Le défilé des athlettres et la Scribayaise

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– Hé bien oui, mon cher Raoul-Gonzague, après ce final effervescent et tout à fait émoustillant, voici venu le moment tant attendu de faire connaissance avec les écrivathlètes de ces Jeux ParaOulipiques de Scribay.

– Juste avant Jean-Patrick, j’en profite pour rappeler à ceux qui nous lisent à l’instant et qui auraient manqué les deux précédents épisodes, qu’ils peuvent toujours nous retrouver en direct-post-synchrone, depuis le début de la cérémonie, en suivant d’abord ce lien pour découvrir les règles des jeux et les membres du jury (voir chapitre 2), puis ce lien pour assister ensemble à la cérémonie proprement dite (voir chapitre 3). Cela étant dit, place à notre belle délégation d’athlettres !

– Oui et laissez-moi vous dire, Raoul-Gonzague, que cette sélection d’auteurs est tout à fait exceptionnelle à plus d’un titre !

– Bien sûr, Jean-Patrick, nous n’en attendions pas moins de cet incubateur de talents littéraires qu’est Scribay, mais dites-en nous un peu plus.

– Hé bien tout d’abord, rendez-vous compte que ces concurrents sont au nombre exact de 26 ! Le hasard fait quand même formidablement bien les choses puisqu’alors que je vous parle, la délégation s’avance dans l’arène numérique, chacun portant une lettre de notre bel alphabet latin. Quelle merveilleuse chose que cet alphabet reconstitué ici ! L’émotion se lit sur le visage de nos concurrents, fiers de participer à ces jeux ParaOulipiques…

– Jean-Patrick, attendez, il semble que quelques lettres supplémentaires viennent compléter cette farandole typographique. Mais quelle est cette phrase qu’ils sont en train de composer sous nos yeux : « Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume » ? Que cela signifie-t-il, Jean-Patrick ?

– Mais enfin, Raoul-Gonzague, c’est un célèbre pangramme !

– Un pangramme ?

– Oui, une phrase où apparaissent justement toutes les lettres de l’alphabet. Voyez ce puissant symbole : l’une des plus petites phrases françaises utilisant toutes les lettres, et accessoirement pour celle-ci, une seule fois chaque consonne (!) attribuée à George Perec, jusqu’aux milliards de milliards de potentialités littéraires induites par ces 26 lettres. Quelle puissance d’évocation dans cette cérémonie !

– Je ne vous le fais pas dire, Jean-Patrick. Mais revenons à nos ParaOulipiens. Que pouvez-vous nous dire sur cette sélection scribayenne ? Je crois remarquer qu’elle est à dominante féminine, n’est-ce pas ?

– Tout à fait, Raoul-Gonzague, puisqu’on notre délégation francophone compte 15 femmes pour 11 hommes, avec une dimension internationale grâce aux auteures comme Analy de Nouvelle-Zélande ou encore Héloïse Maréchalle du Canada !

– C’est formidable, pour la première édition de cette compétition.

– Oui. Et la France n’est pas en reste, avec des auteurs venus des quatre coins de l’hexagone, du Finistère à l’Alsace, du Languedoc au Nord, en passant évidemment par la région parisienne. Une sélection tout à fait éclectique aussi, puisqu’elle regroupe des écrivathlètes de 14 ans à beaucoup plus d’ans, parmi lesquels des scribayens fraichement baptisés de ce mois-ci et des ancêtres de la plateforme si j’ose dire, inscrits depuis octobre 2015.

– Quasiment un an ? Quand on pense qu’un an pour un humain, ça fait sept ans pour un chien, et qu’un an pour un site Web, c’est 5 années de vie en moins pour ses concepteurs, cela impose le respect !

– Mais savez-vous, mon cher Raoul-Gonzague, qu’à eux seuls, ces 26 concurrents représentent plus de 800 œuvres publiées sur Scribay, dont plus de 445 défis ?

