Chapitre 10

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Elodie regarda Yvan en haussant les sourcils. Il avait déboulé sur son lieu de travail avec un visage blême. Il avait envie de parler, mais il n’y arrivait pas dans un lieu inhabituel. Ils avaient pris le temps de descendre et de s’installer au Tabary’s. Il lui raconta brièvement la visite de la maison, occultant la discussion avec les deux entités qui, en ce moment, se tenaient assises dans un coin.

Elodie resta silencieuse.

  • Tu veux des renseignements sur la maison, c’est ça ?
  • Oui. Tu es historienne, tu dois avoir des contacts qui savent, qui connaissent cette maison, son histoire…
  • Je connais quelqu’un. Jean-Paul M., tu…
  • Le photographe ?
  • Amateur. Il est photographe amateur, oui. Tu le connais ?
  • Il y a une de ses photos accrochée dans ma maison.
  • Bon, alors tu seras en confiance. Il est à la retraite, je vais lui dire de venir nous rejoindre… Il n’en aura pas pour longtemps.

Elodie sortit téléphoner.

Moins d’un quart d'heure plus tard, un fringant ancien entra, d’un pas guilleret et dynamique. Son sourire, contagieux, sentait bon le bonheur et ses yeux pétillant de malice, derrière ses lunettes rectangulaires, ne devaient pas laisser indifférente la gente féminine. Il inclina légèrement sa tête à la chevelure grise soyeuse et bien coupée. Il serra la main d’Yvan avec franchise. Il écouta Elodie et Yvan lui demander des informations sur la maison qui les intéressait.

  • La maison hantée ? Oui, je la connais. Il y en a deux dans Sète, mais celle-ci, c’est la pire. Ils ne pourront jamais la vendre. C’est une vieille famille qui l’habitait, avant que le drame survienne, commença-t-il d’une voix douce et profonde. La maison date de quelques années après la Révolution. Des marchands venus de l’intérieur des terres qui voulaient étendre leur commerce à la mer. Cela n’a pas vraiment fonctionné. Mais c’est après la Seconde Guerre mondiale que la maison n’a plus été habitée. On ne sait pas vraiment ce qui s’est passé. Une chose est certaine, les nazis y sont pour quelque chose.
  • En quoi ? fit Yvan, circonspect.
  • Justement, c’est la question. J’ai chez moi des photographies de l’époque, que j’ai trouvées ici et là. Elles vous seront peut-être utiles ? Je vais vous les faire passer par Elodie, avec un résumé de ce que je sais…

Yvan remercia chaleureusement Jean-Paul M.. Il ne pensa à lui demander comment ses parents avaient acquis une de ses œuvres dans la maison qu’une fois sur le chemin du retour. Il fit un détour afin de passer devant la maison. L’étrange tour dépassait au-dessus des arbres, observant Yvan de ses volets clos. Une aura mauve palpitait à la limite de son champ de vision, tout autour de lui. La maison le défiait. Yvan esquissa un sourire en coin.

  • On verra bien qui aura l’autre, ma belle. Tiens-toi prête. Je ne vais plus tarder.

Une nuée de passereaux s’envola à peine sa phrase terminée. Il regarda la nuée attentivement, prenant note de sa densité, de sa direction et des formes qu’elle prenait. Il fronça les sourcils. Si on prêtait foi aux vielles croyances, quelqu’un de très proche allait mourir.

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