Chapitre 1: Hasard ou destiné ?

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C'était en l'an moins 58 av-J-C, par une froide matinée d'hiver à faire baver les narines, une fillette blonde d'une dizaine d'années, enveloppée dans une cape en fourrure d'ours, marchait accompagnée de ses parents, tous deux aux cheveux comme les blés, preuve qu'au moins ils ne l'avaient pas trouvé abandonné dans la première taverne du coin. Ils avançaient à travers une plaine enneigée en direction des montagnes, où se situait un village installé dans un vaste cirque de rocs lui offrant une protection naturelle. Ses habitants étaient bien connus de l'enfant. Elle ne les avait jamais rencontrer, mais en avait tellement entendu parlé, enfin surtout à travers d’histoire qu'on lui raconter pour l'endormir et avoir le luxe du calme et de la tranquillité. Ils formaient une faction de combattant élitiste, toujours vêtu de noir et aux armes à lames d'argent, la lueur de la Lune se reflétant sur elles dans l'ombre de la nuit, semblable à des crocs pourfendant leurs proies, leur avait valu le nom de clan « des crocs de la Lune ». Même les civils savaient botter des culs, et manier l'art de la forge, d'où la notoriété acquise par eux.

Après avoir longé une vaste forêt bordant la montagne, ils franchirent le canyon ouest et arrivèrent face à un ensemble d'habitation en bois. Le contraste entre le village privé de toute infrastructure militaire, et la réputation guerrière du clan, développa rapidement une grande curiosité chez la jeune une princesse. Eh oui, c'était bien une, enfin juste de titre et d'apparence : entre un fort caractère énervant ses parents, et une passion pour les récits d'aventures lui donnant qu'une envie, celle de s'éclipser loin d'eux pour vivre les siennes, c'était dur la trouver crédible dans le rôle de noble. D'ailleurs, quand on parlait de princesse fugueuse, elle n'avait pas volé sa réputation, car elle échappa vite à la vigilance de ses parents, ne prenant même pas le temps de visiter le village...

Il suffit, cher confrère, vous n'êtes pas ici pour juger, mais pour conter l'histoire dont nous avons la charge !

Allons chère consœur, il ne fait que raconter la vérité. Ne soyez pas si dure avec lui. Mais soit, que ce récit reprenne, car il y a tant à dire et il n'est pas notre sort de le conter, mais du sien.

Si l'ont me laisser faire mon travail, je m'en vais donc revenir à notre héroïne, qui après plusieurs minutes de marche, se retrouva devant une forêt, dont les arbres ayant poussés sauvagement en venaient même à s'entremêlée entre eux. Bien que déjà loin de ses parents, sa soif d'aventure n'était pas satisfaite et elle s'enfonça encore plus dans la marré de branche froide et décharnée de toute verdure, poussée par l'adrénaline. Étrangement, la forêt l'attirait, l'appelant telle une force mystérieuse, l'incitant à aller toujours de plus en plus loin, jusqu'à apercevoir un jeune garçon aux cheveux rouge-sang. Intriguée et fascinée, elle s'approcha davantage pour constater qu'il avait le même âge qu'elle, et il était déjà grand et bien bâti alors qu'elle était toute chétive. Il était vêtu d'une tunique et d'un pantalon noir, mais ce fut un autre détail qui captiva la fillette. L'enfant tenait dans ses mains deux longues dagues d'argent étincelant, avec lesquelles celui-ci était en train de s'exercer.

Le jeune garçon stoppa son entraînement en remarquant la présence de la princesse, malgré que celle-ci soit à l'ombre des arbres à une cinquantaine de mètres de lui. Il était surpris de la croiser au milieu de cette forêt impénétrable, surtout parce les lieux étaient si vastes que leur rencontre relevée plus destin que de la chance selon lui.

Est-il vraiment nécessaire de préciser cela ? Il est évident que notre confère en charge de ces deux jeunes gens, et qui semble n'en avoir rien à faire de ce récit, à clairement manqué de subtilité sur ce coup-là.

Soit, mais les faits sont là, alors ils doivent être mentionnés. Où en étais-je ? Ha oui !

