Chapitre 6 - Fissure (Partie 1)

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Maison de Jordan.

Elle ne me répond pas. J'hésite à continuer mes investigations. Elle n'est clairement pas bien et ce serait profiter de la situation. Je lui souris et je déplace une mèche de cheveux qui barre son front. Je la replace délicatement derrière son oreille. Ma main descend d'elle-même en une lente caresse pour rejoindre la base de son cou. Ses yeux s'assombrissent, sa respiration prend de l'ampleur. Je laisse mon instinct guider mes gestes. Ma main caresse sa nuque à présent et je la sens réagir à mon contact. Elle se mord la lèvre inférieure. Je sens une bouffée de désir m'envahir tout entière. Mon regard passe lentement de ses lèvres entrouvertes à son regard incertain tandis que j'approche mon visage du sien. Je crains un recul. Je m'arrête à quelques millimètres de mon but et le caresse de mon souffle. D'un léger mouvement, elle capture mes lèvres sans préavis. Son contact m'électrise littéralement. Notre échange se fait exigeant. Comme si nos envies trop longtemps retenues avaient rompu une digue de pudeur et de crainte.

De l'urgence. C'est le sentiment qui m'envahit en cet instant. L'urgence de la tenir contre moi, de la caresser tendrement, sauvagement, de la faire mienne, de la posséder littéralement. Mes mains soulignent ses courbes malgré sa chemise. Mon corps se presse contre le sien. Elle répond avec ardeur à mes attentions. Ses vêtements sont une entrave dont je me défais rapidement : pantalon, chemise, soutien-gorge, tout cela valse en un rien de temps. Je la regarde intensément pendant que je la déshabille guettant un recul de sa part. Mais elle semble apprécier le moment autant que moi. Revenant vers elle pour prendre, de nouveau, possession de ses lèvres, je rapproche également le reste de mon corps. Ma jambe trouve naturellement sa place entre les siennes. À chacun de mes mouvements contre son pubis, un gémissement lui échappe. Mes mains sur ses seins ne restent pas inactives. Son parfum m'enivre et dilue mes questions. Je n'ai pas l'impression de la découvrir mais d'être dans un film mille fois rejoué dont je connais le scénario par cœur.

Mues par leur volonté propre ou la force de l'habitude, les mains ont rejoint son dos et descendent sur son unique sous-vêtement. Mais elles ne s'attardent pas. Elles s'arrêtent sur le haut de ses cuisses et, sans préavis, j'enlace fermement ses jambes, je me baisse et, une fois son bassin calé sur mon épaule, je la bascule et la soulève. Sans réfléchir, je rentre dans la chambre et la dépose en travers du lit, sans trop de ménagement ! Je m'installe à califourchon sur elle et me débarrasse de ma chemise en passant. Elle se redresse pour ouvrir le bouton et le zip de mon jean. Alors qu'elle passe ses mains entre l'arrière de mon pantalon et mes fesses, je me mets debout pour l'aider à m'en débarrasser. Elle ne se fait pas prier et la manœuvre est promptement menée à son terme.

Je suis à présent en sous-vêtement et ses mains s'attaquent à mon boxer mais je ne la laisse pas faire. J'emprisonne ses mains dans les miennes et je reprends ma position initiale à califourchon sur ses jambes. Je l'allonge et je positionne ses mains au-dessus de sa tête vers la tête de lit constituée de barres horizontales. Ses mains s'agrippent immédiatement à une barre. En me redressant, je m'arrête en tombant sur son regard : terriblement brillant, terriblement excitant, pupilles dilatées... Puis ses lèvres, légèrement entrouvertes, qui laissent passer un souffle rapide. Des lèvres rougies par nos baisers fiévreux. Dans une bulle, je laisse mes yeux parcourir ce corps à la fois inconnu et familier. Son cou long et fin qui lui donne ce port de tête de princesse. Ses épaules fines et rondes qui me donnent une folle envie d'y planter mes dents !

Je résiste à la tentation, non sans mal, pour poursuivre mon exploration visuelle. Ses seins dressés que j'ai sentis fermes et réactifs sous mes mains, il y a quelques instants. Chaque partie de son corps frémit quand je pose mon regard dessus. Je sais qu'elle suit mon exploration visuelle, qu'elle sent mon regard comme si je posais mes mains sur elle. Et son ventre parfaitement plat et légèrement musclé. Mon regard se heurte à son dernier sous-vêtement. Entravé par mes jambes, son bassin se soulève néanmoins légèrement, suffisamment en tout cas pour me faire comprendre ce qu'elle veut. Je me relève sur mes genoux et me recule un peu. Juste ce qu'il faut pour faire passer ses jambes devant moi, sans me priver de les caresser sensuellement au passage. La lenteur de mes mouvements contraste avec la frénésie qui nous a amenées dans la chambre...

Je pose ses jambes sur mes épaules et mes mains sur son bassin. J'agrippe la dentelle de chaque côté et la fais glisser lentement. Elle profite de l'appui de ses jambes sur mes épaules pour soulever son bassin et me faciliter le passage. Débarrassée du tissu gênant, je me recule légèrement pour allonger ses jambes sur mes côtés. De ma prise initiale sur ses chevilles, je remonte lentement sur ses mollets, l'arrière de ses genoux. Je caresse ses cuisses à pleines mains d'un mouvement tantôt léger, tantôt exigeant. Elle proteste quand j'évite son triangle d'or pour m'allonger sur elle et m'emparer de ses lèvres. Ma langue n'a pas besoin de forcer le passage. Elle m'accueille avec une gourmandise non dissimulée, ses mains toujours agrippées à la tête du lit. J'aimerais sentir ses mains sur moi mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur cette envie. Mon bassin bouge contre elle. Sa réaction ne se fait pas attendre : elle l'entoure de ses jambes et m'emprisonne tout contre elle. Je romps le baiser et mes mains posées sur le drap, tout près de son corps me permettent de me soulever légèrement. C'est tout mon corps à présent qui la caresse lentement.

