Chapitre 5

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En peignoir de bain assise sur le sofa du salon, un verre de jus d'orange à la main, je lis les différentes revues People. Et encore une fois je fais la une de trois d'entre elles. Les titres sont accablant:

"Alia, la diablesse du pop rock vire son manager à coup de poings"

" La chanteuse de The Sweet Girls Rock, fait encore parler d'elle en limogeant l'agent du groupe, jusqu'où ira t-elle ?"

Je me lève furieuse et balance ces ramassis de conneries à la poubelle, ainsi que mon gobelet de jus de fruit . Que vont ils annoncer demain ? Que la star que je suis s'effondre ivre la tête dans le caniveau. Tout ça ce sont des inepties pour vendre leurs foutus magazines. Les larmes aux yeux, le cœur battant à vive allure, je me saisis de mon paquet de clope. J'ouvre la baie vitrée et contemple la dame de fer face à moi en grillant ma tige blanche. Cette cigarette m'apporte un peu de réconfort dans ma détresse. Je n'ai jamais voulu en arriver où j'en suis, je ne sais plus comment faire machine arrière. Je suis perdu dans un labyrinthe sans aucune porte de sortie. J'efface du revers de ma main les dernières traces de ma détresse, quand mon portable émet un bip, annonçant l'arrivée du styliste du groupe.

J'emprunte le petit vestibule de ma chambre et déverrouille la porte. Gabin, ce beau brun aux yeux verts ancien mannequin, se trouve face à moi un sourire resplendissant sur ses lèvres.

- Salut, beauté prête pour les essayages, annonce t-il d'un ton joyeux.

- Ouais, je vais juste être affreuse. Regarde, l'hématome que j'ai au front et les égratignures sur ma joue. Dis je joignant les gestes à la parole.

- Merde ! Je n'avais même pas remarqué. Qu'est-ce que tu as foutu encore ? Questionne t-il en attrapant mon visage.

- Je n'avais pas le moral ce matin, j'ai appelé José pour visiter Paris. On s'est arrêté dans un bar et j'ai bu comme un trou. Résultat je me suis vautrée sur le bitume avec en prime les paparazzis au cul . Réponds je en déviant mon regard vers un point invisible.

- Alia ! Tu devrais songée à arrêter toutes ces merdes, fut une époque quand j'étais plus jeune, j'ai fait comme toi, je ne supportais plus la pression des défilés, courir à droite et à gauche. Un ami m'a conseillé des amphétamines pour tenir et ma descente aux enfers à commencé. J'ai tout perdu ma belle, ne fais pas cette erreur à ton tour. Dit il l'air songeur et inquiet.

Je hoche la tête, je n'ai pas envie de discuter de mes malheurs avec lui. Gabin est un homme adorable en qui on peut avoir confiance. Mais ma douleur est t-elle que je n'ai pas le courage dans parler. Je suis fautive de ce qui s'est passée il y a plus d'un an, rien de ce qu'on pourra me conseiller ne m'en dissuadera.
Mon ami frappe dans ses mains, me faisant revenir au présent.

- Bon, je t'ai apporté trois tenues, voici la première, file dans la salle de bain l'essayer. Demande t-il en me tendant un pantalon noir et un top à manche longue rouge transparent.

Les vêtements revêtus je grimace légèrement, le haut est joli mais pas du style que je souhaite ce soir. Je quitte la salle d'eau, attendant l'avis de Gabin. Il me tourne autour, son index tapotant sa bouche et fronce ses sourcils , avant de se placer devant moi.

- Alors ? Questionne je mal à l'aise .

- Ma belle le pantalon te fait un cul d'enfer mais le haut en dévoile trop. Tu me gardes le bas et repars vêtir ce bustier de même couleur.

Je m'exécute à nouveau et reviens vers lui quelques minutes plus tard. Au clin d'œil qui me lance je comprends que mon costume est trouvé.

- Parfaitement, parfaite, tu es magnifique, tu vas faire des jalouses ce soir. Annonce t-il en reprenant la robe bleu et le tee-shirt rouge.

- Merci. Réponds je rougissante.

