Chroniques Historiques Officielles : la naissance des Bulles

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VINGT-DEUXIEME SIECLE (2200-2250)

Extrait d'un journal français "Libération" (14.01.2201)

Chronique évoquant la première année de la ville bulle Paris (désormais Bulle 2)

"Paris- ville bulle : l'expérience positive".

Paris a été parmi les premières villes au monde à se lancer dans l'expérience de ville bulle. Après vingt ans de travaux ininterrompus et une année de tests, la magnetosphère a été activée. Cela signifie qu'à l'aide d'électricité et d'aimants supraconducteurs, une atmosphère artificielle a été générée autour de la mégapole. Celle-ci filtre l'air et les UV et fonctionne comme un bouclier magnétique protégeant des évènements dus au dérèglement climatique. Quelques centaines de milliers d'habitants se sont portés volontaires pour la récolte de données concernant cette situation inédite.

Ainsi, dans cette bulle, Il y a trois espaces bien distincts dans cette bulle. Au centre se trouve un cœur vert, destiné aux loisirs des habitants (qui doivent réservé leur créneau horaire). En périphérie a été établie une ceinture agro alimentaire dont est issue cinquante pour cent des ressources de première nécessité. Entre ces deux espaces, se situe le milieu urbain et toutes les commodités communes aux grandes villes: hôpitaux et services de santé, crèches, établissements d'enseignements, transports, services administratifs, complexes sportifs, magasins de première nécessité et d'agrément.

Les défenseurs de ce projet vantent la prouesse technologique majeure : en effet, il s'agissait, certes de concevoir une atmosphère artificielle, mais la gageure était surtout qu'elle utilise le moins de ressources énergétiques possibles. Le pari est tenu, selon les concepteurs, certains comparent même cette avancée à celle faite lors de la conquête spatiale et reprennent la célèbre citation "Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité."

Les opposants à cette expérience parlent "d'humanité sous cloche" et objectent qu'il ne sera pas possible, d'une part, de vivre tous entassés et enfermés de cette façon, d'autre part, que l'on ne pourra jamais produire ce dont la société a besoin sous dôme.

Afin de mieux comprendre ce que signifie "vivre dans une ville bulle", nous sommes allés à la rencontre de Laura, habitante de la ville bulle depuis dix mois maintenant. Elle nous parle de son quotidien.

Laura, Vous avez choisi de faire partie de l'étude "Effets de la vie en espace restreint". Pourquoi ? Et qu'est ce que cela implique comme contraintes ?

Oui. J'ai fait ce choix car je pense qu'à moyen terme, nous devrons adopter ce mode de vie et je souhaite aider, à mon échelle, à rendre cela possible.

Pour participer à cette étude, il fallait, au préalable, avoir un travail dans Paris intra-muros. De plus, il ne fallait pas avoir d'enfants, l'étude portant pour l'instant sur des adultes. Une fois sélectionnés, nous avons dû signer un contrat nous engageant à rester constamment à l'intérieur de Bulle pendant un an. Nous devons régulièrement nous soumettre à des examens médicaux et psychologiques. Ah oui, on nous demande également de tenir un journal de bord.

Ces contraintes vous pèsent-elles?

Les premières semaines, je me sentais un peu angoissée à l'idée de ne pas sortir. Et puis, j'ai mis un peu de temps à m'habituer à la couleur du ciel. Ce vert phosporescent, au début, c'était dérangeant. Mais, je m'y suis faite assez rapidement. Aujourd'hui, je n'ai pas l'impression de vivre sous contraintes, à part, peut-être au moment de mes vacances...

Décrivez-nous votre quotidien ? Est-ce si différent des conditions de vie à l'extérieur?

Je dirais que c'est plus facile. À mon arrivée, dans mon nouveau logement, j'ai rempli un questionnaire très complet concernant mon mode de vie. Tout mon logement étant domotisé, ces données ont été entrées dans l'unité de gestion, je les porte également dans une puce, en pendentif. Ainsi, tous les aspects domestiques sont gérés par l'UG. Elle remplit le frigo, planifie le ménage, s'occupe de ma garde-robe, me propose des livres et des films... et tout cela en fonction de mes goûts. C'est très reposant !

Certains disent que c'est la mort du libre arbitre et de l'évolution puisqu'il n'y a plus de place pour le hasard et les découvertes ?

Je ne suis pas d'accord. Je garde le choix de faire des achats et de faire des découvertes en dehors de ce que me suggère l'UG. Par ailleurs, quand on voit ce que l'exercice de notre libre-arbitre a fait de notre planète, on peut imaginer que le restreindre un peu est peut-être une bonne idée, voire une nécessité.

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