Des présentations s'imposent

2 minutes de lecture

Ca y est ! Je viens de finir de défaire le dernier carton ! Ce n’est pas qu’il y en avait beaucoup – j’aime voyager léger – mais mon inclinaison naturelle à la procrastination m’avait fait retarder cette étape finale de mon déménagement. Nouvelle ville, nouvelle vie ! En tout cas, c’est ce qu’on dit… Ma nouvelle cité s’appelle Méandres. C’est une petite ville du Sud-Ouest de la France, deux cent mille habitants tout au plus, entre forêt et campagne. Elle tire son nom de l’intrication des rues, qui en fait dans certains quartiers un labyrinthe, propice à toute personne qui veut rester anonyme et à l’abri des regards. Effectivement ce que je recherchais ! Mon récent déménagement, la semaine dernière, s’est fait rapidement et avec peu de possessions matérielles. Pour simplifier, j’ai dû tout laisser derrière pour déguerpir au plus vite. Me voilà maintenant dans ma nouvelle maison de ville, au milieu d’un quartier quelconque et avec des voisins qui ont l’avantage de ne pas me connaître.

J’appose la touche finale à mon déménagement : un autocollant sur lequel est imprimé « P. Guilhem » - mon nom - sur la boîte aux lettres. Plus précisément, le « P » est pour « Perceval » mais je n’aime pas trop donner cette information. Elle crée généralement trop de discussions, de questionnements et même de quolibets. Heureusement que je ne donne jamais mon deuxième et troisième prénoms, l’horreur ! Mais si vous êtes gentils, je vous les dirais peut-être un jour…

Il est 18h30 et je pars travailler. Je suis cuisinier – je n’utilise jamais le titre pompeux de « chef » - et je viens de me faire embaucher dans un petit restaurant du Quartier Ouest. Le patron n’est jamais là, donc je gère autant que possible la petite équipe, composée de deux serveuses, Marie et Amélie, ainsi que de mon second en cuisine – qui mériterait souvent d’être appelé « premier » ! – Evaristo. J’aime beaucoup ce restaurant, et même tous les restaurants en général. On y trouve toutes sortes d’émotions : de l’appétit à la gourmandise, du plaisir à l’excitation et même de la stupeur à la colère (en voyant l’addition par exemple). Et j’aime être au contact de cette atmosphère. Toutes ces émotions ! Cela peut paraître bizarre, mais j’ai une bonne raison.

Mais ma vie au restaurant n'est pas ce qui me définit. Ma vraie nature est Praticien de l’Art ! Il est courant que les médias contemporains, particulièrement la littérature et le cinéma, décrivent les gens comme moi soit comme des monstres cultistes assoiffés de pouvoir et de sang, soit comme des baba-cools à la frange basse fortement intoxiqués, et même depuis récemment comme des détectives de l’occulte, anti-héros par nature, surpuissants mais totalement noyés dans des histoires des plus abracadabrantes. L’icône en la matière étant bien sûr l’Homme à la gabardine de cuir, au grand bâton et au pendentif en forme de pentacle, chevalier des fées d’hiver, conduisant une vieille coccinelle à Chicago (les amateurs du genre auront aisément deviné de qui je parle…).

Cependant, il n’en est rien. Dans la réalité, nous, ceux que l’on nomme magiciens, sorciers, cabalistes, mentalistes, devins, enchanteurs et bien d’autres noms dont beaucoup moins polis, avons des métiers réguliers, des factures à payer et surtout, de préférence, aucun squelette dans notre placard !

Maintenant que les présentations ont été faites et que les secrets ont été dévoilés, laissez-moi vous raconter l’histoire du 23 de la rue Magnant.


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 5 versions.

Vous aimez lire Julien Be ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0