connais très bien votre point de vue concernant ce clan, mais cela n'est pas le mien.


C'est surtout que le Roi et Arkar étaient copains comme cochons. Ça fait toute la différence. S'il avait pu amnistier Kendraff sans créer un scandale, une indignation dans tout le royaume, il l'aurait fait.



Soit, voilà on sait pourquoi la vie de Kendraff était sauve avant même le procès. C'est bon on peut passer à autre chose ?



Ha mais non. On doit expliquer pourquoi Kendraff a eu la vie sauve, alors faisons-le correctement. Car si c'est bien grâce au Roi, il faut bien comprendre pourquoi il l'avait fait. Pourquoi son amitié avec Arkar, et pour cela, il fallait revenir 5 ans avant la naissance de Kilvar. Un millier de démons des glaces avaient déferlé sur l'Est. Le clan d'Arkar monta en première ligne dans cet affrontement sanglant. Lors de cette bataille, Arkar avait sauvé la vie du Roi et à la suite de cela et encore aujourd'hui, une amitié demeurait toujours présente et forte. Voilà ce qui avait poussés le souverain à intervenir dans cette affaire. Et aussi parce que le clan d'Arkar était directement placé sous l'autorité royale car il s'était rendu indispensable aux yeux des différents rois s'étant succédé.


Trente combattants du clan composaient la garde royale, et Arkar ne serait pas éternellement en activité. Ce qui signifiait que dès qu'il prendrait sa retraite, ses pouvoirs et les deux fonctions qu'il cumulait seraient alors transmises à ses fils. Kilvar deviendrait le nouveau chef du clan ainsi que celui des guerriers d'élites qui composaient la police et les agents renseignements du pays. Kendraff, lui, était destiné à commander la garde royale, donc le Roi tenait à garder Kendraff en vie. Cependant, Boldiv refusait de le voir sortir vivant du procès.


  • Et comment comptez-vous empêcher ces deux-là de continuer à se fréquenter? Demanda Boldiv. Pour rappel, s'ils ont pu échapper pendant trois ans à la vigilance de tous, qui nous prouve que cela ne recommencera pas ?

  • J'ai déjà décidé d'une solution qui devrait satisfaire tout le monde. Kendraff sera banni du royaume soit jusqu'à ce que la situation réglée pacifiquement soit définitivement si cela est impossible.


En entendant la sentence, Kendraff comprit enfin qu'il était destiné à partir loin de chez lui comme l'avait dit l'oracle. Mais il ignorait pourquoi lui et dans quel but. Lirinah, elle, n'acceptait toujours pas que Kendraff soit condamné et de savoir qu'elle ne le reverrait plus. Cela lui était insupportable, mais elle dut garder son calme pour ne pas aggraver la situation. En quelque instant la solution lui apparut clairement : s'il devait partir, alors elle aussi. Elle devait juste trouver comment s’évader car tout serait fait pour l’isoler et l’emprisonner jusqu’à son mariage arrangé. Lirinah n'eut même pas le temps de dire au revoir à Kendraff, qu'elle fut immédiatement reconduite à sa chambre de force et sous bonne garde.



Si ses parents avaient fait cela dès le début, rien de tout cela ne serait arrivé.



Heureusement qu'ils ne l'ont pas finalement. Cette histoire ne fait commencer, et elle n'aurait jamais pu sans cela.



Oui, en effet. Maintenant, il était grand temps pour Kendraff de rentrer dans son village pour y préparer ses affaires, puis le lendemain matin il fit ses adieux à sa famille, mais il ne put le faire sans avoir un violent pincement au cœur. En acceptant ses sentiments vis-à-vis de la princesse scandinave il avait fini par choisir volontairement un futur où il resterait près d'elle. Il s'était même imaginé forcer le destin en faisant un enfant à Lirinah, empêchant ainsi leur séparation ou donner une bonne excuse pour fuir ensemble, sans impliquer son clan. Kendraff réalisa que pour penser à enlever Lirinah et aller aussi loin avec elle, il avait clairement sous-estimé son amour pour elle. Mais cela, il n'en dit pas un mot à sa famille et laissa son frère s'exprimer sur son futur voyage.


  • Par où comptes-tu commencer ?

  • Je ne sais pas encore. Je pensais juste prendre la mer et me rendre sur la côte la plus proche.

  • Dans ce cas, j'aimerais que tu emportes ça avec toi, répondit Kilvar en lui tendant une paire de bracelets d'argent.

  • Je ne peux pas accepter, tu les as gagnés durant ton épreuve !

  • Tu n'en trouveras jamais de meilleure qualité. Je n'ai jamais eu l'intention de partir à l'aventure, alors ils te seront plus utiles qu'à moi.

  • Je t'en remercie, je ne sais vraiment pas quoi dire.

  • Soit juste prudent. Je suis sûr que nos chemins se croiseront à nouveau.

  • Et prends aussi cela, ajouta Arkar. C'est une carte qui représente toutes les régions du monde connues explorées par notre clan au fil du temps. Je te conseillerais de rejoindre les côtes D'Armorique car tu n'es pas un navigateur, et tu te perdrais en mer. Tu devrais trouver un navire marchant dans l'un des ports des côtes de l'Ouest.

  • Merci.

  • Encore une chose avant que tu ne partes, poursuivit Arkar. Pour communiquer, utilise plutôt le latin que nous t'avons appris, c'est un langage commun qui est parlé dans presque tous les royaumes et empires.


Les adieux terminés, Kendraff prit la route vers le port le plus proche. De là, il embarqua sur un navire d'exploration en partance pour la Gaule. De son côté, Lirinah commençait à chercher un plan d'évasion, afin de quitter le palais. Même si elle ne pouvait pas le revoir, tant qu'elle échappait à tout mariage imposé par ses parents, elle conserverait toutes ses chances de pouvoir épouser Kendraff. Et puisqu'elle ne pouvait se cacher nulle part dans le royaume, sa seule option était de le quitter et ainsi partir à sa recherche, quitte à traverser le monde entier pour retrouver.

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