Chapitre 25

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Pdv Liam

Quinze putain de jours que je suis coincé avec Elisa dans ce foutu hôpital ! À croire qu'ils le font tous exprès. Je rêve que d'une chose retrouver ma belle brune qui commence sérieusement à me manquer.

Cependant, j'appréhende mon retour dans deux jours. Elle a énormément changé à ce que je sais, depuis qu'elle m'a laissé prendre la décision de rester aux côtés de mon ex compagne pour son rétablissement. Alia, a priori, s'est renfermée sur elle-même, elle assure les shows, mais ce qui m'inquiète le plus c'est son état de fatigue et sa santé mentale. J'ai peur qu'elle craque à nouveau, sachant que les autres membres du groupe, ne lui font pas de cadeaux après sa rupture avec le guitariste.

Pourtant, j'aurais tant aimé qu'Alia me retienne et me supplie de rester à ses côtés ce jour-là. Je l'aurais soutenu face à ses choix, mais elle a fait tout l'inverse. Comment puis-je lui en vouloir ? Cette femme a un cœur en or à mes yeux. Maintenant reste à savoir comment va t-elle prendre mon retour surprise ?

Mal abruti, me murmure mon subconscient.

J'avoue que mon moi intérieur n'a pas tort. Je ne lui ai même pas donné de nouvelles. Je suis passé par José pour donner mes directives pour la surveillance d'Alia et par Alice pour le groupe, pour ce qui la concerne la communication s'est faite par mail pour nous deux. Bordel ! Je suis vraiment le roi des connards ! Je n'arrive pas à l'effacer de ma mémoire. Elle est la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie et je la laisse, dès la première emmerde qui pointe le bout de son nez. Même Elisa n'a jamais réussi à me faire décoller, vibrer par un de ses baisers.

Frustré, je tape du poing et rumine sur le fauteuil dans lequel je suis installé, dans la salle d'attente du chirurgien. Je fais même sursauter au passage une vieille dame qui patiente un magazine en main.

— Désolé, dis-je pour m'excuser.

Ouais vaux mieux, manquerait plus que cette personne âgée, face une crise cardiaque, liée à mes excès de colère. Je serai bon pour rester quelques jours de plus en Ile de France. J'aime ce pays, mais pas autant que la chanteuse qui fait battre mon cœur à vive allure.

Je regarde ma montre puis m'aperçois qu'Elisa ne devrait plus tarder à sortir. C'est bien le cas lorsque j'entrevois sa silhouette franchir la porte vitrée, sans son plâtre, mais avec une atèle et des béquilles.

Je me redresse, pars à sa rencontre, pour en savoir plus sur son état de santé ainsi que pour lui apporter mon aide. Elisa m'annonce que d'ici un mois, elle devrait pouvoir marcher sans tout cet attirail. Je soupire de soulagement et la prends dans mes bras. Lorsque je me détache d'elle, je vois que ses joues sont rosies et qu'un fin sourire s'est dessiné sur ses lèvres. Quel con ! J'espère qu'elle n'imagine pas que je vais me remettre avec elle, car là elle a tout faux. Elle peut même se péter la seconde jambe immédiatement. J'ai beaucoup trop hâte de retrouver Alia. Elisa doit comprendre que dès maintenant, je vais la laisser seule. Mais je ne m'en fais pas pour elle, vu comment les mecs la matent. Cependant, ils risquent d'être surpris, en découvrant que tout en elle est superficielle.

— On y va, prononcé je, pour la sortir de sa béatitude.

— Euh.. Oui, je dois récupérer des papiers à l'accueil et nous pouvons rentrer.

— D'accord je te suis.

Une fois les ordonnances en main, je raccompagne Elisa dans notre ancien appartement. Les souvenirs affluent dans ma mémoire, les bons comme les mauvais. Notre aménagement ensemble, nos disputes pour choisir les teintes des murs ainsi que niveau boulot. Je suis sorti de mes pensées quand la voix de mon ex résonne dans le couloir de l'entrée.

