Chapitre 22

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Yvan s’était assoupi dans un coin. Il avait besoin de quinze minutes de repos total. Tower et Jean-Paul demeuraient assis face à l’imposante porte en métal alors qu’Anne poursuivait la consultation des papiers, carnets et notes.

Jean-Paul essayait de donner le change, montrant qu’il ne paniquait pas. Il pensait à Elodie, espérant de tout cœur qu’elle était vraiment en sécurité. Moins de dix minutes s’étaient écoulées entre le coup de corne de brume et leur descente. Il aurait juré que c’était le triple. La situation le dépassait totalement. Sa vie paisible ne l’avait pas préparé à toutes ces horreurs angoissantes dont il se refusait à percevoir la portée. Il devait se concentrer sur l’important : survivre. Il comprenait le dilemme qui dévorait Yvan et la tourmente permanente dans laquelle il devait vivre. S’il s’en sortait en vie, il prendrait soin d’être son ami, sans le juger.

Tower ne disait rien, un roc dans la tempête. Son corps entraîné pour le combat respirait la confiance. Son mental ne semblait pas sensible aux aléas. Il n’avait pas vraiment participé aux derniers évènements et s’en voulait d’être tombé aussi bêtement. Le légionnaire attendait son heure…

Anne regarda la montre confiée par Yvan. Cette antiquité ne s’était pas arrêtée, contrairement aux leurs. Le quart d’heure était passé. Elle quitta le bureau et s’agenouilla auprès du médium. Elle le toucha doucement à l’épaule. Il se réveilla en sursaut, ses pupilles se contractant immédiatement. Il se redressa.

  • J’ai pas mal de réponses, commença Anne.

Ils se regroupèrent autour d’elle. Les lumières des lampes ne faiblissaient pas.

  • C’est vers la fin 1943 qu’un U-Boot est arrivé au large. Il était en mission pour l’Ahnenerbe. Il transportait dans ses soutes un bien encombrant passager. La caisse qui le transportait a été immédiatement transférée ici. Elle le fut en présence du chef de l’Ahnenerbe. La cargaison ne devait que transiter par Sète. Quelque chose a mal tourné. Les rapports signalent qu’un commando de Fallschirmjäger, les paras allemands, a été obligé de venir en urgence et en grand secret pour sécuriser les lieux qui avaient lancé un ultime signal de détresse. J’ai la copie ici du texte qui a certainement été envoyé au quartier général : « La créature a échappé à tout contrôle. Nous recommandons le déclenchement de l’opération 256. ».

Elle s’arrêta pour tourner la page de son carnet de notes.

  • L’opération 256 consistait à éradiquer la menace ou à l’enfermer dans la cage prévue à cet effet. Par contre, je pense que l’unité n’a pas pu s’en sortir vivante, ou alors un tout petit nombre car ils n’ont pas détruit les traces que représentaient ce bureau, ces archives…
  • C’était quoi comme bête ?

Anne releva la tête en grimaçant. Elle leur tendit une série de photographies. Ils les regardèrent, sans vraiment comprendre ce qu’ils avaient sous les yeux.

Une abomination de plus de trois mètres, massive, couverte d’écailles, avec une tête humaine affreusement déformée par des traits de poissons… Une caricature humanoïde terrifiante…

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