Gabin m'annonce qu'il doit me laisser, Alice l'attend pour sa tenue. Après un baiser déposé sur ma joue, il franchi la porte et rejoint la suite de ma meilleure amie. Charlotte arrive à son tour en grimaçant lorsqu'elle pose ses yeux océan sur mon front puis ma joue écorchée.

- Salut Alia, bon j'ai croisé Gabin qui je l'avoue à très bien choisi ce que tu portes, il me conseille de te faire une tresse. Mais j'ai mon idée pour ta coiffure et le maquillage. Surtout que je dois camoufler ce beau bleu. Prononce t-elle en penchant légèrement sa tête sur le côté.

- D'accord qu'est ce que tu proposes ?
L'interroge curieuse.

- Hum.. Une queue de cheval haute ébouriffée, pour cacher tes marques je te propose déjà de mettre une crème contre les coups ensuite je vais peindre une série de motifs pour camoufler tout ça, me dit-elle en sortant sa mallette de son sac.

- Euh quel genre de dessin ? Demande je légèrement surprise.

- Du face painting. Je vais peindre une rose rouge qui perd ses pétales s'éparpillant comme si elles s'envolaient et se posaient avec grâce sur ton visage. J'accenturai les contours de noir et positionnerai des brillants. Qu'en penses-tu ? Demande Charlotte fière de son idée.

- Ça me plaît. Le public sera certainement surpris. Réponds je en sortant fumée une tige à l'extérieur.

Installée sur une chaise Charlotte me couvre mon torse d'un tissu. Elle commence par la coiffure une fois celle-ci terminée et laquée, elle entame le maquillage. Une heure plus tard je suis fin prête. Il était temps je n'en pouvais plus de rester immobile, mais surtout je suis impatiente de découvrir son chef d'œuvre. Lorsqu'elle me tend le miroir je suis tout simplement bluffée, c'est magnifique. Plus aucunes blessures n'apparaient, Charlotte est extrêmement douée.

Interrompue dans ma contemplation, par les autres membres du groupe et Liam mon con de nouveau manager. Je me lève de mon siège et les détails un à un. Alice est splendide avec sa tresse africaine et un maquillage assorti à sa tenue vestimentaire. Elle porte une jupe de tulle violette, un débardeur noir et des mitaines en dentelle. Nathan, un pantalon en cuir noir avec un tee-shirt blanc plus un gilet de même couleur. Tom est habillé d'un jean gris troué à un genou et un tee-shirt noir avec un motif de tête de mort. Liam lui est vêtu d'un jean bleu foncé, d'une chemise blanche assortie à une veste de costume gris. Ils sont tous très beaux.

Un raclement de gorge me sort de mon admiration. Bien évidement il fallait que ça soit lui.

- À priori tout le monde est prêt, donc nous pouvons y aller les véhicules nous attendent. Prononce Liam en ouvrant le chemin.

Je le suis dépitée secouant légèrement la tête. Arrivée au parking du sous-sol nous montons séparés, les gars ensemble dans le premier van, tandis qu'Alice, Liam et moi sommes dans le second, c'est bien ma vaine. Dix huit heures devant le portail du stade de France, nous franchissons les coursives. Une fois descendus des voitures, les gars de la sécurité nous emmènent sur le terrain encore vide de spectateurs. Les roadies finissent d'installer le matériel sur la scène immense en forme de T.

Fred le régisseur nous demande de faire des tests micro avant le début du concert. Une fois ceux ci fait nous rejoignons les vestiaires qui exceptionnellement sont aménagés en loge. L'un est réservée aux danseurs et musiciens supplémentaires. L'autre nous est réservée.

Je regarde que rien ne manque pour que je puisse faire le show. Bien évidemment à quoi je m'attendais, Liam avait stipulé qu'il n'y aurait plus d'alcool. Et le constat se trouve sous mes yeux, posé sur une table. Il n'y a que de l'eau, des petits fours et des friandises. Ce connard n'a vraiment rien oublié. mais j'ai peut être une chance avec l'un de nos roadies.