– Tenez, Jean-Patrick, les voilà qui se rapprochent, emmenés par les deux porte-Oulipo, bien sûr, Mme Lala et M. Lessinfoins, les deux auteurs les plus prolifiques de ces jeux, avec respectivement 91 et 147 œuvres publiées à ce jour.

– Oui, Lala, coquelicot de la poésie, inscrite depuis février 2016, un poids lourd des défis si je puis dire, puisqu’elle détient le record de cette délégation avec pas moins de 82 défis relevés depuis 8 mois. On lui souhaite de tout cœur que sa plume ne tombe pas dans un encrier vide durant ces cinq semaines, parce que ses perles de mots et ses colliers de phrases ne manquent pas de nous enchanter !

– Quant à son compère Lessinfoins, là, on a affaire à un prodige, n’est-ce pas Jean-Patrick ?

– Difficile de trouver un autre qualificatif pour un auteur ayant publié ses 147 œuvres en à peine plus d’un mois, soit, tenez-vous bien, une moyenne de plus de 3,5 textes par jours ! Et qui se permet d’être l’une des plus belles plumes en terme de « J’aime » ET l’une des plus altruistes également, avec 638 commentaires publiés. Waouh ! Et à l’image de son texte le plus lu de toujours, intitulé « Sexe sur Internet », et dont le contenu est exactement ce qu’il propose (il faut aller voir), s’il y a bien un trait qui caractérise Lessinfoins, c’est l’humour poético-oulipique. Clairement un très sérieux concurrent de ces jeux.

– C’est fascinant ! Et les autres et les autres ?

– Ah vous savez Raoul-Gonzague, il est difficile de tous les présenter en quelques mots en étant fidèle à leur plume, sans faire de jaloux et sans être rébarbatif… Mais je relève le défi en tentant de vous brosser un portrait de nos auteurs, par nombre d’œuvres décroissant, parce qu’il faut bien trouver un ordre.

– À la bonne heure, Jean-Patrick ! Mais hâtez-vous car le défilé ne pas va tarder à se terminer avec l’hymne traditionnel des jeux !

– Je le sais bien et je ne louperais pour rien au monde ce chant patrioulipique, vous me connaissez quand même !

– Allez, allez !

– Bon, voyez Eric Kobran et ses 179 403 caractères publiés, mi-homme mi-loutre, majusculophile pratchettien et ils sont nombreux ici, avec son univers des possibles, Mylène Lesquelin, 69 œuvres, 34 défis, mutante simologue écorchée vive qui se demande qui elle est, et forcément, Clo06, 64 œuvres, belle plume et altruistes parmi les altruistes avec 3863 annotations, amoureuse de Verlaine, Baudelaire et Peter Pan qui nous annonce que le bonheur est là. Et ça continue, ChrisH, 50 œuvres, notre plus funky des auteures, qui a eu la tête à l’envers en lisant Fred Vargas, qu’il ne faut surtout pas réveiller en pleine nuit, convaincue qu’un lecteur vit un millier de vies avant de mourir. Et puis il y a Natacha Felix, qui met des mitaines même dans le Languedoc, Natacha Felix, la belle plume, l’altruiste, la tête dans les nuages, qui nous enchante de ses poésies, lais, haïkus et tankas et qui a été la première à s’inscrire aux Jeux Oulipiques. LoloCecel, tout droit venu de ShortEdition, qui a tout de suite mis ses co(q)uilles sur la table en annonçant qu’il était là pour gagner (sic), mais son humour en fait un auteur très humain avant tout, comme en témoigne sa plume altruiste, aux 596 commentaires publiés et ses 40 œuvres et 31 défis. La jeune Héloïse Maréchalle, jeune vétérane canadienne de Scribay, petit écureuil d’automne qui se sent bien avec Nina Simone et nous offre ses vagabondages de la quatrième dimension. Et voilà Tizef, du bout de la terre bretonne, aussi belle plume qu’altruiste, presque autant d’œuvres (30) que de défis au compteur (23), Tizef le poète goéland, l’empereur des hippoèmes et des rimaillages qui vous racontera quelques petits meurtres à lampaul-Plouarzel. MissJoMarch, 9 mois de Scribay, fille du Docteur March évidemment, sur son petit nuage rosé, à rêvasser et dont l’envie de partager n’a d’égale que celle de comprendre la mort et la vie après la mort avec Thanatoirène, en mangeant du chocolat noir, comme je la comprends pour le chocolat. Tenez, juste derrière, j’aperçois un drôle de personnage, figurez-vous… C’est l’Essaimeur ! Peu de défis relevés au compteur, mais 29 œuvres où il sème des mots et des genres, en regardant pousser sa fruitérature aux saveurs mystérieuses.

