Chapitre 26

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Pdv Alia

Deux semaines que je ne l'ai pas vu et le voilà qui débarque le sourire aux lèvres comme si de rien n'était. Sa déclaration m'a ému, il y a quelques heures de cela, mais je garde en travers de la gorge son départ. Je sais que je lui ai laissé ce choix de partir ou rester. Pourtant, je m'en suis mordu les doigts de ne pas m'être interposée finalement. J'ai énormément subi son manque et j'ai failli perdre mes amis. Quant à mon état mental et physique, je n'en parle même pas, j'étais tout bonnement épuisée.

Pour éviter de sombrer de jour en jour, j'ai repris mes mauvaises habitudes consommer de l'alcool et de la beuh.

J'avoue que depuis je me sens plus légère et détendue, même si aujourd'hui, on me reproche mon caractère un peu trop explosif. Je reconnais que je ne suis absolument pas de bonne compagnie. Je m'énerve pour rien et engueule les autres membres comme du poisson pourri.

De retour à la loge après ma petite excursion, je change de débardeur avant de procéder à une retouche maquillage. Une fois chose faite, je quitte la pièce en compagnie d'Alice et de José qui me suit comme mon ombre. Nous empruntons le couloir qui nous mène à la scène, lorsque Liam m'interpelle au loin. Alice et mon garde du corps me plantent en beauté, pour me laisser seule avec lui. Intérieurement, je bouillonne qu'ils m'aient laissé de la sorte, j'ai l'impression d'être tombé dans un piège. Liam arrive à mon niveau en courant et nous continuons de marcher côte à côte en silence. Je monte sur scène lorsqu'il m'interrompt.

— Alia... S'il te plaît arrête de me mettre dans le vent et parle moi à la place.

— Je n'ai rien à te dire.

— C'est faux ! Je ne te crois pas.

— Hé bien tu devrais pourtant... Maintenant excuse moi, mon public m'attends.

— Je te garantis que nous allons en discuter que tu le veuilles ou non !

Je lui réponds par un geste désinvolte de la main, afin de lui prouver que j'ai entendu. Je fais le vide dans ma tête et lorsque les projecteurs s'allument, j'enchaîne la deuxième partie de notre spectacle. Je suis déchaînée, je virevolte, saute dans tous les sens. Je suis dans mon monde, là où mes problèmes n'existent plus.

Nathan frappe les trois derniers coups sur sa batterie et c'est dégoulinante de sueur que je remercie nos fans, avant de quitter la scène. J'attrape la serviette que me tends un de nos roadies, évite Liam, puis rejoins notre loge le plus vite possible.

Je m'affale sur un des canapés en attendant que Tom libère la douche mise à notre disposition. Je reprends tout doucement mon souffle, ingurgite mon verre d'eau, écoute d'une oreille les conseils de Liam, pour notre interview et pars à mon tour savourer le bien fait de l'eau chaude sur ma peau.

Une fois, tout le monde de prêt, nous quittons la salle pour une séance de dédicaces avec un petit groupe de fans privilégiés. Une heure que je suis assise à discuter, faire des selfies, je n'en peux plus j'ai besoin de prendre l'air.

J'avertis José que je sors, Liam étant déjà occupé à répondre aux journalistes. Comme à son habitude mon garde du corps me flique, m'empêchant de consommer la mignonnette d'alcool qui se trouve dans ma banane. Dépitée, je marche de long en large, comment je vais faire pour ingurgiter ? Les toilettes bien sûr, mais qu'elle conne ! Pourquoi je n'y ai pas pensé avant ? Bon puisque je suis à l'air libre, je vais quand même me cramer une clope. J'allume ma tige de nicotine quand mon cher manager décide de faire son apparition. Putain ! Il ne peut pas me foutre la paix.

— Liam ! Je ne savais pas que tu fumais ? Une clope ?

— Arrête ça, tu veux ! Ça ne prend pas avec moi.

— Dommage...

— Bordel, mais qu'est ce qu'il te prend de réagir ainsi, j'aimerais bien que tu m'expliques ce changement d'attitude.

— Tu en es vraiment sûre ?

— Alia... Qu'est-ce que j'ai fait de mal.

— Tu m'as quasi abandonné préférant donner des nouvelles aux autres qu'à moi, voilà l'une des raisons.. Satisfait ! Maintenant laisse moi tranquille, j'ai besoin d'être seule.

Il secoue la tête de droite à gauche me signifiant qu'il ne bougera pas, puis il se rapproche de moi d'un pas hésitant. Il a peur de quoi que je lui saute dessus ? Certainement vu que tu l'as mordu tout à l'heure, me rappelle mon moi interne. Liam n'est plus qu'à quelques centimètres, il reprend son souffle et sans que je m'y attende... Il m'entoure de ses bras, me colle contre son torse. Mon organe vital quant à lui bondit de joie dans ma poitrine. Cependant, que pour une courte durée, Liam détache ma sacoche ventrale, puis se recule en m'observant d'un regard noir. Il farfouille à l'intérieur et tombe sur l'objet de mon délit.

