42 - Love me Baby

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Après quelques jours de bonheur parfait avec la belle Baby, je me levai un matin avec une terrible migraine. J’étais aussi incroyablement fatiguée. Lorsque je pris ma température, inquiète de ce que cela pouvait être, j’avais une fièvre modérée. J’avalai un Doliprane 1000 que j’avais trouvé dans la pharmacie des parents de la jeune femme.

Lorsque Charlotte me vit dans un si piteux état, elle m’interrogea tout en passant une main sur mon front. La fièvre n’était pas encore retombée et elle constata que j’étais sans doute malade.

  • Si ça se trouve, je t’ai refilé le covid ! Je vais appelé mon oncle, il est généraliste. Il faut que je sache si je suis asymptomatique.
  • Rien ne dit que c’est toi ma jolie. J’ai croisé bien du monde bien avant de te rejoindre ici… Je restai néanmoins évasive sur mon week-end pascal torride avec Simon et Jimmy.
  • De toute façon, même si ce n’est pas moi, comme nous n’avons pas vraiment respecté la distanciation sociale ces derniers temps, je suis contaminée dans tous les cas. Nous sommes dans la même galère toi et moi Julia.

Les jours passaient et j’étais toujours aussi fatiguée. Je n’avais pas vraiment de toux et je respirai sans problème. L’oncle de Baby, un quinquagénaire élégant, était venu rapidement et avait confirmé le diagnostic de sa nièce. Néanmoins, il n’y avait rien à faire si ce n’était se reposer et prendre du paracétamol en cas de forte fièvre. La jeune femme de son côté ne semblait pas avoir développé la maladie.


Je dormais la majeure partie de la journée et Baby avait fait le nécessaire auprès de mon employeur pour mon arrêt de travail. Lorsque j’étais éveillée, elle s’occupait de moi comme une vraie mère poule. Elle n’était pas vraiment douée pour la cuisine, mais elle me cuisinait des légumes frais et autres plats visant à me requinquer le plus rapidement possible. Le soir, elle venait passer un moment allongée à mes côtés et elle semblait vouloir me couver comme un bébé. Moi, je l’admirais de plus en plus. La portant au pinacle. Elle était devenue à mes yeux l’une des sept merveilles du monde.


Un matin, je voulus contacter Simon pour avoir des nouvelles de son côté et je demandai à ma belle amante d’aller me chercher mon téléphone portable qui devait traîner du côté de la salle à manger.


Cependant, lorsqu’elle revint, elle avait l’air furieuse.


  • Qui est cette « Petite salope » qui t’envoie des messages enflammés, pendant que je suis là à te soigner comme une bonne petite poire dévouée ?

Je blêmis soudain. Stupidement, je n’avais pas pensé que Simon pouvait m’envoyer des SMS coquins pendant la période. Je bafouillai la première excuse qui me vint à l’esprit :


  • C’est un ex un peu collant qui veut me récupérer.
  • Il a de drôles de façons de le faire ! Avec des « Viens m’enfiler ! » ? C’était quoi cette relation entre vous ? Cela me semble plutôt pervers...
  • Domination/soumission !

J’avais répondu du tac au tac, un peu irritée d’être ainsi taxée de perverse par une petite gamine à peine sortie de l’adolescence.


  • Wow ! Tu jouais la Domina ?
  • Je ne jouais pas. Je suis une Domina.

J’avais prononcé ces paroles sur un ton très sérieux et la jeune femme en resta un instant interloquée.


  • Tu veux rire ?
  • Je suis sérieuse Charlotte.
  • Et ce qu’on a fait ces derniers jours, c’était quoi ? Du sexe chiant ?

Sa voix était de plus en plus forte. Sa nervosité devenait palpable. Elle commença à faire les cents pas dans un sens, puis dans un autre à travers la pièce.


  • Non, juste du sexe Vanille. Tu sais, je suis tout à faire capable d’avoir des relations sexuelles avec une personne qui n’est pas dans le D/s.
  • J’ai vu. Mais, ce n’est pas ce que tu préfères, non ?
  • Disons que je prends beaucoup de plaisir à être Domina, mais que ce n’est pas exclusif pour moi.

