Prologue

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Je suis en larmes. Je ne comprends pas ce qu'il se passe du haut de mes cinq ans : mes parents sont dans une boîte, les gens autour de moi sont tristes ; je vois leurs larmes sur leurs figures. Mamie me tient fort la main, ma tata Adèle est là aussi. Je ne la vois pas souvent mais je l'aime beaucoup. Elle a l'air triste, elle fixe les boîtes où sont mes parents. Il y a beaucoup de fleurs, vraiment beaucoup. Ma maman aime beaucoup ça, je me demande quand est-ce qu'elle reviendra...Le monsieur avec une robe a fini de parler et marche vers ma mamie et moi. Il me donne deux roses que je prends et en donne deux à mamie. Mamie me tire doucement par la main pour que je marche avec elle, je la regarde déposer une rose sur chaque boîte. Ensuite, elle se baisse et me prends dans ses bras. Ses joues sont toutes mouillées. Elle me dit de déposer les roses qui sont dans ma main sur les boîtes et je reste ensuite dans ses bras, jusqu'à ce que papy fasse la même chose.J'adore être dans les bras de mon papy car il est très grand et que je peux toucher le ciel comme ça. Papy m'amène plus loin, il ne parle pas, il ne parle plus depuis pleins de jours. Il est triste lui-aussi mais je ne sais pas pourquoi. Tous les gens déposent des fleurs puis ils viennent vers papy, mamie et tata Adèle, me sourient, me caressent le visage. Je n'aime pas ça. Mamie et papy restent pour regarder les boîtes qui descendent dans le trou. J'entends mamie pleurer, je la regarde mais elle ne me voit pas. Nous ne restons pas longtemps là.

- Ils sont où maman et papa ? demandai-je à tata Adèle.

Ma tata Adèle m'a pris sur ses genoux. J'aime ma tata Adèle, elle me ramène pleins de jouets.

- Ma chérie, maman et papa ne sont plus là.

- Ils sont où ?Elle me porte jusqu'au jardin, il fait nuit et j'ai peur.

- Regarde le ciel ma puce.

Je regarde alors le ciel, mais tata est plus petite que papy. Je ne pourrais jamais toucher le ciel avec elle.

- Tu vois tous les trucs qui brillent et qui sont là que quand il fait noir ?

- Oui.

- Ce sont les étoiles ma chérie, et papa et maman sont là-haut avec elles.

- Mais pourquoi ?

2018

- Chérie, tu étais dans la lune ? demande ma tante en entrant les bras chargés de sacs.

- Oui, désolée.

Mon oncle Sam entre à son tour dans la cuisine.

- Tes pieds sur la table, me gronde ma tante.

Je souris et descends mes pieds.

- Tu n'es pas au salon ? me demande ma tante.

- Non, j'ai rendez-vous avec un client.

- Très bien, t'ira au salon après ?

- Ouaip !

- Tu pourras dire à Tara que je veux la voir ?

- Okay, dis-je.

Ma tante, de dos, porte son cuir des Roses of Hell qu'elle ne quitte jamais. Mon oncle entre à nouveau avec le reste des sacs de courses, il s'approche de ma tante et lui fait un câlin. J'entends ma tante glousser.

- Vous me dégoutez, il y a des chambres, sérieux ! leur dis-je.

Ma tante se tourne.

- Tu verras quand tu seras amoureuse, tu...

Je me lève, récupère mon paquet de clope et mon téléphone.

- Je me casse avant que tu me donnes une nouvelle leçon sur l'amour, dis-je en riant. A plus !

- Fais attention ! me dit mon oncle.

Je secoue la tête. Sérieux, l'amour me donne des boutons. Je récupère mon casque à l'entrée et me dirige vers ma moto. Je l'enfourche et quitte le quartier où ils vivent. Je passe devant le salon de massage que je dirige avec le club, puis passe devant le restaurant que Sali gère. Je quitte la ville mais m'arrête à la suivante.Je descends de ma moto. Je sais que j'attire les regards, une petite femme comme moi sur un gros engin comme une moto, où est l'erreur ? J'avance et entre dans le restaurant. J'avance jusqu'à une table où se trouvent deux hommes. Je m'installe et pose mon casque sur la banquette.

- Je me demandais si vous alliez venir, me dit l'homme à la tête dégarnie.

- Si on en venait aux faits, lui répondis-je.

- Un café ? me demande l'autre à la tête rasée.

- Oui, dis-je, merci.

Il fait signe à la serveuse et quelques secondes après, j'ai mon café devant moi. Je la remercie et me concentre de nouveau sur les deux hommes devant moi.

- Alors, dîtes-moi tout, leur dis-je.

L'homme dégarni sort une photo et la fait glisser jusqu'à moi.

- C'est qui ? demandai-je en regardant la photo.

- Logan Carter, c'est le président des Weapon Brother, un MC de Californie.

- Très bien, d'autres informations ?

- Ce qui va compliquer la tâche c'est qu'il n'est jamais seul, me dit l'autre homme.

- D'accord, en tant que MC ils ont quelques ressources ?

- Ils ont un garage, un bar, un salon de tatouage.

- Ça c'est officiel et le reste ?

- Drogues, armes.

- Okay, dis-je. 30 000, leur dis-je.

- C'est tout ? me demande le crâne rasé.

- Pourquoi ? C'est pas assez cher ?

- Si, je m'attendais à plus pour cette homme-là...

- C'est un monstre ? demandai-je en riant.

Mais ils ne rient pas avec moi.

- 30 000$ ça nous va, une partie maintenant ? me dit l'autre.

- Non, je prends tout à la fin.

Le crâne rasé se met à rire.

- Quoi ?

- C'est juste étrange de prendre tout à la fin.

- Dites vous que si vous ne payez pas, je saurais vous retrouver et vos cadavres, eux, personne ne les retrouvera. Je sais être discrète sinon ça ferait longtemps que je serais en prison, leurs dis-je en souriant.

Les deux hommes ne me répondent pas. Je prends la photo et la mets dans ma poche en cuir. Je bois mon café, récupère mon casque et quitte cet endroit. Je reviens dans ma ville et m'arrête au salon.

Logan Carter, tes jours sont comptés...

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