Lorsqu'il l'observa plus en détail, il vit une jeune fille blonde, aux yeux turquoise brillant d'une étincelle malicieuse. Il comprit rapidement qu'elle venait d'une famille aisée, et fut encore plus déconcerté qu'elle soit seule dans cette forêt. Quand ils se retrouvèrent face à face dans un long moment de silence durant lequel la princesse eût tout le luxe d'admirer les yeux du jeune garçon, aussi rouges que ses cheveux. Il se décida finalement de rengainer ses deux épées, se disant qu'une fillette seule ne pouvait pas représenter un si grand danger.

  • Qui es-tu ?

  • Je me nomme Kendraff, je suis le fils du chef de ce village,et toi ?

  • Lirinah. Mes parents avaient une affaire à régler dans ton village, et j'en ai profité pour visiter les environs.

  • Tes parents t'ont laissée seule ? À ton âge ? Te déplacer dans un village que tu ne connais pas ?

  • Non pas vraiment, je me suis sauvé discrètement pour explorer les lieux.

  • Et tu n'as pas pensé que tu risquais d'avoir des ennuis ?

  • Je ne pense pas, j'en suis sûre !

  • Tu aurais au moins pu penser à tes parents. Ils doivent être morts d'inquiétude en ce moment.

  • Je le sais bien, mais je ne les pense pas si inquiets, car après tout, c'est n'est pas la première fois que je leur fausse compagnie.

Kendraff resta stupéfait de cette explication, le visage interrogateur. Il pouvait bien la critiquer, la considérer plutôt sotte d'être aussi insouciante, allant jusqu'à se retrouver dans une forêt pleine de créatures sauvages, mais elle lui ressemblait beaucoup sur ce point, lui qui ne ratait jamais une occasion de partir à l’aventure.

  • Tu ne trouves pas ça dangereux, d'explorer des lieux inconnus, seule et sans défense ?

  • Si, mais il faut savoir prendre des risques dans la vie.

  • Certes, mais il vaut mieux éviter d'en prendre, surtout inutilement.

Lirinah eut alors un regard malicieux et un sourire amusé au jeune garçon, lorsqu'elle lui répondit :

  • Puisque tu te fais tant de soucis pour moi, tu n'as qu'à devenir mon garde du corps personnel.

  • Qu'est-ce qui te fait croire que je me soucie de toi ? Et puis, je n'ai aucune envie de supporter une fille pénible comme toi, et encore moins sans raison.

Alors ça, c'était méchant : il avait réussi son coup et afficha sa fierté dans ses yeux quand Lirinah changea rapidement d'attitude. Le regarde noir de la jeune fille, son visage rouge de colère, révélaient un caractère volcanique, là il avait peut-être fait une grosse erreur. Surtout que cela démontrait à quel point la princesse pouvait être susceptible et impulsive :

  • Espèce d'idiot, tu ne devrais pas parler ainsi à une jeune fille ! S'emporta Lirinah pleurant presque de colère, faisant un caprice face à lui.

  • Je n'ai fait que te poser une question !

  • Et moi, j'ai juste pensé que tu t'inquiétais pour moi, puisque tu te souciais du fait que je sois seul et désarmé !

La discussion avait rapidement tourné en dispute sur de simples mots, rappelant à l'un comme l'autre leur condition d'enfant. Quelle chance pour eux que ça ne s'envenime pas plus, car ils furent interrompus par des cris traversant les bois. Ayant «enfin» remarqué sa disparition, les parents de la princesse étaient partis à sa recherche, en compagnie d'une troupe de guerriers vêtue comme Kendraff, mais en mieux. Le père de Lirinah ne perdit pas une seconde pour laisser exploser sa colère.

  • Mais où étais-tu passé !

  • Je me suis juste un peu éloigné quelques minutes, pour découvrir les environs.

  • Quelques minutes ? Cela fait des heures qu'on te cherche dans tout le village ! Lui rappela sa mère. Tu nous as fait une telle frayeur en partant sans rien dire.

  • Et on te retrouve au milieu des bois, en compagnie d'un jeune vaurien !

  • C'est de mon fils dont vous parlez ! répliqua férocement Arkar rouge de colère, faisant frémir son visage fin, mais durci par les années.

