Ana Antonescu ne pleurait pas, elle ne plaidait pas, elle ne suppliait pas.

Elle expliquait, simplement.

Elle argumentait à peine.

On l'écoutait religieusement.

Elle vivait avec son mari depuis trente ans.

Trente ans de vie commune balayés par une loi.

Ana Antonescu n'était pas une rebelle.

Elle obéissait à la loi, elle avait l'habitude de courber l'échine et de se soumettre.

Mais là, elle ne pouvait tout simplement pas le faire.

On écouta la voix ferme de cette courageuse femme.

On l'écouta et on l'entendit.

Puis...on lui offrit un choix...

Elle pouvait retourner vivre avec son mari et quitter le quartier des femmes si elle acceptait de se faire stériliser.

Ana avait passé l'âge des enfants mais elle était encore fertile.

A peine.

Mais tout de même.

Ana accepta.

Cela fit jurisprudence.

La grossesse était illégale.

La fertilité devint un crime.