— Tu ne restes pas ? M'interroge t-elle surprise.

— Non, je dois préparer mes affaires pour rejoindre les Sweet Girls Rock.

— Oh... je pensais... que...

Je ne la laisse pas terminer sa phrase, je l'interromps avant qu'elle ne se fasse trop de films dans sa tête.

— Elisa... Je te l'ai déjà dit... Je ne reviendrai pas sur ma décision.

— Pourquoi tu nous fais ça, tu as vraiment oublié notre vie de couple ?  Elle va te faire souffrir, tu le sais, finit-elle en s'énervant.

— Tu me l'as déjà dit et je prends ce risque, c'est elle que j'aime Elisa, rentre te le dans le crâne. Il n'y a plus de nous, je suis vraiment désolé.

— Très bien, alors dans ce cas, dégage d'ici ! Hurle t-elle les yeux larmoyant.

Putain ! Je ne voulais pas que ça se termine comme ça entre nous. J'espérais qu'on reste en bon terme, nous étions amis avant d'être amants. Je jette un dernier coup d'œil à mon ex, lâche un soupir de désolation, avant de lui tourner le dos pour franchir la pas de la porte, qui une fois celle-ci fermée, clôturera un petit chapitre de ma vie.

Devant la baraque de mes parents, je réfléchis à comment leur annoncer que mes fiançailles sont annulés. Je prends mon courage à deux mains, franchis les derniers mètres de l'allée, insère ma clé dans la serrure et ouvre la porte.

Une odeur de poulet grillée me parvient aux narines et je souris comme un con en pensant au dîner. Je me dirige vers la cuisine et m'installe sur un des tabourets, observant la femme qui m'a mise au monde, concentrée sur ses gestes.

— Bonjour maman, ça sent super bon ici.

— Oh ! Coucou, mon cœur, alors comment va Elisa ? Me questionne t-elle en se dirigeant vers moi pour déposer un baiser sur ma joue.

— Bien, réponds je.

— Liam ! Qu'est-ce que tu me caches ?

Je lâche un soupir blasé, car cette femme a un don pour lire en moi. Bon en même temps, c'est ma mère, c'est logique en soi.

—J'attends toujours, tape t-elle du pied.

— Maman... Je ne suis plus avec Elisa, car j'aime une autre femme. Balancé je tout en bloc.

—Dieu soit loué, tu ouvres enfin les yeux.

Hein, j'ai bien entendu ? Ma génitrice est heureuse. Punaise, je ne comprends plus rien.

— Ravis de te voir sourire ainsi, dis je avant de m'esclaffer avec elle.

—Tu n'imagines même pas, mon fils, je ne pouvais pas me la saquer cette fille. Donc oui, je suis heureuse.

—M'man tu sais que je t'aime.

—Moi aussi mon chéri, je t'aime, allez va chercher ton père dans son bureau et dis lui de prendre une bouteille de champagne, nous devons célébrer ça ce soir.

Je secoue ma tête de gauche à droite, toujours surpris par ce soudain revirement. Le repas s'est passé dans une excellente ambiance. J'ai appris par mon père, que lui aussi ne portait pas Elisa dans son cœur. J'espère que tout sera différent le jour où je présenterai Alia. Je sais que je vais vite en besogne, mais je compte bien que cette belle brune m'appartienne un jour. Même si pour ça, je vais devoir ramer pour reconquérir son cœur.

***********

Enfin, de retour au Canada, je rejoins l'ensemble du groupe à Vancouver, pour la dernière date dans ce pays.

John, le second chauffeur de "The Sweet Girls Rock" est venu me récupérer à l'aéroport. Actuellement, nous sommes à dix minutes en voiture de la salle de concert et mon cœur bat à toute vitesse en s'imaginant retrouver sa moitié.