– Mais Jean-Patrick, on parle bien du même Essaime à qui l’on doit cette idée d’organiser les Jeux ParaOulipiques ?

– Tout à fait, celui-là même qui tente aussi de tenir une revue de presse hebdo de Scribay dans son journal… Mais jusqu’où ira-t-il ? Ah, mais regardez sa partenaire Jelitou, une lectrice affamée, prête à paraoulipiquer de son propre aveu, bondissante comme le lama de texte en texte, qui tique et toque les mots en ayant bien du mal à les refuser, et qui porte un trou de balle comme une blessure de guerre !

– Voyez Jean-Patrick, 13 candidats restants et l’hymne va démarrer d’un instant à l’autre…

– Oui, j’accélère, j’accélère… Kiel Kinimo annonce la couleur, 16 œuvres, 15 défis, rusé comme un fennec, auteur miaou, polymorphique et polyphonique, compositeur d’un beau requiem. Nog Lhuisne… Nog, c’est un vrai prénom, n’est-ce pas Michel ? Vétéran 3 autodéclaré, Nog coule des jours heureux près de sa rivière éponyme, y cueille des Fleurs du mal, mais ne vous voudra que du bien sous sa plume altruiste aux 872 commentaires et aux poésies aux senteurs percheronnes. À ses côtés se trouve la benjamine de la compétition, Kuraikaze, qui n’a plus le vent sombre, mais a retrouvé le sourire dans l’écriture, semble-t-il, même si sa vie ne tient peut-être qu’à un fil, à moins que ce ne soit celle d’Aaron Fleming ? Mais qui nous arrive maintenant ? On dirait Plume*, oui, avec une étoile parce que c’est plus joli, Plume* qui a affronté le réel pour l’oublier à coup d’imaginaire et travaille à son roman, autoproclamé débutante des défis, mais qui en a relevé 7 déjà. Que tes rêves oulipiques ne soient pas trop obscurs ! Alicé Awh est un petit caillou qui habite la terre et aime se laisser porter par les flots, à moins qu’elle ne soit en fait une petite plume qui aimerait voler de ses propres ailes. Alicé Awh (ou LC pour les intimes ?) a trouvé refuge dans 27 643 caractères en août, mais je ne sais pas si je souhaiterais être invité à son dîner… Arsène lui a démarré très fort sur Scribay, en proposant un défi de message érotique crypté qui a séduit plus d’une dizaine d’auteurs, le coquinou ! Ah, la caverne des heureux… marqué par l’Idiot, mais rusé comme un chien, ce musicien bizarre saura-t-il courtiser les défis oulipiens ? Niala92 est peut-être une femme. Ou peut-être un homme. Ou peut-être les deux en état de grâce, mystère. En tout cas un auteur de défis : 7 œuvres, 7 défis, voilà qui est dit. Niala aime les fleurs bleues, mais ne vous apprendra rien sur Dieu. Noëli Thex porte peut-être des masques qui gisent sous ses mots, un loup tapi dans l’ombre d’une fausse banalité, une réalité parallèle où elle puise son inspirartion (si, si), explore la mort avec Bernard Werber, tantôt animal, tantôt luxure et tantôt ange… Saperlipopette, voici JB Desplanches qui s’avance dans l’arène ! Un asimovien pratchettard, copain avec Andy Kaufman, ça promet du lourd, ça ! Et même s’il se dit proche du bulot, il a plus d’une épopée sous sa plume dans ses 131 438 caractères. Bordel ! Mais voilà un fan de Stephen King… et son pseudo c’est Sly King, c’est rusé, ça ! Lorsque Sly King fait la guerre, c’est avec les mots, lorsqu’il a un monstre sous son lit, il est gentil… Est-ce à dire qu’il ne faut pas s’en méfier ? J’en doute, il est trop malin pour ça ! Quant à Eric Abbel, il me facilite la tâche, « obsédé textuel, papivore compulsif, brachycérophile, mythomane les jours impairs, il cultive ses folies douces » et c’est tout ce qu’on aime dans les jeux ParaOulipiques. Et en plus de publier des fictions bien serrées et des saynètes de violence ordinaire, il fait des vidéos d’écriture bien sympa sur youtube – je suis fan des Nasoils. Ah et en plus il dessine ! Analy de Queenstown, ah, la Nouvelle-Zélande… Globe-trotteuse, liseuse, écriveuse, elle aime qu’on la rejoigne au fond du tiroir d’où elle blogue et romance. Elle participera à ses premiers défis avec ses jeux et on l’encourage ! Et pour clôturer ce défilé de talents, j’aimerais vous parler d’Annick Brabant, une femme de mystère et de secret qui pourrait bien nous révéler des surprises et c’est bien tout ce que je peux vous en dire pour le moment, Raoul-Gonzague !

