Poésie moyenâgeuse
En fouinant dans la déchetterie, Louise a récupéré quelques bouquins. Il y a quelques années, après le décès de son père, j'ai aidé un ami à débarrasser sa maison de toutes sortes de vieilleries destinées à la déchetterie. Il y avait notamment des piles de journaux ficelées par année et par titre. J'en ai pris quelques uns datant des années du front populaire de la période de la guerre civile espagnole et de la montée des fascismes en Europe afin de me rendre compte comment toute cette période (1936-1940) était perçue au jour le jour.
Y figurait un article de Paul Valéry.
Il s’agit d’un petit poème du quinzième siècle, d’un auteur inconnu, ressuscité (le poème, pas l’auteur), et traduit par Paul Valéry dans un article de « La dépêche » de 1936 qui traitait de l’art poétique :
Vous me prestez plus que je n’eus
Souventes fois dédainé fust
Obstant ce que vie querre dus
Bonne fortune oncques ne pus
Mesmes pucelles n’estoyent plus
Vous me prêtez plus (d’aventures galantes) que je n’en ai eues
Je fus très souvent dédaigné (par les femmes que je courtisais)
Parce que je devais gagner ma vie (travailler donc pas riche)
Je n’ai jamais eu de chance
Elles n’étaient même pas pucelles (donc sans doute prostituées qu’il fallait payer)
Comme on ne prête qu’aux riches, écrivait Valéry, dans son article, l’auteur était peut-être Villon ou Marot.
Qui sait ?
JI 20/07/21
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