Chapitre 11

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Le soleil commençait à se coucher. Ciel et mer prenaient de belles teintes chaudes, apaisantes. La circulation sur la Corniche se faisait plus rare. Yvan goûtait le spectacle en sirotant un thé noir « Stendhal » de l’Autre Thé qu’il faisait venir spécialement de Paris. Il avait des goûts de luxe mais vu son mode vie simple par ailleurs, il pouvait se le permettre. Il aimait ce breuvage parfumé aux fruits rouges subtilement rehaussé de fines notes d’épices. Une boisson qui allait l’aider à prendre sereinement une décision. Le téléphone crapaud le regardait avec insistance. Lina et Fujimi n’étaient pas apparues depuis deux bonnes heures ce qui lui avait permis de faire le point sur la situation. Le dossier qu’avait apporté Elodie de la part de Jean-Paul M. reposait sur la table du salon : des photos et des notes bien rangées en colonne. Il avait besoin d’aide. L’expédition demandait une préparation minutieuse en amont. Connaître l’histoire du lieu représentait l’étape la plus importante. D’ordinaire, les connaissances d’Elodie suffisaient. Pas cette fois-ci. Il but une longue gorgée et retroussa les lèvres en découvrant ses dents blanches et régulières. Il décrocha le combiné et composa le numéro de mémoire.

  • Oui ? fit une voix féminine à la deuxième sonnerie.
  • J’ai besoin de toi.
  • Toujours à la même adresse ?
  • Oui.
  • Je pars immédiatement.

Il raccrocha. Anne était une spécialiste de la seconde guerre mondiale. Elle venait de décrocher sa thèse avec brio et se préparait pour partir enseigner dans une université nord-américaine. Yvan avait aidé sa famille dans une sombre histoire de possession. La jeune femme se sentait redevable pour la vie, bien qu'Yvan lui ai dit que son action n’entraînait pas de dettes.

Il décrocha une nouvelle fois. Le téléphone sonna trois fois et il raccrocha. Yvan compta lentement jusqu’à dix et recomposa le numéro, laissa sonner trois fois et raccrocha. La sonnerie caractéristique de son appareil rompit le silence au bout d’une minute pile. D’une main tremblante il porta le combiné à son oreille.

  • Urgent ? fit une voix grave à l’accent étranger.
  • Oui.
  • I’m on my way.

L’équipe serait bientôt au complet. Depuis l’affaire toulousaine ils ne s’étaient pas revus. Tower – son nom de code - était un ancien légionnaire, dans la quarantaine bien entamée. Il avait bourlingué dans le monde entier et remplissait encore quelques missions non-officielles pour le compte d’investisseurs divers et variés. Il avait vu des choses plus qu’étranges et dérangeantes dans son existence. Il vouait à Yvan une sorte d’amour fraternel, celui qu’on éprouve pour le frère d’armes, pour celui dont les yeux ont vu les même horreurs.

Il fallait attendre. Le jeune homme se versa une nouvelle tasse de thé. Le ciel s’enflammait de teintes orangées. La nuit serait douce. Le calme avant l’aventure de tous les dangers.

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