Réponse à "Rien n'est trop anodin"

de Image de profil de plume16plume16

Apprécié par 2 lecteurs

Elle était à portée de main, elle s’offrait à moi alors pourquoi est-ce que j’hésitais à la prendre. Dans la salle de bains, ce dimanche soir, alors que je rassemblais mes affaires de toilette, mes yeux s’étaient portés sur l’étagère du haut et sur la brosse à cheveux. Elle était identique à la mienne. En deux secondes, je sus qu’elle était la réponse à des années de doute et que c’était peut être l’unique chance qu’il m’était offerte de savoir qui j’étais vraiment. Mes doutes m’assaillaient.. mes pensées étaient contradictoires. Avais-je vraiment envie de savoir ? Est-ce que je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi ? Est-ce que j’étais prête à assumer ce que cette brosse révèlerait ?

Cette brosse à cheveux appartenait à mon père qui, malgré son âge, avait conservé une chevelure épaisse. Je m’assis sur le rebord de la baignoire et continuait à laisser divaguer le flot de mes pensées. Effectivement, je n’avais aucune ressemblance avec mon père. Il était brun aux yeux marrons, tout comme ma mère d’ailleurs, et j’étais blonde aux yeux bleus. Et à plusieurs reprises, en rigolant, mon père avait dit qu’il n’était pas sûr que je sois sa fille. Le doute s'était alors petit à petit installé en moi insidieusement. Tout à coup, mon mari cogna doucement à la porte : « Jessica, tout va bien ? Nous allons être en retard, il faut partir, nous avons deux heures de route et les enfants sont déjà dans la voiture ».

En un éclair, je saisis la brosse de mon père de la main gauche, attrapai de la main droite la mienne, dans ma trousse de toilette et je substituai les deux objets. Je fermai rapidement ma fermeture éclair et sortis de la pièce rapidement.

Mon père m’attendait à l’extérieur, un mouchoir à la main, comme à chaque fois que nous partions pour que les enfants voient que « Papy Jean » était triste de les voir partir. C'était un rituel qui s'était instauré à chacune de nos visites. J’embrassai ma belle-mère puis mon père en les remerciant de cet agréable week-end passé ensemble et m’engouffrai rapidement dans la voiture. La vitre baissée, je fis un dernier signe à l’attention de mon père en lui disant « Au revoir Papa, à bientôt » en pensant que c’était peut-être la dernière fois que j’aurais le droit de l’appeler ainsi.

Sur la route, j’étais silencieuse et pensais aux conséquences que cet acte pouvait avoir sur ma vie future et sur celle de toute ma famille. Mais, je savais que je ne ferai pas marche arrière. Je savais que dès ce soir, je ferai les démarches sur internet pour envoyer cet échantillon et pour savoir si j’étais une « DELARIEU » ou pas. Ou si j’étais la fille d’un autre...

Tous droits réservés
1 chapitre de 2 minutes
Commencer la lecture

Commentaires & Discussions

La vie tient parfois à un ... cheveu.Chapitre2 messages | 5 ans

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0