– D’ailleurs Jean-Patrick, regardez comme c’est adorable : des petites filles viennent lui apporter des bouquets d’infra-roses et d’ultra-violettes pour fermer ce cortège de lumière. Mais Jean-Patrick, je crois que le moment est venu de nous lever et, le stylo sur le cœur, d’accompagner nos écrivathlètes de nos plus belles décibels pour l’hymne ParaOulipique, la Scribayaise :


Allons enfants de l’Oulipie,

Le jour de gloire est arrivé

Contre nous d’épineux défis

La consigne ardente est levée

La consigne ardente est levée

Entendez-vous, sous votre crâne,

Frémir ces premiers postulats ?

Ils viennent jusque dans vos draps

Écourter vos nuits et vos gitanes

Aux plumes, scribayens !

Sortez vos capuchons !

Grattons, grattons

Qu’une encre obscure

Abreuve nos brouillons !


– Ah, Jean-Patrick, je ne sais pas vous, mais j’en ai toujours des frissons sous la plume lorsque j’entends cet écrit des mots.

– Moi aussi Raoul-Gonzague, moi aussi. Qui aurait pensé qu’un poisson du nord de la France aurait pu composer ce chant patrioulipique, un peu daté à notre époque numérique certes, mais toujours aussi savoureux ?

– En tout cas, mesdemoiselles, mesdames, messieurs. Nous approchons du moment où il va falloir nous quitter, pour quelques jours du moins, avant de laisser la place aux athlettres et à leurs défis dès lundi prochain, le 12 septembre à 8 heures. Ces Jeux ParaOulipiques sont bel et bien lancés et j’espère que vous tous qui nous avez suivis, avez vibré avec nous, car on peut dire que nous avons été gâtés, n’est-ce pas Jean-Patrick ?

– Oh oui, mon cher Raoul-Gonzague, cette cérémonie s’enfouira sûrement dans toutes les annales, avec une gamme d’émotions inédites à ce jour. Et si vous le permettez, je voudrais terminer sur ce fameux palindrome que tout scribathlète devrait avoir envie de clamer ce soir : « Engage le jeu, que je le gagne ».

– Merci Jean-Patrick, même si l’on rappelle que l’important, c’est de participer ! Bonne chance à tous et que l’inspiration ParaOulipique soit avec vous et avec votre esprit !

– Amen !


https://www.scribay.com/communities/community/124/les-jeux-paraoulipiques-de-scribay/talk/4957/le-defile-des-ecrivathletes--venez-les-rencontrer--

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