Lirinah était restait impressionné par l'homme massif aux longs cheveux gris faisant face à ses parents. Contrairement à Kendraff, celui-ci portait un immense manteau noir comme tous les adultes du village. Cette différence l'intriguait, car elle se doutait qu'elle n'était pas une simple coïncidence, même si n'importe qui aurait pu arriver à cette conclusion...

Voilà que vous recommencez !

Mes excuses... Revenons donc à Arkar, qui ne comptait clairement pas en rester là.

  • Seigneur Boldiv, Dame Dalna, je vous demanderais d'éviter de l'insulter à l'avenir, et encore moins devant moi !

La jeune fille fut surprise de la facilité avec laquelle Arkar avait interpellé sèchement le seigneur de l'Ouest, malgré la différence de rang entre les deux hommes. C'est peut-être pour ça qu'elle eut du mal à comprendre comment son père ,cet homme dur et colérique qu'elle connaissait ainsi depuis sa naissance, pouvait laisser passer un tel affront.

  • Je ne savais pas que c'était votre fils...

  • Même s'il n'avait pas été le mien, votre colère ne justifie pas d'insulter un enfant sans raison. Il n'est en rien responsable du comportement de Lirinah.

  • Alors pourquoi était-il seul avec ma fille, s'il n'a rien à voir dans cette histoire ?

Si Boldiv acceptait très mal qu'un chef de clan lui parle ainsi, il fut tout de même forcé de trouver un prétexte valable pour justifier ses mots envers Kendraff et ne pas perdre la face.

  • Il était bien présent en sa compagnie.

  • Évitez de tirer des conclusions hâtives, Seigneur Boldiv. Je suis certain qu'il y a une explication simple à tout ça.

  • Il n'a rien fait mal ! intervint Lirinah.

Elle raconta les circonstances l'ayant amenée à rencontrer le jeune garçon, et celui-ci confirma les faits. Boldiv ne décolérait cependant pas, mais n'insista pas davantage, se contentant de quitter les lieux avec sa famille. De son côté, Arkar s'adressa à son fils d'un ton ferme, tout en le raccompagnant au village :

  • Tu devras te montrer plus prudent avec cette fille à l'avenir.

  • Pourquoi ça, qu'a-t-elle de spéciale ?

  • C'est une princesse, ses parents sont les seigneurs du domaine de l'Ouest. Seule la famille royale a autorité sur eux. Alors tu devras surveiller ton comportement, ainsi que ton langage face à elle, si vous deviez vous revoir.

  • De toute façon, pourquoi devrais-je la revoir ? Cette fille est vraiment énervante.

  • Malheureusement, tu pourrais ne pas avoir le choix. Leur rang et leur pouvoir font que s'ils le veulent, ils peuvent convoquer n'importe lequel des clans de l'Ouest, même nous bien que notre clan servent les ordres directs de la famille royale. La bienséance nous impose à répondre à la convocation même si nous n'avons pas d'obligation envers eux. Si cela arrivait, toi et cette princesse serez fatalement amenés à vous revoir.

  • Très bien, j'ai compris, je ferais attention.

Une fois passé le sermon de ses parents sur le trajet du retour, Lirinah arriva enfin chez elle au palais de l'Ouest. Après un dîner qui lui parut interminable où elle reçut de nouveau reproche sur reproche, elle partit dans sa chambre pour dormir, dans une pièce petite, mais luxueuse au sol de planches, et une fenêtre orientée vers l'Est. Cependant, elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était focalisé sur le souvenir de cette journée et elle n'arrêtait pas de repenser au garçon qu'elle avait rencontré, à la situation embarrassante dans laquelle elle l'avait placé. Mais surtout, il y avait un détail qu'elle ne parvenait pas à oublier : ses pupilles rouges, qui lui donnaient un regard flamboyant. Elle n'avait encore jamais vu personne avec cette couleur dans les yeux. Plus son esprit se focalisait sur cette journée, plus elle se posait certaines questions. Pourquoi n'avait-elle rencontré que lui ce jour-là ? Après tout elle aurait pu croiser de nombreuses créatures, ou d'autres personnes, voir même une forêt déserte de tout individu. Alors pourquoi ? Le hasard, ou la destinée ? Bien nous, nous puissions déjà tranché la...

Il suffit ! N'en dites pas plus et finissons ici ce chapitre de l'histoire !

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