— Je n'arrive pas à y croire, tu as recommencé ?

Que répondre à cette question, il a déjà la preuve sous les yeux et dans le creux de sa main... Je ne peux pas le nier.

— Oui et alors ? De toute façon ça ne te concerne pas... D'ailleurs, qui t'a autorisé à fouiller dans mes affaires !

— Au contraire ça me concerne ! Surtout lorsque la femme que j'aime s'auto-détruit par ma faute. Je savais bien que ton changement n'était pas que lié à mon absence.

— Bravo Sherlock tu as résolu l'enquête ! Maintenant rends moi ce qui m'appartient.

— Alors là ma belle tu peux toujours courir... C'est hors de question ! Me répond-il en jetant la petite bouteille au sol qui explose en morceaux.

Ma colère est telle, que je me jette sur lui et le frappe de toutes mes forces avec mes poings. Liam ne bouge pas d'un cil, au contraire, il me laisse me déchaîner contre lui. Je finis par m'effondrer en larmes au sol. Pourquoi suis-je si faible ?

— Alia regarde moi, ma douce, je te promets que je ne te laisserai plus jamais. M'annonce t-il en se baissant à ma hauteur.

Foutaise, il l'a fait une fois pourquoi pas deux, voir trois ? Je ne veux pas de son contact. D'un geste de colère, j'essuie mes dernières larmes, me relève en refusant son aide et pars en courant sur le parking où les bus nous attendent.

Je grimpe dans le premier, me dirige vers ma couchette, ouvre le petit placard qui la surplombe, j'attrape une boîte en bois où contient tout le nécessaire pour rouler un joint. Je suis tellement nerveuse d'être prise au vif, que je dois m'y reprendre deux fois pour enfin avoir la forme conique désirée. Une fois chose faite, je remets tout à sa place. C'est soulagée que je sors de l'autocar. J'allume la fine feuille de papier qui rougit et crépite, absorbe ma première bouffée, en me délectant des biens faits de la beuh. Ma tête tourne légèrement, un sourire se dessine sur mes lèvres, je me sens zen. Enfin pas pour longtemps, car Liam vient de me retrouver.

— Non, mais c'est pas vrai ! Tu te fous de ma gueule, c'est ça ?

— Non, me marré je en prenant une autre bouffée, que je lui souffle au visage.

Liam, tousse, recule d'un pas et me toise de toute sa hauteur. Ces yeux marron s'obscurcissent, et sa fureur est lisible dans ses prunelles noires.

— Jette ça immédiatement !

— Hors de question, rétorquée je en soutenant son regard.

— Alia, arrête de me provoquer, à la fin et crache une bonne fois pour toute ce que tu as à me dire.

— Je n'ai rien à te dire.

C'est faux, cependant, il n'a pas besoin de le savoir. Je veux juste qu'on me fiche la paix pour quelque temps.

— Tu mens mal, tu le sais ça ?

— Fiche moi la paix, Liam s'il te plaît retourne même voir Elisa si tu veux, mais fous moi la paix ! Réponds-je en détournant mon visage du sien.

— Alia... Pourquoi, tu nous fais ça ? Je suis revenu en partie pour toi. Et toi... Tu baisses les bras, tu n'essayes même pas de lutter, nous laisser une chance. Si c'est ce que tu veux, je te laisse tranquille, mais en ce qui concerne l'alcool et la drogue, désolé de te l'apprendre, je serais derrière ton cul.

Je m'apprête à surenchérir, mais il ne m'en laisse pas le temps. Il m'abandonne à l'endroit où nous étions il y a quelques secondes. Mon organe vital se brise un peu plus lorsqu'il s'éloigne une fois de plus loin de moi.

C'est ce que tu voulais ? Me souffle ma voix intérieure.

Oui, c'est ce que j'ai désiré, mais au final, je le regrette. Je veux qu'il m'affronte et gagne cette bataille. Afin qu'il obtienne définitivement mon cœur, qui bat en partie pour lui.

Pourtant, à cet instant, ce n'est absolument pas son cas. Il a hissé le drapeau blanc, Liam ne poursuivra pas cette guerre. Sa déclaration n'était qu'un doux rêve éphémère finalement. Je suis dessus, fâchée et en colère, car c'est moi qui ai provoqué tout ce merdier dans lequel je me suis embourbée.

Plus personne ne viendra me sauver. Je ne peux que me blâmer. Je suis la fautive de mon mal-être et pour m'en sortir, je vais devoir puiser dans le fin de mon âme. Partir à la recherche de ma dose de courage, pour relever définitivement ma tête hors de l'eau. Pour ça, il va falloir que je lutte avec mes propres démons pour enfin avancer dans le présent et ne plus vivre dans l'ombre de mon passé.

Fin de ce chapitre.

Prenez soin de vous.

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