Londres, ville d'espoir.

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Alors que nous avions décidé de vous rencontrer, nous nous sommes installés à Londres. Ville de renaissance et d’espoir ! Votre papa a eu une superbe opportunité d’emploi dans un studio de jeu vidéo. Le jeu, le symbole de l’enfance, c’est une bonne introduction pour vous faire naître. C’est aussi une belle occasion de vous inculquer une autre culture et de vous faire parler deux langues. Mais le jeu peut-être aussi un espace délimité où une partie doit avoir lieu dans laquelle on peut gagner ou perdre.

En ce qui me concerne, contrairement à votre papa, je ne parle couramment pas la langue anglaise. Je suis dans une ville magnifique comme un bébé peut être devant un beau jeu de construction dans lequel il lui est impossible d’emboiter ou de déboiter une seule pièce. Il faut donc que je grandisse en apprenant la langue et trouver mes repères. Mon inconscient me questionne souvent… :

« - Comment concevoir des enfants si tu ne te sens pas à l’aise dans cette ville ? »

Chaque action m’est difficile à réaliser, par exemple, prendre un simple rendez-vous chez le coiffeur me paraît insurmontable. Alors comment serait-il possible de prendre rendez-vous chez le médecin?Comment lui expliquer mon cas ? Le barrage de la langue m’embourbe et m’empêche d’avancer jusqu’à vous.

Je vais donc à l’école pour apprendre l’anglais. J’y rencontre des gens formidables de nationalité différentes, Russe, Japonaise, Turques. Je suis alors dans une spirale d’insouciance mais je garde malgré tout, cette partie inconsciente du contrôle. Mes Pensées ne sont jamais très loin de vous. Paradoxalement, j’espère vous voir venir mais j’ai très peur de ne pas pouvoir vous accueillir sereinement.

Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, je commence à améliorer mon langage, à m’approprier la ville et ses habitants. Mais je commence aussi à oublier votre venue. Apparemment, selon les bonnes paroles,

« -moins on y pense, mieux ça marche ! ». Je peux vous certifier que c’est faux…

Après quelques mois, il faut que je pratique mon anglais qui n’est pas encore parfait alors je trouve un emploi de barman. Au départ, c’était l’euphorie, je me sentais telle une étudiante avec son premier emploi pour ensuite me sentir aigri. En France, j’étais cadre et mon salaire était plus confortable. Certes, je n’étais pas très épanouie par mon activité mais je me sentais reconnue socialement. Issue d’une famille modeste, j’ai beaucoup de fierté à occuper un poste à responsabilité et m’aide dans mon développement personnel. Je dois ma réussite grâce à mes décisions, ma persévérance et mes prises de risque.

Avec ce job de barman, je ne suis pas très épanouie non plus et j’en tire aucune satisfaction ! Je le quitte et je me lance un défi ! A défaut de ne pas me sentir reconnue socialement, j’ai envie de vibrer. La photo me permettra de fabriquer, de créer… mais je ne suis pas photographe. Londres possède ce bel atout avec elle, tout est possible si l’on garde espoir. Je postule à une offre d’emploi chez un professionnel de la photo ! Mes clichés plaisent et j’obtiens le poste ! C’est alors que j’ai vu naître ma passion, je peux y apprécier la liberté et ainsi découvrir la beauté de l’art photographique. Une fenêtre sur l’avenir s’ouvre et au hasard de mon existence, animée par l’espoir et l’improbable, je me lance dans cette extraordinaire histoire.

Ce qui me passionne avant tout, les portraits pleins de vie où se lisent l’enfance, l’insouciance, la folie, la douceur, j’aime les portraits d’homme et de femme, témoin d’amitié, d’amour, de sensibilité, de charme et de romantisme. J’aime retrouver la vie et les sentiments dans mes images. Je m'inspire de la réalité et je m'évade dans l'imaginaire. Je fabrique des récits à travers des portraits ou paysage. Regard inspiré, je fige les images de vies pour pouvoir vous oublier mais rien ne change, vous êtes toujours dans mes pensées à chaque instant. J’ai beaucoup de plaisir à photographier des futures mamans car je vous cherche…

Mon langage n’est toujours pas parfait mais ma situation professionnelle y était encore moins ! Même si j’y ai prend beaucoup de plaisir, presque 2 ans sont passés sans trop de stabilité. Il est temps de rentrer en France, pays de mes racines, pays dans lequel vous contribuerez à faire grandir l’arbre que je suis. Il a besoin que ces branches prennent forces, que ces feuilles verdissent et qu’on puisse y entrevoir ses petites fleurs à la belle saison de floraison.

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