Chapitre 7

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Le réveil en ce samedi matin est plutôt rude pour moi, Liam ne rigole pas avec l'heure. Il frappe à ma porte de chambre comme un vrai dégénéré. Lorsque je l'ouvre enfin, je suis prête à lui hurler dessus. Mais, me retiens de justesse en voyant mes amis à ses côtés le sourire aux lèvres.

– La belle au bois dormant est enfin réveillée, prononce Tom en se moquant de mon allure.

– La princesse t'emmerde, réponds je énervée par sa moquerie.

– Ah vous n'allez pas commencer tous les deux. S'exaspère Alice en grimaçant.

– Non, je te rassure, j'ai trop mal au crâne pour ça, soupire je en me massant les tempes.

– Alia, on doit partir dans une demie heure à peine, dépêche toi tu veux, m'informe Liam d'une voix emplit de reproche.

– Oui c'est bon, laisse moi vingt minutes pour que je puisse me préparer et je vous rejoins.

– Quinze pas une de plus. On se retrouve dans le hall, intervient Liam qui me détails de la tête aux pieds.

– Oui grand chef, me moque je avant de leur claquer la porte au nez.

Ma tenue en main, je me dirige vers la salle d'eau. J'aperçois mon reflet un cours instant à travers le miroir et me fait peur moi-même. Oh bon sang ! J'ai une tête de monstre sortie tout droit d'un film sur les zombies . Mais cheveux sont tous emmêlés et j'ai des cernes même mieux des poches sous les yeux, mon teint est pâle. Je soupire frustrée, avant de filer sous les jets d'eau chaude de la douche qui me procurent le plus grand bien. Je suis prête à tant. Je fais un dernier tour d'horizon de la suite, je n'ai rien oublié. Je ferme la porte et retrouve mes amis et notre nouveau manager qui fulmine en me voyant arriver.

– Quoi ? L' interrogé je d'un regard noir.

– Un quart d'heure chez toi c'est égal à vingt minutes ? Non parce que si c'est le cas, je vais faire appel à un professeur particulier pour des leçons de maths et de bonne conduite !  Répond il sèchement tout en s'avancant vers la sortie.

Punaise qu'est ce qu'il me gonfle, je regrette soudain Erik et sa patience légendaire. Certes on le poussait à bout, mais lui il savait employé les mots et mettre les formes. Tout le cas contraire de Liam. Exaspérée, je suis le groupe en m'appuyant sur Alice. Nous nous maintenons mutuellement l'une contre l'autre avançant à l'allure d'une tortue. Devant les portes du van nous nous installons en compagnie de Greg et José. Liam ayant préféré se retrouver en compagnie de Tom et Nathan. Allez savoir pourquoi ? Je pense en connaître la raison, je ris intérieurement en me remémorant notre retour à l'hôtel d'hier soir. Le pauvre, on a vraiment été vache avec lui en sautant et chantant comme des sauvages avec Alice.

– Qu'est ce qui te fait sourire ainsi, me demande Alice.

– L'absence de Liam, expliqué je.

Alice se met à rire à son tour avec une oeillade complice sous le regard incrédule de nos gardes du corps.

Le reste du trajet jusqu'à l'aéroport se termine dans un silence presque royal, j'observe le paysage défilé sous mes yeux, admirant une dernière fois la Tour Eiffel.

Devant les baies vitrées coulissantes, du Bourget, nous empruntons l'allée principale essayant de rester le plus discret possible. Nous embarquons dans le jet privé de la maison de disque qui prend son envol pour la ville de Nantes. Nous débarquons une heure plus tard, accueillis par de nombreux fans. Nos prénoms résonnent dans tous les sens pour signer des autographes et faire des photos.

Nous quittons l'aéroport de Nantes une demi plus tard pour rejoindre le bus de notre tournée où nous retrouvons nos chauffeurs Romain et John. À ma montée, je les salue chacun leur tour avant de signaler à Liam et aux membres du groupe que je pars m'allonger. Je dois être en pleine forme pour assurer l'interview au sein d'une radio locale, puis pour le concert qui se déroule ce soir. Le stade de la Beaujoire se tient à guichet fermé soit environ plus de quarante huit milles personnes.

Vers seize heures trente, j'émerge tranquillement de ma sieste. Je me prépare un café et grignote quelques biscuits. Assise à ma place habituelle je visualise où nous sommes. Gabin s'installe face à moi, me faisant légèrement sursauter.

– Salut ma belle, tu as été extraordinaire hier soir.

– Merci, moins sûre pour ce soir, je suis épuisée.

