L’Hebdo des Jeux – Blagues Oulipiennes

3 minutes de lecture

– Bonjour à toutes et à tous, chers lectrices et lecteurs derrière vos écrans, chères scribayennes et scribayens, à quelques touches de vos claviers, à la pointe de vos cliques, à la caresse d’un swipe de smartphone, au bout d’un clin d’œil, à travers vos axones, tout droit dans vos neurones. En trois mots, bienvenue à vous ! La notification a sonné de retrouver votre émission textuelle préférée, votre expérience extralittéraire favorite… Mais oui, on y est, nous y sommes, Jean-Patrick Maurice-Bernard et moi-même, Raoul-Gonzague Paul-Hervé, pour vous, en direct-lire des Jeux ParaOulipiques de Scribay, pour notre Hebdo du vendredi ! Banzaï !

– Waouh, vous avez la niaque aujourd’hui Raoul-Gonzague, l’helloquence des grands jours, dites-moi.

– Mais il faut, Jean-Patrick, il faut ! Comme dirait l’autre, on n’est pas là pour s’ennuyer bon sang, alors autant en profiter, non ?

– Complètement ! D’autant plus que c’est un Hebdo très spécial, ce vendredi, puisque nous attendons la venue des jurées des Jeux paraOulipiques d’une minute à l’autre, qui en profiteront pour annoncer les résultats du défi N°3. Elle est pas belle, l’envie ?

– Oh si, elle est belle, Jean-Patrick ! Surtout que, contrairement à vous, je n’ai jamais rencontré les membres du jury en personne.

– Ah, c’est le petit privilège de notre métier. Vous allez voir, ils sont tous très sympas, K_Gitsh qui n’hésite et ne rapeuthe pas, sauf si on lui demande gentiment, Gobbolino qui ne brille pas que par le bout de son nez ou ses nouveaux bracelets custom, Sangre13 qui exorcise toutes les misères et J.Eyme, l’ange qui sait en compter aux jeunes filles. Mais je comprends maintenant pourquoi vous êtes si excité, aujourd’hui.

– Oui, enfin, non, heu… C’est vrai que je suis très content, Jean-Patrick, mais rien de plus…

– Allez, Raoul-Gonzague, je vous vois rougir derrière vos mots. Vous pouvez me le dire : vous en pincez pour ces demoiselles, n’est-ce pas ?

– Mais non, Jean-Patrick, je vous assure… Et puis de toute façon, ce serait contre notre déontologie, vous le savez bien.

– Ah, mais je vois quand même des paillettes dans vos yeux, Raoul-Gonzague.

– Mais arrêtez, Jean-Patrick, ça suffit. Bon et sinon qu’est-ce qu’ils font, là, vos jurés justement ? Ils devraient être arrivés à cette heure, non ?

– Je ne sais pas. C’est vrai qu’ils sont en retard. C’est bizarre.

– Et qu’est-ce qu’on fait en attendant ? Nos lecteurs vont s’ennuyer si ça continue. Ils risquent de cliquer sur une autre chaine ou d’aller sur Facebook…

– Ben, heu, on a qu’à leur raconter des histoires drôles, des blagues oulipiennes, je suis sûr qu’ils vont en raffoler.

– Des blagues oulipiennes ? Mais vous en connaissez, vous ?

– Oui, tenez, celle-ci : quel est le comble du lipogramme, Raoul-Gonzague ?

– Heu, je ne sais pas. D’écrire une lettre sans aucune lettre ?

– Pas mal, mais ce n’est pas ça. C’est d’écrire un texte en morse sans utiliser le point « . ». Vous savez pourquoi ?

– Non, je ne vois pas.

– Parce que c’est « trait », « trait » dur !

– Oh, oh. Il y a du niveau, là ! Attendez, moi aussi, j’en essaye une : pourquoi George Perec ne pratique pas d’arts martiaux ?

– Heu… Je ne sais pas…

– Hé bien, il s’inscrit au judo, mais y’a un truc kara-T ?

– Mouais. Bof. C’est une blague Carambar, c’est ça ?

– Oui, enfin, c’est un lipogramme du « e », quand même.

– Ok, mais dans le genre, je préfère le dicton « si t’as l’nord d’vant toi, t’as l’sudoku ».

– Attendez, Jean-Patrick, celle-ci va vous plaire. Quel est le plat préféré de Georges Perec ?

– Facile, la pizza !

– Mais non, l’omelette, voyons ?

– Pourquoi ?

– Parce qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des « e ».

– Bon, Raoul-Gonzague, sans vouloir vous vexer, je crois que vous êtes meilleur journaliste qu’humoriste oulipien. Je crois que nous devons enchaîner, là.

– Non, non, attendez, Jean-Patrick, une dernière, s’il vous plaît.

– Bon, ok, allez-y.

– Alors voilà, c’est un fou oulipien qui promène un synonyme au bout d’une laisse, en pensant que c’est un chien. Un jour, il dit qu’il est guéri et le médecin lui fait passer un test pour vérifier : alors, qu’est-ce que vous promenez au bout de votre laisse ? Le fou oulipien répond sans hésiter : « un synonyme ». Vous en êtes sûr ? Oui, oui, docteur. Bon, très bien, vous êtes guéri, vous pouvez sortir. Sur ce, le fou sort de l’asile, avec son synonyme au bout de sa laisse. Et il se retourne et lui dit : « tu vois, on l’a bien eu Médor ».

– … Raoul-Gonzague ?

– Oui ?

– Quel rapport avec l’Oulipo ?

– Bah c’est qu’en fait ce n’était pas un synonyme qu’il promenait en laisse, c’était un « cynonyme », un mot qui ne s’écrit pas pareil, mais qui veut dire comme un « chien », quoi !

– Ouh, là, là, là. Raoul-Gonzague. Je crois qu’il est grand temps pour une page de pub. En espérant que le jury nous aura rejoints d’ici là… À tout de suite !

https://www.scribay.com/communities/community/124/les-jeux-paraoulipiques-de-scribay/talk/6632/l-hebdo-des-jeux-du-vendredi-7-octobre-2016--1-2-


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