Chapitre 76 : Dérive

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Pour ce chapitre je vous propose : The End is where we begin de Thousand Foot krunch, je trouve qu'elle correpsond bien à la pensée d'Allan en ce moment.

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Ce parfait inconnu au visage et au corps plutôt sympathique, s’installe à côté de moi après un simple hochement de tête de ma part. Je sens son regard qui ne me lâche pas, il doit surement être entrain de me détailler et s’imaginer des trucs avec moi. C’est sûrement ce genre de type complètement en manque, qui compte bien tirer son coup avant la fin de la nuit… après tout, ça pourrait peut-être me faire du bien, ça aussi.

Le poids du silence commence sérieusement à se faire ressentir, malgré la musique qui raisonne dans toute la salle. Ce n’est clairement pas moi qui ferais le premier pas, je n’en ai aucune envie… Ce bel inconnu se décide finalement à lancer la discussion :

A : Eh bien, on ne peut pas dire que tu sois causant toi ! Moi c’est Antoine et toi ?

Al : Allan. Dis-je simplement.

A : Tu sais que tu me plais toi ! Tu changes des autres qui semble avoir ce besoin irrésistible de déballer toute leur vie pour se sentir exister.

Al : Ouais… aucun intérêt à faire ça.

A : Bah ça me plait ! Et t’es plutôt beau gosse en plus.

Al : Merci, t’es plutôt pas mal non plus.

A : Eh beh, on ne peut pas dire que tu sois très doué pour la drague toi. Pourquoi t’es venu, ici ? Tu m’as l’air bien déprimé.

Al : Ça se voit tant que ça ? J’imagine que je suis venu pour essayer d’oublier, l’espace d’un instant, tout ce qui m’arrive en ce moment. Et je ne veux pas en parler donc on stoppe la discussion ici.

A : Ahah ! D’acc, allez je t’invite, tu veux boire quoi ?

Al : …mmmh aucune idée.

Antoine se lève et se dirige vers le bar. Je ne sais pas si c’est la drogue ou l’alcool que j’ai dans le sang mais ce mec me fait quand même un petit effet. Je ne peux m’empêcher de mater son derrière furieusement bien moulé dans son jean serré. Il revient tout sourire avec deux verres d’un cocktail que je ne connais pas, en disant :

A : Cuba Libre, tu connais ?

Al : J’y connais rien en cocktail.

A : Rhum, Coca et jus de citron vert tu vas voire c’est une tuerie, après je te ferais gouter le Blue Lagoon si tu veux.

En effet, ce cocktail était bien fameux, bien plus fameux que le Captain Coca que je buvais depuis tout à l’heure. On enchaîna ainsi pendant plusieurs heures différent cocktail. J’appris qu’Antoine avait lui 19 ans, habitué de cet établissement depuis déjà un an, il semble connaître tout le monde, même les patrons qui sont également DJ un certain Emilien et son copain Renan. Il a dit ne pas trop aimer quand les mecs lui racontent leur vie, pourtant il se fait une joie de raconter la vie des autres et donner quelques détails sur la sienne aussi. Après avoir gouter une bonne partie des cocktails de la carte si ce n’est tous, Antoine me propose de venir dans son appart. Je sais très bien ce qui va se passer, même si on ne s’est pas tellement chauffer durant cette soirée. Je ne me fais aucune illusion deux mecs gays qui se retrouvent seul dans un appart, après avoir enchainé plusieurs verres... on ne va sûrement pas enfiler des perles. Je ne saurais dire si j’en ai envie ou pas, mais mon but premier étant d’oublier Zach et Victor je me laisse tenter par la proposition.

On sort du Nightfader, je le suis jusqu’à un quartier hlm avec plusieurs tours en somme très classiques. Je ne sais vraiment pas dans quoi je m’embarque là, mais au fond je pense en avoir besoin et puis je n’ai rien à perdre, il est vraiment beau gosse quand même. Arrivé dans l’ascenseur, il n’attend pas plus longtemps et se colle à moi frotte son corps contre le mien, m’attrape la tête et m’embrasse avec envie. Il se reprend cependant et demande un peu gêné :

A : Euh, désolé mais … euh… t’es d’accord pour ça, enfin qu’on …

Al : Je t’ai dit que je voulais oublier les merdes qui m’arrivait en ce moment, donc ouais, pourquoi pas !

A : T’as quel âge au fait toi ?

Al : Pause pas de question et embrasse-moi, beau gosse ! Dis-je en accordant les gestes au mot.

Je l’embrasse donc avec délectation et lui me colle contre le miroir de l’ascenseur et me retourne lorsque la porte s’ouvre, puis me lâche et me prend par la main pour m’amener jusqu’à son appart, il ferme derrière lui et se relance à l’assaut de mes lèvres. Nous n’attendons pas d’avoir quitté le couloir d’entrée pour enlever nos hauts respectifs. Son corps est tout bonnement merveilleux de beaux abdos bien dessiné avec une fine bande de poil partant de son nombril m’invitant à une exploration plus approfondie. On arrive rapidement dans son salon qui fait également office de chambre, et nous sommes rapidement totalement dévêtus.

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Après avoir vécu un moment plutôt torride, je récupère mon téléphone et vois qu’il est déjà 4h du matin. Je quitte ce bel éphèbe pour certainement ne jamais le revoir. Il aura réussi l’exploit de me faire oublier pendant un instant toutes les questions qui tournent dans ma tête et surtout me faire oublier un instant le merveilleux visage de Zach.

Les jours passent ensuite sans aucune saveur, j’ai continué à fumer, boire, baiser à tout va. Le Nightfader est devenu mon repère, j’y retourne tous les soirs, changeant de partenaire chaque nuit. Je sais que je fais n’importe quoi mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour espérer oublier…

Mais oublier sa tristesse est impossible, tout ou tard un événement surgis nous replongeant dans notre triste réalité, pour ma part cet événement c’est l’enterrement de Victor… on est vendredi, une boule au ventre m’accompagne depuis le début de la nuit qui a encore était très courte…je prends dans mon armoire la tenue la plus sombre, la plus noire que j’ai… je suis en deuil après tout, de Victor ou de moi-même j’avoue ne pas trop savoir… j’enfourne ma moto et part en direction du cimetière, pour cet ultime adieu.

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