– Un bon remontant et ça repart, m'annonce t-il en poussant une petite boîte cachée sous sa main vers moi.

– Qu'est ce que sais ? Demandé je suspicieuse.

– Rien de bien méchant, mais ça va te faire tenir le coup, susurre t-il en se penchant vers moi pour remettre une de mes mèches de cheveux.

– Gabin tu sais très bien qu'avec Liam sur mon cul en permanence, je ne peux plus rien consommer, murmuré je en me saisissant de l'objet.

– Vas au toilette je te couvre, s'exclame t-il en me faisant un clin d'œil.

Je le regarde méfiante c'est l'un des premiers à me sermonner quand je consomme des substances illicites. Et là c'est lui qui m'en propose, pourquoi ? Je fronce mes sourcils, le questionnant du regard.

– Alia ce n'est pas ce que tu crois, j'en prenais lors des défilés, par moment je n'arrivais plus à supporter la pression qui se mélangeait à la fatigue.

– C'est des amphétamines, c'est la même choses.

– Je sais mais c'est moins nocif à petite dose que tout ce que tu as pris auparavant.

– Merci, dis je gênée.

– Bon allez, bouge moi ce petit cul bombé, pour essayer les tenues de ce soir, s'exclame t-il en frappant de ses mains.

Je m'exécute en soufflant puis m'avance vers la seule chambre du bus en sa compagnie. J'ouvre la porte sans aucune délicatesse et découvre un Nathan et Alice dans une position plutôt compromettante et à moitié nus, je m'excuse et m'empresse de fermer la porte, sous les yeux surpris de mon ami styliste à mes cotés.

– Je crois qu'on va devoir patienter m'esclaffé je.

– C'est clair, réplique t-il a son tour.

– Alia tu peux m'expliquer pourquoi tu n'es pas encore habillée pour l'interview ? Me questionne Liam furieux.

– Hum, disons que la chambre n'est pas disponible, souligné je en le contournant.

– Quand est ce que tu arrêteras de me prendre pour un con ! Crie t-il en ouvrant la chambre.

Je me retourne les bras croisés et attends impatiente de voir sa réaction. Un oh merde de surprise sort de ses lèvres avant de se détourner de la pièce. Liam me fixe en grimaçant . Mon fou rire reprend de plus belle face à son incompréhension.

– Merde, arrête de sourire comme ça tu aurais pu me le préciser.

– Il me semble te l'avoir dit que la chambre n'était pas disponible. C'est toi qui ne m'a pas écouté, souligné je en allant vers l'avant du bus retrouver Tom.

Gabin prend ma défense, lui stipulant que je l'avait prévenu, avant de me suivre de près. Nous laissons derrière nous un Liam déconfit, qui ne tarde pas à nous rejoindre à son tour.

– Je me change où maintenant ? Questionne je Liam et Gabin.

– Hé bien dans la chambre, me répond Tom concentré sur son film.

– Heu... Comment te l'expliquer.. Alice et Nathan s'exercent aux positions du kamasutra, lui explique Gabin retenant un nouveau fou rire.

– Merde.. S'exclame t-il en nous dévisageant.

– Ouais, on a tous eu la même réaction, se moque Liam.

Gabin se lève me faisant un signe de tête avant de me tendre sa main. Je le suis sous les yeux ébahis de mon ami guitariste et du manager.

Je détourne légèrement la tête dans leur direction puis leur annonce que je vais uniquement me changer aux niveaux des couchettes et non baiser. Des oufs me parviennent aux oreilles, tandis qu'un sourire se dessine sur mes lèvres en imaginant leur têtes.

Le costume de scène de ce soir est choisi, il me manque plus que la tenue pour l'interview. Après plusieurs essayage, j'opte pour un jean bleu foncé, un débardeur blanc et une chemise noire ouverte. Charlotte n'étant pas encore arrivée, je me coiffe moi même d'une tresse  sur le côté, laissant quelques mèches rebelles en dépasser. Une bonne demi-heure plus tard je suis paraît et rejoins l'ensemble du groupe.

– On t'attendais, installe toi, prononce Liam en me souriant.

Je lève un sourcil surprise et m'assois à la place indiquée. Nous voyons tous ensemble les sujets qui peuvent être aborder lors de notre entretien au sein de la radio et nous nous mettons d'accord sur ce que nous pouvons révéler ou pas.

– Il est tant d'y aller, je compte sur vous, ne me décevez pas. Annonce t-il avant de demander à Romain notre chauffeur d'ouvrir la porte du bus.