Je scrute chacune de ses réactions : le trouble de son regard, sa poitrine qui se soulève plus rapidement, ses doigts crispés sur la barre de la tête de lit, ses lèvres entrouvertes, son souffle saccadé, les frissons qui la parcourent, qui la font trembler légèrement et qui hérissent sa peau. Mais ce qui me fait le plus d'effet, ce sont ses tétons érigés qui semblent réclamer ardemment ma bouche !

Avant de les satisfaire, je dépose mes lèvres dans son cou. Je passe ma langue sur sa jugulaire, puis la ligne de sa mâchoire. Je remonte jusqu'au lobe de son oreille que je mordille quelques secondes avant de lui susurrer :

— Peu importe le passé, ma belle. À présent, tu m'appartiens pour toujours et à jamais.

Je cherche son regard. Mais elle a fermé ses paupières et une larme roule sur sa joue. Je me tends et perds une bonne partie de mon assurance. Je retrouve ses lèvres pour un baiser empreint d'une douceur inégalée auquel elle répond sans retenue. Me voilà rassurée. Je parsème son visage de doux baisers alors que mon corps repose à présent quasiment de tout mon poids sur le sien. Mes mains jouent sur ses flancs tandis que ma bouche descend enfin vers sa poitrine. Je dépose une myriade de baisers sur son sein droit à présent, ma main droite s'occupant du second. Je caresse, je suçote, je tire légèrement. Et ses réactions ne se font pas attendre. S'aidant de ses jambes qui entourent toujours mon bassin, elle se frotte contre moi, mais cela ne semble pas lui suffire. J'avoue que j'ai envie de bien plus aussi. Me redressant légèrement à l'aide de mes deux mains, je descends le long de son ventre en déposant de petits coups de langue au passage, tout au long de mon périple. Elle desserre ses jambes pour je puisse continuer ma progression. Je découvre malgré la pénombre son mont de vénus rasé de près. Chaque attouchement semble électriser tout son corps et provoque des mouvements désordonnés. Doucement ma belle... Ses cuisses sont positionnées au niveau de ma tête à présent et j'ai un plein accès à son intimité. Je jette un œil vers son visage : elle s'est légèrement redressée pour suivre ma progression. Elle se mordille la lèvre à présent. Sans quitter son regard, je souffle délicatement sur son trésor largement offert. Entre imploration et protestation, elle m'incite à passer la vitesse supérieure. Mon ventre se tord d'impatience et je ne peux résister plus longtemps. Je m'installe bien confortablement entre ses cuisses, mes mains bien calées sur l'intérieur de ses hanches. Concentrée, je me délecte de sa texture, de ses parfums, de ses réactions, de son corps qui ondule de plaisir sous mes assauts.

Dans ma tête, un barrage cède. Des flashs d'autres étreintes, toutes plus torrides les unes que les autres, m'envahissent. Ils décuplent mon désir de la posséder là maintenant, et je n'y résiste pas. Mon ardeur la mène au point de non-retour plus vite que je ne l'aurais voulu. Mais je suis incapable de ralentir, je veux sa jouissance. Très vite, elle se cambre violemment et j'observe avidement les effets de ce plaisir intense sur son corps, sur son visage. Encore des larmes ! Je reviens à la hauteur de son visage et je cale son corps contre le mien, tout en douceur. Je la berce de mes baisers sur ses larmes qui finissent par se tarir. Elle a posé une main légère sur mon torse et sa respiration se calme progressivement. Elle semble si fragile en cet instant. Elle relève son visage pour croiser mon regard. Le sien est incertain et je doute un instant de sa réaction. Je lui souris tendrement néanmoins. Son visage se détend instantanément et, à son tour, elle me sourit. Un sourire coquin associé à un « mordillage » de lèvre des plus sensuels.

Sans crier gare, elle me bascule sur le dos et prend possession de ma bouche avec voracité. Tout mon désir explose à nouveau et me brûle les entrailles. Elle a à présent pris les rênes. Sa réserve et sa timidité semblent loin. Et ce n'est pas pour me déplaire.

Mon esprit émerge lentement d'un sommeil court mais réparateur. Il enregistre rapidement la situation : Angie contre moi, sa main sur ma poitrine, mon bras la retenant dans son dos. En ce qui concerne la nuit en tout cas, ma mémoire fonctionne à merveille. Je souris de contentement et je sens une douce chaleur m'inciter à reprendre la danse. J'hésite à la réveiller, elle semble si détendue. Les images de la nuit se succèdent et je ne peux éluder ses larmes. Elles n'ont pas duré mais elles sont tout de même source d'interrogation. Mes doigts ne peuvent s'empêcher de caresser son dos, tout en légèreté. Je sais que je vais la réveiller ainsi mais c'est plus fort que moi. Je veux voir son regard, je veux qu'il me confirme que tout va bien.

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