Sentant le stress montée en flèche, je demande à sortir prendre l'air. Cette pièce m'étouffe me procurant déjà des sueurs froides. Liam m'autorise à prendre l'air cinq minutes. Nous devons faire le point par la suite. Je suis surprise qu'il m'y autorise, mais ferme ma grande bouche pour une fois.

- Greg tu peux accompagner Alia s'il te plaît ! Demande Liam.

- Oui pas de soucis.

La porte refermée, nous avançons dans ce long couloir de béton et rejoignons Fred qui est assez surpris de me voir débarquer. Il est en pause avec trois de ses employés. Il se lève hausse un sourcil d'incompréhension.
Moi ce que je remarque c'est les bouteille de rouge, de rosé et de bières sur l'un des coffres qui m'hypnotisent.

- Fred je m'excuse mais il n'y a pas d'alcool dans la loge et j'aurais besoin de boire quelques gorgées pour assurer dans une heure, est ce que ça vous dérange si je vous prends une bière ? Interrogé je sentant le manque.

- Non c'est bon c'est même avec grand plaisir.

- Merci. Dis je en saisissant la bouteille tendu.

- Alia repose ça ! m'ordonne Greg le regard meurtrier.

- Toi aussi, tu es de mèche avec Liam,
M'énerve je les bras croisés sur ma poitrine.

- Non, mais c'est pour ton bien, José m'a raconté votre sortie de ce matin. Il n'aurait pas dû te laisser faire, balance t-il d'un ton froid et sec.

- Tu as raison, mais j'ai juste besoin d'une gorgée, sinon je n'aurai pas le courage d'affronter plus de 60 000 personnes, supplié je Greg du regard.

Il finit par accepter sous les yeux des roadies et de Fred. Je m'humecte les lèvres avant d'ingurgiter la première descente. Les bulles pétillent dans ma bouche et la fraîcheur du liquide me provoque une sensation de bien être. Arrivée à la moitié de la bouteille, mon garde du corps m'ôte ma boisson des mains puis m'oblige à retourner dans la loge tout en me sermonnant.

- Il me semble t'avoir dit cinq minutes, annonce Liam en levant ses doigts de main pour montrer le chiffre.

- C'est bon, fais pas chier pour deux minutes de retard.

- Alia tu as bu ou je me trompe ? Demande t-il furieux.

- Bien joué Sherlock, bonne déduction. M'esclaffé je.

- Bordel va t'asseoir immédiatement ! Crie t-il en montrant une chaise de son index.

- Oui mais bien sûr, mais avant petit rappel pour toi, je n'ai pas d'ordre à recevoir de ta part connard ! Hurlé je en le toisant de haut en bas.

Nous sommes si proche que je peux voir sa carotide tressauter et sentir les battements de son cœur. Il recule instantanément, comme si je l'avais brûlé et ferme ses paupières. Liam reprend son souffle, avant de se retourner face à Alice, Tom et Nathan, qui assistent silencieux à notre joute verbale.

J'en ai ras la casquette de ce mec, cette humiliation est celle de trop. Je pose ma main sur l'une de ses épaules pour l'obliger à m'affronter une dernière fois. Son regard obscur s'encre au mien et je ne sais pour qu'elle raison ma main se lève, avant de s'abaisser avec force sur sa joue.

- Ne me tourne plus jamais le dos surtout quand je te parle, m'exprime je avant de m'enfuir de la pièce en claquant la porte.

Je cours un petit moment en me questionnant. Pourquoi j'ai fait ça ? Ça ne me ressemble pas. Je m'arrête m'appuie au mur puis m'effondre jusqu'au sol froid en béton. Je tremble, mon souffle devient erratique, j'ai l'impression d'étouffer. La tête me tourne et des points blancs se forment devant mes yeux. Au loin j'entends des bruits de pas se rapprocher, puis une ombre qui se plante devant moi. Je ferme mes paupières de peur puis me balance d'avant en arrière, frappant ma tête contre le mur.

- Stoppe Alia ! Me dicte une voix grave et suave avant d'être soulevée.

Mon corps relâche la pression et je m'écroule dans les bras de mon protecteur, une demie heure avant le début du concert.

Fin de ce chapitre.

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