Je suis la dernière à sortir, je reprends une dernière inspiration avant de souffler un bon coup et de me motiver. Au fur et à mesure de mon avancée vers le bâtiment vitrée qui se trouve face à moi, la panique me gagne en imaginant les questions qui pourraient m'être posées. Je ne prete même pas attention aux groupies qui hurle mon prénom, pour un autographe ou une photo. C'est Alice qui en me tapotant l'épaule, me fait réagir et sortir de mes pensées.

Je m'approche des barrières de sécurité, emprunte un stylo à José et commence à signer et faire les selfies avec nos fans. Dix minutes se sont écoulées, nous sommes maintenant à l'intérieur du local de la radio. Nous avons les pass autour du cou et suivons l'animateur vers le studio pour enregistrer l'émission.

– Nous sommes à l'antenne dans cinq minutes, nous informe t-il.

Un technicien du son, nous demande de mettre les casques afin de vérifier les retours, puis le jingle de l'émission résonne dans mon casque. Je tente de me canaliser puis de garder mon calme un maximum.

– Bonjour chers auditeurs, cet après-midi dans les studios je suis en compagnie du groupe The Sweet Girls Rock, qui on accepté de venir répondre à vos questions en direct.

Fredo l'animateur nous présente chacun notre tour avant de nous poser des questions.

– Alia, tu es la chanteuse du groupe, peux-tu nous dire comment se passe votre tournée dans ton pays de naissance ?

– Super bien, les fans sont géniaux et ça fait du bien de revenir à nos racines.

– OK, j'espère que cela vous fait plaisir les petits loups. Merci pour ta réponse.

– Les gars à votre tour. Êtes-vous tous les deux célibataires ?

– Oui, répondent ils en même temps.

J'observe Alice qui grimace vexée par la réponse de Nathan. La même  question nous est posée, la réponse fuse aussi sec, de sa bouche. Elle  précise à son tour qu'elle est toujours encore un cœur à prendre. Le sourire qu'arborait notre batteur disparaît, laissant place à de la tristesse.

L'interrogatoire continue et cette fois-ci c'est moi qui m'offusque.

– Dernière petite question à Alia. Qu'elles sont les raisons qui t'ont poussé à toucher à l'alcool et la drogue ?

Je me doutais que cela allait mettre posée. Je sens ma pression artérielle monter en flèche, je deglutis avec difficulté, ferme mes paupières un instant, reprends mon souffle prête à répondre, mais Liam intervient à ma place prenant ma défense.

– Écoutez, on parle de la vie privé de la chanteuse du groupe là. Vous n'avez aucun droit d'en parler sans en avoir fait une demande. L'émission s'arrête donc ici. Je tiens à m'excuser d'avance auprès des fans , s'explique t-il en m'empoignant par le bras.

Je soupire de soulagement et le suis. Il m'a l'air à cran tout comme moi. Je reste tout de même surprise qu'il est interféré de cette manière. Je remercie Liam intérieurement de m'avoir sorti de cette impasse.

Tom, Nathan et Alice se lèvent à leur tour soulagés de ne plus entendre les méandres de l'animateur. Nous quittons les lieux sans s'arrêter devant nos admirateurs. Qui quand je les observent à travers les vitres du bus sont déçus.

Je les comprends dans un sens, j'ai des hauts le cœurs en repensant à cette interview qui m'a profondément blessé ainsi que mes amis.

Liam s'approche de moi, il est tendu comme un arc, je sens que je vais en prendre pour mon statut. Je le fixe du coin de l'œil lorsqu'il s'assoit.

– Je suis désolé, annonce t-il en soupirant.

– Tu n'as pas à l'être, je devais m'attendre à ce genre de question. Merci d'avoir pris ma défense en tout, dis je en me détachant les cheveux.

– Je l'aurais fait avec n'importe lequel d'entre vous, réplique t-il en fixant ses prunelles aux miennes.

– C'est honorable de ta part en tout cas, maintenant que nous avons passé un petit moment agréable à nous faire des louanges, peux tu dégager de là, je dois retrouver Charlotte et enfiler mon costume, dis je en lui mettant une tape sur le bras.

Il se lève, fronçe les sourcils et s'apprête à me crier dessus, mais je ne lui en laisse pas le temps. Je pose ma paume de main sur sa bouche et lui fait signe de se taire avec mon index sur la mienne.

Je m'empresse de retrouver la coiffeuse et maquilleuse du groupe dans la chambre du bus, le sourire aux lèvres de l'avoir une fois de plus cloué sur place.

Fin de ce chapitre.

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