De mon côté, je lui répondais de façon très calme et posée. Je n’avais pas assez de force pour une querelle d’amoureuses. Cependant, mes réponses ne semblaient pas la satisfaire :


  • Mais, si tu ne pratiques pas tes préférences sexuelles, tu seras frustrée à un moment ou un autre ?
  • Pas vraiment. Tu sais, j’ai vécu sans pendant de nombreuses années.
  • Tu as vécu sans. Mais maintenant que tu y as goûté, il te serait difficile d’y renoncer ?

Elle était de plus en plus inquisitrice dans ses questions. Je me sentais comme dans un interrogatoire de police. Il ne manquait plus que la lampe éblouissante dans mes yeux de suspecte. Je restais néanmoins stoïque dans mes réponses.


  • Ce sera difficile, mais si je suis vraiment amoureuse, cela n’a pas d’importance.
  • Alors, tu voudras peut-être me soumettre moi aussi ? Tu sais que c’est hors de question !

La jeune femme avait maintenant les yeux écarquillés et me fixait d’un air halluciné. J’essayais de faire retomber la tension, mais elle semblait totalement hors de contrôle :


  • Charlotte, je ne veux rien t’imposer. Si tu n’en as pas envie, je n’ai aucun droit de te demander ça. La soumission est volontaire ou elle n’est pas. Seule, une soumission volontaire est en mesure de m’émouvoir et de faire de moi la Domina qui sommeille en moi.
  • Je ne me sens vraiment pas du tout l’âme d’une soumise. Rien que ce mot me fait frémir.
  • Je comprends. Tu n’es pas une soumise.
  • Et si je ne suis pas une soumise, tu vas vite te lasser de moi.

Elle quitta la pièce plutôt agacée. Alors que je ne la voyais pas revenir, même si la tête me tournait, je décidai de me lever. Je la retrouvai dans la salle à manger en train de ranger mes affaires de travail.


  • Je vais te ramener chez toi. Me lança-t-elle froidement.
  • Charlotte...

J’avais murmuré son prénom d’une voix lasse. Mais, elle, de son côté, semblait ruminer, et des tas de pensées négatives tournaient en rond dans son esprit embrouillé.


  • Je vais t’aider à faire tes valises et tu rentres chez toi. Je pense que cette relation était une erreur.
  • Charlotte… Ecoute-moi.
  • Je ne sais pas ce que je m’imaginais avec toi. Mais, maintenant, j’ai ouvert les yeux et, pour moi, c’est terminé !
  • Charlotte ! Tu m’écoutes enfin !

J’avais retrouvé un peu d’énergie pour m’imposer dans son monologue délirant. Je la regardais maintenant droit dans les yeux :


  • Je me sens bien avec toi. C’est une évidence. Et peu importe si je suis encore Domina ou non, je suis AVEC TOI. Et, seule toi, seuls tes désirs comptent pour moi.
  • Désolée, je ne peux pas.

Elle fila dans la chambre que j’occupais et commença à vider la commode et la penderie que j’avais remplies avec mes vêtements. Visiblement, elle était bien décidée. Et rien, ni mes mots, ni mes gestes amoureux, n’arrivaient à lui faire changer d’avis. Au bout d’une heure de tentatives d'explication, j’abandonnai. Je finis moi-même de ranger mes affaires dans mes valises.


Peu de temps plus tard, elle m’aida à monter mes bagages dans ma voiture qu’elle conduisit elle-même jusque chez moi. Elle me quitta dans le garage sous-terrain pour rentrer en trottinette électrique. Et, mes derniers gestes tendres, ne l’émurent pas plus. Elle était devenue glaciale. Implacable. Moi, j’avais le coeur brisé dans l’ascenseur qui menait jusqu’à mon étage. Là, je gagnai avec peine mon appartement qui sentait un peu le renfermé.


Après avoir déposé avec peine toutes mes valises dans l’entrée, j’ouvris grand les volets et les fenêtres. Mon logis donnait sur une rue assez calme bordée d’arbres pleins d’oiseaux. Je respirai un grand coup, tentant avec difficulté de retenir mes larmes. Je songeai que j’étais sérieusement accrochée. Baby avait pris mon âme et mon coeur. Et je n’avais plus maintenant qu’un seul souhait, qu’une seule ambition dans la vie : la tenir une nouvelle fois dans mes bras.



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