La berline de luxe se gare sur le parking réservé à l'effigie du groupe. J'ouvre la portière arrière, reprends deux trois inspirations avant de franchir les portes métalliques bleus de la salle et de pénétrer dans un long couloir de même couleur. Je marche d'un pas rapide afin de trouver la loge et revoir ma belle chanteuse. Plus qu'à quelques mètres, je sens monter d'un cran mon stress. Comment Alia va t-elle réagir en me voyant ?

Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions, que j'entends une voix d'homme crier son prénom. Mon regard se fixe sur une ombre que je reconnaîtrais entre mille. Elle se rapproche de moi en courant et cette fois-ci, c'est moi qui hurle pour faire stopper la femme que j'aime dans sa course. Elle s'immobilise, ouvre la bouche puis la referme. Elle contracte sa mâchoire puis le son de sa voix me parvient enfin aux oreilles.

— Liam ? M'interroge t-elle murmurant à quelques centimètres de moi, surprise de mon apparition.

— Ouais, c'est bien moi. Tu peux m'expliquer pourquoi José te court après en te hélans ?

— Ça ne te regarde pas, rétorque t-elle d'une voix glaciale.

— Si au contraire ! Je reviens au bout de quinze jours et tu n'en fais qu'à ta tête et puis c'est quoi cette tenue ? Questionné-je interloqué de son accoutrement.

Je ne veux pas la vexer, mais là, c'est la totale, une poupée barbie version rock, je ne pensais même pas qu'une jupe pouvait être aussi courte et puis c'est quoi ces talons ? Elle compte elle aussi se péter une cheville ?

— Alia, tu ne vas nulle part sans que tu te sois changée, dis je irrité.

— Mêle-toi de ton cul et fous moi la paix ! J'ai besoin de prendre l'air, alors dégage de mon chemin !

Outch, là ça fait vraiment mal. José et Alice n'avaient pas tort sur un sujet, Alia a changé. Physiquement, je vois qu'elle est légèrement amaigrie, son débardeur rouge flotte sur ses épaules. Quant à ses yeux, de couleur jade, ils ne scintillent plus comme avant, ils se sont tous simplement éteint.

Niveau caractère et mental ma foi, elle a su rester la même, elle continue à déverser sa colère sur moi. Et bien mon gars, tu vas devoir porter tes couilles et remettre de l'ordre dans tout ce bazar, en commençant par la personne en face de toi.

Alia tente de m'esquiver pour emprunter la sortie de secours, mais je la rattrape in-extremiss par son poignet.

— Lâche moi Liam, je te jure que ce n'est pas le moment ! M'annonce t-elle en essayant de briser mon emprise.

— Oh non ma belle, tu ne vas pas m'avoir aussi facilement. Trois cent soixante heures sans te voir a été un vrai calvaire, alors maintenant que je suis de retour, je ne vais plus te lâcher.

—Pourquoi ?

—T'as une idée de la raison pour laquelle je suis revenu ?

Je plante mon regard dans le sien. Je n'attends pas forcément une réponse, je veux juste voir sa réaction. Elle se mordille la lèvre, hésitante. Je m'approche d'un pas et pose mon doigt sur sa poitrine à l'emplacement de son cœur.

— Toi, laché-je sans la quitter des yeux. Même si j'adore mon taf, tu es l'unique motivation à mon arrivée plus tôt que prévu. Elisa avait encore besoin de moi, mais tu me manquais trop. Je devenais dingue sans toi à mes côtés.

Après ma déclaration, je m'attendais à tout, sauf à ce qu'elle me morde. Bordel de merde ! Qu'est-ce qui lui prend ? Quelle mouche l'a piquée ? Je la regarde s'enfuir sans réagir. Cette fois, je ne sais plus quoi faire ni que dire.

José, resté en retrait, part à sa poursuite, tandis que moi, je suis planté comme un con, dans ce couloir devenu d'un coup bien trop obscur.

Déçu et attristé, mon cœur s'est arrêté de battre un cours instant. C'est dans ce même état d'esprit que je rejoins les autres membres du groupe pour faire le point avant leur passage sur scène.

Fin de ce chapitre.

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